Premier rendez vous médical [Anna]

Premier rendez vous médical

Anna & Lauren

Un mois après mon arrivée à Harvard en tant que professeure de philosophie, l'adaptation se faisait doucement et puis je pouvais compter sur mes neveux et nièces, mon meilleur ami d'enfance et mes collègues. Mais aujourd'hui, je n'avais pas énormément de cours et j'avais un rendez vous important pour moi depuis toujours, celui avec m nouvelle médecin qui allait me suivre ici désormais pour mon handicap et peut-être trouver la cause. Cette médecin s'appelle le Docteur Ivanova et je l'ai connu grâce à plusieurs magazines et de nom par mon meilleur ami Samuel mais en aucun cas, il ne m'a pistonné pour que j'ai un rendez vous avec elle, j'ai cherché son numéro dans le bottin et je l'ai appelé, du moins son secrétariat. Alors je me leva, me mis dans mon fauteuil comme toujours, pris mon petit déjeuner et partis en direction de l'hôpital, mon dossier médical en main. Arrivée à l'hôpital, je signala à la secrétaire que j'ai rendez vous avec ce médecin et je patienta qu'elle arrive. J'avais l'habitude de mon médecin à l'hôpital de Londres et de changer comme cela de médecin me perturba un peu, même si je me doutais que cela allait bien se passer.

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Une longue journée en prévision pour Anna, même enceinte jusqu’aux yeux et ce n’étaient pas les remontrances de Samuel qui risquaient de lui faire lever le pied hélas. La jolie russe était bien trop accro à son boulot pour rester sagement allongée dans un canapé toute la sainte journée… il lui fallait de l’action, de l’adrénaline, du stress car elle ne considérait pas ce dernier phénomène comme quelque chose de négatif lorsqu’il était utilisé à bon escient. « Mademoiselle Kovaleski ? » lança-t-elle à l’attention de son prochain rendez-vous après avoir été soigneusement alertée par sa secrétaire de son arrivée. Il y avait certes du monde dans la salle d’attente mais beaucoup de patients attendaient très certainement pour ses collègues, aussi fut-elle rapidement renseignée sur le visage de sa patiente. « Je suis le docteur Anna Ivanova, vous me suivez ? » lui proposa-t-elle sans lui venir en aide : pour veiller sur Thaïs, la fille de son cher et tendre, frappée quant à elle de cécité, elle ne savait que trop bien à quel point chercher à l’aider pouvait être mal pris. « Je vous laisse vous installez, prenez votre temps et vous me direz ensuite la raison qui vous pousse à venir me voir » reprit-elle d’un ton sérieux certes mais pas désagréable, bien que son masque d’impassibilité soit particulièrement vif. Normal, en cas de nouveau patient.

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Anna & Lauren

J'attendais toujours dans la salle d'attente quand une femme avec une blouse blanche et enceinte arriva et m'appela par mon nom, chose classique quand tu as rendez vous à l'hôpital et pratique à mon sens. Elle se présenta et me demanda de la suivre, j'enleva la sécurité de mon fauteuil que je mets à chaque fois que je dois attendre pour éviter de m'avancer toute seule, ce qui m'est déjà arrivée. Une fois dans son bureau, elle me dit de m'installer mais je ne vais pas m'asseoir sur un siège du bureau, j'ai pris l'habitude de rester dans mon fauteuil alors je cala mon fauteuil entre les deux chaises et mit la sécurité. Enfin, elle me demanda ce qui me poussait à venir la voir. Alors je lui tendit mon dossier médical et lui expliqua.

Et bien disons que je viens d'arriver à Harvard, j'étais sur Londres avant et donc j'étais suivie depuis ma naissance à l'hôpital de Londres où ils n'ont jamais trouvés en 28 ans un nom à mon handicap. Je ne sais pas ce que vous souhaitez savoir exactement mais à vrai dire, je me suis renseignée sur les meilleurs médecins neurologues de l'hôpital de Cambridge et votre nom est ressorti plusieurs fois. Aussi, mon ancien médecin a fait une note pour vous expliquer mon handicap dans des termes plus médicaux.

Je lui tendit la lettre de mon ancien médecin, celui qui m'a connue bébé, enfant, adolescente et jeune adulte. Et j'attendis qu'elle me pose plus de questions sur mon handicap et comment je vivais au quotidien.

