HELENA & DEXTER ♕ animosité inexpliquée

Je ne pouvais être moins enthousiaste à l’idée de devoir passer mon temps avec cette brune au regard perçant. Je ne la connaissais que de vu, mais c’était assez pour savoir qu’elle ne me compterais pas parmi ces meilleurs amis prochainement. Elle avait cette manière de me détailler avec réticence, de me traduire d’un regard son animosité à mon égard. Je me sentais de trop et au bout d’un moment je dû me remettre en mémoire que j’avais ma place en droit, dans cette classe et qu’elle ne viendrait pas faire obstacle à ma bonne humeur. Plus difficile à dire qu’à faire cependant. De sa haine naquit la mienne, bientôt mes yeux l’insultèrent de la même violence, choisissant de défendre ce qu’il me restait de personnalité. Nous n’avions pas eu le moindre échange jusqu’alors, mais voilà qu’on m’imposait un devoir à ces côtés. Je l’aurais bien terminé seul, mais cette fois nous étions noté sur notre habileté à travailler en paires. Ma moitié était Helena. Nous nous étions fixé rendez-vous le lendemain, d’un échange bref et succinct qui avait réussit à crisper tous les muscles de ma mâchoire. Quand l’heure sonna de la rejoindre, je dû convaincre chaque fibre de mon corps de le faire, elle avait cette manière de me faire haïr ce que je tentais d’aimer... moi-même. Je secouai la tête, les bras complètement chargés de bouquins, tous les essentiels au code civil américain. On m’ouvrit la porte chez les Eliot avec politesse et courtoisie, j’en absorbai l’essence, devinant que c’était bien ma dernière occasion de sourire.  Je grimpai les marches à l’aveugle, n’arrivant à voir le bout de mes nez. La porte de la chambre d’Helena était déjà entrouverte, j’entrai sans cogner. Elle était bien confortablement assise au coin de son lit, une bouteille de vernis à ongle entre les doigts, un téléphone à l’oreille. Je regardai l’heure, aucune erreur possible j’étais bien ponctuel. Je soupirai lourdement, laissant tomber mon fardeau sur le coin de son bureau. Je la saluai d’une main, elle m’ignora. Je m’en fâchai. La mèche de ma patience avait été écourtée par sa manière de ne pas m’aimer sans m’en donner ses raisons. Je m’approchai rapidement du bout de ses pieds, tendant la main pour lui voler l’appareil. J’appuyai sur le bouton rouge sans attendre qu’elle ne réagisse. «On a un travail à faire et j’apprécierais qu’il soit fait dans les plus brefs délais.» Je glissai son téléphone dans la poche arrière de mon jean. «Tu pourras le récupérer quand je te sentirai en droit de le ravoir.» Rajoutais-je, un sourire narquois au bord des lèvres. «T’as l’intention de finir ça où tu vas montrer un peu plus de sérieux?» Mes yeux fixaient ses doigts à demi peinturés. J’étais vraiment énervé, dès que j’avais franchis le cadre de porte j’aurais voulu faire volte-face et oublier toute l’affaire.