TG2 ★ Soirée Casino

«Si ça avait été Wyatt, tu le regretterais encore aujourd’hui?» Mais c’est qu’il en avait des questions! « Oui, probablement. Je… j’étais pas prête à me divorcer et puis je ne veux pas pousser les choses trop rapidement avec Wyatt.. » Je pris un moment pour peser mes paroles et fini par lui avouer que j’étais veuve avant ce soir-là. Jamais je n’avais eu la force de divorcé de Brandon même des années après sa mort. C’était là un de mes grands secrets. Je me blottis finalement au creux de ses bras, cherchant du réconfort, de la chaleur et de l’humanité. «Ce n’est qu’un bout de papier tu sais?» Je sais…. Mais c’était quand même beaucoup plus que ça. Ses bras se refermèrent sur moi et je soupirai doucement en fermant les yeux, profitant du moment présent. Wyatt nous voyait-il ainsi enlacé? Est-ce que ça le rendait jaloux? J’espérais ne pas le froisser d’avantage… «Cela ne change rien à ce que ton coeur et ta mémoire chérissent et je suis sûr que ton premier mari aurait aussi voulu que tu continues de vivre, d’aimer, de sourire malgré sa perte. Bientôt tout ceci ne sera plus qu’un souvenir et on pourra en rire, je te le promets.» J’hochai doucement la tête, je savais qu’il avait raison, mais pour l’instant, j’étais peu convaincu. J’aurais voulu simplement ne jamais avoir fait cette erreur. Choisir par moi-même de divorcé de Brandon et ainsi de laisser derrière moi son nom et notre histoire. J’avais réussi à aimer de nouveau, à m’abandonner dans les bras d’un autre, mais je n’étais pas prête pour le reste. Maintenant, je ne pouvais plus faire marche arrière. Lentement, je remontai mon visage vers le cou de Dexter, y enfouissant mon visage et me cramponnant à lui. J’étais si reconnaissante qu’il soit là.

Je vais te dire un truc… T’es pas idiot ! Tu vas te mettre ça dans le crane Pourquoi il me le dit pas bon dieu ? C'est pas compliqué de dire la vérité, si ? Je soupira en sentant mon ami me faire une légère tape. Ok t’as fait une connerie, mais j’aurais fait pareil à ta place. Faut jamais parler de choses sérieuses après avoir fait l’amour à une fille. Ça ferait qu’empirer les choses. Monsieur Wyatt Guerin, le spécialiste. Il aurait dû être psychologue ce mec. En attendant, je redoute ma future conversation avec elle. Je flippe parce que j'ai pas envie de la perdre. J'ai pas envie de dire les mauvaises choses. Je passa une main dans mes cheveux en regardant le regard de Wyatt envers sa copine et le pote de cette dernière. Ils se connaissent ?

Sage décision. Ouais, certainement. Holly m'a pas encore envoyé de message et j'espere qu'elle va bien .. enfin qu'elle a pas eu de problèmes pendant le voyage. Parce qu'elle a tout de même rouler pendant toooooute la journée. Apparemment…mais bon sang, y se prend pour qui se connard. Je sais qui s'est, ni même ce qui fout avec Torrey, mais je comprend que ça gene Wyatt. Je sais pas si elle est au courant que son mec est jaloux, mais en tout cas Torrey est en train de s'attirer les foudres de ce dernier. Et j'espere que l'ami de Torrey ne croisera pas Wyatt dans les couloirs de l'hotel. Tu veux qu'on sorte prendre l'air ? C'est surtout la meilleure manière de ne plus les voir.

