Let's have a party together ! pv Bambi & Isaak

Bambi avait beau batailler contre les clichés insupportables liés à la Mather House, elle n’en restait pas moins une fêtarde invétérée qu’il était toujours de bon ton d’inviter lorsque l’on voulait une excellente ambiance. Voilà pourquoi elle venait de se pointer à la soirée en vogue du jour, en belle robe provocante mais pas trop, bottes de cuir et coiffure comme maquillage non outrageux. La belle blonde savait aussi bien se faire remarquer qu’être invisible, car tel était souvent le rôle de la maîtresse des illusions de Las Vegas. Sauf qu’ici, personne n’était au courant et cela devait à tout prix rester ainsi… ceci dit, on la sorti bientôt de sa rêverie en lui rentrant dedans, lui arrachant par la même occasion un froncement de sourcils léger avant que le jeune homme en question ne s’excuse aussitôt. « Heum Bambi, enchantée » fit-elle en lui serrant la main, trop contente qu’il ne cherche pas à lui faire la bise alors qu’il ne la connaissait pas : il était bon de savoir à quel point la blondinette monténégrine détestait les contacts physiques… « C’est marrant mais on ne s’est pas déjà vus quelque part ? » Son visage lui disait quelque chose mais Bambi ne joua pas les intrusives en restant vague. Excellente tactique à vrai dire.

Vraiment, ce visage ne lui était pas inconnu et Bambi ne parvenait pas à remettre la main sur l’endroit où elle l’y avait vu mais tant pis, cela ne devait pas être important et si cela se trouvait, elle se plantait complètement dans les grandes largeurs. « Je dois me planter, ce ne sera pas la première fois ! Je ne suis pas nouvelle moi par contre, ça fait quatre ans que je suis ici » avoua-t-elle sans peine car ce genre d’informations ne cassait pas trois pattes à un canard, et Isaak ne risquait pas de lui porter tort en utilisant ces dernières bien au contraire. « Avec plaisir ! Je boirai ce que ton bon cœur m’offrira » ajouta-t-elle, mutine, en appuyant ses propos d’un clin d’œil histoire de le mettre à l’aise en bonne Mather se respectant, sans pour autant lui faire du gringue. Non, vraiment, Bambi n’était définitivement pas douée pour cela donc il ne risquait pas d’hystérie de sa part, quand bien même elle se souvenait de la notoriété du jeune homme. « Je viens de Podgorica » ajouta-t-elle avec un mélange d’accent serbe et croate avant d’éclater de rire, car comme beaucoup d’autres avant lui, il ne devait certes pas savoir où cela se trouvait. « C’est la capitale du Monténégro en fait… je ne sais pas si tu connais, c’est en Europe du sud. »

« Un grec ! Et cela ne te manque pas ? Les USA, ce n’est pas la Grèce… » fit-elle remarquer mais Bambi savait par avance à quel point elle prêchait un converti. Ceci dit, elle ne s’attendait pas une seconde à ce qu’il lui fasse suffisamment confiance pour lui confier son véritable nom en entier. L’espace d’une seconde, une expression de surprise peupla ses traits de poupée de porcelaine mais rapidement Bambi se maîtrisa, se contentant d’avoir un sourire simple comme s’il venait de lui énoncer une banalité ou bien un compliment en passant. D’ailleurs, elle joua la carte du jeu en se penchant à son oreille, pour une meilleure discrétion : « Pas trop dur d’échapper aux groupies ? Ne t’en fais pas… je serai silencieuse comme une tombe merci pour ta franchise » avoua-t-elle non sans s’écarter la seconde qui suivit, afin de ne pas être lourde ni de le gêner. Bambi voulait juste lui faire comprendre par là que les secrets, c’était également son quotidien et qu’aucune information ne filtrerait de sa bouche. « Disons que lorsque tu as un père archéologue ET prof d’archéologie, et bien tu suis. Résultat, je suis à Harvard à cause de ça. Mais le Monténégro me manque, j’ai l’impression que ce n’est pas chez moi, ici. Ça ne te fais pas ça, à toi ? Surtout si tu voyages. »

« Tu as mis le doigt dessus ! » fit-elle non sans soupirer au passage car dieu seul sait combien Bambi aurait rêvé d’échapper à pareille pression. C’est vrai quoi, depuis quand elle avait sa place dans des fouilles poussiéreuses à s’intéresser à des machins datant de milliards d’années ? Même petite, elle était davantage passionnée par les tours de magie de sa mère plutôt que par les récits ronflants de son père. Cela n’avait guère changé avec le temps, voilà tout… « J’espère que c’est pas trop dur de te fondre dans la masse » avoua-t-elle en toute discrétion, presque surprise qu’il ait partagé un tel secret avec elle. Bah, Bambi était la première à mentir à tout le temps alors sûrement avait-il sentit une sorte de même longueur d’ondes entre eux, tout restait possible… mais quoi qu’il en soit, elle en était sincèrement flattée et son sourire radieux le laissait clairement entendre. « Plaisir partagé, je suis honorée même ! Mais contrairement à toi je suis totalement inconnue alors… franchement tu as dû voir ma forme de visage quinze mille fois tellement je suis « passe partout » ! » Ceci dit, Bambi n’était pas passe partout. Bien au contraire, elle savait juste se déguiser comme il fallait et donner le change, comme maintenant alors qu’elle trinquait avec cette star oscarisée tout en se dirigeant vers la piste de danse. « Je te préviens, je danse vraiment comme un pied… et encore, il y a des pieds gracieux ! » avoua-t-elle non sans malice alors qu’elle ne bougeait pas mal, et justement avec un je ne sais quoi de gracieux. « A ton arrivée ici ! »

Spoiler:

Effectivement Bambi n’était pas banale mais elle ne souffrait pas d’un trop plein d’assurance. Se mettre en avant gratuitement ? Jamais de la vie. Elle préférait vivre sa petite vie tranquille dans son coin sans demander à personne, ce qui ne l’empêchait pas de demeurer une insupportable fêtarde. Vraiment, être sous les projecteurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre, elle ne pourrait pas. Elle l’était d’une certaine façon mais l’étudiante n’était jamais emmerdée : seule l’illusionniste s’avérait connue à vrai dire. « Tu vas finir par me faire rougir ! Surtout que je pourrais me lancer dans un discours très fort en compliments mais j’ai peur qu’on t’ait déjà tout dit et que ça fasse réchauffé… » plaida-t-elle non sans malice, histoire de lui faire comprendre qu’elle s’amusait avec l’étudiant, l’homme et non la star. La célébrité, là tout de suite, elle s’en tamponnait le coquillard avec une patte d’ours femelle. « A notre rencontre et au fait que je danse comme un pied mais que je m’en balance ! » Isaak venait tout juste de l’inciter à se lâcher et même un verre en main, Bambi ne se le fit pas dire deux fois : elle se rapprocha du jeune homme pour entamer une danse des plus relâchée, certes un brin séductrice mais après tout… pourquoi pas, cela ne voulait pas dire qu’ils dépasseraient quelques bornes que ce soit !