Je m'étais réfugié dans ma chambre sans demander mon reste, dès lors le dîner du soir terminé. Elle était plus grande que celle que j'avais chez ma mère. Tout était plus grand ici et j'étais pas sûr que ça me réjouisse. Ca semblait moins convivial. C'était moins convivial. Gaïa ayant amené sa meilleure amie, je ne passais pas des masses de temps avec elle, ne voulant pas m'incruster ni particulièrement prendre part à leurs conversations de filles. Enfin, je préférais parler mecs et maquillages que de discuter avec papa, quand il s'y mettait. Je le trouvais plus dur, plus sévère avec moi, alors qu'il avait, à mes yeux, tendance à tout prendre avec plus de légèreté vis-à-vis de ma soeur. Ca me donnait pas envie de discuter avec lui. Alors je jouais les solitaires, allant nager, m'efforçant de me faire oublier, de devenir invisible aux yeux de mon père, mais c'était pas gagné. Il avait eut l'air un peu vexé que je m'esquive alors qu'il m'avait dit vouloir me parler après le repas. Tant pis, j'inventerais une excuse demain, même si j'aimais pas spécialement lui mentir, encore moins quand je savais pertinemment qu'il était loin d'être dupe. J'avais filé sous la douche, enfilé un caleçon long et un vieux tee-shirt en coton et plus décampé de mon lit, mon ordinateur portable posé sur un des coins du matelas. Il devait être dans les onze heures lorsqu'on frappa à ma porte. Hum. Mon père m'aurait pas dérangé à cette heure, j'espérais pas du moins. C'était peut-être Gaïa. Enfin, las de jouer aux devinettes, je me leva et marcha sur la porte et l'ouvrit doucement. Alessia. Salut. Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je en inclinant la tête, piqué par la curiosité.
Vacances parfaites. L'Italie c'était magique, j'avais tellement de choses à raconter à mes parents en rentrant. La plage, les sorties, tous les lieux, les beaux garçons.. c'était magique. Nous étions là que depuis quelques jours. Un soir, Hermès s'était retiré durant le dîner. J'en avais assez, il avait l'air dégoûté de me voir là ou quoi ? J'étais peut-être parano, mais je doutais qu'à chaque vacances il soit distant de sa soeur. Alors, quand Gaïa s'endormit, je décidais de me rendre dans la chambre d'Hermes et toquais. Salut. Qu'est-ce qu'il y a ? Je baissais un peu les yeux et le vis en caleçon. Hm, il était plutôt serré alors on pouvait voir la forme de ses jambes, plutôt pas mal, je devais l'avouer. Hey.. Hm.. J'voulais savoir, est-ce que j't'ai fais un truc de mal ? Enfin depuis que j'suis là on s'est juste dis bonjour et bonne nuit, tu restes même plus avec Gaïa quand j'suis là. Pourquoi j'étais si gênée face à lui ? Aucune idée, d'habitude j'étais plutôt super décontractée et à l'aise. Mais je devais avouer que depuis quelques temps j'étais de plus en plus intéressée par lui. Il fallait dire qu'il était vraaaiment beau, sans doute l'un des plus au lycée. Puis il était le futur prince d'Italie. Pas que j'étais intéressée par le statut social mais un peu quand même, il avait tout du mec parfait en plus d'être le frère de ma meilleure amie, et j'avais l'impression qu'il ne m'appréciait pas trop. Donc forcément, ça me gênait un peu et je profitais de ce voyage pour tirer tout cela au clair.
Je ne put m'empêcher de froncer les sourcils tandis qu'elle parlait. Peut-être que j'étais un égoïste, mais j'avais pas franchement réfléchit à comment les gens pouvaient bien prendre mon caractère fuyant. Papa et Gaïa me connaissaient bien, ils savaient que j'avais besoin de solitude parfois. J'avais pas besoin d'être entouré, parfois j'avais juste besoin d'une soirée tout seul, dans ma chambre, à réfléchir. Ca voulait pas dire que je détestais tout le monde, mais je pouvais bien être compréhensif et accepter d'imaginer qu'Alessia puisse le prendre personnellement. Je me massa un peu la nuque avec ma main en fermant les yeux, cherchant brièvement mes mots. Non, tu ne m'as absolument rien fait. Répondis-je pour la rassurer. Je voulais vraiment pas qu'elle aille se faire des films, qu'elle se figure que je la détestais pour je ne sais quelle raison. C'est juste compliqué, mais ça n'a rien à voir avec toi. Et pour Gaïa, je vous laisse juste entre filles, je veux pas m'incruster je parlais un peu vite, bredouillant. Je me sentais un peu con en fait. Je voulais pas faire de la peine aux gens. Enfin, je dramatisais peut-être aussi et j'aurais qu'à m'excuser auprès de mon père pour apaiser ma conscience demain, si cette petite boule formée à l'instant au creux de mon ventre résistait à la nuit à venir. Il faisait plus froid dans le couloir que dans ma chambre, je m'écarta dans l'embrasure de la porte. Entre si tu veux, il fait froid.
