A quelques secondes près... [Adriana]

✎ Le printemps serait bientôt là et les températures avaient pris la verdure de vitesse. Il faisait bon, c'était un fait et l'ont pouvait sortir sans s'encombrer d'écharpes ou d'une tonne de vêtements, ce qui était relativement agréable. De plus, c'était un bon temps pour le shopping, ce qui ne pouvait que ravir les étudiantes d'Harvard.

Anastasiya ne faisait pas exception à une règle très fréquente chez les filles : le shopping, c'est la vie ! La blonde aime fouiner dans les rayons, dénicher la perle rare. Et avec ce temps, c'est encore meilleur. C'est pour cela qu'après ses cours, la demoiselle était sortit de l'établissement pour aller faire un tour au Poor Little Rich Girl, une boutique de fringue qu'elle connaissait depuis un peu plus d'un an et qui avait la particularité de vendre de vieux vêtements, haut-de-gamme et vintage. Parfois, la demoiselle y faisait de très belles trouvailles.

La blondinette venait donc d'arriver dans la boutique et farfouillait un peu partout, en quête d'une ou plusieurs perles rares. Les vendeuses lui tournaient autour, comme souvent. Dans ce genre de métier, croyaient bien qu'ils savaient vite repérer les gens qui avaient du fric. Malheureusement pour elle, Anya détestait leur présence, leurs faux-conseils. La demoiselle jugeait que ses yeux suffisaient amplement pour se faire une idée, nul besoin de ces gourdes avides de bonnes recettes en fin des soirées.

Et c'est là, dans un petit coin de la boutique, qu'Anastasiya posa les yeux sur une robe magnifique, absolument ravissante et qui lui irait à merveille, sûrement. Alors elle avançât précipitamment dans cette direction. Mais quelqu'un d'autre semblait avoir vu le vêtement aussi et c'est ainsi que les deux mains se posèrent sur le robe au même moment. Alors forcément, la russe frustrée commençât à s’énerver, disputant le vêtement à cette "counasse" qui voulait la prendre aussi.

✎ Un rictus se dessina sur les lèvres roses d'Anastasiya alors que l'autre demoiselle menaçait sa vie sociale et financière. Comme si la belle aux cheveux blonds allait prendre ces menaces à la lettre. Fallait il être folle ! Si cette gourde de brune, aussi riche soit elle, pensait pouvoir rivaliser avec une princesse, elle se mettait le doigt dans l’œil. Comme si Adriana avait vraiment la possibilité la possibilité de ruiner les Kataïev.

"- Très drôle. T'en a d'autre des comme ça ? Tu pense vraiment pouvoir m'atteindre, petite gourde ?"

Ainsi rétorque Anastasiya, qui rit de cette assurance qu'à Adriana. Non, la russe n'avait nullement peut de ses propos. Que pouvait réellement faire la brune contre elle ? Rien. Parce que même l'administration d'Harvard ne permettrait pas que l'on s'en prenne à la Kataïev. Le fait qu'elle fréquente les lieux était providentiel pour eux et pour les relations Américaines/Slaves. Ils ne permettraient sûrement pas que l'on s'en prenne à elle, craignant que cela cause son départ. Qu'il était bon d'être riche et puissante !

La brune reconnait la princesse et poursuit ses dires sans craintes alors que la colère gagne Anastasiya et se lit dans son regard froid. Et la princesse ne peut s'empêcher de rétorquer, presque agressive :

"- Oui, et méfie toi, comme eux, je mords !" assure t elle avant d'inscrire mentalement Adriana sur la liste des personnes dont le cas serait discuté à la prochaine réunion-vengeance du trio.

"- Tait toi donc, sotte ! Pour qui te prends tu pour tenir de tels propos à mon égard ? Prend garde, insolente, que tes mots ne soient pas chèrement payé par après !"

La princesse tire la robe à elle, l’œil brillant de colère, avant de poursuivre :

"- Et tu donc si sotte pour songer qu'une petite héritière d'une chaîne de casinos, peut rivaliser avec moi ?"

✎ "- Primo, ce n'est pas un pseudo-statut de princesse héritière, je le suis VRAIMENT. Deuxio, les gens ont des tas de raisons d'avoir peur de moi. J'ai la richesse, le pouvoir et aussi du caractère."

Anastasiya aurait bien ajouté "où tu n'en a pas non plus". Mais ce serait alors admettre que sa seule raison pour laquelle elle détestait Adriana, c'était le fait qu'elles se ressemblent autant, non pas physiquement mais psychologiquement, caractériellement. Et de cela, il en était hors de question. Tout le monde ignorait les raisons de cette inimitié et la demoiselle aux cheveux blonds considérait que cela était bien mieux ainsi.

