...IL ETAIT UNE FOIS? UNE FILLE COMME LES AUTRES, UNE SALOPE, C'EST TOUT. C'est l'histoire d'une jolie fille. Oui, une de plus. Pas une fille à papa, pas une fille à coucher, pas non plus une fille à tromper. Mais, c'est le genre que tu rencontres par accident. Une seule fois. Alors, elle t'éblouit. Elle est ce quelque chose qui te rend heureux. Brune comme une noisette. Méchante comme une reine de Disney. Parfois, elle rit comme une porte qui grince. Tu la rencontres à un coin de la rue, ses cheveux flottent aux vents et ses dents blanches illuminent ses lèvres rouges. Des lèvres en forme de cœur, très charnues. Elle a les yeux d'un alcoolique, oui, couleur bistre, mais ils t'enchantent...C'est ridicule, mais tu te crois amoureux.
Helena. C'est son nom, un dérivé du mot grec helê qui signifie "chaleur" ou "éclat du soleil". Tu le sais parce qu'au Burlesque, elle chante son histoire. Ö que sa voix suave viole le microphone, ses cheveux ondulés qui caressent ses joues en mouvement, son regard dans le vide. Sa posture et ses gestes emmènent l'auditeur, dans un autre monde. Une belle robe redessinant son corps, métaphore d'une sirène devant un micro. Différent des jours où elle porte des jeans déchirés, où elle a toujours un trou au milieu du genou. Il paraît qu'elle vole les cœurs pour mieux les jeter, qu'au fond c'est une mauvaise fille qui prend la vie du bon côté. Il parait qu'elle veut se venger... Elle ne porte presque jamais de soutien-gorge. Il parait qu'Helena émane quelque chose de profond qui t'inspire la peur. Schizophrène ? Non... Lunatique, parce qu'elle fait souvent des sauts d'humeur. Mais, comme je le disais si bien, ce n'est qu'une histoire de fille sans intérêt, une de plus...une de trop.
TON PÈRE TE DÉSIGNE LA DROITE, MAIS TOI TU VEUX LA GAUCHE... Tout était si calme, si paisible avant qu'il ne se ramène du travail et qu'il ouvre sa bouche. Alors, des feux d'artifices verbales éclatèrent. Marshall, l’aîné était l'espoir de la maison Reilly. Le père voulait que celui-ci devient "avocat". Il n'était pas d'accord, ce qui est un problème en soi. Marshall avait d'autres ambitions. Et c'est Helena qui a porté sur ses épaules le rêve d'un père autoritaire. Elle avait peur de s'opposer à lui, parce qu'elle était devenue l'ambition de ses rêves défunts. Alors, elle a accepté de les poursuivre. Le sourire de son père et les étoiles dans les yeux de sa mère lui ont donné envie. Le père dont on ne disait jamais le nom, était en effet très autoritaire. Avec le regard noir et perçant qui a d’emblée traumatisé de nombreuses personnes. - Elles furent atteintes par leur neutralité à vous fixer quelques instants sans arrêter de vous suivre du regard -. Harvard, c'était l'endroit parfait pour vivre la passion d'Helena. Son père en savait sur ses sentiments par rapport au droit et à l'art, mais, il s'en foutait. Tout compte fait, son bonheur à lui comptait plus que tout. Sa femme avait porté cette malheureuse tristesse en elle. Toute sa vie, elle avait été une femme silencieuse, calme et souriante. Une femme de foyer pleine d'argent qui se devait de l'accroître. Elle avait été. Une femme pleine d'ambitions, maintenant refoulée. Une femme qui s'occupait de sa famille. Sa famille en soi était un rêve.
PLEURE PAS SUR TON PASSE IDIOT ! DEMAIN EST UN AUTRE JOUR. Petite parenthèse. Lena a un jumeau. Son jumeau, c'est la mer à boire. Samson est jaloux de Marshall. Marshall est le pigeon qui ne voit rien du tout. Ö, Marshall, mais qu'est-ce qu'elle l'aime Lena ! C'est son héro, son modèle. Le grand qui vient la protéger contre ses ennemis. Le salaud qui bouffent ses dames. Et à côté, l'intello matheux, le petit gringalet qu'est son jumeau. Elle l'aime tout autant, mais ça le frustre de voir qu'elle apporte beaucoup d'importance à l’aîné. Samson est sa moitié, tout ce qu'ils font à un sens. Ils font tout ensemble. Mais, la famille a tendance à déconsidérer la valeur réelle de celui-ci. Le traitant comme quelqu'un d'incapable par rapport à Lena. Elle ne s'en rend pas compte bien qu'il le lui reproche. Mais, elle l'aime, elle ne voudrait pas qu'il se sente comme cela.
T'AS CRU QUE TU POUVAIS VIVRE SANS LUI...ALORS, T'ES PARTIE. De lui Jeno, elle a détesté. De Jeno, elle a aimé. Avec lui, elle a couché. Puis, elle la hait et c'est comme ça qu'elle est morte. Morte ? Une mort douce, peut-être ? ...Peut-être. Mais, une mort qui donne l'impression qu'elle s'est jeté du haut d'une falaise. Une mort sentimentale. Un arrêt cardiaque, une souffrance située dans le cœur. Les yeux noyées dans les larmes, elle sait que le monde vient de s'arrêter, que son cœur ne bat plus le mille à l'heure. Hyperbole, vous me direz ? Tout à fait ! Elle se recroquevilla sur elle-même en mordant ses lèvres.
