Memories...
Au plus loin de ses souvenirs, Rowan se souvient des salles de cours quand il avait 7 ans. Lire et écrire étaient ses loisirs et sa vie était si parfaite à ce moment-là que rien ne le souciait dans sa vie malgré sa pauvreté.
Déjà très jeune, il adorait l’école. Il restait le plus tard possible apprenant des nouvelles choses, ou jouant avec ses camarades. Chaque jour était pour lui un festival de sentiments : bien-être, joie, calme. Ses yeux étaient pétillants de bonheur, et son sourire était sincère.
Jusqu’au jour où, alors qu’il n’avait que 8 ans, sa mère vint le chercher à l’école. Pas à la fin des cours comme le faisaient les parents habituellement, mais à 11h du matin.
Il ne se rappelle que d'un échange glacé et plein de haine entre sa mère et l’institutrice à l’époque. L'institutrice finit par acquiescer, puis regarda Rowan, d’un regard triste et déchiré. Sa mère le prit dans ses bras et partit. Il ne comprenait pas ce qui se passait, mais la seule phrase qui est resté dans son esprit est celle que sa mère prononça lorsqu’ils furent seuls en dehors de l’école : "Nous n’avons plus de maison… tu dois nous aider à gagner de l’argent... ".
Cette phrase, il l’a comprise. Il ne reverra plus l’école avant de retrouver une maison. Avant que ses parents soient heureux. Ce fut un choc pour lui, il perdit une part de lui. Les larmes coulaient silencieusement, en s’éloignant petit à petit de son école. Ses yeux pétillants étaient remplacés par des yeux froids et vides. Qu'est ce qui pouvait remplacer l'école ? Qu'allait-il faire ?
Jamais il n'avait imaginé la suite de sa vie ainsi.
Il se souvenait de faire la manche, dans la rue ou dans les endroits aisés. Il se souvient des regards des passants, froids et méchants. Combien de fois voulait-il pleurer, et se rouler en boule dans un coin, à l’abri des regards ? Il ne pouvait pas… Son petit frère était à côté de lui. Il ne se souvenait plus de son prénom, mais il le surnommait "Doddy" depuis tout petit. Il devait lui montrer l’exemple. Il savait qu’il était un exemple pour "Doddy". Il était plus jeune d'un an, et même si rien ne se voyait, ses yeux laissaient transparaitre de la tristesse, et de la fatigue. Rowan ne pouvait accepter cela, et tenta tout ce qui était en son pouvoir pour le sortir de cette pauvreté.
Il avait beau être insulté, frappé par les bourges, ou ridiculisé, à chaque fois, il se relevait lentement, regardait haut devant lui son interlocuteur, puis se rabaissait et s’excusait sans broncher à ce qu'il subissait. Son frère admirait la force de Rowan à lutter contre l'injustice que subissaient les gens de la rue.
Chaque jours, ils étaient pressés de retrouver leurs parents, le soir dans une petite ruelle mal éclairé et malodorante. Ils étaient leur unique réconfort. Il pouvait dormir sur des cartons, et mourir de faim, être dans les bras de sa mère et de son père était tout ce qui importait. Sa famille était unie et tentait de survivre du mieux que possible à cette pauvreté sans fin.
Tout cela dura deux ans. En décembre de l’année 1992, l’hiver se faisait rude. C’était l’époque des nuits interminables, où dormir dehors pouvait devenir éternel. Chaque nuit était un supplice depuis le début décembre, et la chaleur était dur à préserver pour la famille. Les parents Allywan savaient très bien qu'un jour où l'autre, un sacrifice de leurs parts sera nécessaire.
