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l’appel de jill m’a complètement retourné. à l’envers. j’suis paniqué, angoissé, stressé, et un peu en colère, aussi. en colère un peu après elle, un peu après moi, et un peu après le gars qui l’a potentiellement mise enceinte. parce que tout ça, ça veut dire que, petit un, je l’ai pas assez surveillée, petit deux, elle a pas assez fait attention, petit trois, ça fait un gars de plus à tuer. oui, oui, à tuer, carrément. j’sais pas qui c’est encore, mais si elle est vraiment enceinte, il est bientôt mort, ça c’est sûr. j’essaye de me dépêcher, j’ai la gueule enfarinée, même pas je me débarbouille, j’reste dans le jogging avec lequel j’ai dormi, j’mets juste un t-shirt propre, des baskets sans chaussettes, et j’cherche mes clés. mes clés que je trouve pas, ça me saoule, j’vais m’énerver encore plus. c’est toujours quand on veut se dépêcher qu’on ne trouve plus rien, hein. j’soulève une pile de fringues sales –signe que j’vis bien seul, sans nana ici– et comme par hasard, c’est là que se cachait mon trousseau, hein. j’arrive en trombe devant le bâtiment des quincy, me gare à l’arrache et monte les marches quatre à quatre jusqu’à sa chambre, comme si c’était une urgence, question de vie ou de mort, tout ça. bon, c’est un peu le cas, mais pas tellement non plus, elle va pas mourir. j’ouvre la porte à la volée, referme d’un coup avec mon pied et vais directement la prendre dans mes bras. comme en situation de crise. en même temps, c’est une situation de crise. allez, ça va aller, ça s’trouve c’est juste une fausse alerte, hein.. ouais, j’espère, en fait.
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