(+ Holly) don't worry I won't go anywhere

Comment la secrétaire de l’hôpital avait-elle eut son numéro, au juste ? Mystère et balle de golf, mais en tous les cas, à peine Thaïs avait-elle reçu le message de cette dernière qu’elle avait sauté illico presto dans un taxi, devant bien entendu laisser son chien à l’appartement étant donné qu’elle se rendait carrément direction le troisième étage de la zone de quarantaine ayant été mise en place suite à une très importante épidémie de « grippe ». La jolie blonde était déjà au courant dans le sens où elle avait rendu visite pas plus tard que la veille à Maëlys, elle aussi frappée de ces terribles symptômes, mais l’irlandaise ne s’était pas attendue une seconde à être prévenue au sujet d’une seconde amie proche d’elle… « Holly !! » s’exclama Thaïs une fois arrivée à bon port, ne sachant pas comment la reconnaître à moins que cette dernière ne se rapproche de la vitre pour qu’elle puisse l’entendre dans de bonnes conditions. « Je suis venue aussi vite que j’ai pu, la secrétaire de l’hôpital m’a laissé un message sur mon portable… guide-moi que je sache où tu es ma belle ! » lui demanda-t-elle alors qu’elle marchait dans le couloir désert pour l’heure avec une infinie précaution.

J’étais complètement lessivée. Ça faisait des jours et des jours que j’étais enfermée ici, et je sentais bien que mon état empirait plus les jours passaient. J’étais fatiguée, j’avais constamment mal aux articulations et mal à la tête… les antidouleurs aidaient beaucoup, mais je sentais bien que mon corps ne suivait plus. Je restais parfois couché pendant des heures, à dormir à moitié. A penser aux gens que j’aimais et qui étaient dehors. Alex, Billie, Avery, Maëlys qui elle, était au premier étage de ce même hôpital. Une infirmière vint me voir une après-midi pour me dire que j’avais de la visite. Je m’étais donc levée, difficilement et j’avais été jusqu’au couloir, m’approchant de la vitre. Un sourire se dessina sur mes lèvres quand je vis Thaïs débouler. « Holly !! Je suis venue aussi vite que j’ai pu, la secrétaire de l’hôpital m’a laissé un message sur mon portable… guide-moi que je sache où tu es ma belle ! » J’hochais la tête, « Avances toi un peu et je suis là.. il y a une chaise si tu veux… » Je m’asseyais sur ma chaise à moi. Heureusement qu’elle ne voyait pas ma tête. « Ça me fait plaisir que tu sois venue, t’étais pas obligée tu sais.. », disais-je en pensant au fait qu’elle s’exposait un peu à la maladie en venant ici, même s’il y avait la vitre, on ne sait jamais..

Pendant un très bref instant, Thaïs avait cru s’être plantée d’étage et beugler dans le vide mais la voix de Holly, bien que visiblement fatiguée, lui arracha un sourire soulagé et ému. « Je m’approche bouge pas ! » répliqua-t-elle aussitôt, s’avançant à tâtons jusqu’à pouvoir s’asseoir effectivement sur la chaise dont elle lui avait mentionné l’existence. Une chance que l’irlandaise ne doive pas rester debout, car elle comptait veiller Holly jusqu’à ce qu’elle lui demande de partir, quitte à rester des heures et des heures, Thaïs s’en moquait comme de sa toute première chemise : elle n’avait jamais été du genre à abandonner un ami dans le besoin et ce n’était pas aujourd’hui que cela risquait de commencer. « Il aurait fallut m’attacher et me faire couler au fond de la mer pour m’en empêcher ! Tu déconnes, j’allais pas te laisser dans la panade toute seule… je sais pas c’est quoi cette saloperie que tu as chopée mais Maëlys aussi est touchée ! T’inquiètes pas pour moi, je suis ravie d’avoir pu être prévenue et de pouvoir te tenir compagnie. Si tu as besoin de n’importe quoi, vraiment n’importe quoi surtout tu me demandes et je file te chercher ça ! »

