ANAYA HALL ► Monami Frost

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle She et j'ai 21 ans. Je suis belge et j'ai connu le forum grâce à un top site que j'ai déjà oublié.  J'avais envie de me remettre au rp sans me prendre la tête, et dans une université avec des options artistiques comme lors de me premiers pas en rp alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Monami Frost comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par SCS (moi-même donc). Je fais environ beaucoup de (j'en sais rien en fait, ça dépend de beaucoup de choses) mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

  « So remember, it's better to burn out than fade away » Kurt Cobain. ▲
Je souhaite ▲
être parrainé (?) adhérer un flood d'intégration (?) 
participer à la roulette RP (?)

« Papa a eu un accident ». Cette phrase hanta l'esprit d'Anaya durant des années. Aujourd'hui encore, elle entend la voix de sa mère, comme si celle-ci était à ses côtés. Et inlassablement, elle la lui répètait, comme pour enfoncer le couteau dans la plaie. Comme si ce n'était pas assez douloureux depuis tout ce temps. Comme si elle avait fait son deuil, comme si... comme si tant de choses qui n'arriveront jamais.

Elle n'était encore qu'une petite fille de 5 ans lorsque le visage froid et dur de sa propre mère lui annonça la mort de son père comme un fait normal de la vie. Comme on dirait « j'ai mangé une pomme pour le goûter ». Anaya ne le comprit pas tout de suite, ce sont les années qui ont alimenté son esprit de logique, de réflexion et d'un soupçon de psychologie. C'est avec le temps qu'elle comprit que sa mère n'avait pas eu un comportement normal envers elle ce jour-là. A l'époque, Anaya se souvient juste ne pas avoir compris. Oui, papa a eu un accident. Mais ce n'est pas grave, on va le soigner, il respire, il a les yeux ouverts et il va sourire en me voyant. Je suis triste mais ça va passer. Alors que son père gisait encore dans la voiture, empalé par l'arrière d'un semi-remorque. Bien entendu, on ne peut pas dire à une enfant « ton papa est empalé par un camion » mais « papa a eu un accident, il est au ciel », ça ne coûte rien de plus. Ce sont les discussions entre adultes qui lui ont appris que papa était au ciel. Et elle n'a pas pleuré. Elle a attendu que sa mère le lui annonce. Chose qu'elle ne fit jamais.

D'ailleurs, elle ne parla plus vraiment. Était-ce la tristesse qui la rendait muette ? Anaya n'osait pas lui en parler. Elle se disait qu'il fallait la laisser tranquille. Qu'elle préférait parler de tout ça à ses amies et pas à son enfant. On ne devait surement pas parler de ça avec son enfant. Alors la fillette ne lui en parla jamais non plus. Elle aurait aimé pourtant. Pouvoir pleurer et lui confier combien son papa lui manquait. Les activités, son odeur, sa voix. Et combien elle regrettait que tout ses biens aient disparus. Il ne restait plus que l'univers de sa mère et un peu du sien, grâce aux jouets dans sa chambre. Tout était coquet et féminin, tout était imbibé de Marise. Marise et Marise. On allait chez Marise, c'était la fille de Marise, le chat de Marise, le quartier de Marise. Il n'y avait plus de place pour Max. Max avait disparu. Tout ce qui, auparavant, avait le mérite d'avoir été fait par Max était devenu « le truc de Marise ». Et ce fut la même rengaine pour tout ce que vous pouvez imaginer. Sa mère ne s'exprimait plus que par des gestes. Des coups plus précisément. Après les funérailles de Max, Anaya n'était plus « la magnifique petite fille des Hall » mais la petite fille triste et effacée battue par sa mère.

