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M.S & Prue - Hot summer nights mid July. When you and I were forever wild

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«Il me sourit avec une sorte de complicité - qui allait au-delà de la complicité. L'un de ces sourires singuliers que l'on ne rencontre que cinq ou six fois dans une vie, et qui vous rassurent à jamais. Qui, après avoir jaugé - ou feint peut-être de jauger - le genre humain dans son ensemble, choisit de s'adresser à vous, poussé par un irrésistible préjugé favorable à votre égard. qui vous comprend dans la mesure exacte où vous souhaitez qu'on vous comprenne, qui croit en vous comme vous aimeriez croire en vous-même, qui vous assure que l'impression que vous donnez est celle que vous souhaitez donner, celle d'être au meilleur de vous-même.»
M.S & Prue

Samedi 8 heures.

Le ciel était d’un gris sombre et sa lourdeur était accentuée par la pluie qui tombait sur les passants apeurés. Ce matin-là, je m’étais levé de bonne heure. Ma nuit avait été peuplé de rêve en tout genre. Certains étaient incompréhensible et d’autre effrayant. Comme chaque matin, la peur s’emparait de mon être. La peur que l’on découvre ce que j’avais fait, la peur que mon ex-fiancé dise à la vérité à mes parents. Cette peur, je la portais tous jours. Elle se positionnait au-dessus de moi comme une épée de Damoclès. En soit, je n’avais rien fait de très grave, mais, mes parents n’étaient pas aussi conciliant qu’on pouvait le penser. Si mon action était révélée au grand jour, qui sait ce qu’il pourrait advenir de moi. Ma famille paternelle était plutôt douée pour vous réduire en morceau. Chassant ses vilaines pensées de ma tête, je décidais de me préparer pour faire un tour.

9 heures 15

La pluie continuait de tomber, mais avec plus d’intensité cette fois-ci. En venant à Harvard, mes parents avaient envoyés mon chauffeur personnel pour me conduire partout où j’allais. Mon père ne voulait pas que je prenne les services en communs et il n’avait pas suffisamment confiance en moi pour me laisser conduire en dehors de son secteur. Il disait que c’était trop dangereux. Comme si j’avais besoin de sa protection à vingt-trois ans. J’avais même songé à l’envoyer balader, mais je ne voulais pas le contrarié surtout avec ce que j’avais fait. J’avais dans l’espoir que si un jour il découvrait la vérité, il serait plus conciliant avec moi et moins dur. C’est d’une voix songeuse que je donnais ma direction au chauffeur, autrement dit : le Boston Opera House. J’appréciais particulièrement cet endroit. Je connaissais le directeur du Théâtre grâce à mon père. C’était de vieux amis qui ne manquaient pas l’occasion de s’organiser de somptueux repas avec tout le gratin de New-York. La ville de Boston était voisine à la ville de Cambridge. Lorsque ça roulait bien, on mettait moins d’une heure pour y aller.

9 heures 50

La circulation n’était pas très dense se matin. Cambridge était avant tout une ville étudiante et comme tout étudiant normalement constitués, le samedi matin était réservé au repos. Certains rentraient seulement de soirée. La jeunesse décadente ne trouvait le repos qu’aux premières lueurs du matin. Parfois, il m’arrivait de les imiter. Passant mes nuits dans des clubs branchés, mais c’est jours-ci, j’étais lasse. Pourquoi ? Surement à cause de ce secret qui me pompait toute mon énergie. Surveillant chaque appel que l’on me passait. Je savais que tôt ou tard, le scandale allait exploser. Ma famille était tellement connue que cela risquerait d’entacher les relations professionnelles de mon paternel. Enfin, mon chauffeur m’annonçait notre arrivé. Je le remerciais et descendait de la voiture. L’opéré de Boston me faisait face comme une de ses reliques des années vingt. Rappelant la décadence dont il avait été témoin. Je poussais les doubles portes et entrais dans ce lieu d’art. Je connaissais très bien le concierge. En réalité, je venais ici depuis mon arrivé à Harvard. C’est-à-dire presque un mois. Le directeur m’avait donné l’autorisation de venir. Parfois, j’y venais pour réfléchir, d’autre pour écrire un article ou alors, je venais pour regarder un spectacle.

