Anna & Sio - Quel est ce monstre vert qui se balade en sous-vêtement ?

« Allez…..S’il te plait……? » On aurait dit le chat dans Shrek ! Mon amie me faisait ses yeux de velours que je lui cède à tous ses caprices. Mais quelle idée j’avais eu d’accepter d’être son modèle ?! J’avais dû être piqué par la mouche de l’idiotie ! Tout en la regardant encore plus essayer de me faire céder, elle me disait : « Et je t’achète le CD de qui tu veux !  » Je lui faisais un sourire, et disant cela brièvement :   « Allez, tu as gagné ; va pour ton truc tout vert… » Je prenais donc des vêtements de rechanges et tout en sachant que j’allais être couverte de peinture, je soupirais une fois de plus. Il était bien pour moi que je puisse l’aider afin de faire aussi un effort vers les autres. Donc, tout en la suivant pour la salle d’art plastique. Je me déshabillais donc pour être en sous-vêtement blancs. J’avais alors la sensation que tout irait de travers. Je me plaçais donc devant le tissu de sa toile qui était accroché au mur et me plaçant devant, je fermais les yeux pour ne pas voir le truc arriver. La peinture froide me donnait la chair de poule. Puis, alors qu’elle aurait dû finir sa peinture, elle prenait son appareil photo pour faire ses clichés. Je reculais un peu pour finir par aller coller le tissu. Pieds nus sur le sol, je disais : « Il fait froid….» Elle m’amenait donc un gros tapis, et allant me poser dessus, elle amenait alors une énorme toile qu’elle me collait dessus. Fière d’elle, je suivais le mouvement doucement. Une fois cela fini, je me retrouvais en sous-vêtement couverte de peinture verte sous le regard ébahis des autres élèves….

Il n’était pas habituel pour Anna que de se rendre vers les salles d’arts plastiques, ne sachant ni dessiner ni peindre et n’ayant pas forcément le temps d’apprendre non plus, mais la jolie russe avait besoin de poser une question à une collègue. Elle se dirigeait vers la salle où elle devait normalement être en plein cours lorsqu’une scène attira son œil : une damoiselle dont elle ignorait jusqu’au nom se trouvait couverte de peinture verte, en sous-vêtements à priori, et autant dire qu’Anna ne put s’empêcher de pousser la porte pour lancer d’un ton extrêmement sérieux, presque froid : « Je peux savoir ce que vous faites dans une telle tenue, jeune fille ? »

« Je participle à un exercice en art plastique madame. C’est mon amie qui est là qui voulait de mon aide. Je me doute que la tenue n’est pas adéquate, sauf que je ne vais pas la laisser comme ça. » Je tenais donc le tissu bien comme il fallait et me voilà un peu moins découverte. J’avais pris le temps aussi de regarder la professeur que j’avais en face de moi. Je suivais donc ce tout ce qu’il se passait autour de moi. Je disais à mon interlocutrice : « Il y a des douches, je pourrais toujours aller me changer par la suite. Je ne vais pas me balader en sous-vêtement sur tout le campus. » Il était clair que je n’allais pas le faire ! Je me demandais bien ce que cette charmante dame allait me dire par la suite. Mon amie revenait et là, elle ne savait pas trop ce qu'il se passait. Elle commençait donc à paniquer fortement.

Autant dire qu’Anna prêta une attention somme toute particulière à la réponse de cette étudiante inconnue au bataillon. A priori elle n’était pas en médecine, sans quoi même sans connaître son nom, son visage lui dirait quelque chose, mais ce n’était pas le cas présentement. « Ah vous vous doutez que la tenue n’est pas adéquate ! » lança-t-elle avec un brin d’ironie, sans pour autant se montrer impolie ou autoritaire au-delà des mots : il ne s’agissait pas de son domaine de compétence mais d’un autre côté, croiser une étudiante dans une telle tenue ne pouvait que pousser à faire réagir, et ce n’importe qui, professeur ou élève… « Que vous tentiez une expérience soit, c’est tout à votre honneur mais il ne faudra pas que vous oubliez où vous vous trouvez… il s’agit d’une université et non pas d’un showroom, par conséquent fermer la porte aurait dû être votre principal souci : il existe de nombreux étudiants mineurs dans ces bâtiments et qui seraient en droit de vous attaquer pour attentat à la pudeur » reprit-elle d’un air des plus sérieux. Une petite mise au point ne pouvait pas faire de mal…

