Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityyou don’t need to win anyways w/ katherine
Le Deal du moment : -25%
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 ...
Voir le deal
749.99 €


you don’t need to win anyways w/ katherine

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Katherine & Kaleigh



J'avais imaginé une pièce intimiste dans laquelle je m'allongerais sur un sofa, seule avec un psychiatre qui me montrerait des images, me tendant un mouchoir ou deux si l'occasion se présentait. J'avais tort. Je pensais qu'on allait me laisser me reposer, m'apporter mon plateau repas et recevoir de la visite toute la journée pour m'aider à tenir le coup, il n'en était rien. Au lieu de cela je devais me lever tous les matins entre sept et huit heures pour aller prendre mon petit déjeuner, passage obligatoire et revenir dans ma chambre en attendant sagement qu'on vienne me prendre ma tension et m'examiner afin de savoir si le traitement qu'on me donnait était adapté, s'il ne provoquait aucune réaction secondaire. Le midi, le refrain était le même, obligée d'aller manger avec les autres, de m'assoir à une table avec d'autres, de me mélanger avec les malades de l'unité psychiatrique. L'après-midi, nous étions censés nous retrouver pour partager des activités car cela faisait parti intégrante de la thérapie disaient-ils. Et je me forçais, chaque jour à ignorer les regards qu'on me lançait, la grande vitre par laquelle je passais tous les matins car se réunissaient derrière elle le personnel qui étudiait chaque passage, le moindre de mes faits et gestes, notant toute réaction, tout changement d'humeur. Les séances quotidiennes d'analyse avec les spécialistes étaient fort désagréable. Il y avait tout d'abord le psychiatre, le psychologue, des infirmiers et des étudiants, tout ce petit monde à me toiser, prenant des notes sur ce que je disais, sur la manière dont je me tenais. Je n'avais pas le droit de recevoir de la visite et avais eu soixante douze heures de solitude durant lesquelles j'avais été privée d'appels téléphoniques et de textos. Encore aujourd'hui je restais coupée du monde, telle une adolescente qui serait privée de son cellulaire pendant la nuit. Je n'avais droit qu'à une heure de mon téléphone par jour, avant le repas et seulement pour envoyer des messages. N'ayant rien reçu dans les premiers jours, je m'étais sentie si abandonnée que je ne l'avais plus demandé, que j'avais laissé mon blackberry moisir dans un casier à mon nom. Mes parents étaient venus déposer un sac de vêtements pour moi et je devais me contenter de t-shirt et de pantalons basiques car je devais sois-disant être à l'aise pour participer aux différentes activités tel que la poterie ou le dessin. Foutaises. Et si je me sentais plus à l'aise en talons haut et slim sur mesure pour me salir les mains ? Une chose cependant me remontait le moral : les autres patients. Imaginant me retrouver avec une bande de cinglés, bavant et hurlant des inepties à propos de tout et de rien, il s'était avéré que rien de tout cela n'existait, du moins pas dans ce service. Peut-être dans des cliniques spécialisées dans lesquelles ses patients devraient séjourner à vie. Ils étaient normaux pour la plupart, dépressifs, dépendants à toutes sorte de chose, de la drogue, l'alcool à la colle-stick. Ils étaient comme tout le monde, quand on y réfléchissait. Ils se retrouvaient le soir pour regarder la télévision ou jouer aux cartes tandis que je restais dans mon coin, dans ma chambre à me demander ce que je foutais là, ignorant les toc-toc à ma porte des patientes qui voulaient m'apporter un peu de réconfort. Je me demandais ce qu'on pouvait bien avoir écrit sur moi, détestant le fait d'être jugée, étudiée et épiée toute la journée. Depuis mon arrivée, les infirmiers guettaient le moindre de mes pas, m'accompagnant aux toilettes - ce que je détestais - afin de voir si je ne régurgitais pas mes médicaments ou mon repas tout court. Le psychiatre avait même évoqué mes troubles alimentaires - troubles que je n'avais pourtant pas -. J'ai toujours mangé comme un oiseau, sauter des repas sans pour autant souffrir d’anorexie. Mes parents, ma mère surtout, m'avait toujours soupçonnée et j'étais persuadée qu'elle avait parlé de ses doutes aux médecins, comme si je n'étais déjà pas assez surveillée comme ça. Comme s'il était anormal de rechigner à avaler cette bouffe dégueulasse, l'eau du robinet et du thé premier prix. On ajustait mon traitement selon mes humeurs, jugeant ou non qu'il était efficace. Comme si je n'avais pas le droit d'être en colère, comme si je n'avais pas ce putain de droit d'être triste et déboussolée en temps normal.