Non, tu ne m'as absolument rien fait. C'est juste compliqué, mais ça n'a rien à voir avec toi. Et pour Gaïa, je vous laisse juste entre filles, je veux pas m'incruster. j'étais plutôt rassurée. Pas que j'allais m'effondrer s'il m'aurait dit qu'il me détestait, mais je m'intéressais de plus en plus à lui alors j'aurai été mal de me prendre un gros vent. Ah.. cool alors. Désolée de te déranger pour rien. Après tout on se parle presque jamais, du coup j'sais pas trop comment t'es.. je culpabilisais presque. Je devais l'avouer je restais toujours avec les mêmes personnes au lycée. A savoir Gaïa, Coraleen, Ailyn, Quincy et mes autres amis. Alors forcément quand jusque là je n'avais jamais pris la peine de le connaître un peu plus, je me rendais compte qu'il était presque un inconnu. Entre si tu veux, il fait froid. je regardais de droite à gauche, personne dans les parages. Puis c'est vrai qu'il faisait froid et en entrant dans la chambre d'Hermes, je ne tremblais plus. Elle est belle ta chambre, t'as bon goût. lui dis je en souriant avant de regarder tout autour. J'étais un peu gênée, surtout que je n'avais jamais vu sa chambre jusque là.
Elle avait pas tord. C'était la meilleure copine de ma soeur et en dehors de ça, franchement, je savais rien d'elle. Faut dire que je ne m'amusais pas à suivre Gaïa partout et qu'on traînait pas vraiment avec les mêmes personnes. Je préférais les gens plus terre-à-terre, même si je voulais pas dire pour autant que ça devait pas être le cas d'Alessia. Je la connaissais pas, pas comme ma soeur la connaissait et je me serais pas permis de juger une inconnue pour moi, comme ça. J'aurais pas voulu qu'on le fasse pour moi alors c'était normal. Ouais, t'inquiète, c'est rien. Répondis-je avec un haussement d'épaules. Chacun sa bande, ça voulait pas dire qu'on pouvait pas s'encadrer pour autant et heureusement, sinon j'aurais été encore plus grincheux d'avoir Alessia avec nous en Italie. Elle ne me dérangeait pas du tout. Sinon je l'aurais pas invité à entrer, ça coulait de source. Elle me fit un compliment sur ma chambre. J'arqua un sourcil. Mouais, j'avais pas franchement de mérite. J'avais rien choisi en fait et ça n'avait pas grand chose à voir avec ma chambre chez ma mère. C'était grand et confortable, mais trop grand pour moi et de savoir que ça allait être le genre de chambres dans laquelle j'allais dormir tous les jours dès que je serais parti vivre à mon père, on pouvait pas dire que ça me donnait envie de sauter au plafond. Merci. Répondis-je malgré tout. Je fis glisser ma main sur ma nuque, un peu mal-à-l'aise bêtement. Je savais pas pourquoi. Ca te plait l'Italie, tu t'amuses bien ? Lui demandais-je, histoire de ne pas laisser s'installer une espèce de silence bizarre.
