Un air de vacances [Aaliyah]

Aaliyah et Elsy n’étaient à priori pas ce que l’on pourrait qualifier d’amies proches. Les deux femmes se connaissaient pour avoir déjà eut à se croiser au sein de l’université, pour avoir été cloitrée dans le même lieu, pour avoir participé à une même bataille de boules de neige mais sans plus. Surtout, les deux femmes se connaissaient de réputation. Pourtant, cette distance entre elles-deux n’avait pas empêchée la princesse Hongroise de réagir en apprenant que la Cabot avait été larguée par Ricardo – comme quoi il ne faut jamais faire confiance à un Mather, la demoiselle ne le dira jamais suffisamment – et qu’elle en souffrait. Réservant deux billets, la demoiselle avait décidé d’emmener la future maman – sans avoir connaissance de cet état de fait – aux Bahamas, de sorte à ce qu’elle se délasse et puisse oublier ses problèmes. Ce serait plus facile de le faire en jouissant du soleil, de la mer, des massages, des soirées, des cocktails, qu’en restant à s’enfoncer dans l’ennuie à Harvard. Aaliyah avait semblé bien surprise par après, lorsque la Eliot lui avait demandé de préparer ses valises sans oublier d’y glisser plusieurs serviettes et Maillot de bain.

Valise à la main, le jour du départ, Elsy vient toquer à la porte de la Cabot en demandant à cette dernière si elle est prête. Il est vrai que la brune passe un peu en avance mais elle n’a guère envie de rater leur vol et il vaut mieux être à l’aéroport en avance, quitte à manger un morceau sur place avant de s’envoler vers le paradis terrestre. Patientant, la jeune femme garde une certaine attention sur sa montre pour pouvoir au besoin presser sa jeune protégée de quelques jours. Après tout, il serait dommage de rester coincé à Cambridge pour avoir manqué le vol. Surtout qu’il fallait être à l’embarcadère une demi-heure avant le vol de sorte à ce qu’un bus conduise les passagers jusqu’à leur avion.

Cette invitation à passer quelques jours aux Bahamas avec Elsy tombait super bien. C'était vraiment pas ma période. J'étais au bord de la crise de nerf, voire, de la dépression. Rien n'allait comme je le voulais. J'avais cette impression que le monde était contre moi et ne voulait pas que je sois heureuse. Je préparais donc ma valise en pensant à ce que j'essayais d'oublier et ce que j'allai tenter d'oublier pendant ces quelques jours loin de Cambridge. Il y avait entre autre ce bébé, puis ce bébé qui m'avait fait perdre Ricardo. Puis Konrad qui se comportait comme le dernier des salop ! Je sais pas mais tout ça me mettait hors de moi et j'avais du mal à me contrôler. Si ça continuait ainsi, j'allai très certainement finir être bonne à enfermer.

Je terminais donc tout juste de boucler mes affaires que quelqu'un vint frapper à ma porte. Je m'approcha donc de celle-ci avant de l'ouvrir et derrière, il ne se trouvait personne d'autre Elle était en avance, mais la retardataire que j'étais trouve ça tout à fait normal. Je lui faisais un peu de place en reculant, je me mettais sur le côté pour ne pas la gêner. Elsy, entre, j'ai quasiment terminé ! Il ne me restait plus qu'à trouver les bonnes chaussures que j'allai chausser durant notre vol car je voulais être à l'aise durant ce voyage et j'optais assez rapidement pour des bottes ultra confortables. C'était d'ailleurs pour cette raison que je les avais acheté, ce qui me paraît assez logique à présent. Fin prête mademoiselle, on peut y aller ! Je sortais la chambre, valise en mains jusqu'au fond, au rez-de-chaussée. Et oui, la maison était vide en plus alors qu'habituellement, ce n'est pas le cas. Heureusement que je m'en allais loin d'ici car ce vide allait me déprimer d'avantage et c'était pas forcément une bonne chose. N'empêche que j'ai vraiment hâte d'y être et merci de m'avoir proposé ce voyage, sincèrement !

Alors que la princesse attend derrière la porte, se demandant si Aaliyah est bientôt prête ou non, cette dernière ouvre justement la porte et invite la demoiselle à entrer, disant qu’elle a quasiment terminée. Elsy lui sourie donc et la laisse terminer ce qu’elle a à faire. Après tout elle est venue toquer à sa porte tellement en avance que ce n’est pas étonnant que la Cabot soit un peu pris de court. Ali enfile une paire de bottes et se fit fin prête. Alors Elsy a un sourire puis sort de la pièce, laissant à son amie le soin de verrouiller sa porte, avant de commencer à rejoindre l’extérieur en papotant.