Je ne pouvais qu’imaginer ce que c’était, de trouver et puis de perdre un être qu’on se sera cru pouvoir aimer pour toujours. Le mariage avait le plus grand attrait pour moi, il représentait le but que je m’étais fixé de trouver une partenaire qui accompagnerait mes jours et mes nuits. Pour toujours. À la vie, à la mort. C’était, pour moi, plus que des mots qu’on glissait çà et là dans un poème à l’eau de rose, c’était une foi, une croissance que j’entretenais dans la lourdeur du monde. Quand je lui demandai de réfléchir à l’éventualité d’une union permanente avec Wyatt, elle me répondit sans trop attendre.  « Oui, probablement. Je… j’étais pas prête à me divorcer et puis je ne veux pas pousser les choses trop rapidement avec Wyatt.. » Une femme qui savait ce qu’elle voulait, qu’y avait-il de plus aphrodisiaque? C’était une chose de le savoir, une autre de le rendre officiel au nom de la loi, c’était une des indiscrétion que je détestais de la justice que je chérissais en toutes autres occasions. Je ne trouvai rien à répondre qui pourrais la soulager d’une quelconque manière, me contentant d’accueillir sa caresse avec douceur et de lui rendre tout ce qu’elle m’offrait. Je sentis sa peau frôler la mienne, si sensible au contact d’autrui. Son souffle s’échoua dans mon cou, achevant de me brûler vif. Si seulement elle savait, oserait-elle? Si elle connaissait la vérité de mon coeur, me parlerait-elle encore? «Tu es fatiguée?» Murmurais-je à son oreille qui se trouvait trop près de ma bouche. Je me reculai un peu, trop assommé par l'arôme de son parfum, trop faible pour ne pas vouloir l’imprimer sur ma peau. Je plongeai mes yeux dans les siens, essayant d’enfouir quelque part de libre mes envies interdits. D’une impulsion incontrôlable je tendis les lèvres pour lui embrasser le front un court instant. Le geste me soulagea un peu, un instant trop court. «Tu veux que je t’accompagnes jusqu’à ta chambre?» Soufflais-je, le coeur au bord des lèvres. C’était égoïste de vouloir la quitter si subitement alors qu’elle semblait nécessité la présence de quelqu’un, mais en un sens je le faisais pour nous aussi, pour conserver une amitié qui ne faisait qu’éclore au jour.

«Tu es fatiguée?» Sa voix me sortit quelque peu de ma léthargie. J’étais bien, là, au chaud. J’avais l’impression que pour une fois j’avais vraiment quelqu’un sur qui je pouvais compter pour m’appuyer. Bien sûr, Prue était présente et quelques autres amies à moi aussi, mais aucune parole réconfortante de la part de mes amies ne pouvaient rejoindre la chaleur des bras d’un ami fort et rassurant sur qui je pouvais me reposer. Si j’étais fatigué? Épuisé serait le mot juste. Je n’avais pas dormi de la nuit ou presque et j’avais l’impression que ce serait tout aussi impossible pour les jours à venir. C’était un sentiment terrible que de savoir que j’étais si mal et de ne pas savoir comment arranger les choses. Il posa doucement ses lèvres sur mon front et je me demandai pendant un instant si ce n’était pas trop. Mais comme il était un bon ami et que j’étais certaine qu’il n’avait aucune arrière-pensée, je chassai mes inquiétudes. Moi, naïve? Non… voyons! «Tu veux que je t’accompagne jusqu’à ta chambre?» Je pesai rapidement le pour et le contre en regardant autour de nous. Je ne voyais plus Wyatt nulle part. Allez savoir où il était passé. Je soupirai doucement et hochai finalement la tête. « Oui… s’il te plait. » Je le suivis donc lentement vers l’étage.

Je remarquais pour la première fois ce qui se cachait réellement derrière sa beauté du jour, la fatigue. Une fatigue qui ne s’explique pas uniquement d’un mauvaise nuit de sommeil, mais d’une tristesse si grande qu’elle finit par se glisser en quasi-permanence dans chaque pore de notre peau. Quand je lui offris de la racommpagner à sa chambre, son premier réflexe fut de vérifier les alentours. Elle cherchait quelque chose de réellement précis et il ne me fallut qu’une seconde avant de faire un et deux. Wyatt. J’étais triste aussi pour elle,  mais aussi de ne pas suffire, même pas pour un bref instant. « Oui… s’il te plait. » Elle soupira son désespoir. J’aimerais faire plus, mais j’avais déjà atteint mon entière capabilité. Rien que je ne pourrais dire ou faire ne suffirait à glisser un sourire sur son visage. Je menai la danse, l’emportant là où elle pourrait au moins réfléchir sans distraction. Nous marchions sans rien dire, moi cherchant la philosophie idéale à ce genre de situation, mais ne trouvant rien d’assez poignant pour mériter de briser le silence. Je m’arrêtai devant sa porte, lui lançant ce regard qui voulait tout dire et qui lui permettait de choisir elle-même des mots qui lui apporteraient le plus grand réconfort. Puis je me retournai, son regard sur les talons. Je n’arriverais pas à dormir ce soir, en toute solidarité involontaire.