It's us again ( MAXOU)

J'étais d'une humeur mortelle ce matin. Il était environ 6 heures et les étudiants d'la Mather House semblaient tous être endormis. Certes je n'étais pas dans le meilleur de mes états, mais après tout je n'en avais que faire. Je prenais bien mes médicaments, j'suivais les conseils des docteurs à la lettre donc tout devrais bien aller pas vrai ? Un sac à dos sur le dos, une casquette baissée jusqu'à mon nez histoire d'pas être reconnue j'envoyais un texto à mon ancien bizuté préféré, alias Maximilian. Que de bons souvenirs, son tout premier bizutage avait eu lieu ici il y a de ça plusieurs mois maintenant, et aujourd'hui nous avions décidé de frapper encore plus fort. Histoire de bien marquer le coup vous voyez ? J'attendais donc mon acolyte préféré sous un arbre devant la MH et priais pour que personne de cette maison ne me voit.

Se lever avant l'aube, trouver la force de s'habiller et de se préparer pour quand même ressembler à quelque chose c'était pas très facile pour moi, j'étais plutôt du genre à attendre 8 heures pour sortir. Et quand je sortais, je ne portais de vieux sweet noir à capuche tout moche, ni de jogging noir difforme, ni de basket moches, mais c'était parfait pour l'occasion par contre ! Sortant de chez moi, je marchais vers la maison qui avait accueillit mon bizutage il y a déjà plusieurs mois, avant de sentir ma poche vibrer : May me disait qu'elle était déjà là et qu'elle m'attendait. Elle était en avance ! Arrivant à peine une minute après près d'elle, je ne la reconnue pas du premier coup d'oeil avec sa casquette. J'embrassais sa joue et lui soufflais à voix basse, excité à l'idée de refaire une sorte de .. bêtise : " Salut. Motivée ? Prête à affronter le danger d'être pris pour des vandales? " La dernière on avait tagué la chambre du président.. cette fois, on allait faire la salle commune. Toute bleue, elle sera belle, non?

Y'avait comme l'impression du déjà vu, déjà vécu, tout c'que vous voulez. Aujourd'hui avec Max, on allait faire l'interdit, enfin l'interdit...C'était tellement tentant de pourrir la salle commune de la Mather House, et puis ça faisait longtemps que j'ne m'étais pas amusée. Après avoir été malade, les médecins m'avaient dit d'me changer les idées, et faire c'qu'on allait faire allait certainement me les changer.
J'aperçu Max qui arrivait et qui m'embrassait ensuite sur la joue, il avait le bout du nez froid, c'qui était logique puisque dehors ça caillait.
"Toujours parée, puis ça fait un bout de temps qu'on s'était pas vus. Comment tu vas ?" fis-je en lui rendant son bisou sur la joue. On avait le temps de discuter un peu et puis ensuite on se dirigerait à l'intérieur du bâtiment sans plus attendre.

J'avais pas parlé à May depuis un petit moment, mais dès qu'elle m'avait proposé de pourrir la Mather House, j'avais sauté sur l'occasion de la voir, mais aussi d'embêter la confrérie des verts. Avouons que c'est quand même terriblement amusant de se dire qu'ils vont devenir fou de rage à leur réveil en voyant qu'on avait pourri leur salle commune.. Après avoir saluée mon ancienne bizuteuse qui était toujours pour la Eliot de mon coeur, celle sur qui je savais que je pouvais compter, je souris en répondant à sa question : " ça va, et toi? " Poussant la porte de la Mather House, je ris doucement : Si Elysia me voyait en train de pourrir sa maison elle allait me remonter les bretelles.. de façon pas très agréable, je le crains. Jetant un coup d'oeil rapide, j'entrais, tenant la porte à Mey : " Y'a personne, c'est bon. Tu as prévu quoi? moi j'ai du fluo encore, de la chantilly, des guirlandes bleues, de la bombe de couleur. " On va refaire leur sale et la pourrir de façon qu'ils ne la reconnaisse même pas haha !

