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Okay, here it is, your choice… it’s simple, him or me, and I’m sure he is really great. But, I love you, in a really, really big pretend to like your taste in music, let you eat the last piece of cheesecake, hold a radio over my head outside your window, unfortunate way that makes me hate you, love you. So pick me, choose me, love me.
   

   
NOTHING'S GONNA CHANGE

   
Pour la cent cinquantième fois de la journée je réouvre mon livre de cours à la même page. Même ligne, même mot. Impossible de me concentrer. J'ai beau essayer depuis ce matin, je n'y arrive pas. Je pense à tout, sauf à mes cours de droits. En fait non, je pense pas à tout, je ne pense qu'à une seule chose. Je ne pense qu'à une seule chose, et c'est la seule chose à laquelle je n'ai pas le droit de penser. Mais je peux tout essayer, je ne pense qu'à ça. Je ne pense qu'à elle. Lexi... Rien que l'idée d'imaginer son prénom me donne envie de m'éclater la tête sur le mur. Putain mais je n'ai pas le droit ! Je ne peux pas, je dois arrêter ces conneries ! Je regarde la photo accrochée devant mes yeux. Jules et moi. Mon frère, mon sang. Mon tout. Je n'ai pas le droit de lui faire ça. Je serre mon poing contre mon crayon avant de le balancer. Je n'y arriverai jamais.
Je sais que le seul moyen de me remettre sur le droit chemin quand je suis dans cet état, c'est de sortir shooter un peu. Je récupère donc mes affaires de baskets posées sur mon lit et les enfile en quelques secondes. J'ai vraiment besoin de me vider le crâne. J'ai besoin de ne plus penser à elle. J'en ai vraiment besoin. Je jette un coup d’œil sur mon téléphone et frissonne à la vue du petit "1" m'indiquant que j'ai un texto. Pendant quelques secondes j'espère... Puis je m'en veux tout de suite en réalisant que c'est Mina qui m' écrit. Je suis vraiment un con, c'est elle et elle seule qui devrait me faire frissonner lorsque j'ai un de ses messages. Je suis de plus en plus énervé contre moi. Je souris en lisant le sms de Mina. Cette fille est vraiment parfaite pour moi, je ne dois pas gâcher ça. Je sais très bien que je n'ai pas le choix, je dois oublier Lexi et me concentrer sur elle, si je veux pouvoir espérer être heureux. Enfin, au moins un peu...
Après avoir saisi mon ballon, je rassemble les affaires dont j'ai besoin pour m'entrainer et sors de ma chambre. Mais au même instant, j'entends ma porte d'entrée s'ouvrir, puis se fermer. Étrange, je n'attends personne et mes coloc' sont à l'appart...