"- Je sais. Les casinos de ton père ont aidé l'inde à intégrer les marchés mondiaux et patati et patata. Je suis au courant." Elle marqua une pause d'un instant, d'une demi-seconde. "Quand aux stéréotypes des blondes et aux blagues qui circulent sur elles, tu n'a pas l'air très au courant, mais c'est pour se foutre de la gueule des brunes qui se teignent en blonde." Elle poussa alors un petit "oh" pareil à celui de quelqu'un qui se souvient de quelque chose. "Comme toi il n'y a pas si longtemps en fait ! Alors avant de critiquer les blondes ou ma couleur, évite de t'en faire une qui y ressemble de TRES près, non ?" Et disant cela, la jeune femme tandis une feuille de papier cornée qui traînait dans son sac, sur laquelle s'étalait une photo d'Adriana, avec des cheveux blonds. La feuille C'était une page du journal de l'école, une vieille édition. Un petit sourire de triomphe sur les lèvres, la russe jubilait, observant le visage de sa rivale.

Quand Adriana parla de sa confiance en elle, de sa débrouillardise, Anya leva les yeux au ciel. Elle avait presque pitié de la brunette. Ouai enfin, n'exagérons rien non plus ! On dit bien presque. Mais c'était triste un tel comportement à cet âge là. C'était triste de se voiler autant la face. C'était triste d'inventer des points faibles à ses adversaires. Le mieux était de trouver les VRAI afin de frapper juste. Pas d'en inventer... Mais Adriana ne semblait pas l'avoir compris.

A nouveau, la demoiselle tira sur le cintre, attirant le vêtement à elle alors que l'autre jeune femme rétorquais, lui envoyant bientôt une jupe hideuse dessus, critiquant la blonde, alors que le public huait les propos. La princesse se hâta de la lui renvoyer, un sourire mesquin sur le visage.

"- Désolé, c'est une jupe en 40. Hors, je ne met que du 36. Par contre messieur dames, n'êtes vous pas d'accord pour dire que cette jupe lui irait à merveilles ?"

Un murmure d'approbation accentua le rictus de la princesse. Visiblement, l'héritière de casino ne s'était pas rendu très populaire à leurs yeux en faisant une réflexion infondée sur le physique de la russe, qui était on ne peu plus enviable. Comme la robe était désormais entre ses mains, la russe eut un rire en tournant les talons, se dirigeant vers la caisse de l'établissement.

✎ Anya sentit qu'Adriana lui prenait la robe en critiquant ses racines de cheveux. Mais la princesse était bien loin d'être idiote et ne se laissa nullement prendre au piège, rétorquant :

"- Oui... les racines apparentes sur des cheveux naturels... Tu progresse à ce que je vois.... C'est ma couleur d'origine, espèce de Kinder surprise ! C'est pas parce que tu es obligé de te teindre pour avoir une blondeur aussi belle que la mienne que c'est le cas de tous, ne généralise pas !" asséna t elle.

Anastasiya était satisfaite car elle savait que son attaque par rapport à la photo en blonde avait fait mouche, surtout le commentaire qui avait suivit, cela se voyait sur le visage de la brunette qui lui faisait face. Constater cela était un réel délice pour la jolie blonde qui ne manquait pas de se délecter de cette vision.

"- Et non, pas que je t'accorde de l'importance, c'est juste que j'aime faire remarquer à certains de tes amis combien tu es pathétique quand tu essaie de me ressembler alors que tu me critique. En plus là, c'est un rattage total. Et après, JE manque de personnalité, hein ? Toi la tienne, tu la copie sur d'autres. C'est tellement mieux, c'est vrai..." ironisa la jeune femme, qui reçut en récompense quelques rires de la clientèle alentour, bien qu'ils s'étaient tous plus ou moins dispersés sous la menace de l'héritière de casino.

Anya déroba alors la robe et profita de la surprise de l'autre Eliot pour courir vers la caisse et présenter l'article à l’hôtesse qui la passa à la machine et la rangea dans une belle boîte vintage avant de placer cette même boite dans un sac couvert du logo de la boutique. La grande-duchesse paya alors le vêtement, avant de se retourner vers Adriana, l'air triomphal. Enfin, la robe était à elle. Mais ça ne voulait pas dire pour autant que la russe en avait finit avec l'autre Eliot, loin de là.

