(+ Maëlys) Une drôle de fatigue

Elle était fatiguée. Je comprenais que derrière ses mots se cachaient une intention autre et elle me la confirma en me demandant de l’amener dans ma chambre. L’avantage, c’est que je n’avais pas encore de colocataire et que nous serions tranquilles. Aussi, je liais nos doigts ensemble et l’amenait à ma moto avant de lui tendre un casque. « Si tu as peur, n’hésite pas à me tenir » plaisantais-je avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres et de grimper sur l’engin. Une fois que je fus certain qu’elle était bien accrochée, je démarrais et nous conduisais jusqu’à la Lowell House où j’y avais une chambre. Heureusement, à cette heure-là, nous croisâmes que peu de monde bien trop occupé à parler, à jouer ou tout simplement à s’occuper de leurs affaires. Arrivé à la porte de ma chambre, je l’attirais dans mes bras pour l’embrasser tandis que je glissais un bras autour de sa taille, mon autre main se chargeant d’ouvrir la porte pour mieux la fermer par la suite d’un coup de pieds savamment négocié. « Toujours fatiguée » la provoquais-je gentiment, les mains sur ses hanches où mes doigts s’amusèrent à se faufiler sous son haut pour mieux venir effleurer sa peau chaude et douce.

« J’ai dû entendre des voix alors » souriais-je avant qu’elle ne m’embrasses à son tour, m’enlevant rapidement mon T-shirt avant de mieux m’attirer à elle. Je ne restais pas longtemps en reste, capturant ses lèvres après m’être débarrassé de mes chaussures et chaussette afin de ne pas finir en tue l’amour personnifié mais peu importe. Seule elle comptait à présent : ses lèvres, sa peau, son corps. Je terminais par lui enlever son haut, parsèment son cou et son épaule de baisers tandis que je l’allongeais progressivement sous moi. Sa peau appelait mes caresses et de ma main libre, je venais caresser un de ses seins au travers du tissu de son soutien-gorge tandis que je reprenais ses lèvres dans un baiser langoureux qui nous laissa rapidement essoufflé. Comme à mon habitude, j’étais bien décidé à faire passer le plaisir de ma partenaire en premier car j’avais bien défaut comme ma froideur mais j’étais un amant attentif et il me tardait de le lui prouver car son corps m’attirait comme la lumière attirait un papillon. Je la désirais comme en témoignait une certaine zone de mon anatomie mais rien ne pressait. Je voulais la savourer le plus possible.

Maëlys ne semblait pas très à l’aise. Comment je le savais ? J’avais connu un certain nombre de femmes depuis que j’avais perdu ma virginité et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle était mal à l’aise pour une raison qui m’échappait. A moins qu’elle ne soit toujours vierge ? C’était une possibilité et sans prendre réellement conscience de mes actes, mes gestes se firent moins passionnés, plus doux dirons-nous, continuant de la mettre à nue sans cesser d’embrasser ses lèvres, sa peau, de la couvrir de caresses. « Si je suis chaud, toi tu sens bon… j’aime ton parfum, il est enivrant » murmurais-je tandis que mes doigts se glissaient dans son dos pour faire sauter d’un geste assuré, l’attache de son soutien-gorge dévoilant une poitrine des plus appétissantes que je ne tardais pas d’honorer de baisers, taquinant la pointe d’un sein du bout de la langue avant de la suçoter. Cette femme était désirable au-delà des mots mais plus le temps passait et plus je sentais que je la perdais en quelque sorte si bien que je terminais par remonter vers ses lèvres, y déposant un chaste baiser. « Tout va bien ? » lui demandais-je légèrement décontenancé. Il était rare pourtant que je provoque ce genre de réaction sur la gente féminine. « Tu.. l’as déjà fait ? » Ajoutais-je juste au cas où.

Ok. Apparemment ce n’est pas cette nuit que je pourrais combler mes besoins primaires en charmante compagnie mais qu’importe, je sentais un réel malaise chez Maëlys et je ne pouvais tout simplement pas lui en tenir rigueur. « Tu n’as pas à t’en vouloir, ce sont des choses qui arrivent » répliquais-je en me laissant retomber sur le dos, essayant de faire passer cette envie qui me laissait inconfortable dans mon jean. Bon sang, c’était bien la première fois que je me retrouvais dans ce genre de situation et le moins qu’on puisse dire, c’est que je ne savais pas trop comment agir. Que devais-je faire ? Lui dire de s’en aller ? La rassurer ? Tenter d’en savoir plus histoire de l’aider ? Aucune idée. « Tu veux en parler ? Je veux dire de ton blocage ? » Demandais-je tandis que je tournais la tête pour l’observer. « Je suis une bonne oreille alors si tu veux vider ton sac, ça sera toujours mieux que rien » ajoutais-je tandis que je l’attirais à moi pour qu’elle vienne se blottir dans mes bras. Définitivement, je n’étais pas suffisamment crevard pour la jeter de ma chambre tout simplement parce qu’elle n’avait pas réussi à se donner à moi. Le tout était pour moi de faire en sorte de penser à autre chose pour éviter la sempiternelle douche froide.

Comment un petit-ami pouvait-il se conduire de la sorte ? Je ne comprenais pas comment on pouvait s’en prendre à une femme. J’étais peut-être réac’ sur le coup mais je ne comprenais pas. Une femme, ça se chérissait, ça s’aimait, ça s’honorait mais cela ne blessait pas. [color=#604D76] « Si ta première fois s’est déroulée ainsi, il est normal que tu appréhendes de retrouver cette intimité avec un homme »(/color] la rassurais-je. Il était inutile qu’elle culpabilise, ce n’était pas de sa faute. Toutefois, je ressentais presque le besoin d’aller casser la gueule à ce type rien que pour la forme. Je n’étais pas violent ni même bagarreur mais il y avait des fois où les mots n’avaient plus d’intérêt et que les poings se révélaient nécessaires. Ce type n’avait pas besoin qu’on lui tape sur les doigts, il avait surtout besoin d’une bonne correction. Cela me tuait qu’on puisse autant négliger le plaisir de sa partenaire même sous l’effet de l’alcool ; Je ne me décernais pas le prix du meilleur amant mais j’aspirais à me dire que je comblais mes amantes. Je tournais légèrement ma tête pour déposer un baiser sur son front. « Tu n’as pas à t’excuser, j’étais pleinement consentant et puis, dans un sens, je me servais de toi également pour échapper à ma solitude » murmurais-je à moins que je ne cherchais à échapper à une femme. Une jolie blonde avec les yeux bleus qui n’était pas mon ancienne fiancée mais belle et bien mon actuelle partenaire de danse. « Si tu veux rester ici cette nuit, tu peux » lui proposais-je en tout bien tout honneur car dans le fond, je crevais toujours de solitude et une chaleur humaine ne me ferait pas de mal.