   
(c) Bloody Storm

   
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Lexi tenait bon. Depuis une semaine, elle n'avait pas craqué et elle était parvenue à ne pas appeler Tommi. Pourtant le but, ce n'était pas qu'ils se parlent le moins, au contraire, mais depuis quelques jours, c'était froid entre eux. Lexi pensait savoir pourquoi il y avait cette distance, cette barrière entre eux. Elle s'appelait Jules. Tommi et Lexi s'aimaient, mais ni l'un ni l'autre ne voulait vraiment se l'avouer car ils savaient tous les deux que c'était mal. Tommi ne pouvait pas tomber amoureux de la fiancée de son frère et Lexi quant à elle, ne pouvait pas tomber amoureuse du frère de son fiancé. Et pourtant si, ils l'avaient fait, aussi compliqué et tordu que cela puisse paraître. C'est donc pour cette raison que depuis une semaine, Lexi faisait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas envoyer un stupide message au jeune homme ou encore débarquer chez lui. Seulement, aujourd'hui, elle craqua. Non elle ne pouvait pas vivre sans lui, même si c'était malsain pour Jules cette relation, pour Lexi, elle était bénéfique. Elle avait besoin de Tommi pour continuer à vivre normalement, pour ne pas s'effondrer en rentrant chez elle le soir, Jules pourrait le comprendre non ? Non. Peut-être parce que c'était tout bonnement incompréhensible. Personne ne pourrait entendre cette histoire, d'ailleurs, Lexi n'en avait pas encore parlé, ni même à ses amies les plus proches. Elles allaient la juger, lui dire que ce n'était pas bien, et peu de ses amies étaient également au courant que son fiancé était en prison. Elle n'en parlait pas, pour la simple et bonne raison qu'elles ne pourraient rien y faire. Lexi n'aimait pas parler de ses problèmes, elle savait quelles solutions il fallait pour y remédier alors pourquoi en parler pour entendre des conseils stupides, et pour entendre les mêmes choses. Oui, Lexi a toujours eu ce côté solitaire et largement indépendant. Du moins, sur le plan amical et pas sur le plan Tommi. En parlant de lui d'ailleurs, Lexi se trouvait maintenant face à la porte qui menait à sa chambre. Elle entra puis referma la porte derrière elle avant de voir que Tommi n'était pas là. Elle souffla puis ressortit à nouveau, se disant qu'elle devrait attendre un jour de plus pour le voir. Mais quand elle releva la tête, elle tomba nez à nez avec lui. Rien avait changé et pourtant elle était toujours aussi heureuse de le retrouver, même après une minuscule semaine qui lui avait pourtant paru une éternité. « Je passais dans le coin donc je suis venue te dire bonjour, mais si je dérange je peux revenir plus tard. » Dit-elle en le toisant de haut en bas, remarquant son ballon de basket. En fait, elle n'espérait vraiment pas qu'il lui dise de repasser plus tard, parce qu'elle avait envie de le voir et maintenant, pas dans deux jours ou dans deux mois.


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NOTHING'S GONNA CHANGE

 
Le basketball. Il n’y a vraiment que ça de vrai ! Si pour certain ce n’est qu’un simple moyen de se dépenser, pour moi, c’est tout ce que j'ai ! D’ailleurs, si je pouvais, je passerai le reste de ma vie à ne faire que ça. J’ai besoin de ça, j'en ai vraiment besoin. Le basket, c'est la seule chose qui me vide la tête et qui me permet d'oublier toute cette merde autour de mon frère. Parfois je regrette d’avoir laissé tomber le haut niveau. Je regrette les bourses que j’aurai pu avoir. Je regrette cette place qui m’était réservée dans l’équipe des Lakers d’ici quelques années. Celle dont je rêvais depuis gamin.
Mais Jules est plus important que ce rêve pour l’instant, et je n’arrive pas à regretter longtemps, parce que si j’ai mis de côté mon rêve c'est pour sauver mon frère. Et si le basket est ma passion, lui il est mon sang. Il passera toujours en premier.

Après avoir saisi mon ballon, je me dirige avec motivation vers la sortie. Mais avant que je n’ai eu le temps de mettre un pied dehors, je me retrouver nez-à-nez avec la seule personne que je ne m’attendais pas à voir ici. Lexi.
Mon cœur doit manquer un battement parce que je n’ai plus de souffle pendant quelques instants. Lexi. Qu’est ce qu’elle fait là ? Qu’est ce que… J’inspire un grand coup. Putain, c’qu’elle est belle… Mes pensées me désespèrent et en plus je n’ai pas entendu ce qu’elle a dit à cause de mes conneries. « Excuse-moi, j’ai pas entendu ce que tu as dis… » Je suis tellement étonné de la voir ici que j’ai l’impression de m’être transformé en statue. Je ne bouge pas d’un pouce pendant qu’elle me répète ce qu’elle a dit. Revenir plus tard… Non ! Non. Lexi, ne part pas. Ne part plus, plus jamais. Reste avec moi s’il te plait, je n’y arrive pas sans toi, c’est trop dur. Reste. Reste là. Juste là, toi et moi, côte-à-côte, à jamais. C’est ça que je voudrais lui répondre, mais je me contente de secouer la tête. « Non, ne t’inquiète pas, j’allais shooter un peu, mais ça peut attendre ! » Je lui souris et l’invite à entrer. « Qu’est-ce que tu fais là alors ? » Je sais très bien ce qu’elle fait là. La même chose que moi à vrai dire, elle tente tant bien que mal de ne pas craquer, mais c’est impossible. Je fais comme si de rien n’était. « Comment tu vas ? » Lui dis-je avec un sourire. J’ai tellement envie de lui dire qu’elle m’a manqué. Qu’elle me manque tout court d’ailleurs. J’ai envie de lui crier. De lui montrer que je ne l’oublie pas. De lui montrer que même si je voulais, je ne pourrais pas…  
(c) Bloody Storm