« Comment allez-vous depuis lundi ? » Me demanda le psychiatre, assisté par la psychologue et quelqu'un dont je n'avais pas relevé la fonction pour ne pas avoir levé les yeux depuis mon arrivée dans la pièce, chaperonnée par deux infirmiers. « Kaleigh ? » « Pardon ? » Je relevais la tête, fronçant les sourcils sans comprendre ce qui m'arrivait, le bras fatigué de devoir se tenir immobile afin que la perfusion ne se bloque pas. « Comment vous sentez-vous depuis lundi ? » Lundi... j'avais hurlé à la mort, essayant de sortir de l'unité et de l'hôpital lui-même, courant comme une folle vers une quelconque sortie, renversant plateaux, patients et personnels dans ma course folle. On m'avait attrapée et mise sous calmants. Trop puissants pour mon poids, j'avais du être perfusée car ma tension ne faisait que descendre, m'empêchant de me lever sans tomber dans les pommes. « Je n'comprends toujours pas ce que j'fais ici, pourquoi j'ai pas le droit d'avoir mon téléphone, pourquoi vous m'épiez toute la journée comme un animal de foire, pourquoi j'ai pas l'droit d'aller aux toilettes sans être suivie comme si j'étais le président ! » Ce qui m'énervait le plus, je crois, était l'impassibilité du psychiatre chargé de me suivre. Je l'avais insulté, je lui avais arraché ses lunettes, je les avais piétinées, j'avais tenté de lui donner une gifle, un coup de pied... la seule chose qu'il faisait était d'appeler les infirmiers pour me renvoyer comme une adolescente insolente dans ma chambre, toujours avec ce sourire compatissant, comme s'il était de mon côté. Nous avions évoqué il y a quelques jours le nom d'une maladie que je connaissais pour l'avoir vue dans une série télévisée : la maniaco-dépression. Je n'étais pas malade ! On avait seulement abusé de moi et je ne comprenais pas pourquoi on me collait cette étiquette. Ne voulant pas poursuivre cette séance, je me levais et sortis en claquant la porte, aussitôt rattrapée par une aide-soignante qui marchait dans les couloirs. Je me fichais de mes bonnes manières. Je voulais être inconvenante, je voulais être malpolie. J'insultais alors la bonne femme et fus raccompagnée aussi sec à ma chambre. Je me mis à pleurer sur mon lit, recroquevillée en position fœtale, déclinant l'appel du repas. Pour une fois, on me laissa tranquille. Une étudiante vint m'apporter mes cachets et resta avec moi une dizaine de minutes afin d'être sûr que je n'aille pas les recracher quelque part.