Comme-ci...comme-ci, tout pouvait changer. Le cœur mort est déchiré en milles morceaux. Elle n'a jamais ressenti cela, c'est comme-ci un glaive l'avait transpercé. La blessure était tellement profonde que même entièrement soignée et recouverte d'un pansement. Lena pouvait encore sentir la douleur. C'est dans ses moments-là qu'elle restait dans son lit en attendant quelque chose. Un appel, un signe de vie. Un signe de Jeno. Mais, elle était là, minable, chancelante, en se traitant d'imbécile. Toujours beaucoup trop douce, une douceur compilée à sa gentillesse.
Sa naïveté tue. Jeno n 'a jamais appelé. C'était quelques jours après qu'ils aient couchés pour la première fois. Elle n'a plus eu de ses nouvelles. Elle s'est considéré comme une fille qui ne cesse jamais de refaire les mêmes erreurs. Lena frôla son ventre. Enceinte de cet idiot ? ... Elle pleura...non, fallait qu'elle fasse des tests, qu'elle se rend compte du contraire. Lena n'avait plus eu ses règles depuis deux semaines, elle avait peur. La pilule du lendemain avait-elle réellement agit ? L'avait-elle bien prise ?...Devant ses yeux défilait sa vie. Ses parents la chasserait du clan. Peut-être même que son père la priverait de son argent. Plus d'argent du tout. C'est dire qu' elle aurait détruit sa vie en l'espace d'un gémissement. Lena est tombée amoureuse d'un dealeur, elle ne savait même pas qu'il vendait de la Marie-Jeanne, elle l'aimait et il l'aimait. Un jour, elle la découvert. elle voulait qu'il arrête. Mais, il n'a jamais voulu. Ça la détruisait. Il changeait à cause d'elle, il devenait plus sentimental. Est-ce cela qui la fait fuir ? Non ! Elle était vierge, elle l'aimait pour ce qu'il était, elle lui a tout donné. Mais, Jeno, c'était pas un type à gosse. Pas un type à assumer des enfants. Quand elle a vu qu'il donnait plus de nouvelles, elle a cru qu'il ne voulait plus la voir. Helena ne trouvait pas les mots pour lui dire. Comme serait-il ? Une fille ou un garçon ? Un bébé ? Des jumeaux ? Serait-elle douce et prévenante ? Ou alors, serait-il aussi têtue qu'ils ne le sont ? La jeune fille dans un état de stress énorme pensa qu'elle devait l'élever seule. Alors, elle a évité Jeno, oui, elle l'a supprimé de sa vie. Helena pensait l'aider, elle ne pensait pas aux conséquences. Elle croyait qu'il n'en voudrait pas ou qu'il lui demanderait d'avorter. Quelques semaines, plus tard. A l'hôpital. Devant le docteur. Quelques minutes de silences. Cela faisait déjà trois mois qu'elle était enceinte.
Vous avez des pertes de sang qu'il dit ? Elle acquiesce
... et quelques douleurs au bas ventre... Lena avait dû quitter ses parents, elle ne voulait pas qu'ils soient au courant, ni même que ses deux frères le sachent
... Vous avez une hémorragie brutale...Helena pensa aux énormes crampes qu'elle avait eus...Les pertes d'eaux, son stress énorme, ses frères qui tentent de la contacter. Elle ne vient plus en cours, Lena est fatiguée, elle n'a pas non plus envie qu'on voient ses changements
...Mademoiselle...elle lève ses yeux bruns vers lui...connecté à quelques fils, une odeur de désinfectants les environnants
...On a échographié votre enfant...sa voix fut toute basse comme si les mots furent difficiles à sortir
...son coeur ne bat plus. Brisée, elle fut. Helena avait tant besoin de Jeno, elle avait tant besoin d'être épaulée. Il n'a jamais su qu'elle était enceinte. Lena a préféré le laisser dans l'ignorance, au lieu de lui fait comprendre ce qu'elle avait enduré pendant trois mois. Depuis, Helena est haineuse. En effet, elle n'a plus envie de revivre la même chose. Si elle impose sa haine aux hommes, c'est parce qu'ils ne comprennent pas la connexion que peut avoir une jeune maman avec son bébé. Ils ne comprennent pas ce qu'elle a vécu. Au fond, Helena pense que Jeno voulait profiter d'elle quand ils couchèrent ensemble.
LENA, T'AS CHANGE, TU NE PLEURES PLUS...TU TE SENS VIDE PARCE QUE TU L'AS TROP FAIT... En fin de compte, être une Reilly, c'est naître une cuillère en or dans la bouche, se mettre dans le pétrin toute sa vie. Et pleurer pour que Dieu vous donne ses bonnes grâces. Lena, c'est une jeune fille pleine d'ambitions. La vie a fait qu'elle rencontre des personnes qui l'ont marqué. Elle n'avait rien demandé, elle n'avait jamais pensé aimer quelqu'un ou même avoir confiance en d'autres personnes. Mais, elle l'a fait. Lena, c'est une Reilly, une méchante bien belle, elle te parle mal, elle n'est plus gentille. C'est la p'tite garce qui profite des autres, tu lui tends la main, elle prend ton corps tout entier. Tout est vulgaire dans son langage, elle a le petit sourire mesquin, les paroles qui font très mal. Mais,
elle t'aime à sa manière.