A chaque fois que j’entrais dans l’opéra. J’étais saisie par la magnificence des lieux et sa beauté unique. J’enlevais ma veste et la déposais sur un siège près de l’entrée. Je flânais dans la pièce tout en réfléchissant à mon père. Comment pourrais-je faire taire cet imbécile d’ex fiancé. Il n’allait pas tarder à me contacter. Peut-être que je me faisais des films, mais comme tous les gens fortunés, il allait trouver son intérêt. A croire que c’était une règle de notre éducation. Se manger les uns les autres. Pompant la richesse des autres grâce à des manigances. Détruisant votre image en un claquement de doigt. Non, je ne pouvais prendre un tel risque. Il fallait que je le devance. Alors, que je réfléchissais à une solution, un homme entrait dans la salle. Je ne l’avais pas encore vu et sans doute aurait-il mieux valut. Je descendais l’allée principale jusqu’en bas de la scène lorsqu’un bruissement attirait mon attention. Dans un seul mouvement, je me retournais pour voir la source de ce bruit. Lui.

Etait-ce un autre de mes songes ? Non, c’était bien réel. Il me faisait face avec sa prestance digne des hommes les plus charismatiques. Comment aurais-je pu l’oublier ? Il m’avait suffi d’un seul regard pour tomber sous son charme. Moi qui d’ordinaire étais si dur avec les hommes. Je restais de marbre sans savoir quoi lui dire. Je ne l’avais pas revu depuis cette fameuse nuit. La dernière que j’avais passée dans ses bras. En rentrant, mon fiancé avait tout découvert. Me faisant suivre par un de ses détectives privés. Digne des plus grands films hollywoodiens. Par peur de représailles, j’avais décidés de ne pas le revoir, mais aujourd’hui, il était là. Je ne pouvais le nier. Il était plus âgé que moi, mais cela n’avait eu aucune importance. L’âge n’enlevait rien à son charme et à sa personnalité. Il était de ses hommes intelligent et férocement attractif. Que lui dire après plusieurs semaines de silences.



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« Est ce que vous l’avez dit ? « Je t’aime », est ce que vous l’avez dit ? « Je ne veux jamais vivre sans toi... Tu as changé ma vie... » Est ce que vous l’avez dit ? Faire des projets, se fixer un but et travailler pour cela... Mais de temps à autre, on regarde autour de soi parce que c’est ainsi, on ne sera peut-être plus là demain.»
M.S & Prue



Après plusieurs verres la veille, j’avais finis par m’abandonner dans un sofa, seul dans l’obscurité de la pièce, et m’étais endormi sans difficultés, bercé par le bruit de la pluie qui commençait à tomber. Ce n’est qu’à l’aube que je me suis extirpé, engourdi à cause de ma mauvaise position. Le soleil se levait à peine, filtrant timidement à travers l’horizon bouché par les constructions. Je restai longtemps devant la fenêtre, lissant distraitement du plat de la main ma chemise qui se rapprochait plus d’un drap froissé que d’une chemise après une courte nuit dans le canapé, comme un malheur rejeté par sa folle de femme. Sauf que la folle de femme ça faisait maintenant un moment qu’elle avait été mise dehors. Il me fallut une bonne heure pour émerger véritablement, deux cafés serrés ainsi qu’une longue douche paresseuse, balayant les derniers signes de mauvaise nuit qui persistaient.

