J'suis juste...fatiguée { MAYANDY }

Un jour...un jour s'était écoulé depuis l'accident...Ouais je préfère dire accident que suicide raté, j'dis pas que c'pas bien...Mais en fait c'est plus la honte qu'autre chose... J'avais passé la nuit entière à l'hôpital, j'avais la tête embrumée, les infirmières m'avaient refilé des médocs histoire d'me mettre k.o et d'm'empêcher d'vouloir faire une autre connerie... Comme si j'allais l'faire...J'avais promis à Avery de plus rien tenter et j'savais que j'allais recevoir la visite d'Andy... Parce que ouais, il était l'une des personnes à qui j'avais envoyé un sms de détresse, l'une des personnes qui m'avait répondu en m'disant qu'il viendrait me voir à l'hosto...
J'me mordais d'avance les doigts, j'étais plus pâle qu'autre chose et j'attendais son arrivée...

J'avais trèès brièvement essayé de parler avec May par sms, mais le résultat n'avait pas été très glorieux. J'avais été trop énervé pour aller la voir dans l'immédiat, j'avais donc fini chez Briony qui avait tout fait pour me calmer et me consoler. Parce qu'au-delà de la colère, j'étais évidemment blessé par la tentative de May. Je me disais que j'aurais pu la perdre, comme ça... Sans être au courant de ce qu'il s'était passé, sans qu'elle m'ait tout dit, sans avoir pu lui dire au revoir, bref... Elle ne m'aurait pas permis de veiller sur elle comme le devrait n'importe quel ange gardien. C'était mon rôle de veiller sur elle, non ? Je comprenais pas pourquoi elle ne s'était pas reposée sur moi. Le lendemain, me voilà devant la porte de sa chambre d'hôpital, et c'est avec un léger soupir que j'entrai dans la pièce, le coeur battant en la voyant allongée sur son lit. Hey...

Mon coeur s'affola lorsque Andy entra dans ma chambre d'hôpital. On pouvait lire de la peine sur son visage et cette peine bah c'était d'ma faute. Mon dieu mais qu'est ce que j'avais foutu sérieux ? J'aurais jamais dû faire ça, j'avais pas pensé à c'que ça pouvait faire à mon ange gardien.
Quand j'pense que j'aurais pu le perdre et que lui m'aurait perdu sans qu'il ne le sache. Mais quelle conne... J'me redressais sur le lit, plus ou moins défoncée à cause des médicaments que les infirmières m'avaient refilé. Il avait une petite voix .

"Hey...Andy...j'suis tellement désolée...Si tu savais à quel point j'm'en veux..."

J'étais déjà pas très à l'aise de me retrouver dans un hôpital parce que j'y allais un peu trop souvent à mon goût depuis un an déjà, mais voir May dans un de leurs lits, c'était encore pire et ça me retourna le ventre. Putain, mais qu'est-ce qu'elle avait foutu sérieusement ? Je déglutis péniblement, restant à l'entrée un moment alors qu'elle se redressait et me demandait pardon. Je détournai les yeux, la gorge nouée et refermant la porte derrière moi. Ça suffit les morts là, j'avais pas l'intention de transformer mon jardin en cimetière. Vous imaginez si j'avais planté un rosier en souvenir de chaque personne que j'aimais qui était morte ? Ptain j'me serais reconverti en jardinier de ma propre maison et j'aurais un véritable champ de rosiers. Et il était pas question d'en planter un pour May. Qu'est-ce que t'as foutu ? Je m'avançai finalement dans la pièce, les mains dans les poches et mal à l'aise.

J'voulais pas qu'il me voit dans cet état, j'voulais pas que ça s'produise et j'me sentais tellement mal à l'aise depuis qu'il était entré dans la chambre. On était tous les deux mal à l'aise, ça se comprenait parfaitement puis il me demandait c'que j'avais foutu... Une grosse connerie ça oui... J'devais me justifier, lui dire que j'recommencerais plus jamais. J'arrivais pas à trouver les mots, tout c'que j'voulais c'était pouvoir m'endormir; sauf que voilà, Andy était là.
J'devais l'affronter, même si ça allait devenir une séquence émotions dans la pièce.

"La pire connerie du siècle apparemment...C'est Avery qui m'a trouvée et qui a appelé les secours...J'voulais prendre des médicaments, ils sont tombés par terre dans ma salle de bain,puis j'ai glissé et j'me suis cognée contre la baignoire..."

J'me sentais pathétique. Tellement. J'voulais pleurer. J'y arrivais pas.

Je savais pas trop où me mettre. Je m'étais doucement avancé vers le lit en regardant la jeune femme qui semblait vraiment fatiguée. Tu m'étonnes, ils avaient du la shooter à la morphine à cause de la douleur. Je me mordis les lèvres à ses paroles et vins doucement m'asseoir à côté d'elle sur le fauteuil, étendant mes jambes et esquissant des gestes lents. Mine de rien, ça m'aidait à conserver mon calme. Mais pourquoi tu les voulais ces médocs May ? Pourquoi t'as voulu en finir ? En fait, j'le sais très bien, cette question attend pas de réponse malheureusement... J'avais seulement du mal à digérer la nouvelle. Pourquoi tu t'es pas reposée sur moi ? Pourquoi tu m'en as pas parlé ? Faites-moi penser à remercier Avery incessamment sous peu.

J'me dégouttais moi même tellement j'voulais pas que Andy me voit ainsi...Pourquoi j'avais voulu prendre ces médocs ? Parce que j'en pouvais plus, j'en pouvais plus d'vivre sans Jae, d'être perdue émotionnellement, d'plus savoir où donner de la tête avec l'autre crétin de Kakeru... J'voulais plus m'prendre la tête pour tout ça, j'avais voulu disparaître pendant un certain temps.... J'me rendais compte de ma connerie, j'me rendais compte que j'allais laisser derrière moi des personnes aussi importantes comme Andy, Evydence, Priape...

"J'voulais pas t'en parler parce que je suis à peu près certaine que toi aussi tu as tes propres problèmes...J'ai pris ces médocs parce que j'avais plus la force d'me regarder dans le miroir...Mais ça n'arrivera plus, j'me rends compte que j'aurais laissé derrière moi une personne aussi exceptionnelle que toi...J'suis...tellement désolée..."

Mes larmes coulaient, once again, j'en avais marre d'être faible...

Sérieusement, j'avais vraiment beaucoup de mal à digérer qu'elle ait pu vouloir partir. Apple avait fait pareil en août, je lui avais hurlé dessus pour évacuer toute mon inquiétude et maintenant que j'étais face à May, je ne savais pas comment réagir. C'était si stupide, mais en même temps, je ne pouvais que trop bien comprendre cette souffrance qu'elle avait pu ressentir, ce désir que tout s'arrête. Mais quitte à vouloir ne plus savoir penser, j'aurais préféré qu'elle m'appelle pour qu'on s'bourre la gueule ensemble, comme je lui avais dit de faire. C'est pas vraiment le moment de vouloir gonfler mon égo May, ça changera pas l'fait que j'suis en colère, répondis-je par rapport au fait qu'elle m'ait qualifié de personne exceptionnelle. Je déglutis péniblement, m'humidifiant les lèvres et détournant le regard pour réfléchir convenablement. C'était idiot de ta part de pas m'en parler parce que j'ai aussi mes soucis. On en a tous, pourtant les amis sont là pour ça non ? Soutenir leurs proches qui ne vont pas bien ?