Same blood in our veins ► Nevambre

J'en voulais presqu'au monde entier d'avoir découvert une branche de ma famille vingt deux ans après ma mise au monde. J'avais eu du mal à définir cette surprise, à me dire si elle était bonne ou mauvaise. Pour cela, j'avais absolument besoin d'en savoir plus sur cette fille qui était ma demi soeur, je ne pouvais même pas remettre en doute sa légitimité d'appartenir à ma famille maternelle étant donné que c'est ma mère elle-même qui nous l'avait annoncé. Je me devais de savoir si nous avions des points similaires en dehors de notre sang commun. Ce n'est pas parce que j'étais déçu d'apprendre si tardivement l'existence d'une demi soeur et également d'un demi frère que j'allais pour autant les renier. J'étais juste sur mes gardes. J'avais donc invité Ambre à venir à mon appartement, l'occasion également de lui présenter son neveu. Je finissais de donner à Quincy son biberon, un geste qui peut parraître bizarre pour une étudiante mais qui était devenu mon quotidien depuis maintenant prés de deux mois. Je voyais grandir ce petit être à qui je tenais comme la prunelle de mes yeux et rien qu'en le regardant, j'oubliais les petit tracas de la vie. Rien ne pourrait m'enlever le bonheur que je ressentais en le tenant dans mes bras.

J'étais grande sœur. J'avais encore eu du mal à digérer la nouvelle pour être honnête et il m'avait bien fallu une semaine pour accepter de revoir Nevada, après le repas catastrophique que l'on avait passé durant la réunion de famille. Mais là cette fois-ci, les parents ne seraient pas là pour envenimer les choses et j'avais décidé d'accepter l'invitation que la jeune femme m'avait faite, c'est à dire de la retrouver chez elle, dans son appartement. Elle habitait vers Inman Square, nous avions rendez-vous vers 14 heures, et j'avais passé au moins deux bonnes heures à choisir la bonne tenue. Enfin prête je partais de la Quincy House, ayant acheté un bouquet de fleurs de lys pour ma soeur, acheté sur un coup de tête, ne connaissant pas vraiment les goûts en matière de fleurs. J'espérais juste qu'elle ne soit pas allergique au pollen ou là j'me sentirais vraiment stupide. J'arrivais chez elle et sonnait à la porte, un peu nerveuse, jouant avec une mèche de cheveux, attendant qu'elle ne vienne m'ouvrir.

En général je ne juge pas les gens à l'image qu'il revoit comme on jugerait un livre à sa couverture, il faut dire que sinon je ne serais même pas mariée à un homme qui a quand même une sale réputation derrière lui. Tout ça pour dire que le plus important est de découvrir ce qu'une personne a à vous cacher, voir ce qu'il y a derrière le mystère d'un visage. Ambre était un énigme pour moi, quand bien même elle s'était livré sur le fait qu'elle avait été profondément choquée de me rencontrer Draco et moi, je la comprenais. Cela dit je ne lisais pas encore en elle comme dans un livre ouvert, et j'espère en avoir l'occasion un jour, d'être une vrai soeur pour elle, de partager avec elle. Je m'apprêtais à faire un premier test en lui ouvrant la porte de chez moi. Elle fut à l'heure et c'est avec Quincy dans mes bras que je tournais la poignée de la porte, tombant sur la blonde habillée de manière délicate et un bouquet de fleurs à la main." Salut Ambre, merci d'être venue. " dis-je avec un léger sourire avant de reprendre. " Quincy fait un sourire à tatie. En plus elle t'as ramené de jolies fleurs. " alors que je laissais ma soeur entrait. Me dire ça dans ma tête était quelque chose d'assez spéciale mais je m'y habituerais je pense si on fait toutes les deux des efforts pour comprendre l'autre.

J'étais nerveuse à l'idée de passer mon après midi chez Nevada. La savoir déjà en appartement alors que moi j'étais encore à la Quincy , étrangement je me sentais plus jeune qu'elle psychologiquement. Mais au fond j'étais ravie qu'elle m'ait invitée chez elle, ce qui voulait dire qu'elle m'acceptait dans sa vie privée après les événements précédents. J'avais mis au courant mon jumeau lors d'une conversation vidéo sur skype et lui aussi avait eu du mal à y croire, pensant d'abord que c'était une blague. Nevada m'ouvrait la porte avec dans ses bras son petit bout de chou qui était juste à croquer et ça me donnait encore plus envie de devenir maman. Mais ça, seul Luke et moi étions au courant que j'étais enceinte. J'allais annoncer la nouvelle à Draco et Nevada bien plus tard. "De rien, merci à toi de m'avoir invitée Nevada. "
J'entrais donc dans son appartement qui était spacieux et très bien éclairé, puis n'osant tout de même pas faire comme chez moi, j'enlevais mes chaussures pour ne pas salir le sol. "J'espère que vous n'êtes pas allergiques au pollen...?" demandais-je en me tournant vers ma soeur.

