party all night ▬ ft. Konrad.

Ce soir était la soirée. Un moyen de décompresser et de s'amuser toute la nuit. Pour rien au monde je ne manquerai cette occasion. J'avais clairement besoin de me vider la tête. Cela faisait d'ailleurs plus d'un mois que je n'étais plus sortie. Ces derniers temps, j'étais restée raisonnable et avait laissé mon côté fêtard de côté pour pouvoir me recentrer un peu plus sur mes études. Mais aujourd'hui j'avais décidé de mettre fin à cette période "bonne résolution" et je comptais reprendre ma vie de fêtarde en intégralité. Alors que j'étais en quête de la robe parfaite à travers ma garde-robe, je tomba sur une qui appartenait à ma sœur. Ça allait bientôt faire un an qu'elle avait été victime de l'alerte à la bombe d'Harvard, et pourtant, j'avais toujours autant de mal à m'en remettre. Sixtina était surement la personne que j'aimais le plus au monde. Elle était ma moitié, pour ne pas dire moi. Je n'avais désormais plus de soeur jumelle. Une partie de moi s'était envolé avec elle et cette partie ne reviendra jamais -tout comme elle d'ailleurs. Je regarda la robe, laissant le tissu glisser entre mes doigts et j'eu un petit moment de nostalgie. Elle adorait cette robe. Je pense même que c'était sa préférée. Elle m'avait promis de me la prêter une fois, mais pas tout de suite, car elle trouvait qu'elle la mettait en valeur. Je la rangea aussi vite avant que je ne commence à pleurer. Ce soir devait être ma soirée, celle où je devais me sentir bien, sans problèmes, sans tracas. Et si je continuais à fixer cette robe, j'allais très vite me gâcher la soirée. Je dois m'arrêter de fondre en larme à chaque fois que je tombais sur un élément se rapportant à Sixtina. Elle aurait voulu que je continue ma vie normalement. Elle me répétait souvent qu'elle m'admirait car j'étais toujours souriante quoi qu'il arrive. Alors ce sourire, je devais le garder, encore aujourd'hui. Je devais le faire pour elle, je lui devais au moins ça.

J'étais une vraie indécise. Je ne savais pas quelle robe mettre, et l'heure passait. Si ça continuait, j'allais me rendre à la soirée au moment où tout le monde était déjà défoncés, incapables de communiquer avec vous. J'en étais même venue à chanter "1,2,3 ça ne sera pas toi" pour faire mon choix. Je crois que je commençais vraiment à perdre la raison. Enfin bref, je m'empressa aussi vite à me glisser sous la douche pour pouvoir me faire une petite beauté par la suite. J'étais une vraie femme, il n'y avait pas de doute. Il suffisait de voir combien de temps je prenais à me préparer pour ne pas en douter. 1h30; c'était le temps que j'avais pris pour m'habiller -sans compter le temps pour choisir une tenue-, me doucher, me coiffer et me maquiller. Et encore, j'avais enclenché la vitesse supérieure pour la peine. Il était déjà passé 22h30, et la plus part des personnes présentes à la soirée du campus devaient surement être dans un état critique. Je m'étais habillée de manière très féminine pour l'occasion. Je voulais attirer le regard du sexe opposé, alors autant mettre la barre haute. Satisfaite du résultat, sans attendre une minute de plus, je pris la direction de la soirée.

C'était full ce soir. Limite, pour atteindre le comptoir, on devait marcher sur les autres. La plus part des Mather étaient présents, comme à notre habitude. La premier réflexe que j'avais pris en débarquant ici était d'aller au bar. Je comptais bien profiter de l'option "alcool à flot". Interpellant le barmaid, je lui commanda une vodka. Tout ce qu'il y a de plus dégeulasse, mais qui a le pouvoir de vous mettre bien dans les minutes qui suivent. Et alors que la barmaid s'appliqua aussi vite. Il me tendit ensuite mon verre que je sirota à grande vitesse. J'avais beau être une fille, les à-fonds, ça me connaissaient. Je balaya ensuite le lieu du regard, avant d'apercevoir Konrad, quelques mètres plus loin, les mains occupés par des verres. Je m'avança alors vers lui « Je savais que tu serais là. » Rien d'étonnant. Il méritait amplement son titre Mather, et le prouvait à chaque soirée. « Tu m'offres un verre? » lui dis-je de mon plus beau sourire. Je n'étais pas le genre de personne qui attendait qu'on lui proposait un verre, mais plutôt celle qui le réclamait.