En fin d'après-midi, je reçut la visite non pas du psychiatre qui s'occupait de ma pathologie mais de la psychologue, accompagnée par une étudiante dans ma propre chambre. Assise sur mon lit, les genoux repliés vers ma poitrine et les bras entourant ceux-ci, je levais pour la première fois de la journée la tête et fus intriguée par la nouvelle-venue. La même étudiante qu'il me semblait avoir vu un peu plus tôt dans la journée chez le psychiatre. Ayant une mémoire d'éléphant, quasi holographique, je replaçais en une fraction de seconde son visage et même son nom. Cette jeune femme habitait chez les Eliot depuis septembre, suite au décès de Peter, son mari et anciennement l'un des nôtres. Elle portait avec elle un calepin et un visage aussi professionnel qu'indéchiffrable. « Quelque chose ne va pas Kaleigh ? » J'aurais tout aussi bien pu informer la psychologue que je connaissais son étudiante mais je ne voulais pas passer pour une personne faible et incapable de me débrouiller seule. J'en oubliais mon désir d'inconvenance. « Si si. » « Je voulais savoir comment tu allais et si tu avais réfléchi à la discussion que nous avons eu l'autre jour. » Mon sang ne fit qu'un tour. Elle parlait de mon homosexualité, du moins de ma sexualité refoulée comme elle le disait, n'importe quoi ! Quoi qu'il en soit et même si je supposais Katherine professionnelle, je ne voulais en rien qu'elle sache mes inquiétudes ni même ma sexualité. Tout le monde savait que j'étais en couple avec un sportif pour m'en vanter dès que l'occasion se présentait, pour l'emmener à chaque fête pour l'exhiber tel un trophée. Je ne voulais pas ruiner le semblant de réputation que je pouvais avoir. « On peut parler d'autre chose ? En fait, je ne me sens pas très bien... on peut... remettre ça à demain ? » Dis-je, tentant d'esquiver cette discussion, ne sachant aucunement qu'elle avait prévu de me laisser seule avec Katherine.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Le pavillion Musterberg de l'hôpital central de Cambridge était mon lieu d'étude favori. 90% des professeurs d'Harvard qui enseignait la psychologie et tout autres domaines similaires y travaillait également comme médecin. Ha là joie d'être entouré de personnes complètement dérangé du ciboulot ! Je m'y sentais bien, un peu comme chez moi le soir du réveillon de Noël.

Maintenant que j'étais titulaire de mon baccalauréat en psychologie, j'avais non seulement accès au service psychiatrique de l'hôpital, mais j'avais également l'autorisation de travailler sur les cas légers en compagnie de la tutrice que j'avais choisie en vue de faire ma thèse de terminal en sexologie ; Madame Campbell. Travailler sur de vrais cas était beaucoup plus amusant que de travailler sur des cas semi-fictif, alors qu'on ne peut même pas voir ou entre la personne en question. Sentir l'odeur nauséabonde d'un malade et entre toutes les conneries qu'ils disent en face à face était beaucoup plus... Amusant !

Depuis le tout début de cette nouvelle année, je passais presque tout mon temps là-bas. Parfois, je m'endormais même dans le salon des élèves devant des dossiers que je lisais et relisait de façon répétitive en me marrant complètement des analyses faites par les autres psychologues. Ça ne me donnait malheureusement des envies que je ne qualifierais pas de très ''éthique''. Parfois, j'aidais les infirmiers à distribuer les médicaments et la seule chose que j'avais envie de faire était de foutre le bordel chez les fous. Malheureusement, je ne pouvais pas vraiment le faire. Du coup, je me contentais de la simple idée jouissive de créer une anarchie de dégénérée.

Puis, il y a eu la fille. Vous savez ? La fille ! Cette salope que je ne pouvais pas blairer ! Celle qui me snobait sans vergogne depuis mon arrivée chez les Eliots, madame Reagan. Dans son cas, j'étais incapable de retenir mes envies folles de lui faire du mal. J'avais eu un malin plaisir à apprendre mot pour mots tout ce qu'elle avait confié à mon professeur et je m'arrangeais pour être sur place à chaque fois qu'elle allait lui rendre visite. Je voulais tout savoir sur elle.

Homosexuelle ? Maniaco-dépressive ? Décalée ? Richissime ? Le petit diable en moi ne pouvait s'empêcher de rire comme la pire des saloperies. J'allais m'approprier cette garce et faire d'elle mon petit chien de poche, elle serait mon jouet et j'allais tout faire pour la briser mentalement au point qu'elle n'aurait confiance qu'en une seule personne, sa majesté la grande Katherine Wieners !

Aujourd'hui, j'accompagnais ma tutrice pour annoncer les résultats finals de notre analyse de cette pauvre Kaleigh. Le mieux dans tout ça, c'est que c'est moi qui aurait la chance d'avoir cette dernière discussion avec elle. Une fois dans la chambre, j'étais restée près de la porte, me faisant un peu discrète, comme toujours. Je laissais madame Campbell discuter un peu avec elle, avant qu'elle lui annonce qu'à partir de maintenant, c'est moi qui s'occuperait de son cas. Une fois terminée, elle se leva et quitta la pièce me laissant seule avec mon nouveau petit jouet.

