(Flashback) Konrad & Destiny ♣ I don't care about business.

Amsterdam, ça n'avait rien à voir avec ici, Cambridge. Là-bas, vendre de la drogue est autorisé, alors c'est pas très difficile de trouver des clients, suffit de proposer un prix plus bas que dans les magasins. Je l'entends parler à nouveau, sa voix résonne comme si je me trouvais à dix mille kilomètres de lui. J'hochais à nouveau la tête, faisant sautiller mes boucles en marmonnant un vague : "Mouais OK."Je levais une fois de plus les yeux vers lui un sourcil haussé, alors qu'il semblait n'avoir pas réagi à ma caresse. Sa dernière phrase prononcée, la première que je compris réellement d'ailleurs, il me piqua le joint et s'amusa à faire des ronds avec la fumée qu'il en aspirait lui aussi. Connaissant Konrad, je suis sûre qu'il fait exprès d'ignorer mon geste, pourtant bien explicite et dépassant le contact amical. Même si lui et moi on a cette relation si particulière, fusionnelle, il doit bien se douter que le business de drogue d'Harvard, j'en ai actuellement carrément rien à foutre ! Alors je lui envoie un autre signal : je choppe le joint, en aspire une longue bouffée, avant de la lui souffler sur les lèvres. Si avec ça, il ne réagit toujours pas, où alors il fait encore semblant de ne pas comprendre ça voudra dire une chose : let's play.

"Alors ne parle plus et agis, Cas'. Je pense que ce sera beaucoup plus efficace." Murmurais-je à sa remarque, un fin sourire en coin ancré sur mes lèvres. Notre relation si particulière me faisait beaucoup de bien. Je savais que si j'avais besoin de lui, n'importe quand, il serait là. Et inversement pour lui. Je sens sa main glisser le long de mon torse, provoquant à son passage une réaction immédiate : des millions de petits boutons apparaissent sur ma peau hâlée. Des frissons. Il me donne des frissons à chaque fois qu'il me touche, est-ce que c'est normal ? Malgré notre proximité, ça me trouble à chaque fois. Alors j'en ai déduit que c'était comme ça, et que je pouvais rien y faire. Même s'il est le seul à me connaître réellement, même s'il sait tout de moi et que je le vois comme l'un de mes meilleurs amis, il en reste avant tout un homme et de surcroît très attirant. Je suppose que c'est la nature qui veut ça. Enfin, plutôt nos corps.

Konrad et moi, c'est vraiment à part. C'est unique. Y'a qu'avec lui que je suis comme ça. Un instant on rit ensemble comme les meilleurs amis du monde, la seconde plus tard on est dans un lit. Ces mains se font plus entreprenantes encore sur mon corps, alors que sa main s'aventure sous mon t-shirt, entrainant évidemment une délicieuse vague de frissons sur mon être. Mes yeux clignent lentement, alors que j'arbore toujours ce sourire milieux qui lui était réservé, et à lui seul. Je fais alors mine de réfléchir à sa question, regardant vers le haut en entortillant l'une de mes nombreuses boucles autour de mon index. Je repose finalement les yeux sur lui, avant de me pencher vers son oreille pour y murmurer :"On pourrait jouer aux cartes ? Tous nus bien sûr, sinon c'est pas drôle ." Et pour ajouter à cela, j'attrape doucement entre mes dents le lobe de son oreille, faisant glisser ma main le long de son biceps musclé avant de finalement me reculer pour le regarder dans les yeux, souriante.

On ne devrait pas faire ça. Après tout, on est inséparables, il lit en moi comme dans un livre ouvert, et c'est l'un de mes meilleurs amis. Alors pourquoi on fait ça ? Notre relation ne devrait être que platonique. Les potes baisent pas ensemble, à ce que je sache ? Le truc, c'est que Konrad et moi on est pas comme les autres. Elle est là la différence, je crois. C'est  si naturel, ça se fait si simplement que ça me fait douter. Est-ce qu'il est comme ça qu'avec moi, où avec d'autres filles ? Je sais pertinemment que des tonnes de demoiselles défilent dans son lit mais, est-ce qu'il est aussi proche d'elles qu'il l'est avec moi ? Avec lui, y'a pas de prise de tête. Il me ressemble tellement, on est tellement fusionnels lui et moi qu'on sait pertinemment ce dont l'autre a besoin. Bon après, je mentirais si je dirais que je ne ressens rien quand je le vois avec d'autres filles, mais ça c'est normal : il est à moi et à personne d'autre. Ses mains continuent de parcourir mon corps, alors qu'il me retire mon haut, je me retrouve alors en soutien-gorge, et short. A sa remarque, j'émets un petit rire et secoue la tête. C'est ça que j'aime avec lui. Rien n'est sérieux, et ici à Harvard, ça peut que faire du bien. "Et encore, t'as pas vu mon nouveau tatoo !"Rajoutais-je en souriant en coin, avant de tirer vers le haut son t-shirt à lui, pour qu'il se retrouve dans le même cas que moi.