jett dawson.

Jett se trouvait à la bibliothèque à faire des recherches pour son prochain projet. Voilà maintenant plusieurs années qu'il étudiait dans l'une des plus prestigieuses écoles du monde dans la chimie et la biochimie. Pour le moment tout se passait très bien pour lui, mais il avait toujours cette amertume coincée dans la gorge. Jett n'avait pas réellement choisi d'être dans ce domaine, c'était ses parents qui avaient fait ce choix à sa place. Enfin, il avait choisi la chimie, mais ses parents l'avaient grandement influencé. Ils ne voulaient pas qu'il fasse ses études en archéologie comme il le souhaitait. Non, il fallait quelque chose de bien plus sérieux et prometteur pour Jett Dawson, fils de grands propriétaires d'hôtels à Los Angeles, et autant vous dire qu'une très grande fortune l'attendait. Aussi sous la pression parentale il était rentré chez les Eliot, alors que lui ne voulait rentrer dans aucune maison, refusant ainsi de se coller toute étiquette. Le jeune homme leva son regard de ses bouquins afin de réfléchir sur une formule. Alors qu'il mordillait le bout de son crayon, Jett aperçu au loin une silhouette féminine. Une silhouette qu'il connaissait très bien. Elle avançait d'un pas décidé, avec quelques airs de divas. Il leva les yeux aux ciel, peu surpris de cette venue, mais lorsqu'elle fut assez près de lui pour qu’il puisse distinguer les traits de son visage, il lui adressa un large sourire. « Bénédicte. » la salua t-il. Entre Jett et la demoiselle se trouvait la table, mais ce ne fut pas un réel obstacle pour elle. Elle réussit à atteindre le jeune homme en poussant d'un coup de mains la paperasse et les bouquins qui se trouvaient devant lui. Bénédicte se trouvait désormais assise devant lui sur le bureau, les jambes légèrement écartées. Jett se recula légèrement et pinça des lèvres, appréciant peu ce qu'elle venait de faire. Bénédicte était française et étudiait XX. Elle avait deux ans de moins que lui, elle était membre des Calbot, et enfin, elle était sa petite amie depuis environ trois mois. « Hum... Je peux savoir ce que tu me fais là ? » il savait très bien, mais l'endroit était vraiment inapproprié et il voulait lui faire comprendre qu'ils ne pouvaient pas faire ce genre de chose dans un endroit aussi sacré à Harvard. « Tu m'as manqué... » répondit t-elle en faisant la moue. Elle rapprocha son visage du sien afin de l'embrasser. Sa longue chevelure blonde lui chatouillait le cou ce qu'il lui fit faire un mouvement de recul. Sans plus attendre Bénédicte fronça les sourcils. « C'est quoi ton problème ? » demanda t-elle sur un ton de reproche. « Mais rien, c'est juste que- » commença t-il à se défendre, ce qui ne servit à rien. « Tu sais Jett, ça fait deux jours que tu m'évites, et ça m'agace. » La jeune blonde se laissa glisser au sol, et se plaça près de lui, les bras croisés, mécontente. Jett leva les sourcils surpris par une telle réaction. Ça, il ne s'y attendait pas vraiment. Le jeune homme n'eut pas le temps de répondre qu'elle reprit. « Puis c'est qui cette nana avec qui tu traînes là ? » Celle là non plus. Il mit lui aussi à froncer les sourcils. Ces deux derniers jours il avait passé son temps à traîner un peu avec ses amis, mais aussi à travailler. « Attends, tu sais, ce n'est pas comme si j'avais fait l'autruche... J'ai répondu à tes messages, ou plutôt à ton harcèlement. » Jett avait bien insisté sur le mot harcèlement. Il n'avait jamais autant reçu d'sms en deux jours. « Tu ne réponds pas à ma question. » dit elle sur un ton légèrement menaçant, suivit d'un coup dans la jambe. Jett soupira. « Calme toi un peu. J'ai le droit de voir d'autres personnes que toi. » Bénédicte le fusilla du regard, ce qui effraya légèrement le jeune brun. « D'accord, d'accord. La fille avec qui j'étais c'était Bianca Arnolds. C'est ma partenaire pour mon prochain projet. Tu peux aller vérifier si tu veux. » Sa copine était jalouse, et un peu trop à son goût. Elle avait déjà été jalouse auparavant, mais pas autant. « Oh... » Maintenant, elle était gênée, et il le ressentait bien. Tant mieux. Il reprit ses bouquins et ses feuilles pour les replacer devant lui. « Maintenant, si tu me le permets … C'est une bibliothèque, et je travaille. Et si tu ne me crois pas, tu peux regarder. » Il lui lança un regard agacé avant de s'y remettre. « Écoute Jett, je suis désolée... J'ai peut être un peu exagéré. Je ne le referai plus. » « Mmh. » Il essayait de ne plus lui prêter d'attention, mais la jeune femme vint poser ses mains sur ses épaules pour commencer un massage. Elle essayait de le prendre par les sentiments, mais il se laissait faire tout de même, trouvant agréable que pour une fois elle s'occupait de lui et non d'elle. Il décida alors de profiter de cet instant rare. « Ça te dirait que ce week end on aille tous les deux genre... faire du snowboard ? » Jett et ses envies de sport extrême. Il sentit les doigts de Bénédicte s'enfoncer dans sa peau. Ça voulait dire qu'elle n'était pas contente. Il se dégagea de la douleur et se retourna vers elle. « Putain mais tu le fais exprès ou quoi ? Je t'ai déjà dit que je n'aimais pas ça... Toutes tes idées à la con là, partir pour faire des trucs de maso ! » Elle parlait et s'excitait avec les mains, ce qui attira l'attention d'une des bibliothécaires. Elle s'approcha d'eux pour leur reprocher de faire trop de bruit. Bénédicte croisa les bras et fusillait toujours Jett du regard. Bénédicte allait trop loin maintenant. Elle pouvait même pas faire d'effort pour lui. En fait, elle lui rappelait sa sœur, qu'il n’appréciait guère. En même temps, elles venait de la même fraternité. Une fois que la vieille femme fut éloignée, Jett se leva et rangea ses affaires dans son sac. « Bah, qu'est ce que tu fais ? » Il ne prit pas la peine de répondre puisque pour lui la réponse semblait tellement évidente. Une fois que tout fut bouclé, il lui fit face. « Écoute Bénédicte, je vais être franc avec toi. Ne m'appelle plus, on est plus ensemble maintenant. » Elle était déconcerté, mais il n'avait plus rien à lui dire. Jett prit son sac, le posa sur son épaule et quitta les lieux. Être en couple n'était pas vraiment fait pour lui. Ou du moins il était sûr de ne pas trouver la fille qui lui fallait.