Ça me faisait vraiment plaisir que Thaïs se soit déplacé pour venir me voir. Après tout, elle n’en était pas obligée, et j’avais toujours cette petite peur que les gens que j’aime soient aussi touchés par la maladie de ma faute, parce qu’ils seraient venus me voir et qu’ils aient choppé la grippe. Surtout que Thaïs était enceinte, alors elle devait aussi se préoccuper de la santé de son bébé. « Il aurait fallut m’attacher et me faire couler au fond de la mer pour m’en empêcher ! Tu déconnes, j’allais pas te laisser dans la panade toute seule… je sais pas c’est quoi cette saloperie que tu as chopée mais Maëlys aussi est touchée ! T’inquiètes pas pour moi, je suis ravie d’avoir pu être prévenue et de pouvoir te tenir compagnie. Si tu as besoin de n’importe quoi, vraiment n’importe quoi surtout tu me demandes et je file te chercher ça ! » Je ris un peu et j’hochais la tête, « Oui, je suis venue la voir la semaine dernière avant de tomber malade… enfin j’aurais peut-être du m’abstenir mais bon.. » Je grimaçais légèrement, repensant à cette visite très bizarre puisque Maëlys venait tout juste d’apprendre mon mariage à la con à Las Vegas. « Ça fait un petit moment qu’on ne s’est pas vu ! », ajoutais-je en passant ma main dans ma nuque qui était douloureuse. « Alors, qu’est-ce que tu racontes de beau ? »

Pour l’instant, Thaïs n’avait pas été frappée par le moindre symptôme et espérait que cela continuerait d’être ainsi car rester dans un hôpital des jours entiers sans même savoir quelle maladie au juste la frappait ainsi que les autres malades… très peu pour elle. Depuis la perte de sa vue, à vrai dire, la jolie blonde avait les hôpitaux en horreur et déjà qu’elle angoissait pour son accouchement, ce n’était pas pour y venir s’enfermer en zone de quarantaine. « Si ça se trouve ce n’est pas lié ? Je suis venue la voir aussi et je n’ai pas été frappée par les symptômes… » reprit-elle, bien que Thaïs soit terriblement désolée que Holly soit alitée et affaiblie par cette connerie de maladie. « Trop longtemps qu’on ne s’est pas vus d’ailleurs ! Et bien pour tout te dire… j’ai offert un petit voyage à Caleb à Vegas et on n’a pas pu résister, on s’est mariés là bas. Mais je te rassure, on a prévu une cérémonie pour nos proches et amis et j’espère bien que tu seras d’aplomb pour venir ! A part ça ma grossesse se déroule plutôt bien… mais ne parlons pas de moi, c’est plutôt à toi qu’il faut poser la question ! »

« Si ça se trouve ce n’est pas lié ? Je suis venue la voir aussi et je n’ai pas été frappée par les symptômes… » Je secouais la tête : non, ça ne devait pas être lié. Enfin… je n’espérais pas quoi. « Trop longtemps qu’on ne s’est pas vus d’ailleurs ! Et bien pour tout te dire… j’ai offert un petit voyage à Caleb à Vegas et on n’a pas pu résister, on s’est mariés là bas. Mais je te rassure, on a prévu une cérémonie pour nos proches et amis et j’espère bien que tu seras d’aplomb pour venir ! A part ça ma grossesse se déroule plutôt bien… mais ne parlons pas de moi, c’est plutôt à toi qu’il faut poser la question ! » Je la regardais avec des gros yeux. Oh God.. « Vous vous êtes mariés ? », demandais-je en souriant. « Bah.. félicitations ! Et j’espère bien que j’serai d’aplomb pour venir à votre mariage ! » Je me pinçais la lèvre et je posais mes mains sur mes genoux. « Bah… moi aussi j’suis allé à Vegas figures toi.. y’a deux semaines. Et.. disons que j’ai un peu trop bu et… bah, j’me retrouve aussi mariée » Hop, ça, c’est dit !

S’il y avait bien quelqu’un avec qui Thaïs pouvait partager son bonheur, c’était bien Holly. Elle ne risquait pas de la juger ou de lui jeter la pierre – surtout pas après ce qu’elle venait elle-même de confier d’ailleurs – et ça n’en n’était que plus appréciable. « Merci ma belle, ça me touche ce que tu me dis… mais ne t’en fais pas la date n’est largement pas arrêtée encore donc tu as tout le temps du monde pour te remettre d’aplomb, aller mieux et on en parlera plus tard de ça ne t’en fais pas. Le plus important pour l’instant c’est vraiment que tu te soignes. » Ceci dit, Thaïs ne s’attendait bien évidemment pas à ce que son amie lui avoue également son mariage, chose qui lui arracha une expression de surprise plutôt vive et la laissa bouche bée pendant un long, très long moment. « Tu es mariée ?! Je suis tentée de sautiller de joie parce que c’est génial mais j’ai peur de commettre un impair alors : tu trouves que c’est une bonne chose ou pas ? » préféra-t-elle demander avant d’avoir la plus petite réaction du monde.