A vrai dire j'étais apeurée, j'avais peur qu'Ambre me renie de sa vie sans même qu'elle est cherché à savoir qui je suis. C'est normal après tout, ma mère et mon beau père n'ont pas été tendres avec elle et elle pouvait très bien être jalouse que je sois passé avant elle concernant l'amour de ma mère. Elle qui avait toujours pris soin de moi et était à mon écoute, elle n'avait pas eu le même comportement à l'égard d'Ambre certainement pour ne pas me blesser. Cela dit le raisonnement de ma mère restait un grand mystère et ce n'est pas aujourd'hui que j'allais l'éclairicir. Non à cette heure précise, j'allais laisser Ambre entrait dans ma vie, chose que notre l'avait empêché de faire durant des années. J'allais voir si elle était digne de faire partie de ma famille. D'extérieur, elle semble être une grande soeur parfaite mais ce n'est pas ça qui compte mais bel et bien ce qu'elle pense à l'intérieur d'elle, comment elle agit. J'étais vil de l'avoir invitée pour en quelque sorte l'épier mais cela ne voulait en aucun cas dire que je ne l'appréciais pas. Je la vis défaire ses chaussure, le temps que j'installais Quincy dans son parc." Non t'inquiètes pas, on est résistant. Par contre j'espère pour toi que t'es pas allergique aux chats sinon il va y avoir un léger problème ! " dis-je sur un ton malin alors que je déposais les lys dans un vase." Elles sont vraiment magnifiques. Cela fait longtemps que je n'ai pas reçu de fleurs. " Alek prouve son amour d'une toute autre manière, mais ça ne me déplait pas cela dit." Je t'en prie assieds toi et désolé c'est un peu bordélique. " Cela dit enfant rime avec bazar et je ne peux vraiment pas faire autrement.

J'me rendais bien compte tout c'que j'avais perdu comme temps à passer avec ma petite sœur. Nous avions 22 années de vie à rattraper ensemble et je comptais bien arranger les choses en commençant par aujourd'hui. On n'avait jamais pu passer du temps ensemble, j'n'avais jamais pu coiffer ses cheveux, ni lui donner la main pour l'emmener à l'école, j'ai jamais pu remplir mon rôle de grande sœur. Comment notre mère avait pu nous enlever ça ? Comment avait-elle osé me tenir écartée de Nevada ? Pour la protéger ? N'étais-je pas assez bien pour pouvoir vivre sous le même toit qu'elle ?
Je chassais toutes ces pensées négatives et observais autour de moi, on voyait qu'elle avait une vraie vie de famille, qu'elle semblait heureuse, et je ne pouvais qu'être heureuse pour elle aussi.

"C'est sympa chez toi, et ne t'en fais pas pour le bordel, dans ma chambre à la Quincy c'est pas toujours aussi bien rangé." fis-je amusée en m'installant sur le canapé, mes yeux posés sur le petit Quincy "Il est trognon, il te ressemble beaucoup . Il a quel âge ? "

J'avais toujours regretter d'être fille unique, de ne pas avoir à partager mes jouets avec un frère ou une soeur, j'aurais même aimé qu'on me tirre les cheveux, mais il est trop tard pour faire en sorte que cela arrive un jour. Heureusement pour moi que j'avais eu des amis sur qui compter, même si j'avais du en quitter certains à mes six ans pour partir avec ma mère. Si j'avais su qu'elle n'était pas si parfaite que je le pensais, peut être que je serais restée à NYC avec mon père. Avec des di on referait le monde mais là je suis obligée de pâtir des erreurs de certaines personnes en qui j'avais pourtant eu entièrement confiance. Je ne voulais pas tellement abordée le sujet avec Ambre, le fait de m'être sentie blessée. D'accord elle devait l'être elle aussi mais d'une toute autre manière et qui plus est je suis loin d'ouvrir mon coeur si facilement même si nous faisons parti de la même famille, Draco peut lui prouver la chose." Il a deux mois, et oui disons que physiquement il ressemble plus à moi qu'à son père qui aurait certainement rêvé d'un fils blond mais bon c'est la science et on y peut pas grand chose. Enfin on verra plus tard s'il hérite du caractère de son part ! " Si oui, ce petit nous donnera du fil à retordre c'est certain." Tu veux peut être boire quelque chose ? "

Deux mois déjà. Moi j'en étais à peine à quelques semaines et encore... Mais j'n'avais pas envie d'en parler à Nevada, elle avait peut-être d'autres problèmes auxquels s'inquiéter, tout comme la découverte que j'existais et qu'elle avait un autre frère qui était en France. Je souriais à sa remarque concernant le père et souriais donc à Quincy. J'trouvais ça original qu'il ait le nom de la confrérie, certainement un hommage.
J'étais contente de passer un peu de temps avec Nevada, de pouvoir la découvrir un peu et de pouvoir être appelée Tatie . J'me sentais heureuse là en ce moment même, puis elle me demandait si je voulais quelque chose à boire "Si tu as du coca ou un autre soda, je suis preneuse, l'alcool ne me réussit pas dernièrement." fis-je amusée. "Mais sinon de l'eau ça me va aussi. A moins que tu avais prévu de préparer du café ou du thé ? De toute façon je ne suis pas bien compliquée."

Nous avions beau avoir les mêmes gênes, j'avais du mal à en lire en elle à croire qu'elle voulait rester mystérieuse ou bien que je n'en découvre pas trop sur elle. Avait-elle des choses à cacher en plus d'être ma demi soeur ? Tant de questions se bousculaient dans mon cerveau mais je savais que je ne pouvais pas toutes les lui poser d'ores et déjà, ce ne serait pas très courtois venant de ma part et je ne voulais pas la noyer dans tout mes questionnements de fille parano, curieuse et stressée, mes plus vilains défauts à vrai dire. Je jetai un bref coup d'oeil en la direction de mon fils comme le fait toute mère attentive, chérissant ses enfants. De ce point de vue, on pouvait dire que je n'avais pas du tout héritée de ma mère." Bon alors coca, c'est parfait. T'inquiètes pas je n'allais pas te sortir de l'alcool, je voudrais pas faire impression et je ne tiens pas très bien il faut dire ! " J'allais éviter de faire mauvaise figure. Je nous servais donc deux verres du fameux soda, avant de m'asseoir à ses côtés sur le canapé." La France ne te manque pas trop ? " demandai-je à demi sourire. Ce n'étais pas un sujet trop sensible je suppose et puis la vie française était quelque chose que nous partagions alors autant parler de choses agréables pour débuter.