OLYMPE - you will be fine, i promise.

A peine avais-je reçu le message de César, me prévenant que Olympe était retenue à l'hôpital, que j'avais sauté dans ma voiture, direction l'hôpital. Je voyais bien qu'elle répondait pas depuis un moment, mais je m'étais expliqué ça avec l'excuse de la dernière fois que l'on s'était vu. Je pensais qu'elle m'évitait, après tout, je lui avais dis tout ce que j'avais sur le coeur et on s'était tout simplement embrassé, mais sans vraiment mettre de mots sur tout ça. C'est vrai, qu'est-ce que ça faisait de nous, tout ça au final ? Je pensais qu'elle répondait pas ni rien pour réfléchir, mais non. J'aurais dû me douter qu'il y avait vraiment un soucis. Et la situation en était un gros. Arrivé à l'hôpital, je demandais directement à la voir, à une des femmes de la réception. « Je viens voir Olympe Jones, elle a été placé en quarantaine. » En quarantaine, franchement. Vous connaissez pire, comme situation là ? On m'indiqua alors le numéro de l'étage. Etage 3, je prenais l’ascenseur pour y accéder. On m'interpella directement à mon arrivée, me demandant à qui je venais rendre visite, avant de me montrer la direction à prendre. Je me retrouvais alors dans un pièce, comprenant une simple vitre. Qu'elle soit enfermée là dedans c'était pas suffisant, il fallait qu'il y est une vitre entre nous pendant les visites en plus. Parfait, il n'y a pas plus parfait vraiment.

J'étais épuisée, avec la maladie, tous les médicaments, mais surtout l'ambiance lourde qui régnait dans l'hôpital. J'en pouvais plus de voir tout ces gens malades autour de moi, et surtout j'en pouvais plus d'attendre des nouvelles sur ma maladie. J'avais déjà perdu du poids, hors de question que je bouffe ce qu'ils me donnaient, c'était répugnant, mais du coup j'étais pas vraiment en force. Vivement que tout cela finisse et que je rente chez moi.. J'étais tranquillement assise sur mon lit, en train de me reposer et de discuter un peu avec ma voisine de lit, qui n'était pas méchante pour le coup, même si je lui aurais sûrement jamais parlé en temps normal, lorsqu'on me fit signe que quelqu'un était venu pour me voir. Passant une main dans mes cheveux pour y mettre un peu d'ordre, je me levais pour aller vers la vitre, me demandant qui c'était. J'avais reçu la visite de mon frère mais il avait décidé de repartir à Oxford quelques mois, puisqu'il avait laissé derrière lui quelqu'un qui avait besoin de lui, alors c'était une amie à moi ou Esteban. César m'a dit qu'il l'avait prévenu, alors peut-être qu'il avait décidé de venir.. En effet, c'est lui que je vis de l'autre côté de la vitre, fichue vitre qui me coupait du reste du monde. Me sentant légèrement émue, je m'approchais doucement de lui, essayant de tirer doucement sur ma blouse bleue pour paraitre plus en forme. " Salut.. " soufflais-je en m'approchant de la vitre. Si seulement là d'un coup elle pouvait disparaitre, s'effacer, pour que je me blottisse dans ses bras. " Merci d'être venu, j'avais besoin de te voir.. "

J'étais là, à attendre que quelque chose se passe, que quelqu'un se pointe. J'étais seul dans cette pièce, dont l'air semblait étrangement étouffant. J'attendais alors me posant cinq mille questions. Si elle avait été mise en quarantaine c'est qu'elle était malade et que c'était grave, étant donné les vagues de maladie.. Je me demandais alors dans quel état j'allais la voir, fatiguée probablement. Au bout de quelques minutes d'attente, la porte de l'autre côté s'ouvrit enfin et je vis Olympe entrer. Comme je m'attendais à le voir, elle n'avait vraiment pas bonne mine et elle donnait l'impression de ne pas avoir dormi depuis trois jours. Salut.. Je me rapprochais alors d'elle, ou du moins de cette fichue vitre pour m'adosser dessus à l'aide de mon bras. « Hey ... » je le souris, décidément, elle ne semblait vraiment pas être en forme. Merci d'être venu, j'avais besoin de te voir.. « C'est ton frère qui m'a prévenu.. comment tu te sens ? » Question débile j'accorde, mais toujours est-il qu'il fallait demander. Puis qu'est-ce que tu veux que je lui demande hein ? Si l'ambiance est sympathique à l'intérieur ? Ouais bah ils doivent tous être ravis d'être enfermés là bas tiens.

Quand je m'étais approchée de la vitre, j'avais senti mon coeur s'accélérer en voyant Esteban. J'avais envie de le voir, clairement, mais je n'avais pas réellement envie qu'il me voit comme ça, en blouse d'hôpital bleue et toute moche, le teint tout blanc, avec des cernes énormes comme j'avais du mal à dormir à cause de la douleur et des médicaments qui déréglaient totalement mon organisme. Il s'appuya à la vitre avec son bras, et me souffla : « Hey ... » Alors que je m'approchais en trainant un peu  des pieds. Je lui dis que j'avais eu besoin de le voir, et que j'étais contente de sa présence tout en venant appuyer mes bras contre la vitre, et ainsi être proche de lui. Je n'avais pas sa chaleur pour me réchauffer et mes réconforter, je n'avais pas ses bras pour me consoler et me donner de la force, mais déjà il était venu, et je n'étais toujours pas sûre de notre relation, j'étais perdue, alrs ça m'allait pleinement. « C'est ton frère qui m'a prévenu.. comment tu te sens ? » César avait donc réussit à trouver son numéro. Il est fort mon frère quand il s’agit de me faire plaisir ! " ça pourrait aller mieux, genre si je n'étais pas enfermée ici. Je tiens le coup. " Passant une main sur ma hanche, je soupirais. " J'ai perdu du poids et j'ai l'impression de ressembler à un fantôme, et ça devient plus fort à chaque heure qui passe. " J'allais finir par pouvoir me confondre avec les murs blancs, vu mon teint pâle. Ha bah non, j'avais ma super tenue bleue pour qu'on me voie de toute façon..