Après de longs moments oisifs, passant de la lecture à la musique, de la musique à Internet, d’internet à mes articles, de mes articles à l’ennui. Rien ne m’accrochait, rien ne m’intéressait véritablement. Tout me laissait plus ou moins indifférent et morose, à l’instar du temps. Une promenade à pied semblait compromise si je ne voulais pas finir tremper comme un chien errant, me transformant en âme perdue plutôt qu’en émérite professeur d’histoire. L’idée d’aller voir un film seul ne me disait guère plus, ni travailler ou aller à la bibliothèque. Une journée à retourner se coucher ou bien à trouver de la compagnie, féminine de préférence. Mais aucune des deux options ne me semblait bien réalisable.
Sur les coups de 9h30 une idée a surgit, sortie de nulle part : le Boston Opera House. Il m’était arrivé une ou deux fois de m’y terrer en dehors des heures de spectacle pour méditer, pour lire ou tout simplement corriger des copies. Si l’idée pouvait paraître saugrenue, ce lieu renfermait quelque chose de suffisamment fort pour m’attirer et inciter à la méditation. Son apparence, son imprégnation, son odeur, sa lumière. Tout respirait un autre âge, une autre époque, un autre art de vivre. L’opéra me rappelait cruellement mes premières années de liberté, sortant à peine de l’adolescence, explorant des bars, des salles de spectacle, ou des cinémas après la fermeture.
La route ne m’effrayait pas, le paysage défilant me laissait matière à réfléchir à tout et rien, aux fondements de l’histoire, aux pourquoi des comments, à mes relations, à ma mère. En une heure j’avais le temps de refaire le monde, classer mes idées, ranger mes souvenirs puis tout verrouiller.
La pluie battante faisait courir les passants, pressés de se mettre à l’abri, de sauver leur brushing, leurs habits proprement repassés ou bien la dernière paire de chaussures vernie. J’avais opté pour le taxi, m’amusant parfois à jouer au démuni alors même que j’aurais pu me faire construire une piscine en or remplie de dollars. Le taxi avait ça d’horrible que ça renferme des milliers d’odeurs, des miasmes,  des miettes et parfois même des papiers, résidus de biscuits et autres sucreries gluantes et écœurantes.

Je descendis du taxi non sans soulagement, et pressant le pas pour rentrer dans l’opéra. Le concierge était un vieil ami maintenant, même si notre relation avait commencé sur un billet de 20 dollars échangé discrètement pour pouvoir rentrer dans l’Opera House en dehors des heures d’ouvertures.
J’entrai dans la salle et fus surpris de voir une silhouette s’avancer dans l’allée. Un sourire étira mes lèvres. Prudence. Au hasard, juste comme ça. Je m’avançai un peu plus jusqu’à ce qu’elle se retourne pour me fixer, comme surprise d’une rencontre aussi incongrue. Elle était comme la première fois, dégageant cette même incertitude. Si notre « relation » ne m’avait pas dérangé le moins du monde il en allait autrement pour elle. Son fiancé avait mis les pieds dans le plat et une simple nuit d’abandon a été rebaptisé tromperie de façon claire. Nous ne nous sommes jamais revenu. Jusque là. Elle était tendre. Touchante par son ingénuité par moment.

« Prudence… »

J’étais moins partagé qu’elle, affichant un amusement certain pour la situation. Au lieu d’aller franchement vers elle, ce qui risquait de la mettre mal à l’aise, je préférai m’asseoir dans un siège, m’installant confortablement. Je lissais machinalement ma chemise, la scrutant.

« Tu désires peut-être qu’on joue aux parfaits inconnus, qu’on fasse comme si on ne s’était jamais vu déshabillé ? Comme si on n’avait jamais rien fait ? Comme si ton mariage n’avait pas implosé parce qu’on a partagé un peu plus qu’un lit ? »

Je ris franchement, rejetant légèrement la tête en arrière. Elle était plus jeune que moi. Beaucoup plus jeune. Et pourtant en un rien de temps elle avait mis les pieds dans un presque mariage, pour le massacrer en une nuit. J’aurais du me sentir coupable. Coupable de céder à plus jeune que moi. Coupable de m’adonner à ce genre de chose avec une fille qui pourrait être ma fille, mon étudiante. Coupable d’avoir brisé leurs fiançailles, et de la mettre dans une position aussi délicate. Mais non. Je n’allais pas me jeter à ses genoux et la supplier, ou courir après son fiancé, ou encore la demander en mariage.

« Que deviens-tu ? »