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Anna était doublement, triplement surprise que cette jeune femme handicapée soit venue la voir, surtout après avoir été suivie depuis sa naissance par un même médecin mais soit, elle en était flattée et même curieuse. Loin d’elle l’envie de refuser un patient, surtout pas si cette demoiselle était en « détresse » vis-à-vis de l’ignorance tournant autour de sa maladie. A plusieurs reprises, donc, la jolie russe hocha la tête, regardant à chaque fois Lauren dans les yeux sans faire preuve du plus petit détour. Elle voulait qu’une sorte de confiance s’instaure entre les deux, car il n’y aurait que comme cela qu’elles avanceraient, du moins Anna l’espérait. « Fort bien… donc vous avez été suivie par le même médecin de très longues années et la question reste entière, c’est bien cela ? Les opérations que vous avez subies n’ont absolument rien donné, pas d’amélioration à noter, même infime ? Je voudrais déjà que vous me disiez, vous, comment vous vivez au jour le jour. Si vous éprouvez des douleurs physiques, comment vous acceptez la chose. Nous reviendrons sur un jargon plus médical après mais déjà dans un premier temps ce que je veux entendre c’est votre personne, pas le reste. » Il ne fallait pas croire, sous des airs relativement froids, distants et même parfois revêches, Anna possédait une grande sensibilité. Voilà pourquoi elle obtenait dans d’excellents résultats avec ses patients opérés : elle privilégiait le mental avant tout et n’utilisait un coup de bistouri qu’en cas d’extrême nécessité. « Pour le moment il va sans dire que nous n’allons pas nous concentrer sur la chirurgie. Je veux voir si vous vous sentez à l’aise avec ma manière de voir les choses… si ce n’est pas le cas, je vous conseillerai un confrère. Cela vous convient-il ? »

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Anna & Lauren

Je ne regrettais pas mon choix d'avoir pris rendez vous avec ce médecin car elle semblait à l'écoute et compétente pour tenter de trouver un nom à mon handicap, chose que mon médecin depuis ma naissance n'avait pas trouvé jusque là. Elle me demanda si j'avais été suivie par le même médecin toute ma vie, ce qui était le cas. Puis si mes opérations avaient eu des améliorations même infimes. Mais surtout elle voulait savoir comment moi je vivais mon handicap au quotidien. Alors je lui répondit.

En effet, j'ai eu le même médecin depuis ma naissance. Concernant mes opérations, c'étaient surtout des opérations du dos qui a tendance à me faire encore un peu mal de temps à autre. Sinon, je vis mon handicap au quotidien relativement bien, je ne le subis pas au contraire, il est un peu ma force, ce pourquoi je me bats au quotidien dans l'espoir de marcher un jour car je n'ai jamais osé poser un pied sur le sol, de peur de tomber mais que voulez vous savoir exactement sur mon quotidien ?

Enfin, elle me proposa de voir si j'allais être à l'aise avec sa manière de voir les choses avant de penser à la chirurgie, une chose que je ne voulais plus alors je lui répondit.

Cela me va parfaitement car je ne veux plus de chirurgie, cela m'a un peu gâchée mon adolescence pour que cela ne me gâche pas ma vie de femme. Mais je sens qu'on a la même manière de voir les choses sur le handicap mais je peux me tromper ?

Je souria timidement mais je commençais à me sentir à l'aise avec cette doctoresse, beaucoup plus qu'avec mon médecin londonien, ce qui pouvait paraître étrange car je venais seulement de la rencontrer.

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Anna était très bien placée pour savoir que l’aspect chirurgical ou médical n’est jamais qu’une partie de la réponse et que pour constituer un dossier complet sur un patient, il faut également se concentrer sur son aspect personnel… d’où le secret médical, car aucune information ne devait filtrer du bureau de la jolie russe. « Au niveau de votre quotidien ce qui m’intéresse de savoir c’est si vous vous débrouillez toute seule ou bien si vous avez quelqu’un pour vous aider dans votre vie de tous les jours, une tierce personne en quelque sorte. Comme vous avez cette maladie de naissance je suppose que vous avez dû apprendre à vous débrouiller autant que possible toute seule mais je veux savoir si par exemple vous avez du mal à entreprendre certaines choses, comme votre toilette journalière, le fait de vous préparer à manger ou bien encore votre ménage. » Savoir comment Lauren utilisait la mobilité restant de son organisme était primordial pour Anna car cela lui donnerait nettement plus de pistes de recherches que de savoir combien de fois elle s’était fait opérer du dos, par quels chirurgiens diplômés, etc. « Justement, l’intérêt est d’éviter la chirurgie pour ne pas vous infliger encore de la convalescence et autres rééducations. Peut-être s’intéresser aux causes d’abord nous aidera au moins à avancer un brin. J’espère avoir la même façon de voir les choses que vous car l’important c’est que vous soyez à l’aise avec ma façon de travailler. C’est vraiment primordial. »

