maxym △ lune de miel précoce (a)

Comment avait-elle pu atterrir ici ? On lui vend du luxe, une confrérie d'élites.. où dans le prospectus c'est indiqué que pour ça, on est censé se les geler en Alaska ? Alors c'est joli hein, j'dis pas, l’hôtel est magnifique tout fait de glace.. mais ça reste de la glace. Et la glace, c'est pas ni la plus confortable des matières, ni la plus accueillante. Après une journée à barboter dans la neige, on rêve de chaleur, pas de devoir dépasser la limite des trois couches de vêtements. Bref, la journée avait été longue, et le retour au lit rapide. Histoire de faire acte de présence la demoiselle était restée avec quelques bleus au bar après le repas, mais dès les premiers départs, avait rejoint sa chambre. Le numéro 13, c'est ironique hein ? Si si vous pouvez rire, même le hasard se fout de sa gueule. Pas qu'elle soit superstitieuse, mais la bougonne voyait des signes partout ce soir. Heureusement ses malheurs s'arrêtèrent là. Une fois débarrassée des deux premières couches et enfilé un pyjama informe mais bien chaud, Max se glissa dans le large sac de couchage chauffant. Il devait être onze heures quand elle trouva le sommeil, et une heure quand la lumière vint le perturber. Un léger gémissement de mécontentement sortit de sa gorge tandis qu'elle plongeait la tête dans son coussin, y grognant quelques paroles : « Encore quelques minutes, j'suis fatiguéééée.. » Ben, oui, parce qu'il devait être le matin. Pourquoi on rentrerait dans sa chambre sinon ?  

Encore dans le vague, la « douce » Maxym bat plusieurs fois des cils lorsqu'elle quitte son coussin moelleux pour tourner son visage vers la source de paroles. Il y a encore un léger voile sur son regard, et la pauvre est toujours dans le déni. Franchement, comment pouvait-elle imaginer que le monde lui en voulait à ce point ? D'accord, elle va pas souvent à la messe, mais quand même. Du coup, elle marmonne un petit « Hein ? » paumé et grimaçant, n'écoutant qu'à peine les mots de son invité surprise. Faut dire que pour une fois la voix de Reilly est calme, ça change. Elle est presque audible de cette manière. Du coup la demoiselle pourrait se rendormir là.. oui, les paupières sont lourdes, toussa.. « Laisse moi dormir.. » Articule-t-elle difficilement, déjà repartie dans ses songes. Sauf que. La douce voix devint dragon, la sortant de cet état végétatif dans un électrochoc. Pas de pitié. Même pas un peu. La belle sursauta et poussa un bref cri aiguë tandis que l'autre braillait, ses billes brunes reconnaissant désormais ce con de Samson. Elle eu un mouvement de recul, se redressant brusquement sur son lit pour se trouver assise dans son sac de couchage. « NON MAIS T'ES CINGLE !! » Hurle-t-elle, le fixant avec horreur. « Qu'est-ce que tu fous là ?! T'as rien à faire ici. » Son souffle est court, et elle un peu perdue. Comment pouvait-il rentrer dans sa chambre comme ça ? N'avait-elle pas fermé sa porte ? Et puis qu'est-ce qu'il attendait pour bouger ? « T'as entendu ce que je t'ai dis ? DE-GAGE DE MA CHAMBRE ABRUTI. » Hache-t-elle comme s'il était un ignorant finit. Enfin, Samson ne s'est jamais vraiment distingué par son intelligence, il faut dire. Et pour le faire partir plus vite, elle attrape son coussin qu'elle lui balance avec force. Autant dire que c'était mal partit pour la faire bouger d'ici.

Etre réveillée par Samson, vous imaginez le cauchemar ? Tu m'étonnes que ça lui fait un choc à la princesse endormie, elle aurait préféré un charmant plutôt que le crapaud. Enfin, soyons objective, le brun n'est pas si repoussant. La bouche cousue, il serait supportable, presque portable à son bras. Mais.. non, il fallut qu'il soit doté de la parole. Et quelle parole. Une voix grinçante, de celle qui fait encore plus effet que le « bip bip » agaçant du réveil. Électrisée, c'est les traits tendus et le regard hystérique que Maxym se redressait sur son lit. Le regard sombre fixé sur la silhouette masculine, un peu parano -quoique-..- et s'attendant à n'importe quelle saloperie de sa part. De son avis, ce type était complètement cinglé. « Faut dire que c'est pas toi qui pourrait ramener une fille comme moi dans ton pieu. » Siffle-t-elle entre ses crocs. L'ironie suintait des paroles de Reilly, mais Max en profitait pour lui rappeler que sûrement, il ne voyait guère de fille aussi jolie qu'elle assoupie. Déjà il ne pouvait tabler que sur les sourdes, ça limite pas mal. Et le pauvre, il allait dormir dans le couloir ce soir. Parce que ses conneries de chambre lui appartenant, la demoiselle n'y croit pas un instant. D'ailleurs, elle l'encourage 'gentilement' à prendre la porte en lui indiquant la sortie grâce à un coussin en pleine face. Sauf que ça n'a pas vraiment l'effet escompté, et que ça énerve plus la bête qu'autre-chose. « C'est MOI qui suis malade ? » Rire moqueur. « Évidemment, c'est moi la cinglée, alors que c'est toi qui te ramène dans ma chambre à 1h du mat'. Ca relève de la psychiatrie à ce niveau d’obsession. » Elle hausse un sourcil. « T'as pas sniffé mes vêtements avant de me réveiller au moins ? » Oh, elle exagérait à peine. Il n'allait pas lui faire croire qu'ils leur avaient donné la même chambre, à EUX, comme de par hasard. C'est cela oui, à d'autres. Se protégeant des réactions imprévisibles de cet imbécile, Max attrape d'une main le rebord du lit. Ses lèvres s'étirent en un large sourire provocateur : « Va crever Reilly, je bouge pas d'ici. » Au moins, il pouvait se réjouir d'avoir réussit à la réveiller. « Mais tu peux dormir à mes pieds si tu veux, sur le sol. » Que de bonté.