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"Two shadows in the purple room."
Charlie, elle est toujours heureuse. Pensait-on. Quelques fois cependant, une goutte tombait à ses pieds, et elle chancelait. En arrière allait son âme, ses yeux de se fermer, et c’étaient ses doigts qui désespérément cherchaient à s’agripper – dérapaient. Charlie, elle est toujours heureuse. Pensait-on. Pas cette fois, pas aujourd’hui. Quelqu’un dans sa vie allait manquer, ce n’était pas la première. Ce ne serait pas la dernière non plus, elle l’ignorait encore, mais au fil des jours qui suivront, d’autres initiales s’ajouteront à celles des disparus. Lazarus McCarty, le premier à partir. Les premières lignes d’un début d’heures amères, un carrousel qui se fige. L’Écossais, celui qui avait été le premier guide dans cette jungle américaine, celui qui l’avait fait progresser comme jamais, celui à qui elle s’était attachée en toute démesure, un professeur devenu repère et ressource – envolé. Parti pour Broadway, ô le maître. À diriger toute une troupe, et elle n’en serait pas, aucun de ses élèves n’en étaient. Il partait seul, faire régner son aura. La petite Irlandaise alors se sentait démunie. Reaghan, de plus, ne semblait pas aller bien, et Charlie sentait que cela n’allait pas s’améliorer. Rory paraissait également vouloir partir, elle avait cru l’entendre parler de quelques projets qui le tentaient, des gens le voulaient, loin d’Harvard, loin de l’Amérique – encore une fois, elle le perdait. /C’était que rien de son passé ne semblait vouloir rester en place – après tout : ce n’était qu’obéissance à ce qu’elle-même souhaitait : tout nier, tout voir fuir, fuir elle-même, pour ne rien connaître, pour résonner de nouveautés, mais ne jamais s’arrêter, ne jamais se prendre aux filets mémoriaux./ Alors Charlie. Charlie courut. Elle alla loin, revint. Et courut encore. Sans s’arrêter jamais. Courut jusqu’à épuisement. Courut pour se distraire. Dansa lentement, musique intérieure vibrant sous ses pas. Dansa à s’étourdir. Chercha à tomber au sol, mais courut, courut jusqu’à épuisement. Alors Charlie, fatiguée, tourna les talons vers la Lowell House, et croisa le regard d’une jeune blonde en pénétrant dans les locaux. La rousse eut un petit sourire, le sourire de ceux qui savent /que c’est fini déjà.
Elle s’installa auprès d’Abigail, sa compatriote de théâtre, duo fantastique chapeauté par McCarty. McCarty, plus là.
« Tu sais ? » elle demanda, tout simplement, sans grand jargon, en peu de babil, cette bavarde ordinaire.
Elle s’installa auprès d’Abigail, sa compatriote de théâtre, duo fantastique chapeauté par McCarty. McCarty, plus là.
« Tu sais ? » elle demanda, tout simplement, sans grand jargon, en peu de babil, cette bavarde ordinaire.
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