there is nothing to explain (maëlys)

J'allais au parc, maintenant en reconstruction depuis la bombe mais en majeure partie rénové. Petit à petit, les traces de l'explosion disparaissent pour ne rester que dans nos esprits et dans les cimetières. J'ai des frissons rien qu'en repensant à cet attentat si terrible, heureusement que je n'étais pas là, heureusement que Priape, Valentin, Ariane n'y étaient pas non plus. Après cette épidémie en plus, j'ai l'impression que tout peut s'effondrer du jour au lendemain, même pas un an qu'il y a eu cette explosion qu'une autre tragédie arrive, heureusement il n'y a pas eu de morts cette fois-ci, mais tout peut arriver, tout. J'accélère ma cadence rien qu'en repensant à ces choses, un malaise s'installe en moi et je n'arrive pas à le faire partir. Je suis enfin arrivée, j'ai besoin de me retrouver, j'enfile mes écouteurs et je me pose contre un arbre emmitouflée dans mon écharpe en laine qui permet de cacher la moitié de mon visage afin que je ne congèle pas. Il n'y a pas grand monde et le parc semble plutôt désert par cette saison hivernale, rien de surprenant vous me direz avec une température avoisinant les zéro degrés. Je jette un coup d'oeil autour de moi et je ne tarde pas à repérer une vieille connaissance, Maëlys. Je ne lui parle plus depuis un moment à présent, Ariane, ma soeur m'a expliqué quel genre de fille elle était et je préfère prendre des distances même si on s'entendait bien avant. Puis je sais qu'Ariane ne l'aime pas, pour des raisons que j'ignore d'ailleurs, mais avec notre complicité naissante je préfère lui faire confiance et écouter ce qu'elle me dit, si cette fille n'est pas digne de confiance je ne vois pas l'intérêt de perdre mon temps avec elle. Néanmoins, elle s'approche de moi, et merde.

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Cette épidémie avait fait pas mal de dégâts, déjà au niveau moral. Beaucoup de personnes en sortaient faibles, ou alors bien au contraire, croquant la vie à pleine dent, comme moi. J'étais passée non loin de la mort au final, c'est comme ça qu'on se rend compte que la vie est bien trop précieuse pour se la gâcher pour des futilités. Début février et le vrai froid n'était pas encore là. Je profitais d'aller marcher un peu au parc. Des oreillettes aux oreilles et c'est parti. Simplement prendre l'air. J'allais bientôt pouvoir reprendre le sport mais pour le moment, c'était interdit par l'hôpital. Complètement dans mes pensées, je voyais une jeune fille assise. Calypso, sans aucun doute. Bon, je pris mon courage à deux mains, il fallait crever l'abcès, pourquoi c'était t'elle éloignée de cette façon de moi? Arrivant à ta hauteur, je déclarais. "On peut parler?" ce n'était pas du tout agressif, bien au contraire, je ne te laissais pas l'temps de répondre "J'comprend pas.. Pourquoi tu me fuis autant? J'ai pas la peste.."

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Je la voyais s'avancer vers moi avec son petit minois, elle semblait perplexe tout comme moi, mais elle était déterminée en même temps, elle voulait me parler et j'pouvais pas me défiler une fois de plus, de toute manière j'étais bloquée pour le coup. J'avais envie de disparaitre derrière mon écharpe en laine, d'être mangée par l'arbre ou quelque chose comme ça juste pour échapper à cette confrontation, j'avais vraiment pas besoin de ça. Elle voulait me parler, et avant même que je puisse lui répondre que je devais y aller, elle enchaînait et j'étais définitivement engagée dans une conversation sans échappatoire si ce n'est lui répondre. Devais-je être honnête ? Hors de question, je devais trouver une réponse, efficace et crédible, rien de plus, histoire qu'elle soit contente, et je partirais comme si de rien était. Je déglutissais et levais les yeux vers elle. J'te fuis pas dis-je. Mais bonjour Maëlys, moi aussi j'suis contente de te voir dis-je ironiquement histoire de mettre un voile sur mon incapacité de réponse. Je me levais afin d'être à sa hauteur, en dégagant ma bouche qui était préalablement cachée par mon écharpe, dieu ce qu'il faisait froid pour l'instant. Pourquoi tu dis ça ? me risquais-je, incapable de trouver une solution pour le moment.

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