C'est par le monde du mannequinat qu'Anaya s'est échappée des griffes de sa mère. Déjà bien jeune, son style était prononcé. Certes, un peu plus « Dark » qu'actuellement et une peau encore vierge de tous tatouage mais les piercings et les coiffures suffisaient à faire fuir bon nombre de personnes. Ce fut tout aussi difficile pour elle de s'intégrer dans une société qui prône tout sauf ce genre de personnalité, et trouver un job, même en tant qu'étudiante posait problème. Sa seule chance résidait dans les bars, les photos ou les magasins de vêtements originaux. Elle ne se sentait ni l'âme d'une serveuse, ni l'âme d'une vendeuse. Elle opta donc pour la dernière solution : modèle. Dans un monde où la maigreur et la perfection sont de mise, rien n'était gagné. Elle a juste eu la chance de rencontrer un agent ouvert d'esprit et surtout gay. Les agences qu'elle avait contacté lui avaient toutes répondu la même chose « Vous avez un style génial, super original mais vous ne correspondez pas vraiment à l'image de notre agence ». Et inlassablement, la jeune femme continuait ses recherches. C'était pour elle le meilleur et seul moyen de se faire de l'argent dans le but de prendre son indépendance et pouvoir fuir la demeure « familiale ». C'est chez « The Undreds » qu'elle finit par accomplir son souhait. Son agent, Mickaël, tomba littéralement amoureux d'elle, si on peut le dire.... Il n'a fallu qu'une seconde au jeune homme pour savoir qu'il lui fallait cette fille ! Elle dénotait de toutes les autres, bien que la boîte soit déjà réputée pour son style décalé. Aucun modèle ne portait de tatouages ou de piercings, encore moins du maquillage prononcé quotidienneent. Anaya était déjà tatouée sur les bras et les jambes se remplissaient peu à peu. Ses oreilles étaient élargies de 25mm et ses cheveux longs étaient colorés de noir et de mèches mauves. Bien sûr, tout ça était un peu kitsh et Mickaël comptait bien opérer quelques changements (pour un mieux). Il lui offrait la chance de sa vie : gagner de l'argent, s'offrir des études et quitter l'enfer dans lequel elle vivait, bien qu'il n'en sache rien avant quelques années. Anaya lui avait toujours été secrètement reconnaissante. Sans lui, elle aurait été serveuse et n'aurait jamais pu entrer à Harvard.

Le jour où Anaya passa la porte de chez elle avec ses valises, les clefs de son premier appartement en main, elle se sentit enfin elle-même et heureuse. Elle observa le ciel un instant et offrit un sourire serein à son père, le remerciant de l'avoir guidé. Elle avait la foi et pour elle, son ange gardien portait le nom de Max Hall, il n'y avait aucun doute. C'est également à partir de ce jour qu'elle n'adressa plus jamais la parole à la personne qui lui avait servi de mère. Aujourd'hui encore, elle est incapable de vous parler d'elle, elle ne sait plus rien de sa vie. Peut-être même est-elle déjà décédée. C'était le début d'une nouvelle vie. Son prochain objectif était de gagner un maximum d'argent pour son droit d'inscription à Harvard. Elle visait des options artistiques et tout cela avait un prix. Rien ne l'avait empêché de choisir une école moins prestigieuse, mais ce bout de femme était rêveuse et obstinée, elle ne baisserait pas les bras avant d'avoir essayé.

Les bonnes notes aidant et l'argent en main, son entrée à Harvard ne fut pas aussi compliquée qu'elle l'avait prévu. Le plus compliqué serait de maintenir la barque financièrement et surtout, de réussir, année après année... Son destin de tatoueuse professionnelle prenait enfin forme, elle en voyait déjà les esquisses.

Si à ce moment précis de sa vie, tout semblait idyllique, cela n'avait pas toujours été le cas. En tant que lycéenne, elle avait tenté d'échapper à sa situation le plus souvent possible. Cela se traduisait par des sorties, des soirées, et la plupart du temps, des fins d'après-midi dehors à trainer au skate park entre amis. De là s'en est suivi quelques mauvaises fréquentations, des petits copains influents et une jeune fille bien trop perdue et malheureuse pour refuser des propositions tendancieuses. On commence avec une cigarette, une taffe sur un joint, un demi joint, un joint complet, un bong, du speed, des acides et de la coke. Un soir, deux soirs, chaque semaine puis tous les jours. Sa mère ne voyait rien, personne ne voyait rien, en fait. Elle avait toujours eu la force de refuser d'aller plus loin, jamais d'héroïne ni de shoot quelconque. Pas non plus de prostitution pour avoir sa dose, elle travaillait pour se payer ses affaires, ses bouteilles d'alcool et ses substances. Certes, une part de faiblesse résidait en elle mais son caractère avait toujours été assez fort pour respecter ses principes. En entrant à Harvard, elle s'était promis de tout arrêter, de se consacrer à ses travaux mais.... les étudiants n'étaient pas si studieux et droits dans leurs bottes. Que du contraire. Tout s'était amplifié car il n'y avait aucune limite. Pas de parents, pas de couvre feu et bien souvent, de l'argent en abondance et des dealers très très disponibles. Elle réussissait ses études, mais à quel prix ?