GWYATT • when something goes wrong, you make it right

Quasiment un mois. Un mois à penser qu'elle était morte, un mois à pleurer, à sombrer, à avoir peur, à perdre mes repères, à me sentir presque morte. Morte, comme Dylan. Puis un coup de téléphone, d'un numéro que je n'osais effacer de mon répertoire. Dylan. L'impression de dormir, je me suis pincée, mais c'était la réalité. C'était elle. Ma soeur, mon sang, ma vie. Sa voix, si désolée. Et un mélange d'émotion dans ma tête. Désolée. Elle était désolée. Et moi, j'étais heureuse, énervée, euphorique, hystérique. J'aurai pu l'insulter de tous les noms d'oiseaux possibles, pour finalement lui dire que je l'aime et qu'elle m'a manquée. Cet appel m'a tant chamboulée que j'ai foutu au diable mes résolutions. Puis merde, c'est pas un rail de coke qui va m'faire replonger. Mais c'est plutôt un bad trip qui vient me chatouiller. Willow me manque, je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis. J'espère qu'elle va bien. Je me balade sur le campus et j'vois un tas de trucs bizarres. La seule personne qui puisse me rassurer quand je suis dans cet état, c'est Wyatt. Je courais alors en direction de la Winthrop House pour y trouver mon cousin. J'demande à quelques gars où il est, avant de le trouver. J'avais l'air d'une hystérique affolée, j'tremblais tellement que j'me faisais peur. Wyatt, faut que tu m'aides ! Faut que j'te parle.

Ce sont des cris affolés qui m’avaient tiré de ma léthargie. Un de mes frères était entré en catastrophe dans ma chambre pour me dire qu’une folle me cherchait. J’arquais un sourcil d’incompréhension avant de descendre rapidement. Wyatt, faut que tu m'aides ! Faut que j'te parle. C’était Gwen autrement dit ma cousine. Putain, mais qu’est-ce qu’elle avait fait pour être dans cet état-là ?! Elle n’arrêtait pas de trembler comme si elle était en manque. Ah, la drogue ! J’aurais dû m’en douter ! Viens. » Je l’aidais à monter les escaliers et la faisait s’assoir dans ma chambre. Attends-moi là. Je reviens. » Je partais chercher un verre d’eau à la cuisine. Bien sûr, les questions n’arrêtaient pas de fuser et je les rassurais en leur disant que tout allait bien. Je remontais dans ma chambre et je donnais le verre d’eau à Gwen. Tiens, bois. » Puis, je m’asseyais à côté d’elle. Gwen avait replongé. Pourquoi est-ce qu’elle n’arrêtait pas ?! Cette merde avait faillis la tuer plus d’une fois. A croire qu’elle n’en avait rien à faire de sa santé. Bordel ! Ça me tuait tout ça ! Je ne voulais pas qu’il lui arrive un truc grave. C’était ma cousine. La fille avec qui j’avais fait les quatre cent coups. Mais regarde toi putain ! Tu t’es mis dans un sale état ! Tu m’avais promis de ne plus toucher à cette merde ! » Je ne pouvais pas faire le gentil avec elle. Non, je préférais être honnête et lui faire comprendre que ça ne me plaisait pas du tout de la voir comme ça.

Visiblement, j'avais affolé tous ses collègues, j'entendais les questions fuser dans la maison, alors que mon cousin m'avait dit d'attendre. J'sais pas ce qu'il fout mais j'trouve le temps tellement long. La drogue. Ce poison que j'avais arrêté et que, dès que j'ai un problème, j'suis obligée de replonger dedans, comme une mauvaise influence des composants chimiques qui me montent à la tête dès la prise du produit. Mais là, c'était différent. Bad trip, angoisse, surplus d'émotions, j'savais pas ce qui m'arrivait. Et pourtant, ce temps que je trouvais si long n'était en fait que deux ou trois minutes. J'attrapais le verre d'eau qu'il me tendait, avant de boire une gorgée. Ce qu'il me dit ensuite me percutait de plein fouet. C'est vrai, j'avais promis d'arrêter. Pour lui, pour Willow, pour ma mère. J'ai paniqué Wyatt. Dylan. Elle est en vie. Elle est en vie et elle m'a appelée, elle s'est excusée. Et j'sais pas pourquoi j'ai pris ce rail de coke, ni pourquoi il me met dans cet état. Je pliais mes genoux et les ramenaient à ma poitrine, me balançant d'avant en arrière, comme une gosse qui a peur. C'est vrai, j'ai peur, peur de ce bad trip. Aides moi à arrêter, pour de bon sans m'foutre en centre... Sans compter que dans deux jours, j'allais finalement pouvoir retrouver ma liberté et qu'après ca, j'allais enfin pouvoir m'évader quelques heures d'ici.