« Oui, on ne peut pas dire que cela va dans le bon sens de la décence. » Tout en l’entendant me dire que la salle n’avait pas été fermé, je disais : « Le box était fermé par le tissu, donc normalement, personne n’aurait dû voir. Donc, voilà… » Allant remettre le tissu sur le box, je voyais mon amie qui ne disait rien, elle disait à la dame : « C’est moi Madame…C’est ma faute, j’ai demandé à ce qu’elle le fasse… » Je la regardais doucement, et allant vers l’évier, j’enlevais la grosse partie de la peinture. Puis remettant un nouveau tissu, j’espérais bien qu’il absorbe un peu plus le liquide vert.

Loin d’Anna l’envie de passer pour la dernière des emmerdeuses mais ce n’était plus l’ancienne étudiante qui parlait : c’était le professeur de médecine d’Harvard. « Protéger votre intimité juste par un tissu, c’est prendre un risque mademoiselle, vérifier qu’une porte est bien fermée aurait été tout aussi efficace et bien moins dérangeant pour les potentiels passants. Je ne pense pas uniquement aux esprits chagrins mais également à vous » reprit-elle, d’un ton certes distant mais aucunement impoli et désagréable. Il fallait que cette étudiante ait bien conscience qu’on ne pouvait pas tout justifier par un travail d’arts plastiques ou que sais-je encore… « Je ne suis pas en train de vous punir mesdemoiselles, juste de vous faire remarquer les choses. Après tout je suppose qu’un nu en arts plastiques est courant, mais peut-être vaut-il mieux que ce soit moi qui vous fasse la réflexion plutôt que l’un de mes collègues qui préviendrait les hautes huiles illico presto. » reprit-elle d’un air des plus sérieux. Une petite mise au point ne pouvait pas faire de mal…

« On le ne refera plus madame. On le fera ailleurs dans une pièce fermée à clé. » Autant essayer de faire les choses correctement alors que pour l’instant je ne tenais pas non plus à avoir froid. « On devrait mettre en place des règles pour la salle, qu’en penses-tu ? » J’avais demandé cela à mon amie, et donc, je me trouvais dans le même nombre d’années qu’elle et il fallait donc que l’on fasse aussi un truc. « Oui, tu as raison, on va le faire avec les profs. Comme ça cela ne se reproduira pas. » Donc, tout en la voyant s’activait, je lui disais : « Regarde que je puisse aller à la douche tranquille. » Il ne fallait pas non plus que je rencontre des personnes qui risquaient donc de me voir. Me tournant vers la dame, je lui disais : « On fera attention madame. Vous avez raison, on n’aurez pas dû le faire comme ça. »

« Une pièce fermée à clef me semble ne pas être une mauvaise idée, car après tout il faut bien que vous puissiez mener à bien vos projets… ce n’est pas cela que je contestais, entendons-nous bien » reprit-elle d’un ton relativement neutre, Anna n’ayant pas pour habitude d’être extrêmement expansive sur ses émotions à vrai dire. Elle était plus souvent neutre que joyeuse ou même en colère, à moins que la situation ne l’exige il va sans dire. « Je vous fais confiance mes demoiselles et vous souhaite une bonne continuation dans votre projet » les encouragea-t-elle aussitôt avant de leur offrir un pâle sourire, faible mais bien présent, pour mieux tourner les talons et quitter la pièce. Inutile d’en rajouter, n’est-ce pas ? Elles n’avaient choqué personne et s’étaient pliées aux conseils d’Anna, il n’y avait donc rien d’autre à dire…