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«Il me sourit avec une sorte de complicité - qui allait au-delà de la complicité. L'un de ces sourires singuliers que l'on ne rencontre que cinq ou six fois dans une vie, et qui vous rassurent à jamais. Qui, après avoir jaugé - ou feint peut-être de jauger - le genre humain dans son ensemble, choisit de s'adresser à vous, poussé par un irrésistible préjugé favorable à votre égard. qui vous comprend dans la mesure exacte où vous souhaitez qu'on vous comprenne, qui croit en vous comme vous aimeriez croire en vous-même, qui vous assure que l'impression que vous donnez est celle que vous souhaitez donner, celle d'être au meilleur de vous-même.»
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J’avais succombé à son charme destructeur. Je m’étais perdu dans les méandres de la luxure avec lui. Peut-être que cette nuit aurait assouvie cette fatale attirance. « Prudence… »  Au moment où il prononçait mon prénom, tout s’éclairait en moi. A cet instant, je sus que ce que j’avais ressenti ce soir-là, était toujours en moi. Cela n’avait été que l’affaire d’une nuit et pourtant, je ressentais quelque chose d’incontrôlable. Le revoir, me bouleversait complètement. Ce fut le premier à bouger. S’asseyant sur un des nombreux fauteuils. M.S montrait un détachement certain face à ces retrouvailles. Après tout, qu’allais-je imaginer ? J’étais une simple fille avec qui il avait partagé une nuit. Je n’étais pas si importante que ça. Lui aussi, n’était qu’un homme d’une nuit. Bien que d’ordinaire, je ne me laissais pas avoir aussi facilement. Mon jeu préféré était de séduire les hommes, mais de les laisser sur leur faim. Alors, pourquoi, est-ce que cette nuit m’apparaissait clairement comme si elle avait duré une éternité ? « Tu désires peut-être qu’on joue aux parfaits inconnus, qu’on fasse comme si on ne s’était jamais vu déshabillé ? Comme si on n’avait jamais rien fait ? Comme si ton mariage n’avait pas implosé parce qu’on a partagé un peu plus qu’un lit ? » Une boule étrange s’emparait de mon ventre. Je me sentais toute chose. Chaque parole qu’il prononçait avait un réel impact sur ma personne. Seul M.S avait réussis à me toucher de cette manière. Ce qui était d’autant plus déstabilisant que le simple fait de croiser son regard. Des brefs souvenirs de notre nuit me revenaient en mémoire. Oh comme j’aurais aimé les oubliés et passer à autre chose. Me dire que cela n’avait aucune important, mais alors, ça serait me mentir. Cet homme avait réveillé quelque chose en moi. Une chose effrayante et qui me coupait le souffle. Il fallait que je me ressaisisse face à lui.

Mon visage chassait l’incertitude et la surprise qui l’avait saisie. Un faible sourire venait orner mes traits. « M.S. Je suis juste surprise de te voir ici. » D’ailleurs, que faisait-il dans cet opéra ? Moi qui pensais être la seule personne qui venait se ressourcer ici. Je ne l’avais jamais vu dans cet endroit. Etait-ce pour les affaires ? Peut-être, mais le gardien m’aurait prévenu que le directeur allait avoir un rendez-vous professionnel. Je profitais de ma réponse pour l’observer plus attentivement. Il n’avait pas changé. Sa chemise était lisse et impeccable. Son costume n’avait aucune plissure et ses cheveux étaient parfaitement coiffés. Il avait l’allure de ces hommes qui ne connaissait pas la mesure du temps qui passe. Son éternel sourire ne connaissait pas l’usure du temps. Il restait jovial comme celui d’un enfant accompagné par la confiance que possédaient les hommes mûre. On aurait dit les gentlemen des années vingt ou quarante.

« Que deviens-tu ? » C’est dernier temps, je ne cessais de retrouvés des personnes que j’avais oublié dans un pan de mon passé. Cette question revenait donc souvent. Que lui répondre ? Pour une raison inconnu, il savait que mes fiançailles n’avaient pas tenu. Cela pouvait s’expliquer par les nombreuses messes basses que s’échangeaient les hommes fortunés d’Amérique. Me rendant compte que j’étais resté figé au même endroit depuis toute à l’heure, je décidais d’avancer doucement vers lui sans être trop brusque. D’un démarche gracieuse, je venais me positionner contre le dossier d’un des fauteuils, un rang en dessous lui. « Pour tout te dire, j’ai quitté Yale et me voilà à la conquête d’Harvard. Il ne s’est pas passé grand-chose depuis notre dernière entrevue. » En apparence, je parlais d’une voix assuré, alors qu’à l’intérieur c’était une vraie tornade. Une de mes mains s’accrochait fermement au dossier comme pour me donner consistance.



