Cait' ♣ Et hop, on s'envoie en l'air....

Samedi 16 Novembre 2013. En quittant sa demeure ce matin là, Elsy Esterhazy affichait sur ses lèvres un grand sourire digne de ceux qu’elle arbore en général lorsqu’elle s’apprête à aller patiner, même si ce n’est pas ce qu’elle sort faire en ce jour. Non, suite à un pari avec son cher ami Nikolaï, la jeune femme doit aujourd’hui aller s’essayer au saut en parachute et il faudra bien sûr qu’une photo serve de preuve au jeune homme. L’expérience serait sûrement très drôle. La brune n’avait pas le vertige, ce qui contribuait grandement à la confiance qu’elle avait. Tout se passerait probablement très bien, elle n’avait pas de soucis à se faire et puis elle aller sauter avec des gens entrainés. Même si elle n’était pas la seule à faire ça, elle savait que l’activité serait très bien encadrée, il n’y avait donc qu’à se laisser conduire par les moniteurs. Rien de trop compliquée.

Partie de bonne heure la demoiselle arrive à l’aéroport d’où doit partir l’hélicoptère sensé l’emporter elle et trois autres personnes, dont le moniteur et le pilote, dans les nuages. Mais avant de songer à sauter de si haut, il faut déjà commencer par s’intéresser aux règles de sécurités, que la jeune femme attend d’entendre car le moniteur veut que tout les participants soient arrivés avant de se mettre à expliquer, pour ne pas avoir à répéter deux fois la même chose. Alors, pour gagner du temps, il commence pas aider la jeune femme à placer correctement sur ses épaules le sac à parachutes. La voilà alors bien harnachée lorsque l'autre demoiselle censé se lancer dans cette expérience arrive enfin. Et regardant sa montre pour juger du retard de cette personne, la hongroise se rend compte qu'en réalité, vraisemblablement, c'est elle qui était en réalité trop en avance car la brune qui arrive est pile à l'heure.

Sautons ensemble

Le 5 Septembre 2013, je m'étais rendue sur le toit du People's Republik afin de mettre fin à mes jours exactement au même endroit que Robyn l'avait fait. Robyn, c'était ma meilleure amie, ma moitié, mon tout et elle m'avait quitté subitement en "sautant" du toit de ce nightclub. Déjà que la perte de l'une de mes filles m'avait anéantit ... la mort de Robyn m'avait tout simplement achevée. J'avais à présent des séances régulières chez le psy, où je lui parlais de ma vie, de ma naissance à aujourd'hui. Je pense que mon psy aussi devrait aller consulter l'un de ses confrères après toutes mes révélations car ma vie était très déprimante.
Mais passons. Je n'avais pas sauté du toit du People's Republik et pourtant, cette envie de sauter, de m'évader, de changer de monde était omniprésente. Le spécialiste des dingues, mon psy entre autre, me conseilla de sauter. De faire le grand saut, mais d'une autre façon. En parachute. Il y avait moins de risque d'y laisser ma vie en atterrissant sur le sol. Il n'avait pas tord pour le coup. C'est donc en ce 16 Novembre 2013 que je me rendais à l'aéroport ou un groupe m'attendait pour sauter du haut d'un hélicoptère. De savoir que j'allai sauter du ciel me donnait le vertige alors que j'étais encore sur la terre ferme, alors je n'osais pas imaginer quelle serait ma réaction une fois là-haut.

Une fille était déjà présente sur les lieux et elle avait quasiment fini de s'équiper. Je sais bien que j'ai pour habitude d'être en retard, mais plus depuis quelques temps alors je ne comprenais pas trop. Je regardais ma montre et non, j'étais à l'heure. Encore une fille hyper sérieuse qui aime arriver beaucoup trop tôt à ses rendez-vous Je m'approchais d'elle et de l'homme qui s'occupait d'elle. Il avait fini et s'approcha de moi. Il était temps qu'on s'occupe de moi, qu'on m'aide à enfiler tout l'équipement. Je tournais quand même la tête vers la brunette, lui souriant. Bonjour mademoiselle ! Pourquoi j'avais l'impression de l'avoir déjà vu ? Je ne sais pas. En tout cas, je savais que c'était à Harvard que je l'avais croisé, alors ce devait sûrement être une étudiante. Elle n'avait rien d'un professeur. Quoique moi non plus par moment.
Une fois équipée, je me retournais vers l'homme en question, C'est pas léger tout ça ! Surtout pour une femme avec une carrure et une taille comme la mienne. J'étais toute menue. Il riait légèrement avant de nous demander de rejoindre l'hélicoptère. Je m'exécutais. Ca faisait si bizarre de se dire que finalement, j'allai le faire mon grand saut et que malgré ça, j'allai tout de même rester auprès de ma fille.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Voyant cette femme arriver, la brune réalisa que c’était une professeur de l’université, avec qui elle n‘avait pas cours certes mais certaines de ses connaissances avaient cette femme en professeur et bon, la réputation de la jeune femme n’était plus à faire. La hongroise la connaissait donc un petit peu. Elle n’avait jamais pensé que cette femme était du genre à se lancer du haut d’un hélicoptère mais bon de base, ce n’est pas son genre à elle non plus alors tout peut arriver. La princesse était bien là pour un pari lancé par un ami après tout, peut-être que la demoiselle qui va sauter avec Elsy a elle-aussi une bonne raison, peut-être tout autant surprenante, d’être là.

Deux femmes si différentes et si semblables l’une et l’autre. La première, orpheline de mère. La seconde, orpheline de l’une de ses filles. La première a un passé difficile et c’est le cas de la seconde. Toutes deux sont là pour deux raisons distinctes mais l’une et l’autre veulent sauter de cet avion et l’une comme l’autre consulte un psychologue. L’une et l’autre ont l’impression de connaitre la fille en face. L’une l’a vu à l’école, l’autre également mais probablement aussi en couverture de magasine, soit comme mannequin, soit comme patineuse. Si différentes et si ressemblantes dans un même temps. L’une et l’autre ignorent ce que celle qu’elle a en face a vécu, subit, traversé. Toutes deux ignorent que l’autre est un peu une warrior qui revient de loin. Toutes deux, ont déjà pensé à mettre fin à leurs jours et l’une comme l’autres, elles se sont finalement rétractées. Ou presque. Car Elsy ne serait sûrement plus là si son bourreau n’était pas devenu, au cours d’une nuit, son ange gardien. Après cela, après une hospitalisation et une remise en forme, la brune avait pût parler, régler ses problèmes. Depuis tout allait beaucoup mieux pour elle et l’idée de se taillader les veines ne s’emparait plus d’elle depuis bien longtemps. Elle avait tourné la page, en quelques sortes, de ses années malheurs, pour s’épanouir ici en Amérique, si loin de sa patrie.

La voix de la brune enfin harnachée fait sursauter Elsy et la tire de ses pensées, alors que le professeur fait remarquer comme c’est lourd d’avoir tout ce chargement sur le dos. La princesse est bien d’accord mais elle n’en dit rien. Il faut ce qu’il faut après tout et si pour ne pas s’écraser sur le sol et avoir le plaisir de faire la descente, il faut en passer par là, alors la brune le fait sans rechigner. Après tout elle est là de sa propre volonté. Et comme on le leur demande, la brune grimpe dans l’hélicoptère pour s’envoler dans les airs. Alors, pour passer le temps ou pour se rassurer un peu, elle s’adresse à celle qui s’apprête à faire le grand saut avec elle :

«- Excusez-moi mais n’êtes-vous pas enseignante à l’université de Harvard Madame ? J’ai cette impression que votre visage m’est étrangement familier…»