 
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Lexi voulait voir Tommi. Elle savait que cette relation ne pourrait pas durer éternellement, elle savait qu’envers Jules, ce n’était pas bien, mais elle avait besoin de le voir. Lexi avait l’impression de tromper Jules alors qu’elle s’était jurée de le sortir de prison et ne jamais se détourner de cet objectif. Mais il y a Tommi. C’est parce que Jules est en prison qu’elle est tombée amoureuse de Tommi. Parfois, dans ses jours les plus sombres, Lexi en vient à se dire que ce serait mieux qu’il reste là-bas, qu’elle puisse l’oublier et vivre ce qu’elle avait à vivre avec Tommi. Pourtant, elle chasse très vite cette pensée immonde de son esprit qui va à l’encontre de ses sentiments pour Jules. Lexi est tout simplement perdue. Ce qu’il faudrait, c’est oublier Tommi. C’est ce qu’il faudrait oui, mais ce n’est pas ce qu’elle veut. Mais que veut-elle ? Même elle ne trouve pas de réponse. Quelle idiote, idiote de ne pas pouvoir sortir son fiancé de prison, idiote d’être tombée sous le charme de son frère. Un jour, elle devra prendre une décision, quitter Jules ou décider de couper les ponts avec Tommi. Quelque soit la décision à prendre, elle était incapable de décider pour l’instant. De toute manière, Jules n’était pas encore sortit de prison, et vue l’allure à laquelle Tommi et Lexi avançaient, il n’était pas prêt d’en sortir. Deux jeunes qui se contentaient de s’informer ne pouvaient pas faire face à la justice, ils ne feraient jamais le poids. Décidant d’oublier tout ce qui pouvait la tourmenter en ce moment, Lexi se rendit à l’appartement de Tommi en prétextant y passer par pur hasard. Pas un seul instant elle ne pourrait être crédible, mais elle n’était plus à ça près. Voyant l’habitation vide, elle tourna les talons, déçue. Elle qui comptait passer un peu de temps avec Tommi… Non, il était là, face à elle. Qu’est-ce qu’elle était heureuse de le revoir, elle avait envie de lui sauter dessus, de l’embrasser. Au lieu de ça, elle se contenta de lui adresser un simple sourire. Mon Dieu, qu’est-ce que ça pouvait être frustrant. Stark entra dans l’appartement de Tommi, jetant quelques coups d’œil pour voir si des détails avaient changés. « Ecoute Tommi, j’en ai marre… » Oh oui, elle était prête à lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur, prête à lui dire qu’elle l’aimait et que de le voir tous les jours sans pouvoir le lui dire, c’était une situation qu’elle ne supportait plus. « J’en ai marre de mon pantalon. Il est plus à la mode. » Bafouilla-t-elle finalement en secouant la tête bêtement. Rah, qu’est-ce qu’elle pouvait s’agacer à ne pas avoir le courage de lui dire, à laisser les choses couler. « Ça fait longtemps qu’on s’est pas vus Tommi, donc non ça va pas. Tu m’évites ? » Néanmoins, elle trouva le courage de lui dire au moins ça. Parce que ça, n’importe qui pourrait le dire, même de simples amis…