J’étais vraiment heureuse pour Thaïs, et je ne trouvais pas ça nul de se marier à Végas. Au contraire, s’ils l’avaient fait c’est qu’ils en avaient envie et qu’ils voulaient aussi avoir un petit mariage original rien qu’eux deux. Ils n’avaient pas besoin d’une grande cérémonie et de tout ce genre de chose, et c’était à ça qu’on voyait l’amour, le vrai. « Merci ma belle, ça me touche ce que tu me dis… mais ne t’en fais pas la date n’est largement pas arrêtée encore donc tu as tout le temps du monde pour te remettre d’aplomb, aller mieux et on en parlera plus tard de ça ne t’en fais pas. Le plus important pour l’instant c’est vraiment que tu te soignes. » Je souris et j’hochais la tête, « J’ai quand même hâte d’y être ! J’adore les mariages, et c’est l’excuse parfaite pour enfiler une belle robe ! » Je ris légèrement et j’enchainais en lui expliquant mon changement de statut matrimonial. « Tu es mariée ?! Je suis tentée de sautiller de joie parce que c’est génial mais j’ai peur de commettre un impair alors : tu trouves que c’est une bonne chose ou pas ? » J’haussais les épaules en soupirant longuement, « Sachant que j’me suis mariée bourrée avec mon meilleur ami et qu’on a couché ensemble après.. c’était un peu la panique totale le lendemain matin.. » Même si les choses avaient évoluées, faut dire ce qu’il était : c’était la panique totale.

Thaïs éclata aussitôt de rire. « En plus tu pourras choisir la robe que tu veux, j’impose rien à mes demoiselles d’honneur… j’avais pensé que ce serait sympa que tu sois l’une de mes demoiselles d’horreur, en fait » avoua-t-elle, toute guillerette à la simple idée de profiter d’une magnifique cérémonie avec ses proches et ses amis. Elle n’avait encore aucune idée de qui Caleb inviterait mais de son côté, elle avait déjà toute sa liste en tête. « Bon je vais éviter de sautiller comme la gamine que je suis, alors ! Et maintenant c’est moins la panique ? Je veux dire, tu envisages de poursuivre ce mariage ou… d’y mettre un terme ? Désolée ce ne sont peut-être pas mes oignons, tu n’es pas obligée de répondre. » Thaïs n’était curieuse que parce qu’elle s’inquiétait un brin pour son amie. Mais elle ne pouvait hélas qu’imaginer la chose sans se positionner sur un état d’esprit précis : la donne ne lui était jamais arrivée et elle espérait ne jamais divorcer avec Caleb pour pouvoir vivre cette expérience… étrange. Mais qui sait, peut-être que Holly se découvrirait des sentiments pour le jeune homme en question par la force des choses ? « Au moins c’était avec ton meilleur pote et pas l’inconnu du coin ! »

« En plus tu pourras choisir la robe que tu veux, j’impose rien à mes demoiselles d’honneur… j’avais pensé que ce serait sympa que tu sois l’une de mes demoiselles d’horreur, en fait » J’entrouvrais la bouche : sérieusement ? Elle voulait vraiment que je sois une de ses demoiselles d’honneur ? « Tu.. t’es sérieuse.. ? Tu veux que j’sois une demoiselle d’honneur ? » Est-ce que j’étais touchée ? Oh oui. Très, très touchée. « Bon je vais éviter de sautiller comme la gamine que je suis, alors ! Et maintenant c’est moins la panique ? Je veux dire, tu envisages de poursuivre ce mariage ou… d’y mettre un terme ? Désolée ce ne sont peut-être pas mes oignons, tu n’es pas obligée de répondre. » Je me pinçais la lèvre et je secouais la tête, « Non non.. c’est pas un secret et.. ça me fait du bien d’en parler… » Je passais une main sur mon front, « Bah… on veut y mettre fin mais ça sera pas si simple. On peut pas l’annuler car.. on l’a consommé.. et.. le divorce ça coute trop cher… et j’ai pas de tune, lui non plus.. » – « Au moins c’était avec ton meilleur pote et pas l’inconnu du coin ! » Je posais mes coudes sur mes genoux en regardant mon amie, « Bah.. oui et non parce qu’après la nuit qu’on a passé ensemble, j’arrêtais pas d’y penser et.. forcément ça change tout à notre amitié.. »