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« Est ce que vous l’avez dit ? « Je t’aime », est ce que vous l’avez dit ? « Je ne veux jamais vivre sans toi... Tu as changé ma vie... » Est ce que vous l’avez dit ? Faire des projets, se fixer un but et travailler pour cela... Mais de temps à autre, on regarde autour de soi parce que c’est ainsi, on ne sera peut-être plus là demain.»
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Je n’aurais pas su mettre une date sur notre première et unique rencontre mais cela aurait bien pu être hier. Je sentais encore la douceur de sa peau, le parfum léger au creux de son cou, la franchise de son regard indéniablement plus jeune que le mien. Et puis quoi ? Tout avait une fin, et la fin avait été consommé et consumé, enterré puis subitement remise au goût du jour. Comme ça, un jour pluvieux sans intérêt après une nuit aussi agréable que si je l’avais passé à l’arrière d’une petite voiture japonaise bas de gamme. Comme ça avec la fraîcheur de Prudence, cette retenue toute féminine. Elle finit par afficher un léger sourire pour mon plus grand plaisir que j’appréciai d’un infime acquiescement. Tout était tellement mieux avec le sourire d’une telle étudiante !

« M.S. Je suis juste surprise de te voir ici. » Je haussai des épaules avec une moue enfantine, amusé par la situation cocasse. « Les vieux ça traîne dans les recoins. Je connais des gens plus ou moins intéressants, ça me permet d’aller méditer ou corriger des copies où bon me semble. Et ce coin fait parti de la liste, même si cela fait longtemps que je n’étais pas venu. » Moi. Vieux. L’idée aurait pu me faire rire à gorge déployée dans une autre situation. Je n’ai jamais senti l’âge. L’âge est un chiffre qui me laisse passablement indifférent. Cependant face à Prudence je sens toute l’incertitude qui ponctue la jeunesse, ces moments de flottement où l’on pense que tout notre monde va s’effondrer, que c’est la fin, qu’on va en mourir le cœur en miette alors qu’il n’en est rien. Face à elle tout mon flegme me revient au visage comme une preuve de notre différence. Mais pas à mal. Je me plais, de temps à autre, à rire de la situation. Mieux vaut ça qu’en pleurer. Elle est si proche qu’il suffirait de pas grand-chose pour que je l’effleure. Mais aussi paradoxalement que cela puisse paraître, elle fait partie des mystères vivants qui me fascinent tout en me laissant perplexe. Nous nous connaissons peu. Nous connaissons la façade et quelques détails de la vie de l’autre mais guère plus, si bien que je ne peux pas me permettre de lui rentrer ouvertement dedans pour provoquer une réaction vive.

« Pour tout te dire, j’ai quitté Yale et me voilà à la conquête d’Harvard. Il ne s’est pas passé grand-chose depuis notre dernière entrevue. » Cette fois c’est à mon tour d’afficher un air surpris. Profondément surpris. Harvard ? Je fronçai légèrement les sourcils en la scrutant à la recherche de la moindre preuve que tout ceci est une blague. Mais non, rien d’autre que Prudence, la constance même. Je compris à cet instant qu’elle était sérieuse et cette fois-ci je ris pour de bon. Comme un dément. Je secouai doucement la tête, incrédule.
« Prudence ! Harvard ! Tu rases les murs ? Je ne t’ai pas encore vu, et ce n’est pas faute d’y flâner. Qu’y fais-tu ? » J’affichais un air hilare, n’en croyant pas mes oreilles. J’y étais plus de la moitié de la semaine, plusieurs heures par jour et si elle n’était pas la personne la plus excentrique du lot, de mon côté je n’étais sans doute pas le professeur le plus passe-partout. Certes, je n’arpentais jamais les couloirs habillés comme un clown, mais les professeurs sont des animaux craints ou adorés, détestés parfois mais font souvent l’objet de mouvements imperceptibles chez les étudiants. Depuis la rentrée nous ne nous étions pas croisé une fois, pas une. Je n’aurais pas pu manquer sa silhouette, son visage ou son parfum.