«- Ce rien c’est normal. Tu semblais… Tu semblais en avoir bien besoin. Tu verras ça te fera du bien. Le soleil, la plage, les cocktails, le ciel bleu… et les garçons, aussi. Une nuit, pour penser à autre chose, ça peut être sympathique et… exotique.»

Elsy tente de faire un peu d’humour ou en tout cas de détendre l’atmosphère pour remonter un peu le moral de la jeune femme a ses côtés. Celle-ci doit aller encore moins bien qu’il n’y parait, c’est en tout cas ce que pense Elsy à son sujet. Mais elles vont réparer ça au cours de ces vacances, Elsy n’en doute pas. Pour cela elles doivent juste atteindre l’aéroport. Alors sitôt dehors Elsy charge les bagages de la Cabot dans le coffre de sa porche puis elle s’installe au volant de cette dernière, invitant dans un même temps l’autre demoiselle à prendre place. Hop, le véhicule démarre et Elsy allume la radio en fond sonore. Assez bas pour qu’elles puissent discuter sans être gênées non plus.

Enfin, l’arrivée à l’aéroport. Il faut sortir tout les bagages après s’être garé. Elsy envoie ensuite un texto à Nikolaï pour lui indiquer qu’elle est bien arrivée et qu’elle tient ses colocataires au courant sitôt qu’elle aura posé le pied aux Bahamas. Pour les rassurer, pas tellement pour leur faire envie. Puis elle prend ses valises en main et propose d’y aller. Sitôt à l’intérieur, la demoiselle propose d’aller directement faire enregistrer les bagages. Au moins, ça les débarrassera de leurs valises et ce sera un poids en moins. Après quoi elles pourront, en attendant de devoir se rendre à l’embarcadère, éventuellement acheter de quoi lire dans l’avion.

Bon tout me tentait sauf le passage sur les garçons. Ca n'allait pas être facile pour moi d'oublier Ricardo aussi rapidement et d'aller vers d'autres mecs surtout qu'avant lui, je n'étais pas comme ça alors impossible de l'être maintenant qu'il "hantait" mes esprits. Je lui souriais pour faire bonne figure. Je ne voulais pas qu'elle voit la peine que j'avais bien enfoui au fond de moi en réalité car oui, ce n'était pas la joie, pas du tout, d'où la raison de ce petit séjour d'ailleurs et je pense que ça allait me faire un bien fou. Puis la destination était tout simplement paradisiaque. Je n'aurai jamais pu demander mieux que les Bahamas pour tout oublier, m'amuser et me détendre par la même occasion. Je lui souriais avant de descendre avec jusqu'à sa voiture. Le trajet vers l'aéroport fut très rapide. Arrivées sur place, elle proposa d'aller enregistrer nos bagages, ce que j'acceptais. Plus d'objets à porter, hormis mon sac à main, que demande le peuple ?

Pendant que nous attendions notre tour dans la queue, je me tournais vers elle pour parler de choses et d'autres. N'empêche qu'on a passé pas mal de temps ensemble mais qu'on sait pas grand chose l'une de l'autre ! Ce séjour dans cet asile au manoir Briadcliff entre autre puis notre magnifique voyage en Alaska, dans cet hôtel de glace. On s'était souvent retrouvées toutes les deux mais au vue des circonstances, on n'avait jamais eu l'occasion de faire connaissance et d'en apprendre plus l'une sur l'autre. Peut-être que ça allait renforcer notre lien de parler un peu plus qui sait ? Mais elle avait tellement adorable, attachante et j'en passe que même sans ça, je voulais la connaître. Très peu de personne te proposerait d'aller aux Bahamas avec elle parce qu'elle aurait appris que ta vie part totalement en vrille. Car oui, c'était le cas, ma vie partait en vrille. Entre Ricardo qui voulait que je l'efface totalement de ma vie, ma grossesse et Konrad qui avait disparu de ma vie. L'alcool, la drogue. J'étais tombée tellement bas depuis que ce mec était entré dans ma vie. Je parle bien évidemment de Konrad et non pas de Ricardo. Au passage, je voulais m'excuser pour mon comportement à la soirée Disney ! Je pense que c'est la première fois que tu m'as vu ainsi et moi aussi d'ailleurs ! Je n'avais pas pour habitude de m'exprimer ainsi, d'être violente et surtout en publique alors je tenais à m'excuser car je l'avais en plus laissée en plan après ça pour aller pleurer dans les toilettes. Même si finalement je n'avais pas pleurer, ayant trouver Swan qui était mal également, mais passons. Je m'étais excusée car j'y tenais réellement, je trouvais ça totalement normale de le faire.

