Une enfance dorée…ou presque.L'enfance est une si belle période. On s'en souvient le restant de nos jours, c'est une période qui marque. Pour certains, elle est malheureuse, alors que pour d'autres elle est des plus heureuses. Chanel fut pas très chanceuse, elle eut droit à une enfance assez houleuse bien qu’elle soit née dans une famille plus qu’aisée.
« Papa tu vas où ? » « Je reviens ma fille, je reviens ». Ce fut la dernière fois que je vis mon père, James Wellington, un grand avocat, jusqu’à mes treize ans. En effet, celui-ci a quitté le domicile familial alors que j’étais à peine âgée de trois ans et demi. Je me souviens que les premiers jours après son départ ont été très difficiles. Tous les jours j’harcelais ma mère pour savoir où était parti mon père. Toutes les nuits je l’attendais devant la porte, en espérant vainement qu’il revienne et ne voulant pas manquer son retour. Je refusais même de manger tant qu’il ne rentrait pas. Et oui, déjà petite j’avais mon petit caractère. Cela a été comme ça, jusqu’à ce que ma mère, Naomi Hilton, héritière de la chaîne hôtelière Hilton, dans un excès de colère me cria à la figure
« Ton père est parti ! Il ne voulait pas de toi alors il ne reviendra pas ! Jamais ! Tu comprends Chanel ?! » En l’espace de quelques secondes, me voilà qui fondait en larmes. Mon père était parti pour toujours ? Le pire dans tout ça, c’est que tout ça était de ma faute. Ma mère devait me détester pour avoir fait fuir l’homme de sa vie. Pourtant la vérité était tout autre, si mon père était parti ce n’était pas de ma faute, mais bien celle de ma mère. En effet, celle-ci avait eu la bonne idée de le tromper avec celui qui deviendra mon beau-père lors d’un voyage à Paris. Mais ça je ne l’apprendrais que plus tard. Pour le moment j’étais persuadée que tout était ma faute. Dès lors, j’ai décidé d’être parfaite en tout point dans l’espoir de faire revenir mon père : Sourire seulement quand on vous l'indique, se tenir droite et ne pas faire de faux pas, avoir une matière grise bien fournie. La petite fille à la petite robe Dior enfant, les mocassins noir vernis et le serre-tête en perles précieuses dans la chevelure blonde, calme, aux airs un tantinet hautains ? C'était moi, à 7 ans, travaillant déjà ma prestance. Cette perfection, je l'ai très vite acquise. J’étais convaincue que s’il se rendait compte que sa fille était parfaite, forcément il reviendrait. Et je l’ai attendu pendant dix longues années.
L’adolescence et tous ses tracas.Mon dieu que de souvenir. Ce fut la pire période pour Chanel, ainsi que pour ses parents biologiques et sa nouvelle belle-famille, mais surtout pour Chanel. La période où l'on se pose des questions existentielles sur la vie, la fin des temps et même l'apocalypse, sur l'amour et même sur l'avenir. On ne sait plus où on en est, comment avancer. Saviez-vous que le plus souvent nous représentons un adolescent plutôt gras et vautré dans un vieux canapé à soupirer sans cesse ? Cliché ? Bah, pas vraiment.
Tout commença le jour où ma mère m’a présenté à son nouveau mari, Bernard Arnault, dirigeant du groupe de luxe LVMH qui est le numéro un dans l’industrie de luxe – et accessoirement le quatrième homme le plus riche du monde – et sa fille plus âgée que moi de quatre ans. L’ambiance à la maison était devenue glaciale : il y avait eux et il y avait moi. Si ça les amusait de jouer à la petite famille parfaite, ce n’était pas du tout mon cas. Mais qu’est-ce que je pouvais bien faire, j’étais seule contre tous. J’ai fini par noyer mon chagrin et ma solitude dans la nourriture. Conclusion : obèse, j’étais devenue. Mais qui se souciait de moi ? Personne. Tout le monde était bien trop obnubilé par ma grande sœur qui était parfaite : belle, intelligente, perspicace et pleine d’ambition. Moi je n’étais que le boudin associable et sans ambition de la famille. Et comme si cela ne suffisait pas le jour de mon treizième anniversaire, j’ai eu droit à un invité surprise venu tout droit de New York : mon père, LE VRAI. Bilan de la fête : engueulades, gâteau renversé et vaisselle cassée. Un an plus tard, on déménageait pour Cambridge puisque ma sœur voulait absolument aller à Harvard, mais ne voulait pas quitter sa famille pour autant. Bien entendu, on ne m’a pas demandé mon avis, on m’a juste embarquée. La seule chose de bien dans ce déménagement, c’est que j’ai pu me rapprocher de mon père, celui-ci ayant pu obtenir une garde partagée. Au début, nos relations étaient tendues jusqu’à ce qu’il me raconte la vérité sur le divorce. Il n’en revenait pas que ma mère ait pu me mentir autant. Bref, tous les deux, on s’était rapproché ; il était devenu ma seule famille. C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai pu intégrer une école spéciale pour les jeunes obèses. Là-bas, j’ai pu rencontrer énormément de personne en l’espace de deux ans que j’y suis restée. En sortant de là, j’avais complètement changé. Adieu Chanel le boudin, bonjour Chanel la Barbie biatch.
