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«You're always in my mind»
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Elle n’avait pas cru d’abord que cela était vrai. Un rire avait percé à travers sa voix, puis elle s’était figée dans une expression d’inquiétude intense, ses lèvres pincées et rougies par l’émotion. Enfin, une fois arrivée, elle n’avait pas voulu rester plus longtemps, sans le voir. Juste le voir. Bien entendu, elle aurait préféré le toucher, l’effleurer, le serrer contre elle. Mais elle savait que cela serait impossible. Qu’elle ne pouvait pas céder à cette envie. Elle s’était excusée auprès de Priape, qui avait compris son inclinaison intense à vouloir le voir. Elle avait juste pris le temps de déposer ses affaires et était partie le rejoindre. Les couloirs étaient passablement effrayants, la maladie suintant de chaque mur. Elle réprima son envie de s’enfuir, l’endroit ressemblant à s’y m’éprendre au dépositoire où le corps de ses deux parents avaient été entreposés dans la salle de recueillement, afin qu’elle puisse leur offrir l’adieu qu’elle n’avait pu prononcer de leur vivant. « M. Zacharias. Emrys Zacharias. » On lui indiqua le chemin et elle s’éloigna promptement vers l’endroit. Et enfin, elle le vit. Blanc, maigre, affaibli. Il ne semblait pas la voir, ses paupières à demi-clauses. Elle continua donc à le contempler, à se remémorer chacun de leurs souvenirs communs, de leur amour, de leur attachement. A se rappeler combien son absence avait pesé…et laisser ses larmes coulées d’émotions. Emrys…Elle toqua à la vitre, son cœur écrasé par la peur, par ses sentiments controversés et par l’horreur de cette situation. Puis elle déclara d’une voix tremblante, même si son ton se voulait humoristique : « Bah alors, chéri, tu te portes mal pour pas affronter ta cousine ? » Elle laissa échapper un rire qui se voulait vrai, mais qui sonnait faux à ses oreilles, assourdies par le choc de cette maladie, par les souvenirs qu’elle représentait. « Putain Em’… » De nouveau un silence. « Tu m’as manqué. » Elle ne dit plus rien, la situation se passant de mots. Il suffisait qu’ils se voient, qu’ils se regardent. Il suffisait qu’ils s’aiment.
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