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Lorsque j'étais parti lors du summer camp 2012, alors que l'été commençait à toucher à sa fin, je n'avais pas envisagé deux secondes que je reviendrais avec ce sentiment bizarre d'avoir rater l'équivalent de dix ans. Personne n'avait chômer durant mon absence et tout ce qui pouvait bien aller de travers semblait justement être aller de travers. Comment ça avait put mal tourner à ce point ? Il avait suffit d'une erreur, pas des moindres soit, pour que tout parte en vrille, en avalanche. Les problèmes de chacun de mes amis étaient différents : parfois indépendants, parfois dépendants d'autres. Dans le fond peu importe : tout ce que je savais c'est que ça n'allait pas être une partie de plaisir, cette nouvelle année. Peut-être que j'aurais dut rester à l'étranger. Nope. J'avais besoin d'être avec eux. Je n'avais pas été là physiquement depuis un an et j'avais donc toute cette absence à compenser. C'était important, pour eux, comme pour moi. J'avais besoin de les revoir et de dire quelque chose et c'était pas bien grave s'ils l'avaient déjà entendus ou si ça finissait par passer par une oreille et par sortir par l'autre : j'avais besoin d'agir. C'est ainsi que je me retrouva devant le perron d'une habitation dans Harvard Square. J'avais retrouvé la trace de Feldt sans difficulté : c'est pas comme si j'avais cessé de m'intéresser à elle et à sa vie, bien au contraire. Bref : j'avais appris qu'elle vivait maintenant chez le père de ses enfants. Feldt. Elle est maman. Bordel. Il allait falloir que je me fasse à tout ça. Enfin, j'allais être là pour elle. Comme elle avait l'habitude d'être là pour moi. Idem pour Alex et Hendrix et Briony. Ils me filaient un mal de crâne horrible dès mon retour à Cambridge, mais je n'en étais pas moins heureux de les retrouver. C'est bon d'être à la maison, y compris lorsqu'on a du mal à la reconnaître parfois tant tout semble avoir changer. Une main enfoncée dans la poche de ma veste, je frappa à la porte. J'espérais qu'elle était seule. J'avais pas franchement envie de devoir papoter avec le papa, même si bon, l'important ça restait Feldt et j'étais prêt à prendre un peu sur moi pour elle. J'avais beau avoir un caractère de chiens par moment (pour pas dire souvent) j'allais pas en rajouter bêtement si on ne m'y poussait pas. On avait pas besoin de ça en ce moment.
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