No rules, no pain ► Walter & Camille

D'humeur morose, et n'arrivant pas à dormir, Camille était sortie faire un tour à l'extérieur du palais de glace après avoir enfilé un jeans et mit un gros pull au dessus du t-chirt qu'elle mettait pour dormir. Il faisait terriblement froid, mais c'est à peine si elle l'avait sentit quand elle avait franchi les lourdes portes de chêne. Elle était restée un moment dehors à contempler la nuit, le regard perdu et ses pensées bien loin de l'Alaska. Elle pensait à Dem, à ce qu'il s'était passé entre eux et à leur discussion houleuse qu'ils avaient eut le soir de thanksgiving. Elle était complètement perdue, mais surtout malheureuse et fatiguée de tout ça. Elle aurait aimé passer à autre chose, tirer un trait sans un regard en arrière, mais elle n'y parvenait pas, et finalement, en avait-elle vraiment envie ? Au bout d'un moment, elle finit par se rendre compte qu'elle mourrait de froid. Cela devait bien faire une demi heure qu'elle était sortie et la nuit était déjà bien avancée. Frigorifiée, elle rentra presque en courant dans l'hôtel et se dirigea vers le bar de glace où elle commanda un gin dans l'espoir de se réchauffer par l'alcool. Frottant ses mains l'une contre l'autre, elle s'installa seule à une table, ayant l'embarras du choix étant donné que la majorité des harvardiens devaient être dans leur lits bien au chaud.

Toujours pensive, Camille porta son verre à hauteur de son visage et plissa les yeux afin de voir la pièce au travers du liquide transparent. Elle se perdit un instant dans la contemplation des petites bulles qui allaient s'éclater à la surface avant de finalement boire une bonne lampée du breuvage. C'était bon, et cela lui permettrait certainement d'oublier ses soucis si elle en prenait quatre ou cinq comme ça, mais cela ne la réchauffait pas. Soudain alors qu'elle reposait doucement le verre sur la table, quelqu'un vint s'asseoir à côté d'elle. Surprise, elle regarda Walter avec étonnement lorsqu'il lui demanda: Qu'est-ce que tu fais encore debout à cette heure là ? Il posa sa tête contre sa main et la regarda, attendant sa réponse. En temps normal, Camille aurait peut-être planté le Eliot sur place, d'autant plus qu'elle avait vu Faith dans un état pitoyable à cause de lui plus tôt dans la journée. Pourtant, aussi bizarre soit-il, sa présence ne la dérangeait pas. Au contraire en voyant son sourire, elle eut tout de suite envie de discuter un peu avec lui. Elle détestait tellement la solitude... Je ne parviens pas à fermer l'oeil. Et toi ? Tu n'as pas une fille dans ton lit pour te garder au chaud ? dit-elle avec un sourire. Ce n'était pas méchant, c'était simplement pour le taquiner. Ce soir elle n'avait pas envie de lui faire de reproches, et puis de toute manière c'était une chose qu'elle ne lui faisait jamais d'ailleurs. Elle l'observa alors un peu plus en détail, remarquant le jogging. Elle ne l'avait jamais vu ainsi auparavant, mais ça lui allait plutôt bien.

Du coin de l'oeil, Camille avait capté le regard amusé de Walter. Se moquait-il d'elle parce qu'elle buvait seule au beau milieu de la nuit ? Peut-être bien, mais elle n'y accordait pas beaucoup d'importance. Mais outre le fait qu'il puisse se moquer d'elle, Camille fondait totalement pour ce petit regard qui avait un petit effet séduisant... En règle général, il était difficile de ne pas craquer pour Walter tellement il était beau, et lutter contre ça n'était pas vraiment son fort. Après avoir sourit à sa question taquine, ce qui valut une nouvelle dose de charme à la Walter pour Camille, il lui répondit: Ca peut paraître surprenant, mais non. Ce voyage me fait vraiment du bien, j'en profite pour me reposer, pas pour m'entourer de midinettes sans intérêt ! Elle sourit à sa remarque, à la fois amusée et désolée de voir comment il considérait toutes ces conquêtes d'un soir. Et elle en faisait certainement partie. Pourtant elle se surprit à penser qu'il ne la mettait peut-être pas dans le même sac étant donné que là, tout de suite, il s'entourait de sa présence. Mais quand il disait vouloir se reposer, elle le croyait et le comprenait parfaitement, elle-même cherchant certainement dans cet hôtel de glace un échappatoire à tous ses soucis. Tu ne me considère donc pas comme une midinette sans intérêt alors puisque tu es là devant moi ? dit-elle en souriant. Elle n'attendait rien de Walter, aucune distinction spéciale ou ce genre de chose. Peut-être un peu d'attention en cet instant alors qu'elle se sentait si seule. Mais elle ne faisait certainement pas partie de celles qui espéraient de lui une histoire d'amour romantique. Elle posa donc simplement cette question en réponse à ce qu'il venait de dire, le cherchant en rentrant dans une sorte de flirt malgré elle. Une nouvelle fois elle porta son verre à ses lèvres, puis après avoir prit une gorgée, elle le tendit à Walter, lui proposant par son geste de boire une gorgée à son tour.