En me voyant dans la salle, plusieurs personnes s'étaient empressées de venir me saluer, et étaient même étonnés de me voir à vrai dire. Cette soirée était mon come back des soirées des Mather. Je n'avais fait qu'une petite pause sur les fêtes, mais aujourd'hui j'étais fin prête à reprendre mes bonnes vieilles habitudes. Avant j'étais toujours accompagnée de Sixtina, mais ça c'était avant. J'avais beau être venue seule, je savais pertinemment que j'allais repartir accompagnée. Voilà tous les mérites des soirées bien arrosées. Et en parlant de ça, Konrad avait fait parti de ces accompagnateurs. Plus souvent que vous le croyez? Je ne me lassais jamais de lui. On en a eu des soirées ensemble -enfin je parle celles dont je me rappelle. « Tu m'vois ne pas aller à une soirée de notre propre maison beauté ? » Il est vrai qu'à chaque soirée, on pouvait être sur de tomber sur lui. Même malade, ou à la fin de sa vie, il trouvera toujours un moyen pour être présent. Ce qui n'avait pas forcément été mon cas ce dernier mois. « Peut-être que tu pourrais zapper le fait qu'il y ait une soirée de notre maison. » dis-je de manière la plus ironique du monde. C'était un fait impossible. Oublier une soirée de notre propre maison, alors qu'on en parle pas tout, chaque jour jusqu'à arriver au jour j? Impossible. Même un amnésique, un vrai Mather n'oublierait pas ce genre d'événement. En plus ce soir, tout le monde y était convié, et beaucoup avait répondu présent. L'ambiance était clairement au rendez-vous.  « Viens avec moi. J'suis content qu'tu sois là. » avait-il dit en prenant par la taille. Une fois que Konrad devenait trop tactile, c'était l'alerte qui annonçait qu'un nombre important de verres étaient déjà passés entre ses mains. Pour ma part ce n'était que le début, mais je n'allais pas tarder à le rattraper. « Moi aussi. Ca faisait déjà un petit temps que je ne t'avais plus croisé. » Ce n'était pas seulement ma présence aux soirées qui avaient été mise en suspend, mais ma vie sociale en elle-même. Je n'avais plus donner signe de vie à grand monde. J'avais le besoin d'être seule, de prendre du recul, par rapport à moi et à tout ce qui c'était dernièrement passé. J'en avais profité pour enfin essayer de faire le deuil de ma soeur, mais je n'y était pas encore parvenu.

« Bon la princesse désire quoi boire ? » Je n'avais aucune idée de ce que je voulais. Une vodka de plus m'aurait échoeurée. Je n'étais pas fan de cet alcool, le verre que j'avais pris précédemment était juste une "mise en bouche" de la soirée. « Peu importe, je veux quelque chose de fort. » lui dis-je de mon plus beau sourire. La salle se remplissait de plus en plus. Sans doute allaient-ils devoir refuser l'entrée aux retardataires si on voulaient encore avoir de l'espace pour danser. La musique était tellement entraînante que je ne pu m'empêcher de faire de petits mouvements avec mon corps. J'attendais mon verre avec impatience, laissant le choix à Konrad -ou au barmaid- de me servir quelque chose de fort. J'étais motivée à profiter de cette soirée, et de Konrad par la même occasion. Quelques minutes plus tard, le beau brun me tendit mon verre. Je lui déposa alors délicatement un baiser sur la joue en guise de remerciement pour ce verre offert. J'ignorais complètement ce qu'il y avait dedans, et je m'en foutais complètement. Tant que c'était buvable et fort. Sans plus attendra, je porta le verre à mes lèvres avant de le boire d'une traite. Il était d'ailleurs suffisamment fort pour en tirer une grimace sur mon visage. J'avais la net impression qu'il allait très bien passé. « On remet ça? Et cette fois, c'est moi qui te l'offre. » Je n'avais même pas laissé le temps à Konrad de terminer son verre que je lui en proposais un nouveau. Pas question pour moi de rentrer sobre chez moi, et encore moins seule. J'aime jouer, et le jeu ne fait que commencer.

