happy birthday, gal ☂ billie ɕ holly

Central Square, une heure du matin. J'étais pile à l'heure et pas peu fière de moi. J'avais quitté la chaleur de mon lit et des bras d'Alex deux heures plus tôt, m'extirpant difficilement de tout ça pour me rhabiller et traverser Cambridge au beau milieu de la nuit. Les choses allaient mal entre Holly et moi depuis plusieurs semaines, nous étions passées du stade de nous parler quasiment quotidiennement à nous ignorer royalement et ça me rappelait trop mon embrouille avec Roxanna pour que je laisse traîner ça plus longtemps. Consciente qu'elle se sentait toujours un peu coupable, j'avais décidé que c'était à moi de faire le premier pas en face à face. Elle s'était chargée de commencer à nous rabibocher par SMS, alors je m'occupais du reste. Zippant ma veste jusqu'à sous mon écharpe, je sortis de ma voiture et me rendis rapidement devant la porte de Holly. 1h02, 1h03 .. 1h04. Je toquai assez fort pour que ça la réveille si jamais elle s'était endormie. « Joyeux anniversaaaaaaaaire ! » gueulai-je à travers la porte. Elle avait intérêt à m'ouvrir rapidement ou j'allais fâcher plusieurs voisins.

I love the movies, and when I go to see a movie that's been made from one of my books, I know that it isn't going to be exactly like my novel because a lot of other people have interpreted it. But I also know it has an idea that I'll like because that idea occurred to me, and I spent a year, or a year and a half of my life working on it. – Stephan King

L'enigme
  Vois-tu, avoir un frère c'est bien... Mais en fait, pas si bien que ça. C'était fun le moment où il était bourré et qu'il voulait coucher avec toi, non ? Aller, avoue, c'était à tordre de rire !

▲ avatar@dark dreams

J’avais enfin réussi à m’endormir vers minuit et demi. Mes nuits étaient assez courtes depuis mes récentes conneries. Parce que dès que je me retrouvais toute seule, allongée dans mon lit, dans le noir, je repensais à la nuit que j’avais passée avec lui. Ça me rendait complètement folle en fait. Heureusement que Tamara, ma colocataire était là pour m’occuper l’esprit jusqu’à ce que j’aille au lit. Mais une fois sous ma couette… j’arrivais pas à faire le vide pour m’endormir. Ce fut un miracle qu’à minuit trente j’y arriva enfin. Enfin… mon sommeil fut court puisqu’à une heure et des brouettes du matin, j’entendis quelqu’un frapper à la porte de l’appartement. « Joyeux anniversaaaaaaaaire ! » Et là, je reconnaissais la voix de Billie. D’un bond, je sortais du lit et je courais vers la porte d’entrée, l’ouvrant rapidement alors que tout marchait au ralenti dans ma tête. « Mais… gueule pas tu vas réveiller tout le monde ! Et ma colocataire en prime ! » Elle était dingue ou quoi ? Ouais, cette fille était folle.

A gueuler comme ça, au beau milieu de la nuit, je risquais que quelqu'un appelle la police pour tapage nocturne, mais je m'en fichais. Je pouvais me permettre une amende de temps à autres. Tambourinant sur la porte, je me mis à chanter toutes les versions possibles de Joyeux anniversaire, jusqu'à ce que mon poing se mette à frapper l'air quand le bois disparut de sous mes jointures. Holly apparut alors et je dus retenir un éclat de rire. Je l'avais définitivement réveillée. Mais elle avait l'air assez furax, je n'allais pas m'enfoncer en me foutant ouvertement de sa gueule. « Mais… gueule pas tu vas réveiller tout le monde ! Et ma colocataire en prime ! » Ouh, punaise la coloc ! Je l'avais un peu zappée pour le coup. Mais bon, c'était l'anniversaire de son amie, donc .. Je pénétrai dans l'appartement et refermai derrière moi. « Joyeux anniversaire ! » lui dis-je en pointant ma montre pour lui faire comprendre que j'étais pile à l'heure. « Habille-toi, on a des trucs à faire. » Et je n'acceptais pas les réponses du style 'non' ou 't'es folle, hors de question'.

J’étais furax, c’est clair. J’avais enfin trouvé le sommeil quand cette débile m’avait réveillée. Mais au fond (vraiment bien au fond et pas du tout sur le coup, parce que j’étais trop en colère pour m’en rendre compte), ça montrait qu’elle tenait à moi et qu’elle n’était plus fâché à cause de l’histoire du « j’te cache qui je suis ! ». Je prenais l’excuse qu’elle allait réveiller le voisinage et ma colocataire en prime, mais ça n’était qu’une excuse bidon parce que je voulais dormir. « Joyeux anniversaire ! », répéta Billie en désignant l’heure. Ouais, youpiiii elle était pile à l’heure. Elle restait tout de même complètement folle. « Habille-toi, on a des trucs à faire. » J’entrouvais la bouche en passant une main dans mes cheveux, « Wow wow.. j’suis très touchée que t’aies pensé à mon anniversaire, merci… mais… tu te rends compte qu’il est une heure du matin ? » Je ris légèrement : bien sur qu’elle le savait. Je soupirais et j’ajoutais, « On va où ? » De toute façon, je sentais que ça n’allait pas être négociable et que j’allais devoir me bouger les fesses. La soirée semblait ne faire que commencer.