Souriante, hypocrite comme toujours, je m'étais approchée de Kal pour m'asseoir sur la chaise près d'elle.
« Écoute, je ne sais pas trop quoi dire pour commencer. Je sais que ça doit être assez gênant pour toi mais... Tu n'as rien à craindre tu sais. Je suis une personne de confiance et je suis muette comme un taupe ! Et puis de toute façon, je n'ai que de bonnes nouvelles concernant ton état de santé » Lui-dis, prenant à la fois un ton amical et rassurant.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
J'écoutais le docteur Campbell parler sans grande conviction, comprenant à la dernière minute ce qu'elle avait tenté de me dire auparavant. M'apprêtant à protester, celle-ci échangea quelques brèves indications avec la jeune femme avant de tourner les talons en refermant la porte derrière elle, me laissant seule avec l'étudiante. Aussitôt, je me refermais comme une coquille, serrant un peu plus les bras autour de mes genoux, fermant la mâchoire, peu encline à discuter et me prêter à la confidence. S'approchant de moi avant de s'assoir près de mon lit, Katherine m'adressa un sourire que, curieusement je trouvais rassurant. La situation était beaucoup trop gênante pour moi. Cette situation était tout sauf professionnelle. Fort heureusement nous n'avions échangé durant l'année que des banalités, des regards et haussements de sourcils, trop peu d'échanges pour affirmer que nous partagions une quelconque relation. « Qu'est-ce qui me dit que tu ne mens pas ? » Je me surpris à la tutoyer tout comme elle. Néanmoins je trouvais cela curieusement agréable, comme si je vivais par ce simple tutoiement une relation que je n'avais pas eu depuis de nombreux jours, comme si je parlais à une copine et non à un médecin. « De bonnes nouvelles ? » Relevais-je dans un rictus, répétant une fois puis deux fois la même phrase en lâchant mes cuisses d'un mouvement sec, croisant derechef mes bras sur ma poitrine. « De bonnes nouvelles comme : je rentre ce soir chez moi ? Parce que c'est pas ce qu'on m'a dit ce matin ! J'vais devoir rester ici encore une semaine. » Dis-je, comme si elle en était responsable. « Minimum. » Ajoutais-je en imitant la voix du psychiatre, lui exprimant ma colère et ma déception. Fermant les yeux quelques secondes, je sentis de lourdes larmes perler au coin de mes yeux, roulant le long de mes joues avant d'atteindre mon menton en me chatouillant désagréablement le visage. C'était plus fort que moi, je ne supportais plus de rester coincée ici comme une prisonnière, épiée comme un animal de foire et surveillée comme une gamine de quinze ans. Katherine ne pouvait comprendre, psychologie ou non de mes fesses, ce n'était pas elle qui était obligée de se coucher à vingt trois heures tapantes dans des draps froids et trop fins pour m'aider à supporter la nuit. Elle pouvait rentrer au chaud dans la maison et s'allonger sur un matelas confortable, dans sa chambre à elle, avec ses affaires et le loisir de veiller ou non, d'écouter de la musique si cela lui chantait, de téléphoner ou même de voir des amis. La jeune femme jouissait d'une liberté que je n'avais pas et ça me rendais jalouse, ça m'énervait. « J'en ai marre d'être ici. J'sais même pas ce que j'fous ici. J'comprends rien. » Avouais-je dans un murmure. « J'veux pas être bipolaire, j'suis pas bipolaire... qu'est-ce qu'on va dire de moi sur le campus... » J'essuyais mes yeux d'un revers de main, tournant la tête vers la fenêtre, feintant de regarder ailleurs pour pleurer un peu plus discrètement. Le docteur Campbell avait qualifié ce besoin d'une nécessité pathologique de contrôler mon image. Comme j'avais détesté ses mots ! Comme je détestais donner raison