L'ambiance était quelque peu gênante, j'avais envie de partir en courant mais ça allait être pire après ça. Si il y avait Gaïa, on serait sûrement parti dans des délires ou l'ambiance aurait été plus détendue, mais là j'avais l'impression de parler à un inconnu et j'avais pas l'habitude d'entrer dans la chambre des "inconnus" ni de débuter une conversation comme ça. Ca te plait l'Italie, tu t'amuses bien ? j'hochais la tête, accompagné d'un petit sourire. C'est super, j'suis contente que Gaïa m'ait invitée.. Ça change de Cambridge. à côté de l'Italie, Cambridge c'était vraiment rien du tout. Bon certes je n'allais pas faire la petite malheureuse, je visitais aussi la Russie où j'y allais chaque vacances, dans une grande villa, et j'avais eu l'occasion de visiter quelques grandes villes des États-Unis. Mais l'Italie allait faire parti de mes pays préférés, c'était certain. Ça te fait quoi d'être le futur héritier.. ? Je pouvais comprendre ce qu'il ressentait, j'étais la future tsarine. Enfin, moi ça me faisait de plus en plus peur mais j'étais excitée à l'idée d'avoir du pouvoir, une place importante.
Je sais pas pourquoi je me sentais mal-à-l'aise, bizarre. Je ressentais pas ça d'habitude, faut dire que Gaïa était toujours au milieu, à blablater comme une pie. Du coup je trouvais ça un bizarre. Qui plus est, la voir toute seule, c'était juste.. Différent. Elle me trouvait peut-être très renfermé comme un garçon mais au contraire, moi, elle m'apparaissait plus accessible aujourd'hui. C'est clair, tout est différent ici acquiesçais-je. J'étais mieux à Cambridge, mais j'imagine que ça dépendait des gens. Je crois que Gaïa préférait l'Italie. Faut dire qu'elle s'entendait mieux avec papa, aussi. Moi et papa, c'était pas la guerre, loin de là, mais je ne pouvais pas m'empêcher de fuir la perspective de moments père-fils. Peut-être car j'avais peur entre autre qu'il lise sur mon visage mes inquiétudes. Je le voyais moins que ma mère, mais ça restait mon père. Bref, j'avais pas envie de penser à eux là, braquant mon attention sur Alessia. Elle me demanda comment je ressentais toute cette histoire d'héritage. J'étais jamais honnête à ce sujet, encore moins avec papa, que ça devrait pourtant intéresser. Et j'ai pas compris pourquoi j'ai entrouvert la bouche et réussit à faire preuve d'honnêteté tout à coup. Je trouve ça bizarre. Je me sens pas l'âme d'un futur roi et j'ai pas le sentiment d'être à ma place. C'est dur à expliquer. Je me tus, comme réalisant ce que je venais de faire. Elle allait à coup sur le dire à ma soeur. Pour quoi je lui racontais ça, à elle ? J'essaie juste de me faire à l'idée ajoutais-je avec un haussement d'épaules.
Accueil
Je m'étais réfugié dans ma chambre sans demander mon reste, dès lors le dîner du soir terminé. Elle était plus grande que celle que j'avais chez ma mère. Tout était plus grand ici et j'étais pas sûr que ça me réjouisse. Ca semblait moins convivial. C'était moins convivial. Gaïa ayant amené sa meilleure amie, je ne passais pas des masses de temps avec elle, ne voulant pas m'incruster ni particulièrement prendre part à leurs conversations de filles. Enfin, je préférais parler mecs et maquillages que de discuter avec papa, quand il s'y mettait. Je le trouvais plus dur, plus sévère avec moi, alors qu'il avait, à mes yeux, tendance à tout prendre avec plus de légèreté vis-à-vis de ma soeur. Ca me donnait pas envie de discuter avec lui. Alors je jouais les solitaires, allant nager, m'efforçant de me faire oublier, de devenir invisible aux yeux de mon père, mais c'était pas gagné. Il avait eut l'air un peu vexé que je m'esquive alors qu'il m'avait dit vouloir me parler après le repas. Tant pis, j'inventerais une excuse demain, même si j'aimais pas spécialement lui mentir, encore moins quand je savais pertinemment qu'il était loin d'être dupe. J'avais filé sous la douche, enfilé un caleçon long et un vieux tee-shirt en coton et plus décampé de mon lit, mon ordinateur portable posé sur un des coins du matelas. Il devait être dans les onze heures lorsqu'on frappa à ma porte. Hum. Mon père m'aurait pas dérangé à cette heure, j'espérais pas du moins. C'était peut-être Gaïa. Enfin, las de jouer aux devinettes, je me leva et marcha sur la porte et l'ouvrit doucement. Alessia. Salut. Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je en inclinant la tête, piqué par la curiosité.
(c) darkdreams/marine