dyma ♥ gosh, you're sick ?

Ce jour là, une infirmière m'avait dit qu'un visiteur était là pour moi. Un visiteur ? Comment ça ? Ca devait être Ella, elle était la seule au courant. Quand je dis ça à la jeune infirmière, elle m'avait répondu que c'était un homme. Et me l'avait décrit, le temps de me mener vers la salle sécurisée pour les visites. J'avais réfléchis et la personne qu'elle me décrivait était le portrait craché de Dylan. Vous ne vous en souvenez pas ? Mais si, LE Dylan ! Celui de la bibliothèque ! Celui dont j'ai parlé à Olympe, le garçon qui avait dit qu'il avait un fils à qui il lisait La Belle et la Bête, ça vous revient maintenant ? Et bien oui, d'après l'infirmière c'était lui qui était venu me rendre visite. Mais j'allais devoir le voir comme ça ? Malade comme une zombie, avec une chemise d'hôpital jaune moche ? Nan... C'était impossible ! Impossible de devoir aller voir un homme qui m'attirait dans cet état ! Mais j'étais bien obligée. Surtout que ce garçon ne faisait pas que m'attirer. C'était bien plus que ça. J'étais amoureuse. Vraiment, très amoureuse. Ca avait été le coup de foudre après la bibliothèque. Je pensais tout le temps à lui, aux mots qu'il m'avait dit... Je buvais ses phrases, vraiment. C'était presque une obsession.
Et me voilà, enfin, j'arrivais dans la salle séparée d'une vitre. Il y avait des téléphones au mur, on se serait crût comme dans une prison. Je m'assit sur la chaise en face de la vitre, il était de l'autre côté. Je m'efforçai d'ailleurs de ne pas rougir. Surtout que j'avais la tête toute pâle, la fièvre... Enfin bref, j'étais malade, quoi...

Dylan avait appris qu'Emma était malade. Il ne l'avait vue que très peu de fois, mais il s'était rapidement attaché. Elle avait quelque chose de particulier, quelque chose qui lui donnait envie de la revoir. C'était juste fabuleux comme impression. Dylan pouvait même comparer cela à l'attirance qu'il avait eu pour son épouse lorsqu'il était plus jeune... En bref, il avait l'impression de s'amouracher d'Emma... C''était pour cela qu'il s'était grandement inquiété pour la jeune étudiante et qu'il n'avait pas hésité à se rendre à l'hôpital pendant les heures de visite. Lorsqu'il s'approcha de la vitre, il eut réellement mal au cœur de la voir dans cet état. Elle avait la mine défaite. Comme une malade, ce qui était logique vues les circonstances. Dylan lui sourit, très tendrement, avant de décrocher le combiné à sa disposition pour lui parler.
« Salut... » souffla-t-il. « Tu... Ca va un peu mieux ? » demanda-t-il ensuite. C'était le genre de questions stupides et banales, mais il ne savait pas quoi dire. Il était un peu gêné, mais très heureux de voir Emma.

J'étais complètement crevée, à ce moment là. Mais ça n'était pas le moment de dormir : Dylan était assit en face de moi, derrière la vitre. Il avait l'air inquiet, mais il ne devait pas s'inquiéter pour moi : j'étais malade et ça arrive à tout le monde. Tandis que les nausées étaient à leurs comble, il me demandai si ça allait. J'avais le coeur qui battait à cent à l'heure. C'est vrai, j'avais eus un vrai coup de coeur pour lui. Le fait qu'il soit là, en face de moi, ça devait vouloir dire qu'il tenait à moi. Je m'efforçai de sourire malgré les brûlures d'estomac incessantes.
Hey.. Oui, ça va un peu mieux...
Je me forçais à ne pas rougir, Dylan me faisait un effet merveilleux. Quand j'entendais sa voix, je sentais mon coeur valser dans ma poitrine.