Son petit frère tomba malade au cours du mois, et mourrait de froid malgré sa couverture. La famille s'était mise d'accord à donner plus de couverture à Doddy. Puis, les parents insistèrent pour que Rowan se joigne à son frère pour pas qu'il n'est froid. Il s’exécuta et s'endormit avec son frère très vite. Ses parents savaient qu’ils n’avaient plus assez de chaleur pour eux, et que cela pourrait être leur dernier soir si n'arrivait pas à se réchauffer très vite. Ils versèrent des larmes silencieusement car la fatigue se faisait sentir et que lentement ils s'endormirent, bercé par le froid de l'hiver.
Rowan se réveilla avant son frère et comme à son habitude, attrapa la main chaude de sa mère. Chaude ? Ce n’était pas cette sensation. Sa main touchait de la glace, dure et froide. Il se leva précipitamment, le cœur battant la chamade, et l’horreur apparut devant ses yeux qui s'écarquillèrent d'effroi.
La peau de ses parents avait viré au bleu violet, et de la glace s’était formé à différents endroits de leurs corps. Cette vision cauchemardesque l’empêchait de pleurer, de crier, ou de bouger. Immobile face à la scène, son cœur se détruisait petit à petit. Son soutient de chaque jour venait de rendre l'âme.
Soudain, il entendit un bruit, et tourna la tête dans la direction de celui-ci. Son frère se réveillait lentement, et comme Rowan, chercha à attraper la main de sa mère. Rowan l’attrapa très rapidement, et lui dit de se lever le plus vite possible, et qu’ils étaient en retard pour mendier.
Doddy tenta de parler mais il fut coupé court. Soulevé et poussé par Rowan pour sortir de la ruelle le plus rapidement possible, Doddy ne comprenait pas la réaction excessive de son frère. Rowan traina avec lui deux couvertures afin de survivre. Il empêcha tant bien que mal son frère de regarder cette vision macabre. D’une pensée, il salua ses parents, et pria comme on lui apprenait à l’école pour l’apaisement de leurs âmes. Des larmes silencieuses coulèrent, son seul but était à présent de protéger son frère et de tout faire pour son bonheur.
Ses souvenirs à partir de ce moment-là se firent vagues. Il mendiait et volait avec son frère pour survivre, et à chaque fois que Doddy demandait pour leurs parents, il lui mentait.
"Papa et maman travaille jour et nuit pour nous, bientôt nous aurons une maison ! ", disait-il à chaque fois, mais d’une voix sans espoir et sans gout à la vie.
Pourtant un jour, Doddy retourna à la ruelle en échappant à la surveillance de Rowan. Il fut rattrapé mais beaucoup trop tard, Doddy pleurait toutes les larmes de son corps. Rowan, le gifla en lui disant qu'il n'avait pas le droit de retourner ici, puis pleurèrent à l'unisson. Ils devaient s'unir pour traverser cette partie difficile de leurs vies. Une blessure incurable s'était ouverte au plus profond d'eux.
Ils vécurent ainsi deux ans. Il avait 12 ans lorsqu’en été, il tenta de voler deux pommes dans un étalage pour le déjeuner. Ce vol se passa très mal, car le commerçant en plus d'être rapide, les rattrapa dans une ruelle sans sortie. Ce jour-là, il se souvient d’avoir pris des coups de bâton à ne plus finir. Il se souvient que dans l’élan protecteur, il avait tenté de protéger son petit frère, afin que celui-ci en prenne le moins possible. Cela avait marché, car le commerçant le rua de coups à nouveau, en oubliant un peu Doddy.
Il se souvint de la foule bourgeoise acclamant le commerçant pour corriger "ces ignobles garnements". Son dernier souvenir de ce moment-là, fut le cracha du commerçant sur son visage. Il s’évanouit par la suite.
Il se réveilla par la suite entouré d’enfants plus âgés que lui qui soignaient son petit frère et lui. Il entendait plus loin de la musique, de la percussion. Où était-il ? Qui étaient-ils ?
