Nous savons tous qu'une histoire commence toujours par il était une fois. C'est ainsi que nous allons débuter la triste histoire de notre chère et tendre Tamara. Il était donc une fois, une petite fille naquit au beau milieu d'une campagne, dans une petite maison près d'une prairie. De mon père, portugais, j'ai héritée de ses cheveux blonds dorés au miel, de ses grands yeux bleus. De ma mère portugaise, était certainement la plus belle femme à mes yeux, j'ai hérité de sa passion pour l'art et les fleurs. Ma mère naquit au monde en héritant de la splendide beauté de sa mère, malheureusement, à l'âge de ses quatre ans, un terrible accident la frappa, lui privant définitivement de ses yeux, elle était donc devenue aveugle, mais ses autres sens étaient extrêmement développés, ce qui veut dire que je ne pouvais absolument rien lui cacher. Mon père s'était uni à ma mère étant tombé fou amoureux d'elle et ce, malgré son handicape des yeux, il ne jurait que par elle. On m'éleva dans la bienfaisance d'une petite maison isolée du reste du monde, simplement parce que ma mère ne voulait pas vivre au milieu d'un tas de bruits irritants. Elle préférait la tranquillité de la campagne, mais surtout la présence du naturel et de la simplicité. Nous n'étions pas une famille riche pour s'offrir le luxe que nous voulions. Depuis ma plus tendre enfance, j'adorais regarder mon père couper du bois et sculpter différents objets, d'ailleurs certains objets de notre maison étaient faits de ses propres mains. Nous n'avions pas grand-chose, mais nous étions quand même heureux ensemble et c'était le plus important. L'argent ne faisait pas tout le bonheur me direz-vous. Je ne suis jamais allée à l'école, mais mon père avait été durant toute mon enfance mon professeur afin de me permettre d'apprendre certaines choses et de me préserver du danger. Je fus dès mon plus jeune âge attiré par l'art, je ne savais pas pourquoi, mais j'avais soif d'apprendre et je ne pourrais pas l'expliquer, tout ce que je savais, c'était m'empresser d'attraper une feuille et dessiner. Aux files des jours que je grandissais, l'art devenait primordiale pour moi, si bien que je m'isolais de longs moments seule au milieu de la prairie afin d'imprégner tout ce qui s'offrait à mon regard sur un bout de papier. Et puis, lorsque j'atteignis mes six ans, nous fûmes transférés au états-unis, car le boulot de mon père nous y obligeait et dans le cas contraire, nous nous serions retrouvés à la porte avec le minime salaire qu'il encaissait. C'est ainsi que nous avons fait nos au revoirs à Porto pour nous installer à Cambrigde
le 13 août 2000. Cette nouvelle vie me plaisait, je m'y suis senti toute suite chez moi, même si Porto me manquait souvent. Je menais peut-être une vie de pauvre, mais tout ce passait bien, enfin jusqu'à ce qu'un drame se produisit.
Un ans après notre arrivée à cambridge, alors que mon père et moi allions acheter un cadeau d'anniversaire pour ma mère, un bus se dirigea droit vers moi, le conducteur semblait avoir perdu le contrôle de son véhicule. Pour moi, c'était immédiatement le choc, j'étais comme paralysé par la peur, le choque bétonna mes jambes au sol, incapable de bouger, de toute façon avec la vitesse à laquelle il roulait, cela ne m'aurait pas permis d'y échapper. C'est alors qu'enfin je pus ouvrir ma bouche et ce, même si aucun son n'en sortit, je me retournais voulant ainsi faire un petit mouvement, sauf que l'inévitable se produisit. Ma tête avait encaissé tout le choc, le bus me cogna et me projeta à quelques mètres de la ruelle. À cet instant précis, pour moi j'étais morte, j'avais vu ma vie défiler devant mes yeux et ensuite un énorme trou noir, avec ces bruits incessibles à n'en jamais finir. Rapidement, je fus transporté à l'hôpital, les docteurs s'occupèrent de moi et annoncèrent à mes parents que j'avais été plongée sur le coup dans un coma profond en plus d'un traumatisme crânien et que la meilleure chose à faire maintenant, c'était prier et espérer que je me réveille, car il n'y avait plus grand-chose à faire pour moi. Pour mes parents, ce fut l'anéantissement total, j'étais leur fille unique et me perdre ainsi les tiraillaient. Quant à moi, je fus plongée dans un long et interminable sommeil, qui seulement après deux mois et demi, se termina enfin. Après deux mois et demi, j'ouvrais petit à petit les yeux, découvrant devant moi, des personnes que je ne connaissais guerre. La seule chose que je fis, c'est de repousser la main d'une femme aveugle qui partait à l'encontre de la mienne. La peur s'empara soudainement de moi, je regardais partout, je regardais mon état, je ne me souvenais plus de rien, même