(+ Julia) don't worry, there's someone for you here...

Thaïs ne put décemment s’empêcher d’éclater de rire. Il n’y avait bien que Julia que cela ne dérangerait jamais de voir Caleb jouer à la perfection son rôle de meilleur pote protecteur en mode ours mal léché. « Oh je sais très bien que tu ne lui en voudrais pas ! Mais reste à savoir si ton loulou de Poméranie accepterait la chose… » ne put-elle faire remarquer, à toute fin utile. Il faut dire qu’elle connaissait son mari : Caleb grognait d’abord et posait les questions ensuite. Cela plaisait follement à la jolie irlandaise car elle se sentait d’un coup protégée, mais ce genre de comportement ne plaisait pas à tout le monde… la preuve, elle-même au départ avait eu beaucoup de mal à passer outre pour ne voir que la lumière qui irradiait son tempérament. Alex réagirait-il davantage comme sa petite femme ou plus comme Thaïs ? La question restait posée. « Disons que si j’avais su que tu étais au courant au moment où il me l’a dit, probablement aurais-je très mal réagit » reprit-elle d’un ton nettement plus sérieux. Thaïs avait encore du mal à se rendre compte de tout ça mais elle avait définitivement décidé de prendre cela avec philosophie. « Je sais qu’une partie de moi ne pourra pas s’empêcher de se dire que tout aurait pu être différent, notamment vis-à-vis de la perte de ma vue mais d’un autre côté… il est ma seule famille d’une certaine façon. Désormais je suis prête à en fonder une avec Caleb, et je suis la plus heureuse du monde d’avoir cette chance alors non, je ne t’en veux pas. Disons que j’ai laissé de côté ma rancœur pour me concentrer sur l’essentiel, à savoir la chance que j’ai d’avoir un père si formidable, présent, et un mari prêt à tout pour moi, même si en ce moment il n’est pas là. Pour la dernière chose je crois que tu comprends très bien ce que je veux dire ! »

« Tu n’auras qu’à lui dire que niveau jalousie, avec Caleb, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, ça le tranquillisera peut-être ! Surtout que c’est la pure vérité, mon futur mari pète une durite quand je suis entourée d’amis hommes, et c’est la même chose pour moi envers ses amies féminines. Ceci dit, j’ai mis un peu d’eau dans mon vin, surtout que je connais assez bien ses deux meilleures amies en plus de toi, qui sont des Cabots. Quant à toi, j’avais déjà confiance avant que tu ne sois en couple… » fit-elle remarquer car effectivement, Thaïs avait tenté de se contrôler autant que possible, bien que la chose n’ait pas été aisée au départ. Il faut dire que Caleb attirait très facilement le regard mais aussi l’engouement féminin, bien qu’il n’ait d’yeux que pour la blondinette irlandaise et soit, la plupart du temps, en mode ours mal luné lorsqu’ils sortaient en public. Désormais, elle essayait de lui faire purement et simplement confiance, ce qu’elle espérait qu’Alex ferait envers Julia, surtout qu’il n’avait rien à craindre : Caleb était quelqu’un de fidèle, en amour comme en amitié, et cela semblait être le cas pour la belle Quincy également. « Je suppose que tu es au courant qu’il va être papa à nouveau ? Sinon pour en revenir à ce que l’on disait, j’ai trop confiance en mon père et aussi bien trop besoin de lui, je crois. Même lorsqu’il se faisait passer pour mon oncle, il a toujours été présent, à veiller sur moi, à faire en sorte que je ne manque de rien. C’est de ça que je me souviens avant tout. En ce qui te concerne je te connais encore relativement peu mais puisque nous sommes en famille, j’ai tendance à penser que cela ne tient qu’à nous de faire évoluer les choses. »

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« Oh mais je sais que tu ne me voleras pas Caleb, parce que quand bien même, je me serais battue pour le garder tu sais » fit-elle d’un ton légèrement plus sérieux, Thaïs n’étant pas du genre à courber si aisément l’échine lorsque l’on s’attaquait à son bonheur. Bien sûr, ce n’était aucunement le cas ici, l’irlandaise savait dans le fond de son cœur que Julia restait quelqu’un avec de l’honneur mais ce qui va sans dire va encore mieux en le disant, somme toute. « Tu es fiancée ? Je croyais que tu étais juste en couple… j’ai dû mal comprendre alors » reprit-elle, légèrement confuse, mais à sa décharge Thaïs avait déjà du mal à gérer son propre quotidien sans la présence de Caleb alors celui des autres… il ne fallait pas trop lui en demander non plus ! « Oh mais si tu savais le nombre de conneries que j’ai faites en Irlande… tu constaterais que c’est tel père telle fille ! Ceci dit Julia le passé, c’est le passé. Je n’ai pas envie de me remémorer de lui en tant qu’oncle. Je sais très bien en prime qu’il a dû se montrer persuasif pour que tu ne parles pas, et d’un autre côté je peux comprendre qu’il ait voulu le dire lui-même, ne pas être « trahi » par un tiers. Du reste, je sais aussi qu’il ne voulait pas avoir d’autres enfants avant que je ne sois au courant de notre lien de sang… donc tu sais… ceci dit il n’y a aucune raison pour que Caleb t’éjecte de sa vie, tu es bien trop importante pour lui. Votre amitié est bien au dessus des conneries des disputes et autres choses du genre. Bien sûr il te le dirait bien mieux que moi mais je ne pense sincèrement pas me tromper. Quant à moi, je n’ai doublement pas de raison de te détester puisque tu es ma petite cousine, tu fais partie de ma vie à la base. »

Thaïs savait par avance que Julia ne la trahirait par sur ce point et ne chercherait pas à voir Caleb autrement que comme son meilleur ami, son confident… pas alors qu’elle semblait elle-même amoureuse et, d’après ce que l’irlandaise venait de comprendre, sur le point de se marier. L’aveu lui arracha un sourire éclatant, montrant aisément combien elle était contente pour son amie française. « Je suis heureuse pour toi, tu verras, un mariage change une femme ! A quand le bébé ? » ironisa la jolie blonde même si la question pouvait se poser tout de même… un mariage officialise diablement une relation, après tout. Il serait logique que dans quelques temps, Julia vienne leur annoncer à elle comme à Caleb le fait que la famille qu’elle construisait risquait de s’agrandir d’un nouveau membre. Là encore, un bébé changeait une femme, et Thaïs était diablement bien placée pour le savoir. « Des exemples ? A moins que tu ne me fasses boire beaaaucoup ou que tu achètes ce genre d’infos, je resterai une tombe chérie, tu peux compter dessus ! Qui sait, peut-être qu’un jour je t’en dirai plus… en attendant je pense que je vais te laisser te reposer, mais tu peux m’appeler quand tu veux, jour comme nuit si tu as besoin de quoi que ce soit, même de passer juste un message à Caleb, n’hésite pas. Je serai toujours dispo. »

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