« Tu aurais du me le dire. Je t’aurais payé un café. Ou n’importe quoi d’autre qui se boit. Ca nous aurait évité ce genre de chose par exemple… De bonne famille comme tu es, je suppose qu’il n’y a personne que tu détestes ? C’est ce qu’il y a de merveilleux dans les universités importantes, on trouve une concentration de professeurs trop riches pour être buvables. »

Ce que pourrait appeler trivialement les potins me faisaient rire de temps à autre. Les petites guerres intestines, les coups bas, les haines cachées et ce genre de petites choses, or la salle des professeurs rengorgeait de ces petites choses. Rares étaient ceux qui étaient ouverts. Ils avaient quitté les bancs de l’école depuis longtemps et ne souhaitaient surtout pas s’amuser grand dieu, c’était proscrit pour tout bon professeur qui se respecte… « Tu aurais même pu passer à la maison, j’ai sans doute des livres qui auraient pu t’être utiles, ou une bonne bouteille de vin, ce n’est pas vraiment ce qui me manque… »
Je me levai, scrutant son visage à la recherche de ce qu’elle pouvait bien penser ou ressentir puis la frôlai en sortant de la rangée. Je m’étirai paresseusement et marchai dans l’allée, la descendant.
« Bon, tu chantes ? ou danses ? Je ne suis bon qu’au théâtre personnellement. »

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«Il me sourit avec une sorte de complicité - qui allait au-delà de la complicité. L'un de ces sourires singuliers que l'on ne rencontre que cinq ou six fois dans une vie, et qui vous rassurent à jamais. Qui, après avoir jaugé - ou feint peut-être de jauger - le genre humain dans son ensemble, choisit de s'adresser à vous, poussé par un irrésistible préjugé favorable à votre égard. qui vous comprend dans la mesure exacte où vous souhaitez qu'on vous comprenne, qui croit en vous comme vous aimeriez croire en vous-même, qui vous assure que l'impression que vous donnez est celle que vous souhaitez donner, celle d'être au meilleur de vous-même.»
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Mon visage marbré dans un sourire des plus parfaits, contemplait l'homme qui me faisait face. Mes yeux brillaient d'une lueur stupéfaite, encore sous le choc de cette rencontre. Il n'était pas question d'imagination, mais de réalité. « Les vieux ça traîne dans les recoins. Je connais des gens plus ou moins intéressants, ça me permet d'aller méditer ou corriger des copies où bon me semble. Et ce coin fait parti de la liste, même si cela fait longtemps que je n'étais pas venu. » Une moue enfantine venait recouvrir son visage. Expression, qui contrastait avec son assurance habituelle. L'espace d'un instant, il affichait une innocence déconcertante. Surtout, lorsque l'on connaissait le personnage. Nous nous étions connus qu'une nuit, mais sa présence seul avait suffis à me sentir en sécurité. Il possédait ce don que très peu de personnes avait la chance d'acquérir : celui de vous mettre en confiance avec une extrême facilitée. Ainsi dont, je n'étais pas la seule venir me recueillir ici. Me sentant tout d'un coup idiote d'avoir pensé que j'étais la seule à faire cela. L'impression d'avoir été abusé dans mon intimité s'infiltrait dans mon esprit. Nous avions partagé le même endroit sans jamais se croiser. Encore une des coïncidences de la vie qui faisait de notre existence un véritable jeu de hasard. Je prenais la parole tout en mesurant chaque mot pour ne pas déborder et lui montrer ainsi, à quel point sa présence me déstabilisait. Il parlait de lui avec ironie en se nommant de vieux. Je savais qu'il ne le pensait pas. Moi-même, je ne le considérais pas comme tel. « Et ça oublie beaucoup de choses ! » Un légé rire s'emparait de ma gorge. Un sourire pétillant venait s'installer sur on visage avant de reprendre. « C'est donc pour ça que je ne t'ai jamais vu ici. » Le hasard agissait sans que vous puissiez le contrôler et parfois, il vous ramenait dans des endroits inattendu et parsemé de mystère.