Dylan avait un peu honte de sa question précédente, c'était pas le genre de trucs qu'on demande à quelqu'un qui suinte la maladie par tous les ports. Il regardait Emma, qui semblait fuir son regard, si bien que notre jeune Dunster finit lui aussi par le baisser pour regarder un peu ses pieds. Un long silence s'était installé. Il ne savait pas trop quoi dire, en vérité. « Désolé, c'était con comme question, je vois très bien que tu vas mal... » dit-il délicatement en relevant les yeux pour lui sourire de façon rassurante. Il ne doutait pas que ça irait mieux. Tout le monde dans cet hôpital irait mieux, c'était juste forcé, sinon à quoi peut bien servir l'hôpital... « Je devrais peut-être te laisser te reposer... » continua-t-il ensuite. « Tu aimerais que je te rapporte un truc ? Je sais pas si on est autorisé à rapporter des choses aux malades, mais bon, je peux demander. » conclut-il ensuite, tenant le combiné très fortement dans sa main. Il ne comprenait pas l'effet qu'avait Emma sur lui. Cela l'effrayait car il était marié et ne voulait faire aucun mal à son épouse, même s'il avait couché plusieurs fois dans la pièce d'à côté de celle de sa femme avec la fille de celle-ci.... Contradictoire, mais c'était un homme perdu dans ses sentiments.

Dylan était vraiment gentil. Je ressentais à ce moment là une sensation plutôt étrange et douce à la fois. Quelque chose qui me faisait un peu peur et que j'aimais en même temps. Quelque chose que je n'avais jamais ressentis avant. Mon coeur battait à cent à l'heure en plus de la fièvre que j'avais. Mais je m'efforçai d'aller du mieux que je pouvais pour pouvoir être potable en face de Dylan. Il me dit que c'était une question conne. Je ne trouvais pas ça con, bien au contraire. Il voulait vérifier que j'allais bien et c'était plutôt agréable. Mais non, dis pas ça. C'est loin d'être une question conne... Puis, le jeune Dunster me dit qu'il devrait peut-être partir pour que je puisse me reposer tranquillement. J'essayais de me contrôler mais, presque brusquement et plutôt maladroitement, je m'empressais de lui répondre. Non...! J'avais posé mon index, mon majeur et mon annulaire sur la vitre. Je ne savais pas trop ce qui m'avais pris, je rougis. J'veux dire... de la compagnie venant de l’extérieur me fait le plus grand bien...J'avais un léger sourire aux lèvres.

Dylan s'apprêtait à dire définitivement au revoir à la jeune femme, même s'il aurait aimé rester passer du temps avec elle, à discuter, tout bonnement, à la regarder lui sourire. Il adorait son sourire. Mais elle devait se reposer, sinon elle n'irait jamais mieux. Et son air maussade le prouvait plus que jamais. Il lui sourit timidement, mais elle sembla comme choquée par son départ. Le cri qu'elle hurla et la façon dont elle s'approcha presque violemment de la vitre le firent frémir. « Oh... » souffla-t-il en reprenant le combiné qu'il avait déjà déposé à l'endroit aménagé à cet effet. « Bon et bien je reste... » déclara-t-il assez fort avant de ne poser un regard très doux à l'encontre de la demoiselle. Mais bon sang pourquoi lui faisait-elle tout cet effet ? Pourquoi se sentait-il mal pour elle, pourquoi aurait-il aimé être malade à sa place ? Il se sentait comme amoureux, mais il n'en avait pas le droit : il était marié, il avait un fils qu'il n'avait pas le droit de décevoir. Et surtout, son épouse méritait qu'il l'aide et non qu'il la dénigre comme il pouvait le faire avec Swan lors des nuits les plus chaudes. « Je... euh... J'ai pas beaucoup de choses à raconter par contre. » dit-il en riant un peu bêtement.

