ROULETTE RP ► AÏÏÏÏÏÏÏÏE

« Hhhaaaaaaaaa... bordel de budain de gul de berde de chiodde de bordel de bordel... bordel... »

Nez comme une patate. Yeux rouges. Reniflements. Un bon gros rhume comme Kakeru les détestait ─ sa vulgarité était multipliée par cent lorsqu'il était dans cet état. Le jeune homme avait chopé ce rhume après sa soirée avec May. A priori, il pensait n'avoir rien pris, mais finalement, la petite douche sous la pluie l'avait bien eu. Et Dieu seul savait à quel point il était d'une humeur plus que massacrante. Devoir se moucher, renifler, ne pas arriver à respirer par le nez, avoir la peau irritée, de la fièvre même. Joiiiiie. Plus sexy tu meurs.

Emmitouflé sous une échape, la veste remontée et les mains dans les poches de cette dernière, Kakeru était le prochain à passer dans le bureau de l'infirmière. Il avait ignoré tous ceux arrivés juste après lui, étant de toute façon trop occupé à pester contre son "putain de pif" et n'attendais qu'une chose ; en finir et rentrer chez lui. Mais voilà.
Un soudain cri d'agonie. Puis un autre. Kakeru aurait pu sursauter si toutefois il n'avait pas cette masse de vêtements qui l'en empêchait. Il tourna la tête vers la porte un instant, reniflant. Merde. C'était à lui, juste après ?

Il déglutit légèrement, puis s'enfonça encore plus sur sa chaise, jetant un furtif regard aux autres. Silence. Et de l'autre côté de la porte, ça continuait de gueuler.

Ça faisait au moins deux nuits que je ne dormais plus. J'avais l'impression de revivre l'épisode de mon enfance quand j'ai perdu ma mère. Mais cette fois-ci, c'était celle de Duncan qui était partie pour toujours, et je n'arrive même plus à dormir ni même à être attentive en cours. Demain je pars pour Londres et j'aimerais franchement pouvoir dormir cette nuit, j'en peux plus, c'est pas comme si j'avais toujours porté ma belle-mère dans mon cœur, ça non, elle avait ruiné ma famille. Du moins c'est ce que j'avais toujours pensé, mais maintenant que je sais que mon père ne l'est plus, tout est différent. Mais des cris atroces me sortent de mes pensées endormies. C'est quoi ce bordel ?! Il a quoi l'étudiant pour gueuler autant ?! A moins que ce ne soit l'infirmière qui ... J'ai tout à coup l'envie soudaine de me tirer en courant, mais il me faut ces somnifères d'urgence. Et mon prof ne veut pas me reprendre en cours tant que je ne suis pas passé par là. Pas le choix. Je regarde alors tour à tour les deux personnes qui sont assises à côté de moi et n'arrive qu'à sortir un début de question de façon bien trop faible Vous croyez que ... ?