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Après avoir fait entré Lexi dans ma chambre, je me pose sur mon lit. Je sens un léger malaise, comme si nos non-dits prenaient le dessus sur l'atmosphère de la pièce. Il faudrait vraiment qu'on soit honnête un de ces quatre. Même si je ne sais pas vraiment ce que ça changerait. On se sentirait encore plus coupables, encore plus piégés et surtout on se sentirait une nouvelle fois comme des traitres vis-à-vis de Jules. Dire que je devrais être entrain de bosser, pour lui, et qu'à la place je suis en face de sa meuf et je cherche comment lui faire comprendre que je ne peux pas être sans elle. Je suis vraiment pitoyable, j'ai honte.
Je lève les yeux vers Lexi. Elle a un pouvoir étrange sur moi, un coup d’œil et je suis calme à nouveau. Je lui souris. Un silence effrayant règne dans la pièce, aucun de nous deux ne sait réellement quoi dire. « Ecoute Tommi, j’en ai marre… » Je relève la tête d'un coup. Elle a parlé ou j'ai rêvé ? Elle me regarde droit dans les yeux, et je baisse la tête. Elle en a marre. Je sens comme un pincement dans mon cœur. Elle en a marre de moi ? De nous ? Mais non putain, je suis bête, y a pas de nous ! Faut vraiment que je redescende sur terre. Et Mina dans tous ça ? Je ne suis même pas capable de penser à elle avant de penser à Lexi et moi ? Je suis vraiment nul. Mais avant que je n'ai le temps de me faire plus de films, elle enchaine. « J’en ai marre de mon pantalon. Il est plus à la mode. » Humf, je lui souris. Je sais très bien qu'elle ne voulait pas dire ça. Enfin en tous cas je le pense. En plus, son pantalon je le connais pas, donc j'imagine qu'il doit être neuf. Je fais semblant de me pencher sur le côté pour l'observer et me relève avec une moue. J'ouvre la bouche pour lui répondre que son fut est très bien mais elle me devance. « Ça fait longtemps qu’on s’est pas vus Tommi, donc non ça va pas. Tu m’évites ? ».