pas de moi, je ne savais même pas comment m'exprimer, quel langage utiliser. C'était le néant total. Des analyses et des radios s'en suivirent une nouvelle fois avec peine, les docteurs annoncèrent à mes parents que moi Tamara, était à présent Amnésique. Ils me gardèrent sur surveillance le temps que je guérisse de mes blessures et petit à petit, me racontait mon histoire et le comment je suis arrivée ici, pourtant avec tout ce qu'on me répétait si souvent pour ne pas que j'oublie, j'avais du mal à m'en souvenir. Malgré tout cela, je décidais de rentrer avec ceux qui se disaient mes parents, car après tout, je n'avais personne, je ne savais plus rien et je n'étais encore qu'une enfant. Les jours passaient et je me recréais une nouvelle vie, j'essayais de paraître normal vis-à-vis de mes parents, mais à vrai dire, je n'arrivais toujours pas à me souvenir d'eux, alors parfois cela me faisait peur, j'en pleurai même par moment de rester constamment dans le doute, de n'avoir aucun souvenir de ma vraie vie. J'étais constamment plongée dans la peur de ne jamais guérir. S'il n'y avait que ça, mon amnésie poussait encore plus loin, elle dériva à une amnésie psycho-antérograde, c'est-à-dire que si l'anxiété prenait le dessus sur moi, une attaque d'amnésie se déclenchait et les souvenirs que je me refaisais à chaque fois disparaissaient à nouveau, petit à petit -ce qui se fait un peu rare pour le moment- il m'arrivait même de me perdre et d'oublier le chemin du retour de ma maison, où même ce que j'ai fais il y a quelques minutes, c'est pourquoi tout ce que je faisais, je le notais dans un journal intime afin de pouvoir pousser et aider mes souvenirs à refaire surface. En clair, je ne perdais pas seulement le passé, le risque s'appliquait aussi sur le présent. Aujourd'hui, mon père se donnait corps et âmes à son boulot afin de pouvoir payer les docteurs, ma mère tricotait et ce, malgré son handicap, puis les revendaient et moi je les aidais en exercent le boulot de vendeuse de fleurs routière, dans l'espoir qu'un jour je guérisse de cette maladie, car si je dépassais la soixantaine, un Alzheimer risquerait de dégrader ma santé. Et même si je ne reconnaissais pas le visage de mes parents, même si la peur s'empreignait de moi, je ne les remercierai jamais assez de s'occuper ainsi de moi.
Et puis il y avait Harvard, l'université de mes rêves, là où je voulais intégrer afin de pouvoir faire des études d'arts et ainsi encore plus apprendre sur ma passion, malheureusement mes parents n'avaient jamais pu m'offrir ce privilège, car nous ne sommes pas assez riche pour cela. C'est pourquoi, à chaque fois que je passais devant cette université, je ne pouvais m'empêcher de passer des heures à regarder l'entrée, à espérer qu'un jour, on vienne tapper à ma porte et qu'on me dise que je suis choisie exceptionnellement parmi d'autres, pour intégrer l'université, une offre donc un peu spécial. À force, j'avais même tissé des liens avec certains étudiants à l'extérieur, même si d'autres se moquaient de mes vêtements de rang inférieur. Mes amis me qualifiait de fille bizarre et mystérieuse, car parfois au lieu de parler, je pouvais rester là, à les fixer comme une psychopathe ce qui pouvait parfois être gênant et bizarre. J'étais peut-être calme et mystérieuse, mais je n'étais pas pour autant réservée, car mon côté sociable m'avait permis d'avoir des amis et même de petits amis, j'avais même été surnomée "la douce rodeuse d'harvard ou encore la vendeuse de fleurs" telle était ma réputation. Si seulement je pouvais intégrer cet université. Telles étaient mes prières en plus de guérir.
Le 17 janvier 2013, alors que tout allait bien, alors que ma santé s'était on ne peut plus améliorée et que mon amnésie semblait dormir paisiblement, je me promenais tranquillement devant l'entrée d'Harvard, saluant quelques connaissances, papotant avec quelques amies qui m'achetaient volontiers des fleurs, lorsqu'une chose terrible se produisit, une explosion à l'intérieur de l'université se déclencha me projetant très loin de l'entrée, le choc que je ressentis à nouveau fut inévitable, je fus plongée de nouveau dans le noir total. Mon passé comme mon présent avaient disparu. Les médecins m'avaient tout de suite reconnue étant une patiente régulière. Ils me gardèrent cependant quelques temps en observation étant donné que mon cas était un peu plus compliqué. Il y a tous juste quatre mois que je suis sortis de l'hôpital, allant bien mieux reprenant le cours de ma vie, grace à mon journal intime. Cependant, je ne me souvenais plus de personnes, même si des voix m'étais familiers, des endroits me semblait comme déjà vu.