"J'vais bien, j'vais mieux." De la chantilly...il avait pris de la chantilly, franchement fallait oser, mais j'adorais déconner avec lui surtout à la Mather House, j'vérifiais ce que moi j'avais pris en partant ce matin "Alors...de la peinture fluo bleue, des gomettes bleues comme la dernière fois...de la mousse à raser, de la farine...Un peu de tout en fait." fis-je victorieuse à mon ami, ajoutant à ceci un grand sourire aux lèvres. J'le laissais passer devant histoire qu'il vérifie si il y avait du monde, ce qui n'était pas le cas puis on se dirigeait à l'intérieur du bâtiment prêts à s'amuser comme deux petits fous. J'sortais la bombe de la mousse à raser et la secouais " Bon je m'occupe de la cheminée et du billard pour l'instant."

Je savais que May n'avait pas été en forme il y a quelques semaines, on s'était croisés uniquement, et aujourd'hui je m'en voulais un peu de ne pas avoir prit le temps de l'aider. Mais je ne pouvais pas revenir en arrière, alors autant profiter de ce moment tout les deux : " Tant mieux. Je te préfère souriante.. " Et encore plus souriante et prête à pourrir la salle commune des mathers avec moi ! Je lui annonçais ce que j'avais ammené, et je souris en l'entendant me dire ce qu'elle avait prit. Des gomettes, nos fameuses gomettes.. on allait finir par faire notre signature avec notre cible de fléchette en pastilles bleues ! " On est parés j'pense ! " Je souris en pénétrant comme un criminel, et hochait la tête en entendant mon ancienne bizuteuse : " Okay.. moi je vais pourrir leurs canapés, histoire qu'ils puissent plus s'asseoir. " Prenant la bombe de chantilly, je commençais à en étaler sur les canapés en tissu, en faisant des formes, en écrivant "Eliot run the world" en petit, en taguant les accoudoirs.. Je vais me reconvertir en décorateur d'intérieur moi !

J'commençais à coller des gomettes sur la cheminée d'la salle commune des verts, à écrire avec une bombe de peinture bleue "ELIOT FTW" et d'autres choses dans le même genre. A mes yeux, ça faisait une éternité que je n'avais pas déconné comme ça avec Max' et franchement ça m'avait manqué. Lui s'occupait de pourrir les canapés de la salle, c'était aussi une super idée, du moment qu'il faisait ressortir tous les ressorts des canapés. Quoi de mieux que de vouloir s'asseoir sur un canapé et d'sentir un truc qui vous pique le derrière ? J'souriais en imaginant la tête des verts lorsqu'ils verraient l'état d'la MH. J'm'attaquais ensuite au billard lorsque j'entendis des voix qui provenaient de l'extérieur, chiottes, surement des mathers qui rentraient d'une soirée. J'récupérais vite fait mon sac, et courais vers Max "On s'planque !! Y'a des verts qui arrivent!" fis-je en le prenant par la main, l'entraînant je ne sais où.

Il y a peu de gens avec qui je m'autorise autant de laisser aller. Un woodworth qui tague la maison d'une autre confrérie, c'était rare, May avait un statut privilégié, je me laissais pas aller comme ça à faire des conneries et à déconner avec n'importe qui. J'avais eu de la chance que ce soit elle qui me bizute, et j'avais trouvée en elle une personne qui possédait toute ma confiance, malgré le fait que l'on ne se voit pas beaucoup. J'étais en train de taguer tout ce qui me passait sous la main, un sourire aux lèvres, quand soudain May attrapa son sac, et me cria de me planquer. Je n'eux même pas le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'elle courrait déjà se mettre à l'abir, puisque du bruit venait de l'intérieur de la maison. Choppant mes affaires, j’attrapais sa main, la suivant, entendant des voix proches de nous. Je grognais et ouvrait une porte au hasard, rentrant dedans en la tirant à ma suite. Poussant la porte du pied, je lui ordonnais d'une voix calme, celle du politicien en moi en situation à risque : " Chut, ne dis rien, et ne bouge pas. " Bougeant doucement la main, je réalisais que nous étions dans un vestiaires, des blousons trainent partout, suspendus à des cintres.