aux autres avant de trouver moi-même la solution... qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre hein ? Relations interpersonnelles de mon cul oui ! Comme si j'avais peur d'être abandonnée si je me montrais comme tout être humain : imparfaite. Comme si j'avais peur que mon homosexualité ne vienne gâcher le train-train parfait de vie que je m'étais évertuée à constituer depuis toutes ses années... je ne suis pas gay, merde. « J'suppose que tu prends des notes... » Crachais-je, les yeux humides en tournant la tête dans sa direction pour la toiser. Je ne vis malheureusement pas ce que je cherchais, aucune animosité n'illuminait ses prunelles délicates, un regard plein de compassion et de professionnalisme. Voilà tout ce que je décelais chez elle. Comme j'aurais aimé pouvoir l'agacer, susciter chez elle une quelconque haine, pouvoir me disputer avec elle, que cela me donne l'occasion d'insulter quelqu'un, de l'insulter elle et d'ordonner qu'on me laisse seule en lui demandant de prendre la sortie... Je n'avais nullement l'impression d'avoir affaire à une apprentie psychologue ou quelque chose du genre, plutôt celle d'avoir en face de moi une copine. Mais sa présence m'irritait malgré tout. J'avais si peur qu'elle craque le morceau, qu'elle me trahisse, qu'elle me vende... tout en psychotant, je la découvrais pour la première fois, sous des yeux humides et baignés de larmes. Dieu qu'elle était belle ! Comment avais-je fait pour l'ignorer tout ce temps, obnubilée par son indésirable présence au sein des Eliot... elle avait un teint de porcelaine d’où brillaient deux yeux bleus-verts aussi envoûtants qu'incandescents. Ses lèvres pleines et roses étaient divines. Elle avait ce regard si franc et merveilleux qu'en s'approchant de plus près, il parvenait à vous déstabiliser. J'oubliais un instant mes problèmes et mes réticences pour lui demander. « Tu portes des lentilles de couleur ? » Demandais-je, en fronçant les sourcils, me faisant l'impression que cette mimique me permettait de zoomer à l'intérieur de ceux-ci. Puis, je détournais le regard. « C'est juste qu'ils brillent... » Je me fis l'impression d'être une idiote et cessais immédiatement de me ridiculiser en tournant de nouveau la tête vers la fenêtre ou se dessinait la fin de la journée dans un ciel propre et dégagé, atmosphère dont j'aurais aimé partager la compagnie, tristement plantée là à attendre que mademoiselle Wienners fasse ce qu'elle avait à faire et qu'on vienne me chercher pour rejoindre le réfectoire ou m'attendraient des haricots en sauce, de la viande blanche en sauce et une salade en sauce, toujours avec la même bouillasse blanchâtre. Peut-être aurais-je le droit à un petit fromage dur et un kiwi qui sait, le repas des grands...
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Contrairement à 99% des psychologues qui prennent des notes dans un cahier en écoutant leur patient se confier à eux, moi, je la regardais attentivement, suivant ses mots du regard ainsi que son expression faciale. Parfois le visage nous révèle un monde beaucoup plus complexe que ce que les mots nous racontent. Son regarde fuyant, le mouvement de sa gorge lorsqu'elle avale sa salive pendant une phrase. Tous ces petits détails sont les plus importants, car ils nous révèlent parfois que la personne essaie de nous embobiner. Je sais ça pour deux raisons : Premièrement, car je l'ai étudié et secondement parce que je le fais très souvent. D'ailleurs, si Kaleigh aurait la moindre parcelle d'intelligence, elle ne m'aurait pas demandé si je lui mentais, elle l'aurait immédiatement deviné tout simplement en regardant au plus profond de mes yeux, dans mon âme.