La demoiselle avait parfaitement raison en faisant remarquer qu’elles partaient ensemble en vacances dans un lieu paradisiaque sans vraiment se connaître. Mais cela avait été comme une évidence pour Elsy lorsqu’elle avait apprit que la Cabot rencontrait quelques tracas dans sa vie amoureuse. Il était vrai aussi que c’était étonnant dans la mesure où les récents évènements les avaient beaucoup fait se croiser. Mais bon. Difficile de faire des rencontres au manoir de l’épouvantes, quand tout le monde stresse d’entendre des bruits bizarres dans un bâtiment qui tombe en ruines… Et lors du voyage en Alaska elles avaient participés à une bataille de boules de neige mais pour éviter de devoir manger la neige, Elsy avait évité de trop parler, de trop avoir la bouche ouverte, c’était plus sûr. Quand à la dernière soirée qu’elles avaient faites ensembles, se croisant cinq minutes, Aaliyah était trop stressée, trop… trop pas dans son assiette pour faire la causette avec la Eliot qu’elle avait par ailleurs rapidement abandonné.

La Hongroise allait répondre à la jeune femme lorsque cette dernière reprit la parole, s’excusant pour ce qui était arrivé lors de la soirée Disney. Ce n’est pas grave aux yeux de l’européenne qui avait bien comprit dès ce soir là que quelque chose n’allait pas pour la Cabot, que tout n’était pas rose en ce moment pour elle. Il n’est alors pas besoin de présenter d’excuses mais puisque la brune s’est lancée, la patineuse ne l’interrompt pas et se contente de lui adresser un sourire lorsqu’elle a terminé de dire ce qu’elle avait à dire.

«- Ne t’inquiète pas, je comprends bien que tu n’allais déjà pas bien ce soir là. Les choses… battaient déjà de l’aile, peut-être ?»  interroge Elsy d’un air tout ce qu’il y a de plus gentil. «De toute façon, tu ne m’a pas mal parlé ce soir là et tu ne m’a pas vexé non plus. Ce n’est pas grave, j’avais déjà oublié. Enfin, pas que tu n’étais pas bien mais j’avais déjà oublié le comportement que tu as eut, si je puis dire.»

Enfin, elles peuvent peser les bagages, qui les quittent alors sur un tapis. Maintenant, Elsy se sent plus légère, plus libre. Elle a moins peur d’être en retard. C’est déjà une bonne chose de faîte. Mais ce n’est pas suffisant et elle propose à Aaliyah de rejoindre le numéro attribué à leur destination, où elles seront fouillées. Après quoi elles seront libres de circuler dans l’accès privé de l’aéroport pour passer le temps jusqu’à ce qu’il soit temps de se rendre à l’embarcadère. Dans l’esprit de la princesse, mieux vaux tout faire maintenant pour éviter les foules qu’il y aura peut-être – sûrement – un peu plus tard. Au moins Elsy se sentira totalement tranquille après ça.

Si elle savait que ça ne faisait même pas deux semaines que nous étions en couple avant qu'il ne rompt avec moi face à mes aveux pour le moins difficiles à accepter. Finalement, j'avais beau être totalement déphasée par cette rupture, je comprenais parfaitement sa décision, sa réaction. Je le comprenais pour être brève. Mais il me manquait et ça, j'avais du mal à le cacher. Le savoir loin de moi et ce à tout jamais me faisait mal et j'avais du mal à l'accepter et même à le supporter. Ce jour-là, en quittant son appartement, j'avais éclaté en sanglot. J'étais donc très reconnaissante de ce que faisait Elsy pour moi. Dire que l'on se connaissait depuis peu et qu'elle en faisait plus pour moi que certaines personnes qui me connaissaient depuis bien plus longtemps. Je parlais des mes amis comme mes ennemis. Après je n'allai pas non plus dire que j'étais seule, non entourée car c'était totalement faux. J'avais la chance d'avoir de vraies amies. Des épaules sur lesquelles pleurer et surtout des filles qui me permettaient de penser à autre chose pendant quelques heures. C'était déjà pas mal.