My Sweet Sixteen ou la revanche d’une blonde.Mon retour au lycée en a surpris plus d’un. De la fille qui se cachait dans les toilettes lors des récréations, qui mangeait seule à la cafétéria, j’étais devenue la blondinette la plus populaire du lycée. Comment ? Je préfère en garder le secret. Je fus même nommée capitaine des Cheerleaders pour vous dire. Même mes parents trouvaient que j’avais complètement changé. Ma demi-sœur me surveillait du coin de l’œil pour pouvoir se moquer si jamais je me relâchais et redevenait Chanel le boudin. Cependant, je préférais ne pas m’attarder sur son cas. Un jour comme ça alors que je rentrais du lycée, un Monsieur m’a accosté. Il travaillait pour l’agence de mannequin ELITE et selon ses dires, je correspondais exactement à ce qu’il recherchait à l’agence. C’est ainsi qu’à à peine seize ans je débutais ma carrière dans le mannequinat. Si ma mère était réticente au début, elle changea immédiatement d’avis lorsque je lui ai apporté mon premier chèque. Puis, j’ai connu les hommes et mes premières relations sexuelles. En effet, j’enchaînais les conquêtes, la plupart étant des étudiants d’Harvard que je rencontrais lorsque je m’incrustais dans les fêtes où ma sœur était invitée. Cependant, je ne m’attachais jamais préférant me faire désirer. En réalité, il s’agissait aussi d’une petite vengeance personnelle contre les individus du sexe mâle qui n’y étaient pas allés de main morte lorsque j’étais encore Chanel le boudin.
And Now?A mon tour, je suis entrée à Harvard où je suis depuis cinq ans des cours de design de mode et de langues. Pourquoi avoir choisi ces cours ? Tout simplement parce que à mon tour, j’aimerais créer ma marque de vêtement et voir défiler de grand mannequin dans mes tenues comme je le fais aujourd’hui pour d’autres marques. C’est d’ailleurs dans mon cours de langues que j’ai rencontré il y a deux ans, l’homme dont je suis tombée amoureuse, vraiment amoureuse. Pas seulement l'amourette de passage, non pour moi c'était le grand amour et j'ai eu l'illusion de l'être. On disait de moi que j'étais devenue cette jeune femme pétillante qui aimait son petit copain, qui l'aimait de tout son cœur, sauf que je ne crois pas avoir le souvenir, que cet amour fut aussi fort, tout du moins que l'équilibre soit palpable entre nous. Puis, le drame avant le drame... L’attentat à la bombe. Je n’étais pas sur place au moment des faits. Mais, Noam, lui, était sur place et il n’a pas survécu. La nouvelle m’a fait l’effet d’une bombe atomique d’autant plus que la veille de mon départ et de l’attentat j’étais en compagnie de Noam. Je réalisais alors qu’en l’espace d’un instant je venais de tout perdre. Je suis rentrée à Cambridge sur le champ, abandonnant mon shooting et franchement je n’en avais rien à faire. Quelques semaines plus tard, je fis un malaise sur un podium, on m’emmena d’urgence à l’hôpital où je découvris que j’étais enceinte de quelques semaines. Ce fut le choc pour sa famille, mais Chanel était bien décidée à le garder en souvenir de son amour pour Noam. Cependant, le destin en a décidé autrement. J’ai fait une fausse couche à huit mois de grossesse en début septembre.
Aujourd’hui, j’essaye de me reconstruire petit à petit. Malgré, le fait que je continue à mener ma vie comme si de rien n’était, de manière insouciante, comme si je n’étais pas affectée le moins du monde par tout ce qui s’est passé cette année, intérieurement je souffre énormément. Mais ça peu de gens le savent. La plupart pense que je ne suis qu’une blonde écervelée, séductrice, sans cœur, manipulatrice et remplie de vices.