Une fille âgé de 16 ans environs, et qui commandait ces enfants se présenta comme les "enfants de rue musiciens", et se nommait Ayen. Il ne mendiait pas car savait très bien qu'ils finiraient dans le même état que les Allywan actuellement, mais jouait de la musique pour récolter de quoi survivre : du pain, de l’eau ou simplement quelques dollars.
Ayen décida de les garder tous les deux et de leurs apprendre les percussions. Ils ne dirent rien, ils étaient d'accord, s'il n'avait plus à subir les regards haineux des passants.
A ses 15 ans, il put enfin jouer dans la rue avec les autres enfants, après de longues heures d'entrainements, accompagnés de son frère qui en avait 14. Il retrouvait une joie de vivre, grâce à cette bande de jeunes musiciens. Ses blessures passées étaient enfouis au plus profond de lui-même et voir son frère s’épanouir enfin le rendait joyeux. Ils s'étaient intégrés dans cette famille de rue et ils ne regrettaient pas cette rencontre pleine de promesse.
Peu après ses 16 ans, Ayen qui dirigeait, mourut à cause des maladies qu’elles avaient attrapées en "travaillant" le soir. Il fut désigné comme chef des "enfants de rue musiciens" par un vote unanime. Doddy souriait de joie pour Rowan, et voir ce sourire le réconfortant. Il décida d’honoré cette fille qui l’avait recueilli en faisant en sorte que chaque prestation soit en son nom, ainsi qu'à tout enfant qui aurait perdu la vie par la suite.
Les jours passaient et ce groupe de jeunes étaient en parfaite symbiose. Les prestations arrivaient à retenir l'attention des passants, ce qui donna espoirs aux enfants.
Lors d’un concert dans un petit quartier paisible de Detroit, Rowan était enflammé, et sa joie de vivre se ressentait dans sa musique. Ce qui laissait transparaitre des sourires des spectateurs. Ces bourges avaient le regard tourné vers lui, ce qui rendait jaloux les autres enfants. Ils avaient beau tenté de l'improvisation, Rowan semblait inatteignable. Il était heureux et c’était tout ce qui importait pour lui à ce moment-là.
A la fin de la représentation, applaudissements, et récompenses étaient au rendez-vous. Les enfants étaient tous joyeux en voyant leurs butins quand tous les spectateurs s’étaient dispersés. Il avait réalisé le double que toutes les représentations réunis et ils étaient fiers.
Alors que Rowan rangeait ses affaires, un homme s’approcha de lui. Il était habillé d’une façon chic :Cheveux noirs plaqués contre son crâne, une peau saine et luisante, veste noire ressemblant à du cuir, chemise blanche brodés de fil d'or, un pantalon noire qu'il voyait souvent dans les quartiers d'affaires et des chaussures aiguilles très bien cirées.
Un bourge qui voulait lui parlait ? Que lui voulait-il ? Le frapper encore une fois ? Non... Il semblait différent.
"Tu es talentueux petit, quand tu seras plus grand je reviendrais te voir.. " - lui dit le parfait inconnu. "En attendant prend ceci, vous l’avez tous mérité."
L’homme lui tendit un billet de 10 dollars. Une fortune pour lui et ses amis qui n’avaient jamais vu un billet aussi énorme de leurs vies. Une fois l’homme partit, ils se retrouvèrent tous et fêtèrent l’évènement en mangeant bien mieux qu'à leurs d’habitudes.
Cet évènement redonna un espoir inespéré à tous ces enfants. Rowan, restait intérieurement perplexe quant à dire de cet homme, mais l'oublia très vite pour se consacrer à la fête.
Cette soirée dura toute la nuit, et pour la première fois depuis longtemps, un sourire sincère s’afficha de nouveau sur le visage de Rowan. Lorsque la fête fut finit, quand tout le monde fut couché dans leurs dortoirs, il regarda son frère s’endormir dans un lit improvisé de pailles à deux pas de lui.
"Nous avons une famille…Doddy.." - dit-il, en pleurant à chaudes larmes en se couchant lentement. Une famille qu'il n'oublierait jamais. Il pouvait dormir paisiblement.
