(+ Charlie) Retrouvailles avec son ex.

Qu’est-ce que je faisais à la Winthrop ? Aucune idée. Je passais dans le coin et j’avais eu envie de rendre visite à Wyatt et Andreas pour passer le temps entre deux cours. J’avais besoin de parler, d’évacuer certaines choses car elles allaient me rendre dingue alors des conseils pouvaient toujours être de bonne augure n’est-ce pas ?! Je patientais depuis quelques minutes sur les marches devant leur maison. Je savais que je n’avais aucune raison de rentrer dans cette maison entièrement masculine et je ne voulais pas tenter le diable. Je préférais de loin éviter les tentations et en ce moment, à cause du stress, ma nymphomanie était d’autant plus exacerbée. Quelle guigne d’avoir une libido de chatte en chaleur mais je devais absolument contrôler cela car je ne voulais pas gâcher ma nouvelle relation avec Andreas mais c’était presque mission impossible. J’avais repris des séances chez le psy mais pas uniquement concernant ce problème. Je faisais de plus en plus de cauchemars et je craignais que cela vienne de mon passé. Bref, ma tête était pleine de trop de choses et le besoin de parler se faisait sentir alors que ce soit mon meilleur ami ou mon petit-ami, l’un ou l’autre m’irait très bien. Néanmoins, ce n’est ni Wyatt ni Andreas que je croisais devant les portes de la Winthrop mais Charlie, mon ex-petit-ami. Je me sentais aussitôt mal à l’aise car j’avais tout gâché avec lui et la culpabilité n’était jamais loin. « Bonjour Charlie » le saluais-je doucement sans trop oser dire quoique ce soit d’autres.

Il y a des situations comme ça qui sont étranges et non préméditées. Celle que je vivais actuellement en faisait partie et croyez-moi, j’aurais préféré me retrouver à cent lieues de-là à ce moment précis. Charlie me faisait face, toujours aussi séduisant, magnifique que dans mes souvenirs mais je savais aussi qu’il ne désirait pas ma présence dans la tanière des rouges. Je ne lui en voulais pas car j’étais responsable de bien des maux dans sa vie et je culpabilisais suffisamment à ce sujet. Je n’avais jamais eu dans l’intention de le blesser ou de me montrer cruelle avec lui. J’avais éprouvé beaucoup de tendresse à son égard mais ce doux sentiment n’avait pas été en mesure de rivaliser avec mon addiction au sexe et j’avais commis l’irréparable : je l’avais trompé. Encore aujourd’hui, je regrettais de ne pas avoir eu le courage de lui avouer mes problèmes liés au sexe mais aussi la volonté d’y résister. Je savais bien que mes excuses ne changeraient plus rien à la donne, que le mal était fait mais je ne pouvais m’empêcher de vouloir réparer mes erreurs. Qui sait, aujourd’hui se présentait peut-être l’occasion idéale pour réparer mes torts ?! « Tu peux m’appeler Mina tu sais » lui dis-je avec douceur tandis que j’entrelaçais mes doigts dans un geste nerveux. Je n’osais pas vraiment affronter son regard. « Je suis venue voir Andreas… Est-ce qu’il est là ? » demandais-je sans oser préciser qu’Andreas était mon petit-ami. Je préférais éviter, je ne sais pour quelle raison, d’en arriver à ce genre de confidence.

