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Aaliyn ♥ You, here...

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aaliyah&robynwhat a small world.

Une semaine que j'étais revenue à Harvard et pourtant, tout était vide. Bon, je ne me souvenais pas de toute mon année universitaire de l'an passé, mais à mon souvenir, le campus n'était pas aussi vide habituellement. Heureusement que j'étais branchée à la radio et que je me tenais un minimum informée de ce qui se passait dans ma ville. C'est ainsi donc que je me retrouvais bénévole à l'hôpital, auprès de ceux qui souffraient de cette étrange maladie dont personne ne connaissait le nom mais que les médias s'amusaient à appeler "Grippe". Tu parles d'une grippe ! Je me retrouvais donc au 2ème étage de l'hôpital. Dans le couloir des visites. D'ici, j'essayais de voir s'il n'y avait pas un visage familier, qui me rappellerait quelques souvenirs... ou, j'en sais rien, mais un visage familier. Je reconnaissais une brune, assez palote mais je n'arrivais pas à savoir où, ni comment je l'avais connu et pourquoi j'avais l'impression de la connaître.
« Les pauvres... », murmurai-je afin que les autres visiteurs ne m'entendent pas. J'étais quand même contente d'être de l'autre côté de cette vitre car je n'aurai pas supporter d'être de nouveau hospitalisée, enfermée entre ces murs d'un blanc déprimant.
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J'étais allongée sur mon lit et ce depuis je ne sais combien d'heure. J'avais l'impression que les heures ne passaient pas et c'était pour les jours. Tout me semblait interminable ici. Je me levais de mon lit, allant dans le couloir des visites. Je voulais juste voir de nouvelles têtes, observer ce qui se passait un peu dehors. Enfin, à l'extérieur de ces murs blancs, horribles, déprimants. Puis je fis une pause en voyant un visage qui m'avait l'air tellement familier. Ca y est, je devenais folle à cause de l’enfermement. Robyn, ici, c'était juste impossible ! Elle était morte, ça ne pouvait donc pas être elle. Les médicaments qu'ils me donnaient provoquaient apparemment certains hallucinations. J'allai finir par ne plus les prendre, se serait sans doute mieux pour moi ainsi. Robyn... Je posa ma main sur la vitre, comme si j'essayais de la toucher alors que je savais parfaitement que cela me serait tout bonnement impossible à faire. C'est pas toi, je rêve, c'est impossible ! J'étais présente à son enterrement, d'ailleurs, toutes les Cabot étaient présentes à son enterrement alors je ne comprenais pas. Je rêvais, sans doute, et pourtant, elle était bel et bien là, devant moi. Je commençais à avoir la tête qui tourne mais j'essayais de rester concentrée sur cette femme, debout, face à moi.
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J'étais près de la vitre regardant les malades. J'étais triste pour eux mais heureuse de ne pas faire partie des porteurs de la maladie. J'avais passé assez de temps à l'hôpital. J'en sortais tout juste et je ne voulais pas y être internée de nouveau. Puis une belle brune s'approcha de moi. Enfin, elle avait l'air belle, mais aussi malade. Elle prononça mon prénom puis posa sa main sur la vitre. Je ne comprenais pas d'où elle me connaissait. Puis elle disait que c'était impossible que je sois là, que ce n'était pas moi. Je posa ma main sur la vitre, là où sa main se trouvait. Comme si nous essayions d'entrer en contact, de nous toucher alors que l'on ne pouvait absolument pas le faire. « Qui es-tu ? », Il ne fallait surtout pas oublier un détail très important. J'avais perdue la mémoire alors je ne me souvenais plus tres bien des personnes autour de moi, ce qui pouvait être très frustrant au quotidien mais j'essayais tout de même de faire avec.