Cette vie continua ainsi, passant de représentation à représentation, et réalisant des performances de plus en plus grandioses et spectaculaires. Mais dans l’ombre des "enfants de rue musiciens", un groupe de caïd ne supportait plus leur musique. Ils étaient présents à chaque représentation, invisible dans les ruelles avoisinante.
Le 13 Mars 1999, après les représentations, le soir venu, les enfants de rue musiciens fêtèrent l’anniversaire de Rowan : ses 17 ans ! La fête était mouvementé et surréaliste. Tout le monde avait économisé pour offrir à Rowan un moment inoubliable. Il se fut offrir un cadeau collectif : un pendentif pour qu’il ne les oublies jamais s’il devait partir. Ce pendentif était un fil simple avec à son bout un petit talisman représentant une croix retournée.
Il pleura en serrant dans ses bras chaque enfant, chaque membre de sa famille de ce geste qu'il le toucha au plus profond, quand un tir de pistolet se fit entendre. Tout bruit cessa et tous se retournèrent vers la source de ce bruit.
Un gang de caïd, une douzaine de plus de 20 ans était à l’entrée de chez eux, armée pour tous de chaines, battes en aluminium, couteaux et leur "chef" semblait être la personne ayant un pistolet. Leurs expressions ne montraient rien de bon, Rowan en était conscient.
Les enfants reculèrent, et se tassèrent de peur. La mort, une sensation que Rowan connaissait traversa ses yeux ainsi qu'à tous les enfants. Il plaça son frère derrière lui d'un geste protecteur, et les enfants plus âgés se mirent devant les plus petits.
Le chef s’avança d’un pas lent, regardant ses victimes, et savoura la peur que dégageaient tous ces petits "mômes". Il était grand, et plus vieux que ses subordonnés. Ses traits étaient rudes et il avait des tatouages sur sa peau entière et cela empêchait Rowan de distinguer ses origines.
Le chef dit d'une voix haineuse : "On en a marre de votre foutoir, j’ai un mal de crâne à chaque fois que je vous vois, on va tous vous buter, bande de morveux."
Sans plus attendre, ses subordonnées attaquèrent. Les enfants devaient se défendre contre l'ennemie, et s’élancèrent également, sans espoirs dans leurs yeux face à des gens armés. Rowan tentait tant bien que mal à défendre sa famille, mais les jeunes tombaient petit à petit malgré le fait qu'il se défendait du mieux qu'il le pouvait. Dans ce vacarme et chaos, Rowan en oublia son petit frère.
Celui-ci s’était élancé sur le chef des caïds, qui sans cillé l’abattit d’un seul tir dans le ventre.
Rowan se tourna et chercha d’un regard désespéré la personne qui fut touché par cette balle quand il vit son petit frère s’affaisser lentement. Son frère souriait d'une façon étrange, comme s'il s'agissait pour lui d'un apaisement.
Rowan fut immobiliser par cette vision, et un caïd en profiter pour planter son couteau dans son épaule. Il tomba à terre sous le coup et ne bougea plus.
Ce pour quoi il vivait, venait de rendre l’âme, en une fraction de secondes. Doddy l'avait voulu. Malgré son sourire en compagnie des enfants, il n'en pouvait plus. Il voulait retrouver leurs parents.
Pourquoi le sort s’acharnait encore sur lui ? Qu’avait-il fait à la fin pour vivre misérablement comme il le faisait ? Pourquoi les gens qu'il aimait devaient partir ?
Les sirènes de la police retentirent dans le vacarme qui déstabilisa les caïds. Ils étaient désorientés et ne savait pas quoi faire. La police avait dû être prévenue par les gens du quartier qui avait entendu les coups de feu.