Avec honnêteté, je lui avouais avoir quitté Yale pour Harvard sans lui en dire les raisons. Se doutait-il de la raison ? Mon faux pas m'avait valut bien des problèmes. Néanmoins, je ne regrettais en rien ce qui c'était passé entre nous. Cela serait me mentir. Comme une légère caresse, je pouvais encore sentir ses mains sur mon corps me donnant la sensation d'avoir été marqué à jamais par sa présence. L'expression de son visage, laissait en évidence son étonnement. Etait-ci surprenant de me savoir ici ? Un rire tonitruant emplissait la pièce. Ce même rire qui pouvait vous faire fuir ou au contraire vous ensserrez dans un étau chaud et vivifiant. Je ne savais quoi penser de cela. M.S avait cette fâcheuse habitude de perturber tous mes sens pour qu'au final, je me perde. « Prudence ! Harvard ! Tu rases les murs ? Je ne t'ai pas encore vu, et ce n'est pas faute d'y flâner. Qu'y fais-tu ? » Je riais avec pureté de sa remarque. L'image de ma personne rasant les murs d'Harvard tel une espionne laissait sur moi un sourire amusé. Sous-entendait-il que je l'évitais ? Nous ne nous étions jamais croisés là-bas. Cela en rien surprenant, car je ne fréquentais pas les mêmes habitudes. De plus, j'avais acquis cette déplaisante tendance à me faire toute petite depuis la rupture de mes fiançailles de peur d'être questionné. Havard tout comme Yale grouillait de fils/fille à papa tous plus purulent les uns que les autres. Certes, je faisais partie de ce milieu, mais je m'étais toujours considérés hors de leur mentalité puérile puant le luxe vulgaire et la connerie. « Peut-être qui sait ! Disons, que je sais me faire toute petite. Je continue mes études de journalisme et de design de mode. » Une brève interrogation passait comme une ombre sur mon visage. Lui avais-je déjà parlé de mes études ? Le souvenir de cette nuit restait vague en ce qui concernait notre première discussion. Seul notre nuit restait gravé. Confidence sous l'oreiller disait-on.

« Tu aurais du me le dire. Je t'aurais payé un café. Ou n'importe quoi d'autre qui se boit. Ça nous aurait évité ce genre de chose par exemple... De bonne famille comme tu es, je suppose qu'il n'y a personne que tu détestes ? C'est ce qu'il y a de merveilleux dans les universités importantes, on trouve une concentration de professeurs trop riches pour être buvables. » Aurait-il accepté de me revoir sans cette rencontre fortuite ? N'étais-je pas censé être une parmi tant d'autre ? « Tu aurais même pu passer à la maison, j'ai sans doute des livres qui auraient pu t'être utiles, ou une bonne bouteille de vin, ce n'est pas vraiment ce qui me manque... » M.S travaillait dans l'importation de vin. Ce qui faisait de lui un hôte demandé, car il pourrait toujours amener une bouteille. « Tu sais comment cela se passe dans ce milieu, on se tolère rien de plus. Tous ne sont pas imbuvable. Pour le café, tu pourras toujours m'inviter une autre fois ou pourquoi ne pas me faire visiter cette bibliothèque. » Je feignais une parfaite assurance devant cet homme qui au contraire ne faisait qu'ébranler ma personne. Il n'avait pas oublié que j'adorais les livres. Je lui avais dit, alors que nous parlions lecture, allongés dans cet immense lit.

D'une grâce silencieuse, il se levait de son siège. Qu'allait-il faire ? Passant près de moi, son corps frôlait le mien. Fermant les yeux l'espace d'un instant, je pouvais sentir mon cœur battre à toute allure. Mon corps vibrant d'intensité, je tâchais de calmer cet étourdissement soudain. Qu'avait-il fait ? Pourquoi est-ce que je ressentais toujours ça ? Le lendemain de cette nuit inoubliable, je m'étais dit que cela n'avait aucune importance, qu'il était un homme sans réel vie dans mon monde. Pourtant, aujourd'hui, alors que je ne m'y attendais pas, il avait su ranimer ce sentiment. Émotion douloureuse et si enivrante. M.S marchait dans l'allée se rapprochant de la scène. « Bon, tu chantes ? ou danses ? Je ne suis bon qu'au théâtre personnellement. » Il devait sans doute penser que j'étais là pour une raison particulière. Je dansais, mais pas dans une compagnie. Cela restait un pur loisir, un moyen d'expression personnelle que je gardais pour moi seule. « Penserais-tu par hasard que j'ai un rôle d'artiste au sein de l'opéra. Le directeur est un ami de mon père. En revanche, je sais danser. » Je m'étais retourné, observant sa silhouette agile déambuler au sein de cet endroit. Je ne tardais pas à le rejoindre près de la scène. Un sourire espiègle au coin de mes lèvres.



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