Quoique dans le cas présent, Elsy allait me permettre de tout oublier et ce pendant plus de quelques heures et c'était pas mal. Enfin non, c'était même super quand on sait qu'elle m'emmenait aux Bahamas. Dans ces moments là, je me dis que la déprime a quand même quelques bons côtés. Disons que j'étais pas dans une bonne période et qu'il a du supporter le tout ! Notre couple ne battait pas de l'aile, je partais tout simplement en vrille et ce n'était pas normal qu'il subisse tout ça. Il avait bien fait de me quitter après tout. Même si rien que d'y penser, j'en avais les larmes aux yeux. Alors je préférais ne répondre à aucune question ou aucune phrase ou remarque concernant Ricardo. J'étais bien trop mal en pensant à lui. En l'entendant me dire à quel point je le décevais. En l'entendant me dire qu'il ne voulait plus que je l'appel et qu'en gros, il ne voulait plus me voir. J'étais tombée tellement bas, j'en avais honte, mais je ne voulais pas le montrer. Par fierté sans doute. C'est pas pour dire mais j'ai faim ! Enfin, j'ai faim de M&M's ! Je ne grignote pas tellement habituellement et surtout de tels cochonneries vraiment très mauvaises pour ma ligne mais là j'étais mal et puis, je voulais manger pour oublier. Manger pour aller mieux alors rien n'allait m'empêcher de le faire et surtout personne.

Elles allaient partir loin d’Harvard, loin de Cambridge, loin de l’amérique et cela leur ferait sûrement beaucoup de bien. Surtout à Aaliyah donc, qui semble vraiment ne pas se porter très bien ces derniers temps alors qu’elle encaisse le contrecoup, apparemment fort difficile à accepter, d’une rupture. Elsy sait un peu ce que ça fait, se souvenant de ce qu’elle avait ressenti lorsque Sandrah, sa psychologue, l’avait quittée, juste avant son départ en Amérique. Il avait fallu un peu de temps pour se rendre compte que oui, cette rupture était la meilleure chose à faire et qu’au fond, cette relation avait surtout été une sorte de thérapie humaine. De fait, avant d’en arriver à cet état de conscience, Elsy avait un peu pleuré, bien sûr. Partir et changer d’air changeraient sûrement les idées de la Cabot dans un même temps et c’était donc probablement la meilleure thérapie, dans son cas, que la Eliot pouvait lui offrir pour l’aider à aller mieux. Même si elle se doutait déjà qu’il ne serait pas bien facile de dérider la demoiselle. Et encore moins facile de l’aider à tourner la page, à faire une croix définitive sur cet amour perdue. Mais Elsy espérait tout de même parvenir, avec ce court séjour, à faire bouger les choses même rien qu’un tout petit peu.

«- Je peux comprendre ne t’en fais donc pas. Après, je ne sais pas… je ne veux pas te donner de faux espoirs et au fond je ne sais rien des raisons qui vous ont contraints à vous quitter. Mais peut-être qu’après une pause loin l’un de l’autre, autant les choses iront mieux entre vous. Peut-être même que votre histoire pourrait reprendre…»

Liyah avait faim. De M&M’s. Comme elles étaient en attente de la fouille pour passer du côté donnant accès aux halls de départ, ce n’était pas vraiment le moment d’avoir faim, mais Elsy ne pouvait pas faire grand-chose contre ça. Elle faillit donc quitter les lieux pour aller acheter ce que désirait la demoiselle mais son bagage main passait déjà au contrôle et un officier se présentait pour vérifier qu’elle n’ait rien d’interdit sur elle. Puis quand il eut finit, ce fut au tour d’Aaliyah. Après quoi Elsy indiqua un côté de l’aéroport.

«- Tu viens ? Les magasins si je peux dire, enfin les boutiques, sont de ce côté, je crois qu’il y en a qui vendent des sucreries donc tu vas pouvoir en acheter.»

Elsy ne fait aucune réflexion. Aucun ‘tu devrais surveiller ta ligne’ ne quitte sa bouche. Elle n’a pas à dire des choses comme ça après tout, elle le sait très bien.