Rowan se releva, ses yeux étaient vides, coléreux et dénoués de sentiments. D’un geste sec, il arracha le couteau de son épaule sans ressentir la moindre douleur. Sans doute à cause de l’adrénaline ou le sourire de Doddy, Il courut en direction du meurtrier de son frère.
Celui-ci, affolé, réagit un peu tard et tira de nouveau mais rata son coup. Rowan fut touché à son bras déjà amoché par le coup de couteau. Cela le ralentit mais pas assez. Il n'avait plus rien à perdre. Tout ce qu'il voyait était cet homme, tout ce qu'il voulait, c'était le découper, le tuer, se venger... Tout simplement.
Rowan se jeta sur cet homme dont il n’avait que dégout, le renversa et se mit sur lui. Sans trembler, il planta son couteau, une fois, deux fois, trois fois et encore et encore, sans s’arrêter. Il était mort, mais il continua et lâcha tout le désespoir de son cœur dans un crie de rage, sur cet homme. Sa colère se transforma en un sourire. Il aimait ça, il aimait le fait de tuer cet homme. Il aimait voir le sang s’éparpiller autour de lui. Il continuait sans relâche de frapper, avec un sourire démoniaque à ses lèvres, et des larmes qui dégoulinaient de son visage. Soudain il entendit des gens parler puis il prit un coup derrière la tête. Plus rien, noir total.
Il se réveilla plus tard dans une cellule de la police locale. Il avait mal, mais ses plaies étaient bandées et soignées. Les souvenirs lui revinrent peu à peu. Ce sang, cette libération… La vengeance de son frère et de tous les enfants était complète.
Il croupit dans sa cellule quelques jours, sans aucun contact extérieur, sans aucune parole avec les policiers. Il avait juste entendu qu'il allait être jugé comme un adulte car il était dans la rue, et avait agi comme un psychopathe. Il n’avait plus de but, plus de regret. Il aurait pu subir la peine de mort ou bien pire, tout lui était égal. Ses yeux étaient sans vie.
Il fut emmené au tribunal escorté par des brigades policières. La presse était évidemment au rendez-vous. Il voulait interviewer le "jeune démon". Il entra au Tribunal sans s'arrêter, sans parler.
Lors de la séance, il n'écouta rien, il attendait juste la sentence pour savoir à quoi s'en tenir. Cette séance dura très peu de temps, et le verdict tomba. Non coupable et aucune charge n'était retenu contre Rowan. Il était déstabilisé, il ne comprenait pas le raisonnement du tribunal.
Rowan sortit de la salle du tribunal perplexe, et perdu. Qu'allait-il faire à présent qu'il n'avait plus de vie..?
Un homme s’approcha de lui, un homme qu’il reconnaissait bien.
- "Le bourge" se dit-il.
- "Heureusement que je suis influent et que je suis quelqu’un d’important. Cette histoire sera oubliée de tous et tout le monde t’oubliera." - lui dit l’homme calmement.
- "Je vous remercie... mais pourquoi… ?"
Rowan savait qu’il aurait dû subir la peine capitale. Pourquoi l’avoir sauvé lui ?
- "Tu m’intéresses comme je te l’ai dit, et le jour que je t’avais annoncé est arrivé. Ne me remercie pas, tu me remercieras quand tu joueras pour moi. Je veux monter un groupe et tu en feras partit en tant que guitariste. Je serais votre manager, appelle moi Jeff.".
- "Jeff... mais je... et les autres enfants ?!" - Sa voix tremblait de peur en pensant à la réponse.
- " Les policiers sont arrivés à temps, et les enfants qui ont pu être sauvés ont été placé dans des familles d'accueils, tu n'as plus à te soucier d'eux... " - lui répondit calmement Jeff, en attirant Rowan dans ses bras.
Il pleura à chaudes larmes contre Jeff. Il avait tellement aidé les enfants qu'il en était redevable. Pourtant, l'homme voulait qu'il apprenne d'un instrument pour en monter un groupe. Il semblait que cet homme présentait une confiance aveugle à son instinct.
