(+ Nina) entre deux bouchées, raconte-moi ta journée.

A. Nina Fedine & T. Jaelle Collins-Schmidt
Nina et toi étiez assisses l'une en face de l'autre, sur une banquette du East Coast Grill. Ce soir, vous aviez décidées de sortir en grand et pour se faire, tu avais prit l'initiative d'inviter ta meilleure amie au restaurant. Généralement, vous étiez plutôt café et soirée tranquille à la maison des violets, mais pour une fois, tu avais envie d'un petit plus, d'une petite... sortie ? Manger à l'extérieur ne t'arrivait pas tellement souvent alors ce soir, tu allais te gâter. Qui plus est, passer l'heure du repas avec la jeune rousse faisait bien ton affaire. Ça faisait un petit moment que vous ne vous étiez pas vue seule à seule... « Alors ! Quoi de neuf, ma belle ? » demandas-tu alors que vous veniez tout juste d'enlever vos manteaux pour finalement vous installer à votre table. Tu portais une chemise ample blanche avec un débardeur turquoise. Comme pantalon, tu avais opté pour des slims couleur jeans bien ordinaire. Tes cheveux étaient aplatis et lousses. Tu replaças une mèche derrière ton oreille avant de poser les coudes sur la table et joindre tes doigts sous ton menton, observant ta meilleure amie droit dans les yeux. Elle et toi, vous vous connaissiez depuis ton arrivée à Harvard, il y a de cela deux ans et demi, presque. Votre rencontre s'est fait par le biais de la Lowell House où vous étiez toutes les deux inscrites. Il faut admettre qu'entre vous, ce fut instantané : le courant a tout de suite passé, si bien que maintenant, plus rien ne peut vous séparer. Un serveur arriva près de vous, vous salua et vous donna un grand verre d'eau chacune. Tu dé-joignis tes doigts pour venir prendre le verre et en boire une bonne gorgée avant de le reposer exactement au même endroit. Tu avais bien hâte d'entendre les histoires rocambolesques de la charmante Nina.

A. Nina Fedine & T. Jaelle Collins-Schmidt
Ce jour là, on était au East Coast Grill avec ma seconde meilleure amie, Jaelle. Jaelle et moi étions de très très bonnes copines, je l'aimais beaucoup. C'était une fille drôle, gentille, généreuse.. Je l'aimais bien, elle était géniale. Je savais que je pouvais toujours compter sur elle, sept jours sur sept, vingt quatre heures sur vingt quatre. Si j'avais un problème, elle serait là et pourrait me consoler. Et elle savait que c'était réciproque. J'avais des ennemis, c'était vrai. Mais elle, elle s'en fichais que je pouvais gifler un gars pour trois fois rien. Elle s'en fichait que je pouvais gueuler pour rien non plus. De toute façon, fallait me prendre avec : j'étais une grande gueule et fière de l'être ! Dans la vie, il faut pas se laisser écraser. Moi j'dis toujours " la vie est un champs de bataille, il y a trois sortes de personnes. Ceux qui se battent, ceux qui se cachent et ceux qui meurent. " J'ai choisis de faire partie du premier camps.
J'avais une paire de talons plutôt hauts, du neuf centimètre et un pantalon noir. Mon haut blanc et mon bonnet violet foncé assortit à mon sac était les seules touches de couleurs dans ma tenue, si on ne compte pas mes cheveux couleur feux. Alors ! Quoi de neuf, ma belle ? Je souris doucement à mon amie que j'aimais beaucoup.
Quoi d'neuf, quoi d'neuf... Pas tellement de choses à part que je suis totalement perdue côtés sentiments, là...
Je soupirai légèrement, toujours aussi rêveuse que d'habitude.

A. Nina Fedine & T. Jaelle Collins-Schmidt
En attendant la réponse de Nina, tu pris une nouvelle gorgée de ton verre d'eau avant de le reposer exactement au même endroit. Ça, c'était un tic nerveux de perfectionniste. Tu aimais bien quand les objets étaient tous placés là où ils se doivent d'être. On peut donc affirmer sans nul doute que ta chambre étudiante était toujours parfaitement bien rangée. Peut-être un peu trop, même. Mais depuis quand être perfectionniste est un défaut ? Quoi d'neuf, quoi d'neuf... Pas tellement de choses à part que je suis totalement perdue côtés sentiments, là... finit par répondre la charmante rouquine à ta précédente question. Elle et toi, vous vous connaissiez depuis un long moment maintenant, si bien que tu arrivais quand même à lire entre les lignes. Elle était perdue au niveau des sentiments ce qui, à ta connaissance, n'était pas vraiment nouveau. Mais contrairement à certains, toi tu ne la jugeais pas. Tu préférais d'ailleurs l'écouter, la conseiller plutôt que de porter un jugement hâtif sur la situation. Tu offris donc un sourire des plus sincères à ta grande amie qui semblait visiblement plutôt contrariée par tout ça. « Tu peux m'en parler, si tu veux... » dis-tu avec ta voix la plus douce et la plus rassurante. Tu as toujours été de ceux qui ont une très grande facilité à écouter et parfois, tu préfères le faire plutôt que de parler. Entendre les autres te parler de leur vie, c'est souvent plus facile que de te retrouver le nez plongé dans tes propres ennuis. Et dieu sait qu'en ce moment, tu étais pas mal tiraillée entre un ou deux trucs. Qui plus est, ça t'a toujours plu d'être celle qui a une grande oreille. Surtout que les histoires de Nina sont souvent très divertissantes.