Anya la détaillât de haut en bas, souriant de toute ses dents. La brune devait fulminer intérieurement. La russe était sûre que leur joute verbale allait se poursuivre, peut-être même encore plus violente qu'elle ne l'avait été jusqu'à maintenant. Mais Anya s'en fichait royalement, dans tout les cas, elle avait sa robe. Alors le reste, hein, c'était le cadet de ses soucis.

"- Un problème ?" s'enquit elle, un air faussement innocent sur le visage.

✎ La princesse russe éclata de rire lorsque Adriana attaqua ses cheveux. Franchement, elle croyait quoi ? La couleur naturelle, blond miel, d'Aya était très belle et récoltait souvent les lauriers de la presse féminine tant la demoiselle prenait grand soin de sa soyeuse chevelure.

Faisant voleter ses boucles blondes d'un geste, la demoiselle riait. L'ophtalmologiste maintenant. Adriana se rendait elle seulement compte qu'elle ne gagnerait pas à ce petit jeu là ? Il en était hors de question. L'étudiante des pays slaves ne laisserait pas cela se produire. Plutôt mourir que de laisser cette brune l'emporter.

"- Je connais la date, merci. C'était il y a un an et demi, on se connaissait déjà, j'étais arrivé en Amérique depuis six moi... Après une telle catastrophe, il est compréhensible que tu soit revenu au bruns. Je constate que tu es un peu plus intelligente que je l'avais imaginé. " ironisa t elle.

" - Ne t'énerves pas Ana ! Beaucoup de personne au sein d'Harvard me porte de l'importance , tu n'es pas exceptionnelle . "

"- J'ai dit que tu n'avais aucune importance pour moi. Je ne me souviens pas avoir parlé au nom des autres étudiants d'Harvard... Tu veut que je t’emmène chez un ORL ?"

Un homme approcha, faisant une bise à Adriana qui accepta son rendez-vous avec joie, visiblement heureuse qu'un sportif fasse cette demande devant la princesse russe. Pourtant, cette dernière affichait un sourire satisfait, narquois. Adriana triomphait. Mais Anastasiya l'abattit en pleine gloire.:

"- C'est du joli. Dis moi, ça te rapporte combien par semaine ? De faire la putain je veux dire. On te vois sans cesse avec des hommes différents. Tu en as eu combien depuis le début de tes études ? A peu près tous non ? C'est glamour... Je ne sourirai pas si tout l'établissement m'étais passé dessus, personnellement. Mais tu fais ce que tu veux remarque." La blonde fit une pause. " Quelques jours ? Tu te sens bien ou on appelle les urgences ? Cela fait deux ans qu'on se connait." dit elle en levant les yeux au ciel, se retenant d'ajouter "deux ans de trop."

" - Non aucun , simplement qu'ici rien n'est échangeable ni remboursable ... Et je crois que malencontreusement lorsque tu m'as arraché la robe des mains elle s'est déchirée aux fesses. Sincèrement , je te la laisse . Une robe déchirée et que tu vas devoir recoudre n'a aucune place dans mon armoire sincèrement . Je n'ai que des vêtements haute couture et fait sur mesure pour moi , je n'ai donc pas besoin d'un torchon rabiboché."

"- Oh, c'est adorable, tu ne sais pas le service que tu m'a rendu ! J'ai acheté cette robe en comptant la donner à Karl pour qu'il la rende unique, qu'il l'arrange un peu. Tu ne croyais quand même pas que j'allais acheter ça et le porter ainsi ?"

La demoiselle éclatât de rire, narquoise. Et hop, Adriana. Surprise. Tu ne t'y attendait pas hein ? Une étincelle fière, maligne, brûlait dans le regard de la demoiselle aux cheveux blonds. Et oui, la princesse ne pensait pas porter le vêtement tel que. Dommage pour Adriane, qui avait foiré son coup.

L'héritière d'une chaîne de casinos s'approcha d'Anya, l'air mauvais, la toisant alors que la blonde soutenait son regard. Alors la brune déclarât que la russe ne savait pas à qui elle s'adressait. Alors un nouveau sourire s'afficha sur le visage de la blonde.

"- Mais comme apparemment, tu ne sais pas non plus à qui tu essaie de t'attaquer, ce n'est pas bien grave..."

Et puis Anya l’observât de haut en bas, la toisant à son tour. Et puis elle jeta ses cheveux en arrière une nouvelle fois, se dirigeant vers la sortie pour quitter la boutique. Déjà, sa main était sur la porte.