J'étais un peu gênée de ma réaction presque excessive. De toute façon, il fallait que je fasse quelque chose pour le retenir, je ne pouvais pas le laisser partir comme ça. Et puis, une fois Maëlys m'a dit de ne jamais laisser partir un garçon qui nous plaisait. Alors, j'écoutais ses conseils. en plus, comme Olympe me l'avait dit, il fallait que j'en sache un peu plus. Sur ce que j'avais vus dans ce magasine sur les écrivains. Ce magasine qui parlait d'une certaine écrivaine Keynes mariée. Déjà que cette histoire me faisait peur, il fallait que je sois sûre. Alors, pourquoi pas essayer d'aborder le sujet discrètement. Quand il me dit qu'il allait alors rester, je rougis encore une fois.
Hum... Désolée de ma réaction je...
Je baissai brièvement les yeux, un petit sourire aux lèvres.
Sûrement la maladie...
De plus, j'avais un mal de tête atroce. Je posai une main sur mon front en appuyant mon bras sur la table. Légèrement, je ne voulais pas trop qu'il voit que j'avais si mal, sinon il allait vouloir partir.
Je me doutes bien que tu ne vas pas confier ta vie à une presque inconnue. Tes problèmes, ta vie sentimentale...
Et voilà, le sujet était maintenant abordé et tout discrètement.

Dylan se contenta de lui sourire très simplement lorsqu'elle s'excusa. A vrai dire, sa réaction lui avait plu. Elle était juste naturelle, juste elle-même et c'était peut-être ce qui manquait à pas mal de personnes dans ce monde dans la société actuelle. Il fallait toujours jouer un rôle. D'ailleurs, Dylan lui-même en jouait un : celui du garçon heureux de vivre alors que c'était tout le contraire. Il se sentait seul et incompris. Son esprit était tourmenté par des pensées contradictoires sans cesse en train de l'assaillir. Des fois il pensait que divorcer serait la meilleur de toutes les solutions, mais l'instant d'après, il oubliait tout cela et se disait que son fils, Peter, avait besoin de sa mère à ses côtés. Il regarda la jeune femme reprendre la parole. Elle avait vraiment l'air mal, étonnant qu'elle lui demande de rester. Mais cela lui faisait plaisir, car cela prouvait que malgré le fait qu'ils ne se connaissent pas par cœur, loin de là, elle tenait à lui. Et il tenait à elle. A quel point, il n'en était pas sûr, mais il savait que a présence d'Emma lui apportait du réconfort. Même si dans le cas présent, son état l'inquiétait. « Je euh... Je n'ai pas vraiment de soucis. Je rencontre juste les problèmes de la vie quotidienne d'un papa et d'un mari. » déclara-t-il simplement. Il eut un nouveau petit sourire. « Et toi, alors ? Tu n'as pas de petit-copain qui vient te voir à l'hôpital ? » demanda-t-il. C'était un peu osé, mais peut-être qu'au fond il avait posé cette question car il avait envie de savoir si elle avait ou non quelqu'un dans sa vie... C'était inconscient. Parce qu'il avait le palpitant qui s'enflammait au stress de la réponse.

J'avoue que j'avais peur de la réaction de Dylan par rapport à ma question. Parce que c'est vrai, quand on ne connait pas bien une personne et qu'elle nous pose quelques questions sur notre vie sentimentale, on est pas forcé de répondre. Surtout si on en a rien à faire de cette personne. Mais là, Dylan m'avait répondu. Dans sa phrase, le mot mari. Alors, je percutai. Je restai bloquée un moment dessus. Je n'avais pas rêvé, c'était bien lui, il était bien marié. Mince... Une femme et un enfant ? Autant penser que c'était perdu d'avance. Mais d'après Maëlys : ne jamais laisser tomber. Et puis je n'étais pas quelqu'un qui baissait le bras facilement. Surtout quand c'est quelque chose d'important, et là, il était question de ma vie amoureuse. Dieu sait qu'elle n'était à ce moment là qu'un désert qui se mettait à glacer. Ca se dit, ça un désert glacé ? Aucune importance, tu m'as comprise. Alors, je respirai un grand coup. Avant de lâcher ma tête pour me remettre droite, ensuite, je me mis à répondre à sa question.
Un petit copain ? Non... Je ne suis pas quelqu'un qui attire les hommes, visiblement.
Non. Je n'attirai que les hommes comme Johan il y a quelques années. Je n'ai eus personne depuis Johan, je suis devenue trop méfiante. Mais là, je ne sais pas... Tout avait l'air... différent. C'était pas pareil. Ce que je ressentais pour Dylan allait au delà de cette méfiance.