À l'écouter, on se demandait vraiment si elle était folle. D'ailleurs, son problème est au niveau de la relaxation. Cette fille parlait et réfléchissait beaucoup trop. Je venais à peine de m'asseoir et elle jacassait comme une vraie pie. De plus, en moins de trente secondes elle avait manifesté plusieurs stades de la bipolarité. D'abord l'interrogation, l'accusation, l'inquiétude, la peur... Mais tout ça ne faisait pas d'elle une personne bipolaire, mais plutôt une jeune adulte qui se pose des questions. Ce qui est tout à fait normal. D'ailleurs, elle devrait prendre le temps de respirer, de vivre sa vie à sa façon, mais de vivre. Elle était beaucoup trop nerveuse. Le silence et le repos sont les médicaments les plus efficaces pour la plupart des maladies mentales. Cette pauvre enfant était tellement absorbé par ses pensées et ses paroles qu'elle ne s'était même pas aperçue que j'avais ni cahier, ni crayon. J'avais bel et bien son dossier, mais je l'avais posé sur mes cuisses avant de lui adresser la parole.

Ce qui m'a le plus frappé dans tout sont charabia, c'est son regard de haine remplie de larmes avec lequel elle me foudroya. Un regard qui, dès sa raconte avec le mien se métamorphosa. C'est à ce moment-là que j'ai eu la confirmation de ce que je recherchais. Ce n'est pas une fille hétérosexuelle qui aurait eu ce genre de regard. Je le sais surtout parce que j'avais ressenti la même chose lorsque son regard s'était posé dans le mien. Malheureusement pour elle, les petits papillons qui avaient commencé à éclore au plus profond de mon estomac s'était fait sauvagement dévoré par une armée de mante religieuse rancunière qui ne voulait qu'une chose, la voir souffrir encore plus.


« Tu sais, on m'a effectivement demandé de prendre des notes, mais pas ici. » Lui dis-je tout doucement. « Il ne reste qu'une seule petite étape à vérifier avant que tu puisses sortir d'ici et je crois que ça risque de te remonter le morale. » En fait, je devais vérifier son comportement dans son environnement naturel. C'est-à-dire qu'on m'avait donné la permission de l'emmener en dehors de l'hôpital pour voir comment elle réagirait à son retour en société. De plus, je savais exactement ce qui allait lui remonter le moral. « Tout d'abord, il est hors de question que tu sortes d'ici comme ça. » J'imaginais déjà la rage monté en elle, c'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais attendue deux fractions de secondes avant de terminer ma phrase, histoire de jouer avec son humeur. « Donc je me demandais si tu serais partante pour aller faire les boutiques. Tu sais ? Te trouver des fringues plus classe que ce que tu portes ici. » Puis, je m'étais rapprochée d'elle afin de suivre son regard qui regardait vers le ciel. « Et si je me fis à la position de ce magnifique soleil, il sera bientôt midi. Donc on pourrait en profiter pour s'arrêter dans un restaurant. Je te ferais goûter à quelque chose de délicieux, des nems. » Je la baratinais complètement. Pour ce qui est de l'heure, je l'avais regardé avant d'entrer dans la pièce quelques minutes plus tôt. Ensuite, j'avais fait exprès de me rapprocher d'elle pour voir dehors, je voyais très bien de l'endroit où j'étais assise. De plus, je détestais le beau temps. Moi, c'est la pluie et le tonnerre que j'adorais.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Je crois qu'elle le faisait exprès. Cette fille jouait avec mes nerfs, me donnant un espoir que je n'attendais plus, me l'enlevant aussitôt comme si de rien était. Je sentis monter en moi une rage qui me fit retrousser les lèvres avec dédain, lui adressant un regard qui lui signifiait qu'elle n'avait pas intérêt à me donner de mauvaises nouvelles. « Donc je me demandais si tu serais partante pour aller faire les boutiques. Tu sais ? Te trouver des fringues plus classe que ce que tu portes ici. » J'oubliais aussitôt ma colère pour laisser place à une expression d'incrédulité. Essayait-elle de me faire une farce ? Elle était néanmoins sérieuse et poursuivit avec l'idée de nous faire dîner dans un restaurant asiatique. Était-ce une manière, bien qu'un peu étrange, de me dire que je pouvais rentrer chez moi, que je pouvais dès lors plier bagages et rentrer chez mes parents ou sur le campus ? Haussant un sourcil, je plissais les yeux, comme pour déceler une faille, le regard rivé sur ses yeux bleus-verts. Le fait qu'elle eut ignoré ma question sur le port de lentilles me vexa un moment mais je décidais de passer à autre chose. Certes je trouvais cette proposition bien curieuse, étant certaine qu'elle ne faisait parti d'aucune thérapie ni d'aucun protocole mais je décidais de laisser mon scepticisme de côté pour sauter sur l'occasion de sortir d'ici et de faire une activité tout à fait normale, sans porter l'étiquette de « malade » ou de « patiente ». Puis, je baissais la tête pour m'étudier, avait-elle sous-entendu que mes vêtements ne ressemblaient à rien, faisant de moi une personne aussi quelconque qu'informe ? Bien que ce fut le cas dans cette tenue, je ne supportais pas l'idée qu'elle ait pu le penser. Serrant la mâchoire, me retenant de faire une bêtise, je dis à la place : « Très bien. » Inutile mais je n'avais rien trouvé d'autre pour remplacer mon venin. Descendant du lit en chaussettes, j'ouvris l'armoire de la chambre pour trouver de quoi sortir. Je jetais un coup d’œil au dehors et soupirais. J'étais si déphasée que j'avais cru, pour je ne sais quelle raison que nous étions le soir. « J'ai vraiment besoin d'une nouvelle garde-robe. » Dis-je dans un murmure, me parlant à moi-même. Ma mère, aussi avenante qu'elle était, avais reprit mes vêtements et des affaires qu'elle jugeait inutile, remplaçant tout ceci par des paires de basket, des t-shirt basiques et des pantalons tout ce qu'il y a de plus banal ainsi qu'une paire de joggings. Bien que griffés, ils ne représentaient en rien Kaleigh Reagan. J'attrapais une veste de sport et enfilais mes chaussures, me faisant l'impression de ressembler à une de ces filles que l'on croise dans la rue mais pour lesquelles on ne se retourne jamais. Gênée, je lui fis un signe du regard, l'entraînant vers le couloir d'un mouvement d'épaule.

