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L’endroit était plein à craquer, l’air était dense, à peine respirable. La chaleur était tel qu’on en devenait un seul et même soupire. La lumière tamisée faisait de tous les visages une ombre sans cesse renouvelée. La musique, forte et rythmée, semblait contrôler les esprits à se mouvoir de la même manière. J’étais venu seul, mais maintenant je ne faisais plus qu’un avec l’ambiance, mon t-shirt, lui, me collait à la peau. D’ordinaire je ne fréquentais pas ce genre d’endroit, je n’en voyais pas l’intérêt comme je repartais toujours chez moi les bras vide, le coeur solitaire. J’aimais me faire croire par contre qu’un jour je deviendrais comme eux, légers et libres, ne craignant aucune opinion. Un plaisir sans risque, une chose que je n’avais jamais connu. L’illusion ne durait pas longtemps cependant, comme à chaque essaie, je finissais pas trouver une ombre dans le lot qui me rappelait trop mes désastres amoureux passés et j’en devenais complètement mélancolique. Ce soir c’était un peu la même chose, sauf qu’ici, l’ombre possédait une identité qui m’était bien familière, si près de mon coeur qu’il en mourra juste un peu. C’était ses cheveux d’abord qui avait éveillés ce souvenir, puis son visage que j’avais entrevu, son corps coincé entre deux idiots. Il s’agissait bien de Lilly-Jade, une amie qui avait tout d’une âme soeur, un trésor que je me gardais en réserve personnel. Que faisait-elle là? Pourquoi ne m’avait-elle pas invité? Ma mâchoire se serra en voyant ses hanches frôler celles d’un autre... un homme qui n’était, ni ne serait jamais moi. J’en grognais mon désaccord. J’attendais qu’elle relève les yeux, qu’elle pressente ma présence d’une manière ou d’une autre, mais jamais elle ne pensa à moi. Elle semblait tellement perdu dans sa transe, rien au monde n’aurait pu la faire sentir moins libre... si ce n’était de moi qui vint lui couper les ailes. Je me faufiler jusqu’à elle, poussant tout ceux qui se trouvait dans mon chemin, recevant coudes et genoux avec fracas, grimaçant ma misère pour enfin l’atteindre. Je me glissai entre elle et cet homme que je n’avais jamais rencontré, qu’elle ne m’avait jamais présenté, c’était au tours de mon bassin de trouver le sien, et il le fit en une éclaire de délice. Une de mes mains glissa dans son cou, mes doigts se frayant un chemin parmi ses cheveux, s'agrippant à ceux-ci avec une certaine violence. Ma mâchoire était tellement serrée, bloquée par ma jalousie et mon désir de la posséder que j’eus du mal à lui dire ce que j’avais à lui grogner. Mes doigts tirèrent sa crinière vers le bas, l’obligeant à relever le menton pour m’apercevoir. Je n’avais pas le temps de décortiquer l’émotion dans son regard, juste assez pour porter mes lèvres à son oreille et lui souffler. «Ne me parle plus, ne m’appelle plus, ne m’écris plus, je ne veux plus rien savoir de toi. C’est terminé.» Son parfum intoxiquant embauma mon odorat une ultime fois avant que je ne lui tourne les talons. Je ne pris pas le temps de la regarder encore avant de sortir du club, la colère dans les veines. Je soufflai un grand coup en trouvant l’air frais. Fuck. Mais que venais-je de faire? Je connaissais cette rage, que trop bien, il n’y avait rien à faire pour l’arrêter une fois qu’elle était enclenchée. En un dernier élan, je perdis la tête, mes jointures s’éclatèrent contre la surface du mur et j’en criai ma douleur. Quel idiot! Je me repliai sur moi même, calant ma main blessé au creux de mon ventre, mon t-shirt se tâchant de rouge. Bravo Dexter, fier de toi.
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