Je baissais la tête, coupable et honteuse. Son ton, sa façon de s’exprimer me blessait car ce n’était pas le Charlie que j’aimais tant. Non, ce Charlie-là n’était que le fruit de ma trahison et je ne pouvais que me sentir coupable d’en être la cause. Je m’en voulais, je crevais d’envie de pleurer, de me jeter à ses pieds pour tout lui expliquer mais je n’y arrivais pas. Ce n’était pas de la fierté mal placée mais simplement de la lâcheté. « Je comprends… Je… Oui, je comprends, tu n’as qu’à m’appeler comme tu le sens » bafouillais-je en détournant le regard, serrant mes bras contre ma poitrine comme pour me protéger de sa froideur. Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. Il m’intimidait tellement. Il me demanda alors ce que je faisais là et je lui expliquais sans rentrer dans les détails que je venais ici pour Andreas. A son regard, je sentis qu’il avait compris. Andreas était mon petit-ami du moins, il l’était pour le moment. Qui pouvait savoir quand viendrait le moment où je le blesserai à son tour ? Je n’avais pas un fond méchant, j’étais simplement totalement addicte au sexe sans savoir pourquoi ni comment. Je n’étais rien, juste une page blanche qui essayait désespérément de trouver le bonheur mais qui ne faisait que détruire tout ce qu’elle touchait. Je craignais d’autant plus pour mon fils. Je voulais réussir à être une bonne mère à défaut d’être autre chose. Peut-être que l’amour n’était pas pour moi. « Merci » lui dis-je en entrant, n’osant presque pas faire un pas de travers tant j’avais l’impression qu’il n’attendait qu’un geste de ma part pour me jeter dehors. « Je me doute que je suis la dernière personne que tu veux voir ici Charlie mais j’aimerai sincèrement m’excuser pour le mal que j’ai pu te faire. Je n’ai jamais voulu cela » tentais-je, les nerfs à fleur de peau. Une larme glissa sur ma joue et je l’essuyais rapidement. Je ne voulais pas qu’il se méprenne, qu’il croit que je lui jouais la comédie.

Spoiler:

Je ne savais plus où me mettre tant je ressentais la rancune de Charlie me toucher en plein fouet. Je n'avais jamais voulu lui faire du mal bien au contraire et le sentiment d'avoir tout gâché m'empêchait d'être pleinement heureuse. Certes, c'était relativement positive mais Charlie représentait les limites à ma vie. Je savais que je n'étais pas capable de tenir une relation sur la distance car tôt ou tard, mes pulsions reviendront. Mon meilleur ami avait beau me certifier que je n'étais pas malade, je ne pouvais qu'en douter. Après tout, il n'y avait rien de naturel à avoir autant besoin de sexe. Comment ne pas être malade quand le moindre inconnu devenait source de tentation? Malgré tous mes sentiments pour Charlie, je n'avais réussi à lui rester fidèle et je m'en dégoutais car il n'avait absolument rien à se reprocher. Il avait été génial, attentionné, aimant. Le petit-ami que toute femme rêverait d'avoir. A ce titre, Andreas lui ressemblait beaucoup : séducteur sur les bords mais intègre. Et je savais que je finirais par le blesser également. J'avais beau essayer de me dire que non, que je pouvais cette fois-ci ne rien gâcher mais je savais que je me mentais à moi-même. Charlie était bien placé pour savoir la douleur que je causerai fatalement à son compatriote Winthrop. "Je... Non" bafouillais-je en ne sachant pas comment agir vis-à-vis de lui. A combien d'hommes avais-je brisé le cœur avant mon amnésie? Cette question revenait sans cesse dernièrement. Combien de personnes avaient souffert de mon comportement passé et actuel? L'ancienne Mina n'avait aucune conscience, aucun scrupule... Je n'osais imaginer le mal que j'avais pu faire. A ce titre, méritais-je vraiment le bonheur?! "Je veux bien quelque chose à boire s'il te plait" hésitais-je rien qu'une seconde. Je savais qu'il ne pourrait jamais me pardonner mais peut-être pouvais-je encore lui permettre d'être heureux dans les bras d'une autre. Je le suivis donc dans la cuisine, essayant de trouver une manière de l'aborder. "Est-ce que ça va? Rude soirée hier?" tentais-je le coup. Charlie semblait avoir mal à la tête, semble-t-il à cause d'une faramineuse gueule de bois. "Je connais quelque chose de plus efficace qu'un aspirine pour faire passer une gueule de bois si tu veux"