Il lui donnait une nouvelle famille, un avenir, il ne put refuser l'offre, après tout il n'avait plus rien à perdre dans ce monde...
Il apprit à jouer de la guitare, du piano et chanter très rapidement, dans des sessions musicales intensives proposées par Jeff. L’homme voulait lancer le groupe au plus vite. Il se rapprocha très vite de l'homme. Il voyait en Rowan un fils qu'il n'avait jamais eu.
A 19 ans, il jouait son premier concert dans un bar accompagné de trois membres qu’il connaissait depuis quelques mois. Il s'entendait assez bien avec l'autre guitariste, qui venait d'un milieu riche. Il voyait en lui son petit frère et cet homme changea sa vision de la bourgeoisie.
Le concert se passa bien et ils enchainèrent en composant de plus en plus de musique.
Très vite, ils se firent connaitre sous le nom de "Devils Angels Kids". Malgré l'âge avancé de Jeff, il put voir le succès de son groupe, et en était très fier. Rowan devint un symbole en puissance pour son groupe et en devint le leader.
Le succès fut très rapide, et le groupe savourait ce plaisir d'être acclamer et aimer par un public toujours présent et en furie. Il se sentait revivre à chaque représentation, à chaque fois qu'il voyait ce public rugir leurs noms.
Mais ses yeux étaient toujours vide... Il n'avait jusqu'à ses 25 ans, fait aucun deuil, pour ses parents, son frère, Ayen, et les enfants. Il n'était pas heureux, il devait faire son pardon, leur envoyer un mot, un remerciement, une pensée, n'importe quoi qui pourrait soulager Rowan de ce fardeau.
Il consulta Jeff, et les membres de son groupe, en expliquant la situation. Et tous lui proposèrent d'écrire une musique qui sera joué à chaque fin de concert, pour remémoré les morts, les êtres chers de chacun, et que Rowan se pardonne à lui-même.
La musique connut un succès sans précédent, et à chaque fois qu'il jouait cette chanson, son cœur se brisait pour mieux se reconstruire. Il était conscient de ses blessures, et gardait un visage froid, fermé et concentré lors de cette musique où il y mettait tout son âme.
Jeff mourut peut après de vieillesse, et reçu un hommage du groupe, le plus digne possible. A ce moment-là, son passé le rattrapa, le démon était de retour. Il n'était plus jeune, et les gens avaient peur de lui, mais sa musique faisait oublier son passé. Il fut surnommé le "démon des notes". Chaque concert était une symphonie de note prodigué par le concert. Avec le temps, il s'était perfectionné dans tous les instruments du groupe : batterie, piano, guitare. Il semblait ni ralentir, ni connaitre de limite. "Démon des notes" sonnait bien tout compte fait.
Chaque tournée était un bien être pour son âme. Il ne connaissait aucune autre joie, à part la musique. Malgré la mort de Jeff, il continua de réaliser les rêves de ce dernier, en tentant d'imaginer ses désirs. Il gravissait dans le monde musical à une vitesse folle.
A ses 28 ans, le groupe se sépara car les trois autres, voulait en finir avec ce vagabondage, et voulait vivre une vie familiale pleine. Il accepta sans rancœur, et continua en compagnie de musiciens recrutés pour continuer le groupe et se lança dans les cours pour tout musicien.
Après l’annonce de la bombe à Harvard, son passé le rattrapait. Les jeunes, ses parents, ses études vinrent embrumer ses yeux. Il quitta le groupe pour enseigner à Harvard, car il savait que sa destinée était d’y aller.
Il a 31 ans, et les cours qu’il a donné lui a fait comprendre que les jeunes ne savent plus ce que la musique représente. Il souhaite avant tout rétablir l’ordre en faisant de Harvard un exemple, mais derrière ses yeux froids et glacés, il avait un autre but, beaucoup plus personnel...