Lorsque nous passâmes dans celui-ci dans le but de rejoindre l'accueil du service, nous fûmes coupées dans notre élan par une certaine Alison, une jeune patiente boulimique avec qui j'avais sympathisé quelques jours plus tôt. « Tu t'en vas ? » Me demanda t-elle de sa voix haut perchée, les sourcils toujours levés comme si elle était constamment étonnée. « Non... enfin si. J'ai une sortie. » Elle fixa un moment Katherine et lui adressa un grand sourire. « C'est cool que vous l'emmeniez, Kaleigh commençait vraiment à se sentir... » Je lui donnais un coup de coude et elle s'arrêta aussitôt. « Ouais bon... à ce soir alors ? Tu me raconteras ? » « Oui oui. » Dis-je, évitant son regard avant de poursuivre notre route. On fit signer des papiers à l'étudiante pendant qu'on me rendait mon téléphone. Trop heureuse, je l'allumais aussitôt, dans l'espoir de lire sur l'écran le nom d'Elie-Sara. Nous nous étions appelées quelques jours plus tôt et je lui avais annoncé ma rupture avec Sasha, ajoutant que, malgré ce fait, nous ne pouvions nous remettre ensemble. Elle ne m'avait pas une seule fois parut regretter ma décision, ni même m'aimer, plutôt lasse et agacée par le simple fait de m'entendre, passés les premières minutes ou elle avait été rassurée. Je mourrais d'envie de parler d'elle, de poser des questions auxquelles je n'aurais aucune réponse à ma meilleure amie Candice ou à Adriana mais je ne voulais pas que l'étudiante m'entende ou pire, qu'elle retienne ma conversation pour le raconter à la psychologue. J'avais vraiment besoin d'une amie et la présence de Katherine me déprimait.