L'envie de prendre ses jambes à son cou, se présentait de plus en plus intensément. Malheureusement, Charlie arrivait à peine à faire un pas devant l'autre alors courir, c'était peine perdue d'avance. Il aurait certainement fait deux pas avant de se vautrer dans le canapé. Louchant sur son verre vide qu'il avait posé quelques instants plutôt, il l'écoutait dire quelques mots, bien que cela ne lui fasse aucun effet. Charlie est un homme fière et du genre à n'offrir aucune chance à la personne en question quand on le trompe ou lors d'un coup bas. Il avait ce dégoût présent au fond de sa gorge, qu'aucun "désolé" ne pourrait enlever à ses yeux. Il avait eut du mal à s'en remettre, beaucoup, surtout qu'il tenait à elle. Sa douceur, sa fragilité et la façon dont elle le regardait l'avait éblouit. A présent ses yeux azur soit-il n'arrivait même pas à lui faire ressentir la moindre sensation. Tout était mort. Et c'était très bien ainsi, ça facilitait la vie du jeune homme qui dès à présent profitait autant qu'il le pouvait. Etre en couple, n'était qu'une perte de temps. "Je veux bien quelque chose à boire s'il te plait" Bonté quand tu nous tiens. Charlie était bien trop gentil d'après lui, ce qu'il laissa échappé par un soupire désespéré. Il prit alors un verre rangé dans un placard de la cuisine en le posant sur la large table qui accueillait les Winthrop à l'heure de manger. « Tu veux quoi ? De l'eau, une boisson gazeuse, du jus d'orange ou de l'alcool ? J'ai de tout. » Affirma-t-il en se remémorant les bouteilles présentes la veilles. Celles-ci devaient toujours être présente, même très entamé. "Est-ce que ça va? Rude soirée hier?" Tiens, elle s'intéressait à lui maintenant ? C'était inhabituelle pour lui. Il passa l'une de ses mains dans ses cheveux avant qu'un bâillement ne vienne interrompre les mots qu'il voulaient dire. Pas besoin de répondre à sa question, son corps venait de le faire de lui même. La soirée avait été un peu trop mouvementé d'ailleurs. Quelque chose tambourinait dans sa tête, sans qu'il ne puisse l'apaiser. "Je connais quelque chose de plus efficace qu'un aspirine pour faire passer une gueule de bois si tu veux" Relevant sa tête vers elle avec étonnement, ils e demandait à quoi elle pouvait bien penser. « Tu pense à quoi comme remède ? »

« Je veux bien un verre d’eau s’il te plait » lui demandais-je d’une petite voix. Je m’en voulais d’être aussi fragile face à lui mais si l’ancienne Mina aurait vu en ce cœur brisé quelque chose de jouissif à la limite du malsain, celle que j’étais et celle qu’il avait connu ne pouvait s’empêcher d’être triste. Existait-il un remède miracle pour cela ? Aucune idée. La seule chose que je savais, c’était que j’éprouvais encore beaucoup de tendresse pour lui et que j’aurais aimé être restée plus longuement auprès de lui. Je n’avais jamais eu quoique ce soit à lui reprocher durant notre histoire. Cela avait magique mais même mes sentiments pour lui n’avait rien pu faire contre l’attraction maladive que représentait le sexe pour moi. Je savais bien que lors d’une soirée, je devais éviter de boire de l’alcool pour justement restée maitresse de ma libido détraquée mais j’avais oublié toutes les recommandations de ma raison pour me laisser aller à corps perdu dans cette fête… résultat, je m’étais réveillée dans d’autres draps que ceux de Charlie et je n’avais pu lui cacher mon incartade. J’avais trop honte, je me sentais trop coupable si bien que je lui avais tout avoué sans pour autant lui donner la véritable raison. Comment expliquer à son petit-ami qu’on est nymphomane ? J’avais bien trop honte de cela. Alors, j’avais pris sur moi sa colère, sa déception, sa tristesse, son dégoût même si cela me brisait le cœur. La donne aurait-elle était différente si je lui avais réellement dit toute la vérité ? Charlie aurait-il pu me pardonner ? M’aider ? Je ne savais pas et j’avais pris le choix de ne pas savoir. Désormais, je devais l’assumer mais plus le temps passait et plus je regrettais cette décision. Néanmoins, l’envie de prendre soin de lui était toute présente en moi et je ne pus m’empêcher de lui proposer mon aide pour faire passer sa gueule de bois. « Rien de bien salace.. » lâchais-je avec ironie avant de le dépasser pour ouvrir son frigo, sortant deux pots de yaourt. Je piochais ensuite dans le bac de fruit, sortant deux bananes. « Où sont les bols ? » lui demandais-je avant d’en attraper un une fois qu’il m’ait indiqué le placard. « L’aspirine que tu as ingurgité est un poison pour ton organisme. Tu es encore plein d’alcool et ton foi ne va pas trop apprécier. Si tu veux faire passer une gueule de bois, simple : tu bois beaucoup d’eau, tu manges ça et tu essaies de marcher une grosse demi-heure » lui expliquais-je tout en mélangeant le yaourt aux morceaux de banane que j’avais coupé en dé avec l’habitude d’une adhérente au club de cuisine. « Tiens ! »