Ok, débarquer à l'improviste à une heure aussi tardive chez quelqu'un, ça pouvait en rendre plus d'un grognon. Mais j'étais quelqu'un d'impulsif et Holly le savait. Après tout, c'était l'un des traits de ma personnalité qui se repéraient le plus facilement. Mais bon, j'allais quand même lui accorder trois ou quatre minutes pour se plaindre. « Wow wow.. j’suis très touchée que t’aies pensé à mon anniversaire, merci… mais… tu te rends compte qu’il est une heure du matin ? » J'arquai un sourcil en la fixant, croisant mes bras contre mon buste. Ne lui avais-je pas désigné ma montre trente secondes plus tôt ? « On va où ? » J'émis un léger rire et retirai mon manteau, histoire de ne pas mourir de froid quand on retournerait dehors. « Tu m'as dit que tu avais besoin de te changer les idées, alors c'est ce que je vais faire. J'ai juste quelques heures d'avance sur le programme. » Quand elle m'avait dit ça, elle avait eu l'air carrément déprimée, donc j'avais pris au sérieux son idée de se changer les idées et puis, c'était pas comme si ça ne me ferait pas du bien à moi aussi. « Allez, va t'habiller. Et pas de robe, ni de jupe. » Un petit sourire malicieux fit son apparition sur mon visage tandis que je la poussais à s'éloigner en direction de sa chambre.

Le pire, c’était qu’elle s’invitait chez moi quoi ! Il était une heure du matin, j’avais la tête dans le cul, les cheveux en bataille… et elle entrait chez moi en retirant son manteau. Le pire, c’était que je devais m’habiller pour aller quelque part ? Alors ça, c’était le joyeux anniversaire le plus bizarre de toute ma vie, vraiment. « Tu m'as dit que tu avais besoin de te changer les idées, alors c'est ce que je vais faire. J'ai juste quelques heures d'avance sur le programme. » J’hochais la tête en riant, « Quelques heures d’avance ? », disais-je en continuant de rire. Ouais, rien que ça, environ dix heures d’avance ! « Allez, va t'habiller. Et pas de robe, ni de jupe. », j’trouvais grand les yeux alors qu’elle me poussait vers ma chambre. Pas de robe, ni de jupe ? Oulalalala.. ça me faisait encore plus peur. Je soupirais et je finis quand même par me préparer : un léger coup de maquillage pour cacher ma fatigue, un jean et un petit pull confortable et j’étais prête ! Sans oublier un coup de peigne aussi. « Voilà ! », annonçais-je en revenant dans le salon, presque prête à partir. « Est-ce que je peux savoir où on va maintenant ? », demandais-je en allant chercher mes chaussures.

Je n'étais pas du genre à lâcher le morceau quand j'avais une idée en tête. Non, je luttais jusqu'au bout et ce soir, j'avais décidé de remuer un peu la nuit d'Holly et elle allait devoir s'en accommoder. J'avais eu du mal à avaler la pilule quant à ses mensonges et cette nuit, ça symbolisait un peu une mini-vengeance parce que je savais que j'allais la réveiller et que ça l'énerverait. C'est pour ça que je débarquais chez elle aussi tard, sans le moindre scrupule. « Quelques heures d’avance ? » Elle rigolait, c'était déjà ça, non ? A moins que ce soit un rire qui signifie 'je t'étoufferai dans ton sommeil' .. J'acquiesçai, toujours sans la moindre gêne. Puis je la poussai vers sa chambre et pendant qu'elle se changeait, j'investis sa cuisine pour lui faire un café. Elle allait en avoir besoin. Quand elle réapparut, je lui tendis la boisson que j'avais versée dans le premier thermos que j'avais trouvé. « Est-ce que je peux savoir où on va maintenant ? » J'attrapai mon manteau pour le remettre et resserrai mon écharpe sur mon cou. « Hm .. Non. Tu verras bien. » dis-je avec un rictus. « Bon, t'es prête ? » lui demandai-je alors en trépignant un peu. Oui, la patience ne faisait pas partie de ma personnalité.

Ca me faisait peur quand Billie me disait qu’il ne fallait pas que je mette des choses dans lesquelles je ne serais pas à l’aise. Qu’est-ce que ça voulait dire ça au juste ? Qu’on allait beaucoup bouger ? Qu’on allait faire des trucs spéciaux ? C’était sur et certain qu’elle avait quelque chose derrière la tête, et je me disais que j’aurais du lui mentir sur l’heure à laquelle j’étais née, parce que une heure du matin… c’est vraiment dur. Lorsque je revenais vers elle, elle me tendit quelque chose à boire et c’était une bonne idée d’ailleurs si elle ne voulait pas que je m’endorme en plein milieu de ce qu’elle avait prévu. « Hm .. Non. Tu verras bien. » Je soupirais et je finissais de bien me couvrir histoire de ne pas choper la crève. « Bon, t'es prête ? » Je relevais le regard vers elle en souriant, hochant la tête, « Ouep, je te suis ! », annonçais-je en amenant le thermos à mes lèvres pour boire une gorgée de ce qu’elle m’avait servit.