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Premier rendez vous médical

Anna & Lauren

Anna, mon nouveau médecin me demanda comment se passait mon quotidien avec mon fauteuil, même s'il est vrai qu'ayant ce handicap depuis ma naissance, j'ai du apprendre à être autonome et responsable très tôt et ce malgré que mes frères aimaient m'aider contre ma volonté. Alors je lui répondit.

En effet, étant née avec ce handicap, mes parents m'ont toujours poussé à devenir vite autonome, même si mes frères étaient parfois trop protecteurs à mon égard du fait de mon handicap. Mais dès que j'ai eu l'âge de la majorité, je me suis prise un petit studio à côté de chez mes parents et là j'étais libre de tout faire dans mon espace à moi. Aujourd'hui, ici, je vis dans une petite maison avec un jardin, je me débrouille pour la cuisine, ma toilette et puis j'ai acquis un chien dès mon arrivée non pas pour me faciliter le quotidien mais parce que c'était un rêve d'avoir un chien depuis longtemps pour la tendresse que cela peut apporter. Donc je peux dire que je vis très bien avec mon handicap. Après il est évident que je ne m'achète jamais de chaussures à lacets car je ne sais pas encore les faire.

J'aimais la façon de penser de ma nouvelle médecin car elle ne pensait pas chirurgie comme mon ancien médecin à Londres ou ses collègues. Elle me répéta qu'elle voulait m'éviter encore une fois la chirurgie, ce qui m'arrangeait car j'en avais assez de passer mon temps à l'hôpital sur un lit ou une table d'opération et elle voulait vraiment m'aider à trouver la cause de mon handicap. Alors je lui répondit.

J'avoue que je vous apprécie déjà car vous ne pensez pas qu'à la chirurgie pour vos patients et je suis tout à fait partante pour qu'on découvre ensemble et enfin les cause de ce handicap. On commence par quoi pour déterminer la cause ?

J'étais prête à trouver la cause de ce handicap qui me pourrissait la vie mais en même temps qui me rendait plus forte que jamais et me donnait envie de me battre au quotidien.

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« Je suppose aussi que votre chien vous pousse à sortir et donc à rester mobile un maximum ? » demanda aussitôt Anna non sans prendre des notes vis-à-vis de tout ce que pouvait bien lui dire Lauren. Certes, la jolie russe possédait de nombreux cas de handicaps comme celui de la jeune femme lui faisant face, mais tous avaient des causes différentes et il n’était pas dit que l’expérience qu’elle pouvait en avoir lui soit d’une quelconque utilité. « Déjà je trouve que l’aspect moral chez vous est un facteur qu’il faut privilégier absolument. Je connais différents handicaps se rapprochant du vôtre et j’ai pu constater qu’un patient déprimé se débrouillera moins bien au quotidien ou trouvera des petites tâches simples particulièrement complexes. Le moral ainsi que l’aspect affectif sont deux facteurs que je me plais à creuser un petit peu lors de mes premiers contacts avec des patients que je ne connais pas encore. Alors on peut effectivement creuser la chose ou passer à des examens plus « médicaux », comme des radios, des prises de sang et ce genre de choses mais pour un tout premier contact peut-être est-ce un peu extrême. Je vais donc, au moins pour aujourd’hui, privilégier vraiment l’aspect personnel avant de me diriger vers quelque chose de plus médical et « mécanique » bien que le terme me dérange mais c’est pour que vous visualisiez un peu ma façon de travailler. Je vous préviens par avance, je ne ferai pas nécessairement de miracle. J’entends par là que si votre précédent médecin n’a jamais été en mesure de trouver des réponses concrètes à vous apporter, il n’est pas dit que je puisse faire le contraire d’un claquement de doigt. Ce que je veux d’abord, c’est vous connaître vous. Ensuite et seulement ensuite j’envisagerai une façon de travailler plus médicale. Déjà, pour déterminer une cause, il faut connaître votre environnement. Vous m’avez dit vivre seule, vous débrouiller relativement bien au quotidien, est-ce que vous avez un emploi où vous êtes parfaitement autonome et avez-vous… des relations personnelles au quotidien ? »

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