Thaïs Jennelyn O'Neall ► Teresa Palmer

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Watson et j'ai 24 ans. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à au top-site du forum.  J'ai de suite accroché avec le design, les groupes, l'activité et l'esprit du forum alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Teresa Palmer comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par Shiya & Nalex. Je fais environ de 450 à 800 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ ce forum est une pure merveille !   
Je souhaite ▲ (ajoutez "checked" pour cocher une case)
être parrainé (?) adhérer un flood d'intégration (?)
participer à la roulette RP (?)

« Non, vraiment, la canne d’aveugle c’est du plus mauvais goût… surtout que le blanc, c’est salissant ! Mon doc’ aurait dû me donner une canne plus sombre, ça irait mieux avec mes vêtements et puis même, une canne pliable ça fait genre « donnez une p’tite pièce c’est pour manger ! » je verrais plus une canne épée, histoire de me la péter un peu dans les chaumières… » Une bonne dizaine de minutes que Thaïs s’étendait sur les bienfaits d’un autre type de canne afin que celle-ci aille mieux avec son habillage, tandis que le psychothérapeute chez qui sa mère l’avait obligée à aller la regardait avec un air dubitatif. Jusqu’à présent, il s’était juste introduit, la poussant à faire de même, sans se douter une seconde qu’elle partirait dans une de ses fameuses envolées lyriques… n’avait-il donc pas compris qu’elle ne désirait pas être là et que c’était beaucoup lui demander que de déblatérer autre chose ? Surtout de plus personnel… « Votre façon de vous habiller a-t-elle une réelle une importance même si vous êtes aveugle, Mademoiselle O’Neall ? » « Question stupide ! Je repère chaque type de tissu rien qu’en le touchant tant ce n’est pas la même chose que de toucher de la soie et du coton… quant aux couleurs, j’ai fais coudre un signe distinctif sur chaque vêtement, discret bien sûr, afin de savoir ce que je mets. Tout est une question d’organisation, et vous n’êtes qu’un rabat-joie ! » « Maintenant que je suis informé de la chose, peut-être pourriez-vous vous présenter de façon plus précise ? » « Vous voulez que je vous parle de ma mère ? » « Si vous jugez que c’est pertinent, nous pouvons commencer par votre mère. » « Nan, c’est une emmerdeuse ! » « Si cela peut vous aider, tout est pertinent. » Nouveau soupir de la part de Thaïs. Que fallait-il qu’elle fasse pour que ce foutu doc de mes deux lui signe une sorte de papelard comme quoi elle s’était bien présentée à la séance, s’était moult confiée, que cela lui avait fait un bien fou, blablabla… la jolie irlandaise était même prête à recommander les services de ce psy façon spot publicitaire insupportable si cela pouvait lui garantir d’être sortie d’ici cinq minutes… mais il ne fallait pas rêver à la poupée qui tousse. « Ou peut-être pourrions-nous parler de votre maladie qui a créé la cécité dont vous êtes la victime ? » Thaïs serra les poings contre sa canne d’aveugle, ne goûtant plus du tout à la plaisanterie. Son beau sourire, qui faisait sa réputation depuis son entrée à Harvard, s’était considérablement amoindri alors qu’elle daignait finalement s’asseoir sur ce foutu canapé, refusant pourtant de s’y allonger comme une patiente malade des boyaux de la tête. Elle s’assit docilement au bout, considérant qu’il s’agissait déjà d’un effort à applaudir pendant au moins dix minutes, alors que le psy revenait une fois encore à la charge. « C’était un glaucome qui n’a pas été soigné, n’est-ce pas ? » « Si vous ne voulez pas que je vous envoie définitivement péter et que je finisse par me casser de votre salle qui empeste le formol que c’en est une horreur, j’vous conseille d’arrêter de me harceler avec ça, point barre. »