Je ne sais pas quoi répondre. Est-ce que je l'évite ? Oui probablement... mais je le fais à contre cœur. Parce que c'est la bonne chose à faire. La chose la plus sensée. Pour Jules déjà, mais aussi pour Mina. « Je... non Lexi. Je ne t'évites pas, bien sur que non... » Et voilà, je lui mens maintenant. Mais elle sait très bien que c'est le cas. Et je sais qu'elle m'évite aussi. Enfin que c'est ce qu'on devrait décemment faire.
On ne s'est jamais dit officiellement qu'on ressent des trucs l'un pour l'autre, mais ça crève les yeux. Quand tu trembles au contact de l'autre, que son souffle près de toi fait rater un battement à ton cœur et que sa simple présence te transporte, c'est impossible de ne pas remarquer. C'est pour ça qu'on évite de se montrer ensemble quand il y a du monde autour de nous, ça serait vraiment trop flagrant. Je sais très bien que je la regarde comme je ne regarde personne d'autre. Mais y a bien un moment où faudra être honnête l'un envers l'autre.
« Lexi... » je tend la main vers elle et la retire avant qu'elle ne puisse la saisir. « Je vais être sincère, je ne sais pas vraiment quoi te dire. Tu sais très bien... que je ne veux pas t'ignorer. Que je ne veux pas... tout ça. » Je fais une pause. J'ai envie de la prendre dans mes bras et qu'on s'allonge sur le lit sans rien dire. J'ai envie qu'on reste comme ça sans se soucier du reste. « Et toi, est-ce que tu m'évites toi ? » Je prends ma tête entre mes mains. Je n'ai pas vraiment envie d'entendre sa réponse. Quelle qu'elle soit, elle me fera mal.
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Lexi ne sait plus quoi faire. Depuis qu’elle a rencontré Tommi, c’est comme si on l’avait jeté dans un immense trou noir. Depuis, elle n’y voyait plus rien et c’était impossible d’en sortir. Elle était coincée. Pour rester fidèle à Jules, elle devrait rester à l’écart de son frère sauf que c’était inimaginable pour elle. Ne plus parler à Tommi serait le coup de trop pour elle. Déjà Jules en prison, Tommi loin d’elle, elle ne serait pas assez forte psychologiquement pour le supporter. Et le jeune homme ne semblait pas se rendre compte à quel point il était vital pour Lexi. Et depuis qu’ils sont face à face, un blanc s’est installé. Ils se regardent, cherchent quelque chose à dire sans pour autant se parler. Lexi voudrait tout lui dire, tout ce qui lui pèse, elle voudrait se confier à Tommi. Le poids de cet amour est devenu bien trop lourd à porter, si elle n’en parle pas bientôt à Tommi, il finira par l’écraser. Mais au moment où elle s’engagea, elle se rétracta au dernier moment. Non, elle ne voulait pas tout gâcher. Si ce n’était pas réciproque, elle tomberait de très haut. Elle se rabattit sur l’excuse du vieux jean qu’elle venait d’acheter, nul à chier. Il faudrait qu’elle pense à noter à ne plus jamais sortir une connerie pareille. Finalement, elle décide d’aborder doucement mais sûrement le sujet. Tommi évite Lexi, il ne peut pas le nier. Et pourtant, c’est ce qu’il fait, nier en bloc. Lexi manque de péter un plomb, elle manque de tout casser dans son appartement mais elle se retient, elle n’a pas envie qu’il la voit sous un mauvais jour. Alors elle garde son calme et attend qu’il continue. Elle sait qu’il ment et elle attendra qu’il lui fournisse un peu plus d’explication, cette conversation était loin d’être terminée. Il tend brièvement la main et avant qu’elle ait l’occasion de l’attraper, il la retire. Ça lui fait mal de voir la difficulté qu'ils ont à s'exprimer, à avouer leurs sentiments. Si Jules n’était pas là, tout serait plus simple, mais Lexi ne peut pas s’autoriser à penser une chose pareille, c’est tout simplement immonde. Mais petit à petit, elle se rend compte qu’elle est immonde, et elle doit l’accepter pour avoir une chose de vivre ce qu’elle doit vivre avec Tommi. Lexi l’écoute, avec un pincement au cœur, ce dernier s’accélère, elle est en train de s’énerver et de nature impulsive, elle sait que ça ne mènerait à rien de bon. Des larmes, des cris, elle montrerait qu’elle est dingue de lui et ça, il ne fallait pas. Elle tenta de respirer plus lentement pour ne pas laisser paraître qu’elle n’était pas dans son état normal mais c’était plus fort qu’elle. « Tu crois pas qu’on a d’autre chose à se dire que ça ? Tu m’évites, ça crève les yeux. Avant, on ne pouvait pas passer une journée sans se voir et là, tu ne me donnes plus de nouvelles pendant quoi, une semaine ?! Mais merde qu’est-ce qui te prend de me faire ça ? Tu veux me faire mal, tu veux me laisser toute seule, tu ne crois pas que j’ai besoin de toi non ? » Elle se leva brusquement et elle haussa le ton, il fallait qu’elle se calme, mais elle ne pouvait pas, elle avait retenu trop de chose depuis trop longtemps, il fallait que ça éclate. Et maintenant, des tremblements qu’elle tentait d’étouffer apparurent. Sa vision se brouilla… et merde, elle allait pleurer. La blonde fit demi-tour et elle sortit de l’appartement en claquant la porte derrière elle. Sans vraiment savoir où elle allait, elle se contenta de courir, le plus vite possible pour que Tommi ne remarque jamais à quel point elle était vulnérable quand il s’agissait de l’amour qu’elle lui portait. Elle emprunta des escaliers qui menaient sûrement vers la sortie de l’immeuble mais complètement aveuglée par les larmes qui coulaient désormais à flots, elle se laissa glisser contre le mur et ramena ses jambes vers elle avant de prendre sa tête entre ses mains. Pourvu qu’il ne la retrouve pas, pas dans cet état là.  