C'était vraiment étrange et embarrassant comme situation. Bien sûr que je la voyais, qu'elle était en face de moi mais il y avait toujours cette vitre qui m'empêchait d'être réellement avec elle. Et tout ce que je voulais là maintenant c'était être avec elle, la prendre dans mes bras, la rassurer. Ca pourrait aller mieux, genre si je n'étais pas enfermée ici. Je tiens le coup. J'ai perdu du poids et j'ai l'impression de ressembler à un fantôme, et ça devient plus fort à chaque heure qui passe. Cette maladie semblait vraiment l'atteindre, la fatiguer. Je sais vraiment pas ce que c'est ce truc, mais il va vite falloir qu'ils trouvent un remède ou quelque chose parce que là, avec toutes les vagues de quarantaine, il y a de quoi s'inquiéter ! « J'espère vraiment qu'ils vont trouver quelque chose pour ça.. » Parce que ouais, j'avais pas envie de la voir comme ça, dans cet état pendant encore des semaines. « Faut que tu t'accroches Olympe, même si c'est pas facile. »

J'étais face à un dilemme : je voulais voir Esteban, j'avais envie de le sentir près de moi malgré une vitre qui nous séparait, mais l'idée qu'il puisse à son tour me voir, faible, les cheveux ternes, fatiguée, ne me plaisait pas beaucoup. Mais maintenant il était là, je ne pouvais plus réfléchir, je devais me montrer à lui même comme ça. « J'espère vraiment qu'ils vont trouver quelque chose pour ça.. » Pour ça, pour ce truc qui nous rendait tous malade et qui nous faisait tous souffrir dans la pièce que je partageais avec plusieurs personnes. Ouais, j'étais pas contre l'idée qu'enfin on puisse se sentir mieux, et partir d'ici, surtout qu'on ne nous tenait pas vraiment au courant de l'avancement des recherches. " J'espère aussi, je commence à avoir un peu peur qu'ils ne trouvent rien.. " Et qu'on soit obligés de rester ici à vie. Enfin, à mort, vu l'état des malades qui se dégradait de plus en plus.. « Faut que tu t'accroches Olympe, même si c'est pas facile. » Je soupirais doucement, hochant la tête. Il avait raison, je le savais.. " Je sais, Esteban, mais c'est dur.. j'ai mal. " Portant mes mains à mes genoux, je me mordis la lèvre. " Les médicaments sont pas assez forts. " Et j'avais l'impression d'avoir les genous sciés.

J'espère aussi, je commence à avoir un peu peur qu'ils ne trouvent rien..Quand on voit à quel point cette maladie l'affaiblissait, c'est normal qu'elle commence à flipper, moi aussi d'ailleurs. « Ils trouveront, t'inquiète pas.. » Je tentais tant bien que mal de la rassurer même si c'était pas facile et qu'elle avait l'habitude de penser les choses par elle-même. Je sais, Esteban, mais c'est dur.. j'ai mal. Les médicaments sont pas assez forts. C'est tout de même dingue qu'avec tout les progrès de la médecine ils mettent autant de temps à trouver un médicament où quoi que ce soit pour calmer la douleur, et carrément guérir. Clairement, cette situation me laissait perplexe, pourquoi y avait-il fallu que ça tombe sur Olympe ? Je voyais bien qu'elle commençait à s'épuiser, vraiment. J'allais pas rester des heures ici, il valait mieux pour elle qu'elle se repose au lieu de rester ici. Mais avant de partir, je voulais éclaircir quelque chose. « Je vais bientôt y aller, faut que tu te reposes.. Il faudra qu'on parle quand tu sortiras d'ici, je pense pas que tu es vraiment envie d'en discuter ici. » tout compte fait, ça n'allait que la fatiguer d'avantage, et ce n'est pas ce que je voulais.

Je haïssais cette maladie qui me forçait à être cloitrée dans cet hôpital, j'avais l'impression d'être de retour en enfance, chez moi, avec mes parents qui m’interdisaient de sortir. « Ils trouveront, t'inquiète pas.. » Ils trouveront, ça j'avais peu de doute, mais quand. Si on était tous devenus fou dans cette chambre, ils auraient tout perdus, ces chercheurs.. Je fis un petit sourire pour lui faire voir que je gardais espoir, mais j'essayais de me convaincre moi-même, avec ce sourire. « Je vais bientôt y aller, faut que tu te reposes.. Il faudra qu'on parle quand tu sortiras d'ici, je pense pas que tu es vraiment envie d'en discuter ici. » Je savais qu'il allait repartir, je le savais en le voyant derrière cette vitre, mais je n'en avais aucune envie, même si j'étais bien mieux installée dans mon lit pour reprendre des forces - ou plutôt garder celles qui me restaient-. Je déglutis, comprenant que je n'aurais pas la discussion sérieuse sur nous deux que j'attendais aujourd'hui : peut-être ne voulait-il pas me blesser en me disant qu'en fait, il avait fait une erreur en m'embrassant. Et il pensait qu'il fallait mieux attendre ma rétablissement pour me le dire.. " .. tu as raison, je dois aller me reposer. Merci d'être venu. " Croisant les bras, je reculais de quelques pas, m'éloignant de la vitre. M'imprégnant de son image.