« Tu sais que t'es drôle ce soir ? » avait-il répondu à ma remarque plus stupide qu'autre chose en y repensant. Je fit alors la moue. « Ce soir? Ta réflexion est limite vexante! » avais-je rétorquer -pour rire évidemment. Mais ce qu'il venait de dire sous entendait qu'en temps normal je ne l'étais pas -moi qui lâchait à longueur de journées des choses complètements insensées, voire débiles. Peut-être devrais-je me poser des questions sur mon humour, qui ne faisait rire que moi-même par moment. Hum hum. « Tu fais bien de réapparaitre alors, tu commençais à me manqué. » Il est vrai qu'il m'avait manqué aussi, et de nombreuses fois j'avais pensé à lui rendre visite, mais à chaque fois la raison me rattrapait et me replongeait dans mes études. « Prépares toi à me voir régulièrement alors. » Cette parole voulait tout dire, et le regard que je lui avais lancé aussi. Il devait prendre ce que je venais de dire au mot. J'étais très sérieuse. Il allait même le regretter de m'avoir dit que je commençais même à lui manquer. Konrad était tellement gentil qu'il avait accepter de m'offrir le verre que je lui avais réclamer. Pour ce genre de choses, il était loin d'être un radin égoïste, incapable de payer une goutte à ses amis. Un peu tout le contraire de moi. « Quelque chose de fort ça roule ! » Les soirées arrosée, y a rien de mieux. S'il n'y a pas d'alcool à une soirée, ce n'en est pas une. Je ne conçois pas faire la fête sans avoir ce grain de folie en moi après avoir bu un ou deux verres. Puis c'est connu que les filles se sentent plus irrésistibles sous l'influence de l'alcool et les hommes se sentent plus fort. Alors forcément, on ne peut que fusionner dans ces moments là -à prendre dans tous les sens du termes. Bon, à partir du moment où on ne tient pas l'alcool, c'est sur que la tournure des choses n'aient pas très amusante, mais je ne me sentais pas concerner. J'ai un estomac qui s'accrochait bien, et rares sont les moments où j'ai fini par vomir. Autant je pouvais très vite avoir les effets de l'alcool que je n'en tombais pas malade. Je ne tenais surement pas a de ma mère, elle qui après un verre de vin s'empressait d'aller aux toilettes, et pour ce qui est de mon père, il était complètement contre l'alcool. D'ailleurs, s'il savait ce que je faisais, je pense qu'il m'aurait déjà fait la moral à la seconde qui suivait. La tequila que je venait d'ingurgiter d'une traire, je l'avais sentie passée. Mon œsophage venait d'en prendre un coup est était en feu, mais cette sensation n'avait duré qu'une poignée de secondes. J'étais parée à en boire encore une, et cette fois, j'avais même proposé à Konrad de lui en offrir une. J'avais laissé mon côté radin de côté, et puis c'était Konrad, ce n'était pas n'importe qui. « Putain c'est bon d'te retrouver ! » Je lui adressa un simple sourire à sa remarque, avant de tourner les talons et de commander deux nouvelles tequilas frappées pour aussite vite revenir vers lui. « Voilà pour toi mon joli. » lui dis-je en lui tenant son verre.

