(+ Mina) this is an emergency !

« Tu es sincèrement en train de me demander si tu ferais une bonne escort ? Dis-moi c’est un de tes clients pour… quelque chose en rapport avec tes créations j’espère ? » osa-t-elle demander car pour le coup, le fil de la conversation lui paraissait légèrement confus sur le moment. Certes, si tant est que Samuel ait un jour été client de ce genre de… demoiselle, Anna ne pensait pas qu’il le soit encore. Pour la santé de sa virilité, disons qu’il valait mieux car dans le cas contraire elle règlerait ça à la russe et ce ne serait pas joli-joli après coup. « Justement, je pense avec, d’où ma présence ici ! » Anna manquait un brin de pratique dernièrement mais elle savait faire preuve d’imagination, il ne fallait pas croire. Pourquoi lui aurait-elle demandé de lui confectionner une culotte en chocolat et bonbons sinon ? « Au pire, si jamais il choppe effectivement une tendinite je suis toubib… ceci dit au niveau du modèle, j’aimerais bien quelque chose d’assez échancré, qui mette ma poitrine en valeur en fait. Histoire qu’il en ait plein les mirettes, comme le modèle de cette page là… mais différemment, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Si j’ai quelque chose d’unique, c’est mieux. »

« Ben vi, c’est bien ce que je te demande ! » rétorquais-je avant de pencher la tête sur le côté, ne comprenant pas au départ de quoi elle parlait avant d’écarquiller les yeux pour mieux éclater de rire. « Non promis, ton homme est un client de la styliste que je suis et je ne connais que les mensurations dites de convenances ! Le mieux que j’ai vu de lui, c’est un Samuel en caleçon et chaussette alors pas de quoi avoir peur… Puis, tu es mon amie Anna alors jamais je n’irais fricoter avec l’homme que tu aimes » annonçais-je avec le plus grand des sérieux. J’avais certes une addiction au sexe mais contrairement à l’ancienne Mina, j’étais pourvu d’une conscience et celle-ci m’interdisait les hommes mariés et encore moins les compagnons de mes amies. Je lui tendis donc un de mes book consacrés à la lingerie, la laissant regarder, observant ses réactions pour justement deviner le modèle qui lui correspondrait le mieux. « Je vois ce que tu veux et ce dont tu as besoin. Il ne faut pas oublier que tout ne va pas toujours sur le corps d’une femme mais fait exceptionnel, ce genre de modèle t’ira parfaitement… Attends, j’ai une idée ! » m’exclamais-je avant de rechercher fébrilement mon carnet à croquis pour dessiner grossièrement et rapidement un modèle unique. « Regarde ! Je suis certaine que cela t’irait comme un gant ! Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Ma phrase était ridicule. Je sais très bien que tu as quand même un code de l’honneur mais je crois que c’est plus fort que moi. Mais pourquoi être escort au juste… je veux dire, tu es magnifique, tu as un charme fou, pourquoi t’enfermer dans un tel job qui ne pourrait que te salir ? » Là, pour le coup, Anna s’inquiétait sincèrement pour Mina. Ce genre de job ne pouvait pas être sain, la jolie russe voyait trop d’escort défigurées aux urgences pour fermer les yeux sur une telle question, et tout spécifiquement lorsque ladite question provenait d’une proche amie. « Tu m’as fait peur l’espace d’un instant j’ai cru que tu allais dire que mon corps était mal foutu ! Ceci dit j’aime ta proposition… tu penses que cela pourrait convenir pour un dessous en chocolat et bonbon ? Parce qu’il y a ce détail là aussi à prendre en compte en vérité ! »

« Tu sais, ton Samuel t’aime. A chaque qu’il vient pour un nouveau costume, il ne fait que parler de toi et toujours de toi. Je crois qu’il n’a que ton prénom en tête. C’est toujours les mêmes questions : est-ce que tu penses que ça va lui plaire ? Il faut que je sois à mon avantage, elle est si belle, je ne veux pas lui faire honte blablabla » rigolais-je avant d’hausser les épaules. « Je crois que salie, je le suis déjà Anna. Je suis nymphomane, j’ai toujours envie de coucher comme une chienne en chaleur, au moins, je pourrais me soulager et retirer de l’argent… Autant joindre l’utile à l’agréable non ? »soufflais-je avec un cynisme qui ne me ressemblait guère. Je secouais néanmoins ma tête de droite à gauche, retrouvant mon sourire et mon allant comme à chaque fois que je parlais de couture et de mode. « Ne t’inquiète pas, cela ira très bien avec tes dessous comestibles. Il ne faut pas que l’un vampirise l’autre et que son regard se porte sur tout ton corps ! Fais-moi confiance, en mode, je m’y connais ! »

« Samuel te demande souvent si cela va me plaire ? Mais c’est ridicule il est magnifique en plus d’avoir un charme à couper le souffle ! Il a plus d’étudiantes à ses trousses que je n’aurais jamais d’internes en chirurgie ! » s’exclama Anna, véritablement surprise que son fiancé ait tant à cœur de lui plaire. En même temps, elle était frappée par la même envie, au point de faire appel à la même personne que l’irlandais en matière de stylisme… Mina était définitivement LA personne de la situation et nul ne le savait mieux que la jolie russe. « Je ne suis pas là pour te juger Mina, ne va surtout pas croire ça mais est-ce que tu ne penses pas qu’un jour, ce genre de métier pourra te desservir ? Si jamais quelqu’un te dénonce aux services sociaux, ils te colleront comme la vérole sur un organe génital ! Ceci dit je crois que tu es la personne en qui j’ai le plus confiance pour me mettre en valeur. Tu peux te considérer comme un génie ! »

« Tu sais, il est totalement mordu de toi Anna, c’est normal qu’il veuille te plaire et puis, on a longuement parlé justement de sa réputation de séducteur. Il craint qu’un jour, tu t’en lasses et que même si plaire le rassure, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Je te dis, il est totalement sous ton charme ! Tu le tiens à la fois par le cœur et par les couilles ton homme » la rassurais-je avant de lui sourire avec malice. Nous étions d’accord sur le modèle et il me restait plus qu’à résoudre le problème de cette culotte insolite pour me mettre au travail. Il me tardait de connaître son avis. « Je… Je n’avais pas pensé à ça » murmurais-je tout d’un coup alors qu’elle soulevait un problème de taille. Je ne survivrai pas si on m’enlevait mon fils. Jack était la seule chose tangible de ma nouvelle vie. Je l’avais senti grandir et bouger en moi, il était mon premier souvenir. « Je suis un génie ! Pas besoin de me considérer comme tel » murmurais-je sans entrain alors que j’imaginais une vie sans mon fils. Impensable. C’était tout bonnement inhumain.

« Disons que sa réputation ne me dérange pas si je ne le vois pas fricoter avec quelqu’un à proprement parler. Une réputation… ce n’est pas grand-chose s’il n’y a aucun acte derrière » précisa Anna, véritable définition du pragmatisme pour le coup. Ceci dit, peut-être son comportement ne plairait pas à Mina, surtout si cette dernière n’était pas habituée à recevoir autant de franchise de la part de quelqu’un ne lui étant pas si proche que cela. Anna appréciait énormément la jeune mère, cela ne faisait aucun doute, mais peut-être venait-elle d’aller un peu trop loin… « Je n’aurais peut-être pas dû dire des choses pareilles, je suis désolée. Il ne faut pas me demander mon avis car souvent je fais preuve d’un peu trop de froideur. Ne m’écoute pas trop » la conseilla-t-elle aussitôt, cherchant à se rattraper en se souvenant ô combien Thaïs l’avait mise en garde à ce sujet.