Nous sortîmes de l'hôpital et je fermais les yeux, respirant l'air pur, profitant de ce moment de liberté. Nous n'étions cependant pas contraints de gambader toute la journée entre les murs blancs du service, nous avions des « sorties» organisées. Au cinéma du coin pour discuter de ce que nous ressentions, au parc adjacent pour nous faire prendre l'air.. rien de bien folichon. Puis, je me sentis soudainement angoissée. Angoissée à l'idée, ne serait-ce que pour une journée, de regagner la vie « normale », extérieure. Je ne me sentais pas prête. Le sang affluait dans mes tempes, cognant dans ma tête et je me retrouvais sur le parking, figée dans un état de statue, les yeux vitreux rivés sur l'horizon. « Je ne peux pas. » Dis-je, sentant de nouveau les larmes me monter aux yeux. L'environnement extérieur me paraissait si effrayant tout à coup ! Je l'avais pourtant rêvé derrière la fenêtre de ma chambre, imaginé sous les clichés de la salle à manger... il me paraissait si différent de celui que j'avais connu, si imprévisible, si dangereux... « Je ne peux pas. » Répétais-je, ayant l'impression que le sol tournoyait autour de moi.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Subtilement, j'épiais le mouvement de ses muscles faciaux en réaction à ce que je lui annonçais. Mon plan semblait fonctionner à merveille. Le regard qu'elle me lança pendant ma petite pose en valait franchement la peine. Lui donner des espoirs pour lui enlever et lui redonner. C'était franchement amusant. La petite diablesse en moi se tordait de rire.

Une fois qu'elle eu accepter mon offre, je me suis levée pour aller l'attendre sous le pas de la porte. Tout en réfléchissant à la suite de mon plan, je la regardais se parler à elle-même, devant sa garde robe. Ça, c'était quelque chose que je détestais par-dessus tout : Voir quelqu'un parler à voix basse. J'avais toujours l'impression qu'on parlait dans mon dos.

Une fois prête, je l'avais accompagné dans la salle commune, lui disant de m'attendre un petit moment le temps que je me change et que je remplisse les papiers qui autorisaient sa sortie et qui la plaçait sous ma responsabilité. Une fois tous les documents signés, j'avais pris la direction du salon des employés pour retirer mon habit d'infirmière et mettre un leggings noir en simili-cuire ainsi qu'un long shirt et mes belles bottes blanches qui m'arrêtaient au niveau du genou.

De retour dans la salle commune, je fis signe à Kaleigh de venir me retrouver. Malheureusement, alors que nous nous apprêtions à sortir, Alison s'interposa entre nous et la porte. Je détestais cette fille, quoique... C'était presque redondant à la longue. En fait, je détestais 99% de tous ceux et celles que je croisais à l'hôpital, c'est simple non ? Une fois qu'elle eu terminé de parler à Kal, nous avions finalement eu la chance de sortir de l'aile psychiatrique de l'hôpital.

Alors que nous descendions les escaliers qui nous menaient à l'étage inférieur, nous avions rencontré une jolie jeune demoiselle qui montait à l'étage rendre visite à un patient. Elle s'était d'ailleurs arrêté un petit moment pour me demander comment son frère allait, puisque j'avais travaillé un peu avec lui la dernière fois. Puis, lui disant au-revoir, l'idée de démontrer un signe d'homosexualité de ma part à Kaleigh me passa par l'esprit. Après quelque marche, comme par hasard, j'avais levé les yeux pour regarder sous la jupe de la jeune femme que nous venions tout juste de rencontrer, mordant légèrement ma lèvre inférieure. Une fois en bas, j'avais simplement dit à voix basse, mais assez forte pour me faire entendre. « Sexy »

Une fois dehors, j'avais commencé à marcher un peu plus vite. C'est à ce moment-là que je m'étais rendu compte qu'elle ne me suivait plus. Me retournant vers elle, j'ai vite compris qu'elle ne se sentait pas trop bien. M'approchant d'elle le regard inquiet et souciant envers elle, je me disais dans ma tête '' Mais qu'est-ce qu'elle me fait encore cette grognasse.'' Je m'étais placée face à elle, posant mon regard hypnotiseur dans ses yeux.

« Respire profondément Kaleigh. Tout va bien se passer. Il ne peut rien t'arriver. Je ne vais pas te sortir du charabia de psy, mais plutôt un conseil d'ami, une phrase qui me remonte souvent le moral. C'est lorsque l'horizon s'obscurcie que tu dois croire en l'espoir. » Lui dis-je d'une voix douce et réconfortante, intensifiant de plus en plus mon regard dans le siens. J'ignorais ce que serait sa réaction, j'étais prête à me rapprocher d'elle si le besoin se faisait sentir, si elle éclatait en sanglot ou encore si elle était prête à me suivre
.
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)