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Certes, mentir à Lexi c'est dur, très dur, mais ce n'est pas le plus dur. Le plus dur, ce qui fait vraiment mal, ce qui transperce chaque cellule de mon être, c'est le regard qu'elle me jette. Elle sait que je mens, et elle sait pourquoi, mais elle ne veut pas. J'ai mal putain, c'est la première fois de ma vie que je ressens ça : j'ai mal parce qu'elle a mal. Si je m'écoutais, je la prendrai dans mes bras, je la serrerais contre moi. Si je m'écoutais, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'elle ne souffre jamais. Mais je dois lui mentir. Je ne peux pas faire ça à Jules, je ne pourrais jamais. Avouer ces sentiments serait une trahison pour mon frère, alors qui dois-je faire passer avant ? Lui ? Moi ? Lui bien sur, c'est pour ça que je suis là... Mais j'ai mal. « Tu crois pas qu’on a d’autre chose à se dire que ça ? Tu m’évites, ça crève les yeux. Avant, on ne pouvait pas passer une journée sans se voir et là, tu ne me donnes plus de nouvelles pendant quoi, une semaine ?! Mais merde qu’est-ce qui te prend de me faire ça ? Tu veux me faire mal, tu veux me laisser toute seule, tu ne crois pas que j’ai besoin de toi non ? » Je lève les yeux vers elle. Je me sens tellement impuissant. Putain, ça serait si simple que je n'ai qu'à lui dire ce que je ressens. C'est un luxe que je ne peux m'offrir. Nous offrir. « Lexi... » mais je n'ai pas le temps de parler. Lexi se lève d'un bond avant d’émettre un léger grognement étouffé. Non putain. Lexi, ne pleure pas. Je t'en supplie ne pleure pas, ne sois pas triste, jamais. Ne pleure pas je suis toujours là, je suis près de toi je ne pars pas. Ne pleure pas, ça me détruirait en quelques secondes... Je me lève, mais avant que je n'ai le temps de faire quoi que ça soit, Lexi fait volt-face et sort de la pièce en claquant la porte.

J'ai envie de crier. J'ai envie de lui courir après et de lui dire que c'est fini, que je ne la quitte plus. Mais je ne parviens pas à bouger. Lexi... reviens. Le temps de réaliser ce qu'il vient de se passer et au moins dix bonnes secondes se sont écoulées. Je m'encourage mentalement avant de me lancer derrière elle. « LEXI ! » Je cris. Peut m'importe s'il y a des gens dans le couloir. Je ne la laisserai pas comme ça. « Lexi, t'es où ? Je... » Je tourne au coin d'un escalier et elle est là. Quand je la vois, quelque chose se brise dans ma poitrine. Je ne peux juste pas la voir comme ça, c'est trop dur. Je m'arrête une fraction de seconde, puis j'accours vers elle. Je me penche, l'aide à se relever et à se caler contre le mur. Elle est si près de moi, que je sens sa respiration contre ma peau. J'enfonce mes yeux dans les siens avant d'essuyer une larme solitaire sur sa joue. Le contact de sa peau me fait frissonner. « C'est trop dur de vivre comme ça » Cette fois je ne lutte plus. Cette fois je m'en fou. Je n'ai plus de morale, plus rien. Je fais un pas en avant, doucement, et enlace Lexi. Je la serre contre moi, aussi fort que je peux. Je ne veux plus jamais avoir à la voir dans cet état. « Lexi, je suis désolé » je lui souffle ces quelques mots à l'oreille avant de poursuivre. « Je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles. Mais ne pense jamais, jamais, que je t'abandonne. Ça n'arrivera pas... » j'hésite un instant, « ... tu es bien trop importante pour moi. »

Je m'écarte d'elle, la regarde encore quelques instants, puis je pense à Mina. Qu'est ce que je fais putain. Je dois être honnête, avec l'une comme avec l'autre. Je dois le dire à Lexi, même si ça fait mal, même si c'est dur, je dois être honnête. Je dois lui dire pourquoi elle pense que je l'ai oublié cette semaine. Je lui fais un geste de la tête en direction de mon appartement. Je ne risque pas de faire ça dans le couloir.

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