Oh le doc n’était pas idiot, il savait par avance que sa cécité était LE sujet sensible à ne pas aborder n’importe comment mais puisqu’elle avait démontré un déni particulièrement virulent depuis le début de la séance à ce sujet, il avait fini par employer la manière forte… et le fait est : elle craquait et s’ouvrait enfin de façon plus sincère. Marquée de colère, certes, mais plus sincère ! « Vous voulez que je vous dise quoi ? Vous savez sûrement déjà tout ce qu’il y a à savoir sur moi car ma mère est incapable de comprendre que JE SAIS me débrouiller toute seule, que je n’ai besoin de personne pour me moucher le nez et encore moins de quelqu’un qui s’estime bien pensant. Ma famille m’a lâchée, je suis aveugle depuis, point barre final, il n’y a rien à rajouter. » Thaïs sentait son cœur battre vivement à l’intérieur de sa poitrine, car cette discussion était loin de la rendre puissante. Au contraire, elle se sentait plus vulnérable qu’un nourrisson à peine nez et l’envie de sauter par la fenêtre pour voir si elle était capable de voler devenait de plus en plus vive… « Il est vrai que votre mère m’a confié quelques détails à votre sujet mais cela n’a aucune importance, c’est votre ressenti, la façon que vous avez de voir les choses qui m’intéresse. Ce n’est pas la vie de votre mère dont nous discutons… mais de la vôtre. » Alors qu’elle voulait lutter contre ce genre de mièvrerie à se tirer une balle dans la tête, la jolie irlandaise devait tout de même admettre que ces mots trouvaient écho dans son esprit. Sans doute n’avait-elle jamais été soutenue de cette manière, et qu’elle ne trouve que d’autant plus lamentable qu’un parfait inconnu soit en mesure de lui offrir ce soutien tant espéré… « Ma famille n’a jamais été bien riche, en fait. Je me suis longtemps dit que tout venait de là, mais que ce n’était pas grave pour autant parce qu’on était unis, envers et contre tout. Quand j’étais un peu plus jeune, j’adorais ma sœur. Elle n’a que deux ans de moins que moi, et on a beaucoup de points communs même si j’essaye de l’oublier bien souvent… mes parents se sont saignés au quatre veines pendant des plombes pour nous offrir l’opportunité d’étudier à Harvard, et de mon côté, je touchais mon rêve du bout des doigts : bordel, j’allais pouvoir danser dans l’une des facs les plus populaires au monde ! Je me sentais le Cortex du duo de souris si populaire en France et j’avais déjà une folle envie de me lancer dans tous les petits concours de danse existant sur cette bonne planète histoire de me tester pour m’améliorer… j’étais bien, à l’aise. Et puis un jour, ma vue a commencé à baisser. Au début, j’ai juste porté des lunettes et continué ma vie à ma façon sans peiner, en gros j’ai fais ce que je fais de mieux, à savoir l’autruche mais cela s’est évidemment aggravé. Mes parents sont venus de Dublin exprès pour me soutenir quand le verdict est tombé : double glaucome, un dans chaque œil, et une tension oculaire crevant le plafond. Un traitement n’aurait aucun effet vu que c’était pris trop tard… mais apparemment une opération était possible. Le seul frein : l’argent, vous vous en doutez. Mes parents étaient prêts à faire cet ultime sacrifice, en faisant un prêt auprès de leur banque puisque pour ma part, j’avais déjà mon prêt étudiant dans les pattes… et si je dis que je déteste ma sœur, c’est parce que mon opération n’a jamais eu lieu. Cette idiote, qui souffrait de violents maux de ventre depuis des semaines, n’a pas cru bon de le signaler et résultat : péritonite aiguë. Il fallait l’opérer d’urgence sans quoi elle risquait d’y passer, et il était bien évident que mes jours n’étant pas en danger, mes parents ont choisi : le cas de ma sœur plutôt que le mien… mon glaucome a évolué en cécité irréversible et je l’ai eu bien profond dans le baba. »

Personne n’aurait pu rester insensible en racontant une telle chose, pas même Thaïs, cachant si habilement sa grande sensibilité derrière un flegme que beaucoup lui enviaient parfois. Ainsi, il ne fut pas étonnant de voir plusieurs larmes s’écouler contre ses joues pâles et froides, criant sa lente agonie et son sentiment d’injustice. « Je me démerde depuis lors. J’ai appris le braille, bossé plus dur pour réapprendre l’espace autour de moi et continuer à danser. J’ai fais de mon handicap une force, qui me rend souvent sanguine et aigrie certes mais qui ne m’empêchera pas d’atteindre mon rêve… je ne toucherai pas définitivement le fond tant que je ne l’aurais pas décidé. Mais je n’ai plus parlé ni à ma sœur ni à mes parents en six ans. C’est… trop dur. Je sais que ça fait de moi une putain de sale égoïste mais ils ne peuvent pas comprendre. Oh, ce n’est pas faute que ma frangine ait tenté des contacts à la fac, puisque nous allons toutes les deux à Harvard, mais j’ai toujours fait comme si elle n’existait pas. Que ce soit sa faute ou non, je m’en fous… ce n’est pas ce qui me rendra mes yeux ou me fera me sentir moins seule. Ils n’existent plus pour moi… parce qu’ils n’ont pas à vivre avec leur décision de merde de leur côté. » Tranchante façon de voir les choses mais Thaïs ne reviendrait certainement jamais sur son choix. Puisqu’elle était contrainte de vivre sans son sens le plus important, alors elle vivait avec les aléas que celui-ci lui imposait en traçant son propre destin… à la force de ses seuls bras.