cory-julia ► mathers, all the same

MATHERS, ALL THE SAME

cory-julia and eugénie

Il était aux alentours de vingt-et-une heures lorsque je me rendis au parking. Il commençait à se faire un peu tard, j'étais épuisée, et pourtant j'avais encore quelque chose à faire avant de pouvoir rentrer et m'effondrer sur mon lit. Il fallait que je passe chez Apple pour aller récupérer une paire de chaussures que je lui avais prêté. Ca pouvait attendre, certes, mais tant que j'y pensais, il fallait que j'y aille. C'est donc tranquillement que je traversais la parking afin de rejoindre ma voiture. Quelle idée de l'avoir garée aussi loin. Mais enfin. Alors que j'arrivais à quelques dizaines de mètres de cette dernière, je remarquais une silhouette, assise sur le capot. Une fille, vu la longueur des cheveux. Une cigarette - du moins à première vue - entre les doigts, seule, elle ne bougea même pas un pouce. Déjà, que j'étais fatiguée, et là je sentais déjà l'agacement de devoir faire virer cette fille de ma voiture me gagner. Je l'avais déjà vue, quelques fois. Mather, si mes souvenirs étaient bons. Super. Hm, commençais-je en attendant qu'elle relève la tête, excuse-moi mais t'es assise sur MA voiture. J'allais essayer de rester sympa et d'être polie pour le coup. On m'avait apprit les bonnes manières, c'était pas pour rien.

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J'avais passé une journée assez compliqué. J'avais eu du mal à me concentrer sur les cours. J'avais pas la tête à travailler aujourd'hui. J'avais passé la veille dans une boite de Cambridge et j'avais eu la gueule de bois jusqu'à cet après-midi. J'avais fini les cours à 20 heures et j'étais tout simplement fatiguée. J'étais de mauvaise humeur mais j'avais promis à Léo de le voir ce soir. Je m'étais alors postée sur le parking d'Harvard, où on avait l'habitude de s'attendre pour ne pas qu'il vienne à la Mather House ou moi à la Elliot House sachant qu'on n'aimait pas se voir trainer l'un et l'autre devant sa maison respective. Je m'étais alors assise sur une voiture pour l'attendre. J'avais ouvert mon sac et avait commencé à rouler un joint. J'étais en avance. J'avais du temps à perdre. Mes écouteurs aux oreilles, je fumais lentement mon joint. Je vis alors une fille s'approcher de moi. Je fis alors tomber un de mes écouteurs pour savoir ce qu'elle avait à me dire excuse-moi mais t'es assise sur MA voiture. J'haussais alors les épaules et regardais sur quelle voiture j'étais assise. C'était une voiture propre et assez luxueuse Laisse moi deviner, t'es un Elliot à coup sur non ? lui répondis-je en restant assise sur sa voiture et en tirant ma latte vers son visage.

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Je soupirais en voyant l'inconnue hausser les épaules. Et merde, sur quoi j'étais encore tombée ? Je croisais les bras sur ma poitrine alors qu'elle devinait ma confrérie. J'haussais les sourcils, un sourire confiant, alors qu'elle me crachait sa fumée à l'odeur illicite au visage. Elle me provoquait. Très bien. Et toi t'es une mather. Une moins que rien, comme on dit chez nous. Les mathers est moi, c'était pas une belle histoire. J'les détestais, sauf exceptions comme Alexys, qui était l'une des seules que j'appréciais. Bon écoute jeune droguée, j'ai pas envie de m'énerver. J'te demande de bouger, c'est pas compliqué. Puis j'voudrais pas qu'ma voiture soit salie. Allez hop. Elle jouait la provocation, moi aussi. Et j'savais jouer à ce jeu-là. Comme une professionnelle. Mais plus sérieusement, si elle continuait, j'allais vraiment commencer à m'énerver.

PS : y'a aucun soucis   

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J'avais tout sauf envie qu'on me prenne la tête ce soir. J'attendais dans le froid Léo et je commençais à m'impatienter. J'étais sur les nerfs. Tout ce que je voulais c'était rentrer chez moi et dormir. Quand tout à coup une fille vint me provoquer... Certes j'étais sur sa voiture, mais ce n'était pas en me provoquant que j'allais descendre de sa voiture. " Une moins que rien, tiens c'est original, j'adore ! " Lui dis-je ironiquement. Toujours sur sa voiture, je continuais à fumer quelques lattes et à faire des ronds avec la fumée. " T'es drôle toi en fait. jeune droguée, moins que rien, et sale. Comment tu veux que je sois sympas avec toi si tu me balances autant de conneries en quelques secondes ? " A vrai dire, je n'avais jamais trop pris part à cette guéguerre des bleus et des verts, mais là, elle commençait vraiment à me saouler.

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J'étais très franche comme fille. Et quand on m'emmerdait, j'le faisait savoir, et pas par quatre chemins. Si vraiment elle voulait éviter les ennuis, elle serait déjà partie et m'aurait laisser monter dans ma voiture. Elle usait de l'ironie et j'la regardais continuer à fumer sans bouger d'un pouce. Moi qui détestais tout ce qui était drogues et substances illicites, ça n'pouvait que m'énerver un peu plus. Lorsqu'elle prit à nouveau la parole, je l'écoutais d'une oreille attentive, avant d'éclater de rire. Oh arrête, commençais-je en reprenant petit à petit mon sérieux, et comment tu veux que j'sois sympa si tu m'provoque en me crachant ta fumée à la figure et en n'bougeant pas d'un poil ? Pourtant, j'te demande pas grand chose. Fallait rester calme. Mes bonnes manières s'étaient envolées le temps d'un instant à cause de l'énervement et fallait que je me reprenne. J'étais une Eliot. Et une Eliot sait se tenir correctement.

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J'étais vraiment pas d'humeur à me prendre la tête avec une fille comme elle. Elle prendrait trop de plaisir à vouloir me balancer tout et n'importe quoi à cause du fait qu'elle était Elliot. C'était bien leur genre à toujours vouloir humilier les gens, d'où les propos qu'elle venait de tenir contre moi. " Ouais tu m'demandes pas grand chose, mais c'est pas en me provoquant de la sorte que je vais être sympa avec toi. J'vois pas pourquoi tu m'agresses comme ça. T'sais tu devrais te relaxer au lieu d'être sur les nerfs comme ça, ça ne te va pas. " 

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Ce qu'elle pouvait parler pour répéter les même choses celle-la. J'étais tombée sur une radoteuse. Tant pis. Je t'agresses parce que t'es assise sur ma voiture et que tu n'bouges pas, que ça m'aille ou non. C'est ça la différence entre les Eliot et les Mather. Vous en faites toujours qu'à votre tête, à vouloir emmerder le monde simplement parce que vous en avez envie. Nous, on a pas que ça à faire. Je déglutis, espérant enfin qu'elle puisse me laisser rentrer dans ma voiture. J'vais faire preuve de gentillesse et de politesse maintenant. J'te prie de bien vouloir t'en aller un peu plus loin afin que je puisse librement monter dans ma voiture et m'en aller. Ce qu'il ne fallait pas faire pour être tranquille.