J'ai paniqué Wyatt. Dylan. Elle est en vie. Elle est en vie et elle m'a appelée, elle s'est excusée. Et j'sais pas pourquoi j'ai pris ce rail de coke, ni pourquoi il me met dans cet état. Dylan ?! Sa sœur ? Si je me souviens bien, elle n’avait pas eu de ses nouvelles depuis longtemps. Apparemment, elle la pensait morte. Je comprenais mieux pourquoi elle était sur les nerfs. La revoir aurait dû lui faire plaisir. Alors pourquoi se drogué ? C’était sa façon à elle de fêter les retrouvailles ?! Non. Gwen avait l’air totalement stressée face à cette nouvelle. Je détestais la voir dans cet état. Je détestais de la voir se détruire toute seule. « Tu me demande pourquoi ça te fait ça ? Putain, c’est évident. T’es complètement choqué par ces retrouvailles et toi, tu prends de la coke pour te détendre ! C’est normal, que ça te foute dans cet état. » Je lui disais ses mots sans crier. Je ne voulais pas la brusquer, mais je voulais la faire réagir. Aides moi à arrêter, pour de bon sans m'foutre en centre... Elle voulait que je l’aide, mais en ce moment, elle me montrait qu’elle ne voulait de l’aide de personne. Du moins, c’est ce qu’elle me faisait ressentir. « Je veux t’aider, mais tu n’en as pas vraiment envie… » Gwen faisait une crise d’angoisse. Le seul moyen de l’aider, c’était qu’elle respire. Je soufflais doucement tout en me passant une main dans les cheveux. « Commence déjà par respirer. » Je me rapprochais d’elle. « C’est une bonne nouvelle que Dylan soit là. Je te promets de t’aider, mais ne recommence pas. »

« Tu me demande pourquoi ça te fait ça ? Putain, c’est évident. T’es complètement choqué par ces retrouvailles et toi, tu prends de la coke pour te détendre ! C’est normal, que ça te foute dans cet état. » J'ressens bien les reproches dans ce qu'il dit, même si son ton reste relativement neutre. Mais il a raison, j'aurai peut-être du prendre autre chose que de la coke, qui est un stimulant émotionnel. Quelle conne je fais, là tout de suite, devant lui. Tu sais que rien n'est normal avec moi, avant ca m'calmait et là, ca m'fout dans tous mes états, j'ai l'impression de ne plus être moi, Wyatt. Il disait ensuite qu'il était prêt à m'aider, mais que je n'en avais pas envie. Maintenant si, j'ai envie qu'on m'aide à m'sortir de la merde. J'suis vulnérable comme jamais. J'ai perdu la femme que j'aimais pour une connerie, j'pensais ma soeur morte et voilà qu'elle revient, j'avais de quoi être paumée et faible, et une raison pour arrêter les dégats que j'avais pu causer. J'veux que tu m'aides, j'te le demanderai pas sinon... Ma crise d'angoisse était plus forte et il faisait tout pour me rassurer. Il caressait mes cheveux et s'approchait de moi, comme le cousin protecteur qu'il a toujours été. Il me demanda de promettre que j'recommencerai pas s'il m'aidait. J'essayais de caler ma respiration sur la sienne, difficilement. Oui c'est une bonne nouvelle...et j'te promets que c'est la dernière fois.

Tu sais que rien n'est normal avec moi, avant ca m'calmait et là, ca m'fout dans tous mes états, j'ai l'impression de ne plus être moi, Wyatt. C'était la drogue qui lui faisait dire autant de conneries ? «Arrête de dire ça. Tu es toi, c'est juste que quand t'es bouleversé, tu prends des virages pas possible» Elle se faisait du mal à elle même et ça me faisait mal au coeur. Pourquoi ? Sans doute, parce que j'avais peur qu'un jour, elle ne se relève pas. J'veux que tu m'aides, j'te le demanderai pas sinon... Je voulais bien l'aider à condition qu'elle me promette de ne jamais recommencer. Oui c'est une bonne nouvelle...et j'te promets que c'est la dernière fois. Elle me le promettait, mais je ne sais pas si elle était sincère. Du moins, elle l'était, mais ses vieux démons étaient traître avec elle. « Est-ce que tu veux manger quelque chose et me raconter calmement tes retrouvailles ?» Autant qu'elle est quelque chose dans l'estomac.

Rien n'a vraiment été facile avec moi, j'étais jamais comme il le fallait, jamais assez bien, assez logique et raisonnée. J'ai toujours fais l'inverse de ce que j'devais faire, de ce qu'on me demandait de faire. Et là, j'en prenais réellement conscience. C'est dingue l'effet que produisent quelques mots bien placés, pour bien appuyer là où ca doit faire mal ou là où ca doit faire tilt. Je prenais conscience que j'avais raté trop de choses par le passé, que j'avais déjà consumé ma vie trop vite avec toutes ces conneries. Et Wyatt avait raison, je n'ai pas changé, je suis toujours moi, sauf que je grandis, je deviens plus adulte. Fini la fille qui allait de lit en lit, de femme en femme, de bar en bar. Et ce depuis Willow. Willow, ma Wilow que je n'ai pas revue depuis une dispute futile. Personne n'attire mon attention depuis que je la connais, et j'ai tout gaché, comme toujours. Oui, j'veux bien un p'tit truc à manger, s'l te plait... Je n'avais rien d'autre à lui répondre, parce que je ne trouvais rien à redire à ses paroles.

Oui, j'veux bien un p'tit truc à manger, s'l te plait... Putain, je détestais la voir comme ça. « Aller viens. » Je lui prenais la main et je l’aidais à marcher jusqu’à la cuisine en faisant attention à ce qu’elle ne tombe pas dans les escaliers. En arrivant à la cuisine, je fus ravi de constater qu’elle était déserte. Je faisais assoir Gwen tandis que je me hâtais aux fourneaux. « Maccaronis au fromage, ça te va ? » Je lui resservais un verre d’eau et le déposais sur la table en face d’elle. « Maintenant que ça va un peu mieux, dit moi ce qui se passe. Dylan est revenu et vous avez parlé de quoi ? » Je voulais savoir pourquoi ses retrouvailles l’avait mis dans cet état. Est-ce que tout cela était seulement lié à sa sœur ou est-ce qu’il y avait autre chose ?