Je ne pouvais pas espérer mieux que de passer cette soirée avec Konrad. Je ne m"étais même pas intéressée à savoir qui d'autre pouvait être là. Je pense même être passée plusieurs fois devant le nez de certains de mes potes, sans même leur adresser un bonjour ou un quelconque sourire. Peu importe, j'avais trouvé la "bête" de la soirée et je savais désormais que ma soirée était assurée, et l'ambiance aussi. « T'es même pas crédible !» me rétorqua le beau brun. Je força alors sur ma moue, pour la rendre la plus crédible possible. « Et là, j'ai l'air crédible? » lui dis-je alors que je fronçais les sourcils. Mais plus je forçais, et plus je le voyais se foutre de ma gueule ouvertement. J'éclata de rire, comprenant très vite que forcer ne faisait qu'empirer ma crédibilité. « Bon ok, j'abandonne. » Il fallait que je revois mes talents d'actrice et mes expressions faciales apparemment. Konrad venait de briser l'espoir que j'avais en moi de percer dans ce domaine... ou pas. « J'attends que ça. » Je n'ajouta rien de plus à sa parole. Je ne fis que lui sourire, comme j'avais le don de si bien le faire. L'abandonnant quelques minutes, je m'empressa d'aller chercher de nouveaux verres avant de me ramener près de lui. « Merci ma belle. » Et cette sur cette paroles que Konrad et moi levons nos verres pour trinquer à nos "retrouvailles" et de l'avaler d'une traite -pour ne pas changer. Et à peine venais-je me remettre de ma grimace que Konrad en réclama de nouveau un. Il était lancé, et moi je n'allais plus tarder à l'être non plus. Je sentais qu'on allait sortir de cette soirée en piteuse état. Il avait désormais une tequila d'avance, enfin sans parler de tous les verres qu'ils s'étaient enfiler avant que je n'arrive. C'était donc le moment pour moi de le rattraper. « Aller beauté, fou toi bien pour profiter ! » Il voulait jouait, et bien on allait jouer. Ce n'était surement pas le genre chose à me dire et à me mettre au défi. Sans plus attendre, je commanda alors 5 shooters de tequilas, autant ne pas faire de mélange dans ces conditions là. Et aussi vite les avais-je reçu que je me les étaient enfilés. Le dernier avait d'ailleurs eu du mal à passer. Je n'ose imaginer la tête que j'avais fait en buvant ces 5 tequilas l'une à la suite de l'autre. J'étais maintenant partie pour finir bourrée. Et plus les minutes passaient, plus je les sentais me monter à la tête. « Allez viens, on va danser! » Il n'avait pas le choix. Je lui pris sa main en l'entraîna avec moi dans toute cette foule qui se déhanchait au rythme de la musique. Je me mis alors à crier. Un cri de joie, un cri de fille bourrée et motivée à passer une très bonne soirée. Je ne voyais même plus les gens qui nous entouraient. Je les bousculais prenant de la place en dansant. Konrad faisait pareil et semblait aussi déchaîné que moi. Je commença alors à me frotter à lui au rythme de la musique et en chantant.

« Ouais abandonne, j'te donnerais des cours va !» Je rigola à sa parole. Comme si Konrad était plus acteur que moi. C'est limite si rester sérieux était un supplice pour lui. Enfin bref, les verres s’enchaînaient les uns après les autres. Notre but était de se mettre bien et de passer une soirée mémorable, alors autant se la jouer bourrés jusqu'au bout de la nuit. Les gens nous regardaient, certains d'un mauvais oeil, d'autres rigolaient. Faut dire qu'on était pas discrets, d'abord en commandant encore et encore des shooters, et ensuite en se trémoussant sur la piste de danse à éjecter les gens sur notre passage. L'alcool me montait peu à peu à la tête. Pour le moment je n'étais qu'au stade "folle sur les bords", ayant de l'énergie à revendre. Ca se voyait à ma façon de danser, de crier, de chanter. On ne pouvait pas me louper. Les mains de Konrad étaient venues se glisser sur mes hanches, nos corps plus proches l'un de l'autre, on se laissait complètement envahir par la musique. Pendant plusieurs chansons on étaient restés ainsi. Puis, j'approcha mon visage du sien, un face à face, ne bougeant pas durant quelques secondes -mon nez étant à la limite de s'écraser sur sa jour- avant de dériver vers son oreille et de lui dire. « On retourne boire? » J'afficha en suite  sourire sur mes lèvres, suivis d'un petit clin d'oeil, avant de de nouveau lui prendre la main et retourner vers le comptoir. « On prend quoi cette fois? » Une fois que j'étais lancée, je ne m'arrêtais plus. Et je jugeais ne pas être encore assez déchirée. On n'était pas encore assez "irrésistibles" pour se monter dessus -si vous voyez ce que je veux dire.