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C'était bien elle qui se trouvait là, devant moi. Elle me répondait et posait sa main sur la vitre, tout comme moi. Je ne comprenais rien à ce qui se passait. J'étais pourtant présente à son enterrement. J'étais comme perdue. Aaliyah, j'étais juste ta meilleure amie et j'étais présente à ton enterrement ! C'est quoi ce bordel ?! Soit les médicaments faisaient un peu trop effet, soit j'avais loupé un épisode et un énorme épisode. Comment se trouvait-elle devant moi ? J'en avais mal à la tête rien que de penser à pleins de scénarios tous aussi grotesques. Mais... j'étais présente à ton enterrement ! Toute les Cabot étaient présentes et Caitlyn aussi ! J'imaginais déjà la réaction de Caitlyn si elle venait à se trouver face à Robyn. Elle n'allait très certainement pas s'en remettre et je la comprendrais parfaitement. Je passais ma main dans mes cheveux, baissant la tête. Je ne savais plus quoi penser, ni où regarder. Mais le hic dans tout ça est qu'elle n'avait pas l'air de me connaître et elle était en béquille. Alors c'était bel et bien elle. Elle n'était pas sortie indemne de sa tentative de suicide, vraiment pas étant donné qu'elle ne se souvenait pas de grand chose, voire de rien du tout.
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Une grande envie de pleurer me prenait. Je ne me souvenais plus de ma meilleure amie. C'était désolant. Elle disait en plus qu'elle était présente à cette ânerie que mes parents avaient organisés et qu'ils avaient osé appeler un enterrement. J'avais de la peine pour elle. Lui avoir fait vivre ça. Je baissais la tête. « Je suis pas morte ! J'étais juste dans un profond coma, puis un fauteuil roulant ! », Je ne savais plus où me mettre, je ne savais pas quoi lui dire. Elle se disait être ma meilleure amie. Ce canular venant de mes parents avait du la déchirer alors. Je ne savais pas quoi lui répondre. Quoi lui dire. Et voilà qu'à présent, elle se trouvait enfermer ici, en quarantaine. Je ne savais pas si elle allait s'en sortir. J'étais mal pour elle. Je ne me souvenais plus de rien nous concernant elle et moi et pourtant, j'avais envie de pleurer en la sachant enfermer là dedans. J'allai sûrement la perdre alors que je venais de la retrouver. Tout ça était sans doute l'une des raisons qui m'avait poussé à sauter du haut de ce petit immeuble. Car oui, je ne me souvenais même plus de la raison de ma tentative de suicide. « Caitlyn ? Madame Di-Rosa ? Je sais que c'est la professeure responsable des Cabot mais qu'est-ce qu'elle a à voir là-dedans ? ». Oui, sa façon de prononcer son nom me laissait entendre qu'elle était proche de moi elle aussi avant tout ça. Ca me prenait déjà la tête. Je me rendais compte de toutes les personnes dont j'étais proche et dont je n'avais plus aucun souvenir et ça me soulait royalement d'être dans cet état. Je ne vais pas vous cacher que reprendre le cours normal de ma vie après mon réveil m'aurait suffit mais non, je devais faire avec mes souvenirs oubliés et les êtres chers dont je n'avais plus aucun souvenir.
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Une blague. C'était une sombre blague. Comment était-elle là, devant moi ? J'arrivais toujours pas à me faire à cette idée, malgré tout ce qu'elle me disait. Même dans les films, ce genre de choses n'arrivaient pas. Quoique... Si en fait, mais même. Je me mettais à la place des gens et je trouvais ça, choquant. Et là, j'y étais. J'étais à la place de ces acteurs. Ma meilleure amie se tenait debout devant moi et vivante en plus de ça. Apparemment, ce n'était pas mon imagination qui me jouait des tours. C'était bel et bien elle. J'allai mal, très mal pour le coup. J'arrive vraiment pas à y croire là ! Et je ne sais pas quand j'y croirai réellement. Je me disais encore, dans un coin de ma tête que c'était sans doute due à l'enfermement, ou aux médicaments. Mais je savais que non, au fond de moi. Que ce n'était pas ça. Que c'était elle, rien d'autre. Ni personne. Robyn, tu t'es suicidée devant elle. Tu étais tout pour elle ! Même la marraine de sa fille. Elle a sombré dans la dépression après ça et puis, elle a tenté de mettre fin à ses jours au même endroit que toi ! Difficile de se dire que j'avais perdue Robyn et que la même scène allait se reproduire avec Caitlyn. Et pourtant, aujourd'hui, je pouvais me dire que je n'avais perdue aucune des deux. Même si pour le coup, Robyn, j'avais encore du mal à m'en remettre la concernant. Mais il fallait apparemment que je me fasse à cette idée étrange.
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