A. Nina Fedine & T. Jaelle Collins-Schmidt
J'étais un peu perdue, c'était vrai, c'était clair. Mais j'avais été perdue toute ma vie. Car au fond, ma vie avait commencé ce jour là, ce jour de mes dix neuf ans. Le FAMEUX jour des dix neuf ans, ce jour où ma vie avait basculée, ce jour où ma vie avait changée, ce jour qui a complétement retourné ma tête.
Mais tout ça c'était du passé, c'était fini, depuis longtemps. J'étais avec Jaelle dans ce restaurant et j'allais lui parler de tout ce qui se passe dans ma vie. J'étais quelqu'un de plutôt expressive quand il ne s'agissait pas de ma famille, mes meilleurs amis étaient obligés de savoir les choses importantes qui se passaient dans ma vie. Alors, je soupirai, en regardant mon amie. J'étais plutôt contrariée, mais quand même heureuse, tu sais ce que c'est que l'amour, ça nous rend heureux, on est sur un petit nuage, et puisque j'étais maintenant amoureuse de cette amie qui m'étais très chère, ça ne changeait rien.
Je sais très bien que je peux t'en parler. Je sais que je peux tout te dire comme toi tu peux tout me dire.
Alors, soupirant encore une fois, j'avais décidé de me lancer. Mais doucement, pas aussi vite que je l'avais fais avec Avery. Parce que c'est vrai que j'avais peur qu'elle avait des aprioris sur ce que je m'apprêter à lui annoncer.
Et bien je crois que je suis amoureuse.

A. Nina Fedine & T. Jaelle Collins-Schmidt
Tu avais certains défauts, c'est évident. Tout le monde en a. Ça fait partie de nous, de qui nous sommes. Et honnêtement, une personne sans défaut, ça n'existe absolument pas. C'est impossible. Tout à fait impossible. Mais même si tu as quelques défauts, il n'en demeure pas moins qu'une de tes plus belles qualités soit ton écoute et ta présence auprès de tes amis. Tu as toujours été celle qui se démène pour ses amis, pour les aider, les épauler, les écouter. Alors ce soir, en voyant Nina près de toi, tu avais tout de suite senti qu'elle aurait besoin de parler, de se confier. Et c'est un rôle que tu étais capable de prendre. Être celle qui écoute attentivement, peu importe la situation. « Je sais très bien que je peux t'en parler. Je sais que je peux tout te dire comme toi tu peux tout me dire. » fit remarquer la jeune femme en face de toi. Tu souris. Elle ne pouvait pas dire mieux que ça. C'était tout à fait et absolument vrai. Tu as toujours été là et ce n'était pas prêt de changer, tout comme elle s'est toujours montrée présente pour toi. Tu reposas tes coudes sur la table, joignant une nouvelle fois tes doigts sous ton menton. Tu tendis l'oreille, un peu fébrile d'entendre la suite. « Et bien je crois que je suis amoureuse. » Tes yeux s'écarquillèrent et un grand sourire se dessina sur ton visage. Pourquoi n'avait-elle pas l'air de trouver ça positif ? Peut-être parce que c'était plus compliqué que juste être amoureuse ? Tu essayas donc de contenir ta joie et reprit un ton plus neutre. « Est-ce que c'est une bonne chose pour toi ? Parce que tu sais... l'amour ça peut être très positif... » demandas-tu, un peu inquiète. Tu voulais d'abord connaître toute l'histoire avant de pouvoir t'exprimer sur ce point.

A. Nina Fedine & T. Jaelle Collins-Schmidt
Je regardai Jaelle et soupirai encore une fois. Je ne savais pas comment expliquer ça. Pourquoi là, c'était pas très positif ? Parce que ça me rendait totalement perdue dans mes sentiments. Entre Ezrael qui revenait d'un coup et ce que j'éprouvais pour Crystal, tout était chamboulé.
A cause de ça, je suis perdue, Jaelle.
Je baissai la tête et fermai les yeux. J'étais complétement perdue, oui. Et en plus de cela, elle devait le lire sur mon visage, je le savais. Jaelle faisait partie de mes cinq meilleurs amis. Elle savait tout de moi et lisait en moi comme dans un livre ouvert.

A. Nina Fedine & T. Jaelle Collins-Schmidt
Pauvre Nina. Tu voyais clairement dans son visage, dans le ton de sa voix, qu'elle n'était pas au mieux de sa force. Tu trouvais ça un peu dommage pour votre repas qui, dans ta tête, devait être pleins de fous rires, de joie et tout ça, mais comme tu étais sa meilleure amie, tu te devais de l'aider, de l'écouter et de l'épauler dans de telles situations. N'allez surtout pas croire que ça ne te faisait pas plaisir d'être là pour elle, au contraire. Tu étais seulement très déçue qu'elle soit dans un tel état. Elle méritait tellement d'être heureuse que ça te faisait de la peine de la voir ainsi. Après lui avoir demandé comment elle pouvait se sentir par rapport à tout ça, elle finit par te répondre. « A cause de ça, je suis perdue, Jaelle. » Oh. Tu soupiras légèrement, ne sachant pas vraiment quoi dire. Tu pris un instant pour répondre quelque chose de sensé. « Tu as peut-être besoin de recule, justement ? ». Le recule, c'est la meilleure chose qu'on peut faire pour se remettre les idées en place.