Fashion Week, la semaine où tous les plus grands couturiers des US se retrouvaient pour montrer leur toute nouvelle collection. Et bien sûr, en tant que visage de Chanel, et mannequin, j'avais dû m'y rendre. Pas que ça me gênait, loin de là, mais je savais que mon père sera aussi présent. Et sans Karl cette fois-ci. Bref, l'horreur quoi. Ainsi donc, j'avais presque supplié Luam de m'accompagner. Enfin, supplier était un grand mot, je le lui avais juste demandé à plusieurs reprises. Il n'avait pas refusé. Je savais que notre présence allait encore créer des rumeurs, et c'était la raison pour laquelle je voulais qu'il vienne. Parce que mon père allait voir rouge. Oh oui, quel bonheur! Je sais que, sur le coup, je parais assez insolente et rebelle, mais voilà, je n'avais toujours pas digéré son abandon alors que tout allait à merveille entre nous. Du moins, c'est ce que je croyais. Bref. Les premiers jours, tout se passa à merveille. Sans doute parce que mon père n'était pas encore arrivé. Mais je savais que mon petit séjour à New York dans une telle bonne humeur ne durera pas longtemps. Pour cause, mon père arrivait aujourd'hui. Et là, nous étions assis, assistant à la fin d'un des shows, celui de DKNY. Je regardais partout autour de nous, tandis que les invités se levaient, comme à la quête de celui qui m'avait brisé le coeur en m'abandonnant.
Depuis mon plus jeune âge, je beigne dans le monde de la mode, et à vrai dire, j'suis comme un poisson dans l'eau. Mon père est un des plus grands créateurs de sa génération, et il rivalise avec les plus grands, Karl par exemple. Il n'a rien à leur envier, je le trouve parfait. Je défile souvent pour mon père, surtout durant les fashion week. Alors quand Isa m'a proposé de l'accompagner à celle de New-York, j'ai accepté avec un grand sourire. Le but ? Faire chier son père en lui faisant croire qu'on est ensemble. J'adore ça. Son père est un salaud, et j'trouve qu'il a beaucoup moins talent que le mien. Alors on est là, au deuxième jour de la semaine de la mode, en faux couple tellement parfait, regardant le défilé de DKNY. J'passe mon bras autour de la taille d'Isa quand nous nous levons. J'adore joué ce rôle. On cherche son père du regard, on sait qu'aujourd'hui, il peut débarqué à tout moment.
Sentir la main de Luam sur ma taille me rassurait en quelque sorte. Si ça avait été quelqu'un d'autre, je me serais dégagée en un rien de temps. Je ne supportais pas qu'un homme me touche. Mais voilà, c'était l'eliot, et il était un de ces chanceux à pouvoir me toucher sans que je ne l'agresse du regard. Soupirant de soulagement, je lui souris, histoire de le rassurer avant de nous fondre dans la foule, en direction de l'after-party. Sauf que tout était trop beau pour être vrai. « Helena Wertheimer! » Je me figeais alors avant de me retourner. Mes mots sortirent alors violemment de ma bouche. « Isaline! Je m'appelle Isaline! ... Père... » Je lui lançais alors un regard dégoûté. Il avait osé m'appeler par mon prénom. Je ne le supportais pas. Pas depuis que j'ai su que ma mère portait le même. Et c'était à cause de ce prénom - et de ce visage - que je l'avais perdu. Alors maintenant, le deuxième avait remplacé le premier. Je jetais un regard vers Luam et un sourire moqueur s'afficha sur mes lèvres tandis que je me retournais vers Alan Wertheimer. « Tu te souviens de Luam, n'est-ce pas? » Un ton mielleux avait remplacé celui craché. Et je pu apercevoir cette lueur de déception dans ses yeux. Je m'en fichais.
Il était donc là, son père. Ce père qu'elle ne supportait pas, et qu'elle prenait pour un con, en se faisait passer pour ma petite-amie. Ça m'amusait plus qu'autre chose, et faire chier le mec qui prend un malin plaisir à descende mon père dans la presse, j'avoue que ça m'amusait énormément. Un sourire narquois se dressait sur mes lèvres alors que nous allions à la rencontre de cet homme. « Tu te souviens de Luam, n'est-ce pas? » Je regardais Alan, de haut en bas, avec ce même sourire méprisable et méprisant qui dominait mes lèvres. Il savait parfaitement qui j'étais. Le fils Brown. Le seul fils de son concurrent principal. Et le voir au bras de sa fille, ça devait probablement le tuer. Autant en jouer. "C'est un honneur pour moi de rencontrer le père de ma si charmante petite amie."
Je pouvais clairement voir que mon père ne faisait rien pour cacher sa déception et encore moins son dégoût quand Luam parla. Franchement, pour un homme de son rang, il ne savait vraiment pas masquer ses sentiments et bien se tenir en soirée. Mais je savais que tout était faux. Il le faisait pour me montrer, à moi, à quel point j'étais en train de le décevoir. Et bien, tant pis pour lui, tout était de sa faute de toute façon. S'il ne m'avait pas envoyé en Angleterre, s'il n'avait pas coupé les ponds au moment où j'avais le plus besoin de lui, nous n'en serions pas là. « C'est un honneur pour moi de rencontrer le père de ma si charmante petite amie. » Comme pour confirmer ses dires, je venais l'embrasser sur la joue. Le visage de mon père devint tout de suite rouge et je pouvais le voir serrer ses poings. Je savais qu'il n'allait rien faire qui pourrait nuire à sa réputation. « Tu me déçois Helena. Ta mère doit se retourner dans sa tombe en ce moment même. » Sans un mot de plus, il tournait les talons. J'avais soudainement envie de pleurer, mais je me retenais. De quel droit il me disait ça alors que je ne connaissais même pas ma même. Je ris alors jaune avant de partir de l'autre côté, entrainant Luam avec moi, sans rien dire, le visage impassible. « Là c'est sûr, on ne le verra plus de toute la soirée. » Et je ne me gênais pas pour me servir directement de deux coupes de champagne, que j'enfilais cul sec. J'en avais plus rien à foutre des regards des autres maintenant.
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Fashion Week, la semaine où tous les plus grands couturiers des US se retrouvaient pour montrer leur toute nouvelle collection. Et bien sûr, en tant que visage de Chanel, et mannequin, j'avais dû m'y rendre. Pas que ça me gênait, loin de là, mais je savais que mon père sera aussi présent. Et sans Karl cette fois-ci. Bref, l'horreur quoi. Ainsi donc, j'avais presque supplié Luam de m'accompagner. Enfin, supplier était un grand mot, je le lui avais juste demandé à plusieurs reprises. Il n'avait pas refusé. Je savais que notre présence allait encore créer des rumeurs, et c'était la raison pour laquelle je voulais qu'il vienne. Parce que mon père allait voir rouge. Oh oui, quel bonheur! Je sais que, sur le coup, je parais assez insolente et rebelle, mais voilà, je n'avais toujours pas digéré son abandon alors que tout allait à merveille entre nous. Du moins, c'est ce que je croyais. Bref. Les premiers jours, tout se passa à merveille. Sans doute parce que mon père n'était pas encore arrivé. Mais je savais que mon petit séjour à New York dans une telle bonne humeur ne durera pas longtemps. Pour cause, mon père arrivait aujourd'hui. Et là, nous étions assis, assistant à la fin d'un des shows, celui de DKNY. Je regardais partout autour de nous, tandis que les invités se levaient, comme à la quête de celui qui m'avait brisé le coeur en m'abandonnant.
