(+ Dylan) I'll be the cat and you'll be the mouse !

Journée de merde. A en hurler dans une bétonnière et se briser les cordes vocales. Bambi n’avait même pas trouvé de quiétude dans sa boxe d’ordinaire salvatrice, tant et si bien que son fusil avait diamétralement changé d’épaule : ce soir, tenue provocante à l’appuis, elle allait se donner du bon temps. Trouver un mec potable pour passer une nuit sulfureuse ne devrait pas poser de problème, n’est-ce pas ? Du moins la belle blonde l’espérait tandis qu’elle marchait félinement jusqu’à Bukowski Tavern, où elle avait de temps en temps ses habitudes. Aussitôt, plusieurs sifflements retentirent face à son entrée fracassante et la donne la fit sourire de façon carnassière : excellent début ! Mais avant d’entrer en potentielle chasse, Bambi se mit en quête de se rincer le gosier… Mather un jour, Mather toujours comme dit l’autre. « Une vodka martini au shaker, pas à la cuillère » commanda-t-elle d’un ton extrêmement décidé après avoir longuement salué le barman, qu’elle avait croisé quelques fois et non sans esquisser un petit clin d’œil à ce dernier avant que son regard émeraude ne soit attiré par quelqu’un d’autre. Ce fameux « quelqu’un » n’était autre que Dylan, connaissance d’une nuit si l’on pouvait dire ça, et qu’elle prenait un malin plaisir à provoquer en espérant secrètement le refaire craquer une seconde fois. « Tiens, tiens… petit oisillon échoué ou tu es là pour partir à la chasse ? » fit-elle d’un ton manifestement intéressé.

Journée banale qui venait s'offrir une fin tragique dans un bar de la ville. J'aime ce côté solitaire et dragueur par la même occasion. Si mon frère était là il rirait avec entrain. C'était comme ça, j'étais ce genre de mec. Capable de pouvoir draguer une fille mais ne pas s'attacher, étudier comme un as mais finir au bar. C'était ma vie et bien que parfois j'envie royalement la vie passé de mon frère je ne disais rien. Je n'aime pas me dire que je suis l'homme d'une seule femme. Arrivant au bar je prenais place au comptoir, demandant un bourbon sec, une habitude. Le barman déposa le verre devant moi, je scrutais mon portable en voyant quelques sms de Constance, la mère de la fille de mon demi-frère. Elle m'offrait quelques photos de ma nièce ce qui me touché évidemment. C'est alors qu'une voix me sorti de mes pensées, relevant le visage en sentant sa présence près de moi. « Tiens, tiens… petit oisillon échoué ou tu es là pour partir à la chasse ? » J'esquissais un sourire, je savais d'avance de qui il s'agissait. Bambi, une fille d'une nuit qui devient un peu trop oppressante pour moi. Une nuit qui pourrait se renouveler si elle continue de me narguer ainsi. Observant du coin de l'œil la tenue de la jeune femme je me mordillais la lèvre doucement. J'aime me savoir échoué mais savoir que j'ai maintenant une proie me fait saliver tu vois ? Je la regardais taquin, plaçant mon portable dans ma poche pour prendre une autre gorgée de mon verre.

Son verre en main, Bambi scrutait le jeune homme sans le lâcher une seconde du regard. Cela faisait un petit moment maintenant qu’ils se cherchaient, se provoquaient, tant et si bien que cela en devenait un véritable jeu entre eux. Pourtant dieu sait combien la belle blonde n’était pas douée pour la séduction en règle générale, là elle peinait à résister à la tentation. Oh elle cherchait à ne pas céder la première bien entendu, car son égo en prendrait un coup trop fameux dans les roustons mais il n’y avait pas de mal à jouer sur la corde raide, n’est-ce pas ? « Une proie qui te fait saliver, carrément ? » répliqua-t-elle aussitôt, son verre en main, pour mieux s’asseoir à côté de lui. Bambi restait à bonne distance, après tout mieux vaut prévenir que guérir mais ce mélange de proximité et de distance était en soi un jeu. « Comme il n’y a pas vraiment beaucoup de présence féminine ce soir je vais partir du principe que tu parles de moi. Quoi de neuf depuis notre dernière rencontre mon cher ? » Game on.

« Une proie qui te fait saliver, carrément ? » Je venais arquais un sourcil la scrutant du regard en souriant en coin. Serais-tu entrain de douter de tes charmes ma belle ? Je la regardais avec un air de défis. C'était comme ça entre nous, ce n’est pas banale comme relation mais disons qu'à force de jouer avec le feu on peut facilement se bruler mais, il est hors de question pour autant que je laisse les choses se produire aussi facilement. J'aime le jeu, les défis et tout ce qui peut mettre du piment et le jour où cela doit se produire alors c'est un feu d'artifice. « Comme il n’y a pas vraiment beaucoup de présence féminine ce soir je vais partir du principe que tu parles de moi. Quoi de neuf depuis notre dernière rencontre mon cher ? » Je souriais doucement, venant levait les yeux au ciel tout en prenant une gorgée de mon verre et d'ajouter finalement. Et bien très bien, j'ai dû quitter une meute de femmes qui me courait après avant d'entrée mais, ça va je vais bien elles ont fini par comprendre qu'elles avaient déjà eu leur chance. Je lui mentais royalement mais c'était aussi une tactique pour l'énerver un peu et lui permettre de se mettre un peu plus en avant, me séduire d'avantage. Tout ce que j'aime !

« Douter ? Non pas vraiment… mais je préfère tâter le terrain, sait-on jamais ! » Autrement dit, Bambi ne brillait pas forcément uniquement avec son arrogance et rien d’autre. Elle savait utiliser sa cervelle et si Dylan lui avait fait comprendre que son esprit était braqué sur une autre proie, probablement l’aurait-elle joué fair-play pour mieux s’effacer avec honneur. Oui, malgré les apparences, la jolie Mather possédait encore un certain sens de l’honneur, faisant souvent défaut à ses congénères. Cela finissait par peser sur la réputation de tous les verts d’Harvard et Bambi se détachait régulièrement de sa confrérie pour cette première raison : être constamment éclaboussé, cela a oublié d’être agréable. « C’est dur d’avoir un tel succès, hein ? Tu veux que je sorte un paquet de Kleenex pour qu’on pleure sur ton sort de mecton trop poursuivi par la gente féminine ? » Il n’y avait aucune cruauté dans le ton de la belle blonde, juste de l’humour. Il fallait savoir prendre ses paroles avec une bonne dose de second degré mais ceci dit, elle ne manqua pas de trinquer avec lui la seconde d’après pour qu’il soit assuré de son humour. « Donc en fait, il vaut mieux que je garde mes mains toutes sages ou je risque un crêpage de chignon en règle à la sortie, c’est ça que tu me dis ? »