La dernière année. (2012-2013)
Retrouver Feldt à Harvard, c'était déjà génial. Avoir sympathiser avec ses amis jusqu'à ce qu'ils deviennent également les miens, ce le fut encore plus. Disons que si on me demande ce que j'ai le mieux réussi depuis mon arrivée à Harvard, je dirais mon cercle d'amis. S'en vouloir verser trop dans le sentimental, ils sont géniaux. Il est vrai qu'au début, j'étais plus proche de Feldt, normal, mais je n'ai pas tardé à adopter les garçons, puis Briony. Les amitiés masculines c'est toujours un peu spécial, ça n'a pas la tournure ambigüe que peuvent avoir les amitiés mixtes et ça ne les en rend que plus précieuses selon moi. Hendrix et Alex sont des personnes de confiance, des gens sur qui je peux compter et clairement, deux des personnes avec qui j'aime le plus passer du temps. Il faut dire qu'on ne s'emmerde jamais avec eux. Je suis le plus posé, mais pas franchement la définition de l'enfant modèle : du coup, disons juste qu'il est rare qu'on ne finisse pas défoncés. Peu importe ce qu'on peut bien en penser : être étudiant, c'est aussi ça. Briony s'est joins au groupe plus tard, guidé surtout par son coup de coeur pour Hendrix. J'avais rien contre : je suis pas du genre sur-protecteur en amitié, c'est bizarre ce genre d'attitudes enfin sauf quand ça va trop loin et qu'il va y avoir de la casse, là, je sors les dents. Bref, Briony m'a laissé une bonne impression et étant donné que je n'ai pas l'esprit aussi étroit que ses chers Eliot, j'ai adhéré à sa présence vite, encore plus quand elle s'est mise en couple avec Hendrix, vu que naturellement, je la voyais plus. (Quoique, même avant, je la voyais déjà pas mal) Avec le temps, nous sommes réellement devenus amis. Je tiens à elle exactement comme je tiens à Feldt et aux garçons et j'ai toujours essayer de l'aider, d'être là pour elle. Je crois qu'elle m'écoute même parfois et venant de Briony, c'est quand même une petite fierté. Et bien oui, je l'adore, mais elle est têtue. Ce petit groupe de verts s'apparente plus à une famille que tout ce que j'ai d'autre à Harvard. C'est ce qui compte le plus là-bas et ça compense avec mon statut de fils unique. Malgré ces liens forts, je n'ai jamais écarté mes projets, liés au journalisme, comme toujours, à mon envie de partager des informations, d'en emmagasiner, me créant une véritable banque de données. Alors, au cours du Summer Camp 2012, la période la plus propice à déconner et à se laisser aller, j'ai décidé qu'il était temps de bouleverser un peu mon quotidien pour un an. J'ai décidé de faire le tour du monde. Non, j'étais pas déchiré quand ça m'est venu comme une véritable révélation. J'avais toujours eut cette petite idée dans un coin de la tête, mais bon, j'étais majeur alors, donc même si je préférais partir avec la bénédiction de mes parents, je pourrais le faire dans tous les cas. Ils acceptèrent, malgré une approbation un peu sèche aux téléphones et ce après m'avoir fait promettre de les appeler au moins une fois par semaine. Hu. J'ai parfois un peu manqué à ma parole, mais dans l'ensemble, je me suis accroché. J'ai également fait de mon mieux pour entretenir mon amitié avec les gens restés à Harvard, via skype, même s'il faut bien dire que c'était parfois un peu rapide. Disons que j'étais pas en voyage pour rester devant un écran et que cette année a sans doute été la plus inspirante que j'ai jamais vécu. Je n'ai jamais eu particulièrement besoin de mon petit confort et j'ai aimé m'adapter aux modes et aux cultures. Je suis tombé amoureux de chacun des pays que j'ai visité, car je suis comme ça. Evidemment, je n'ai pas fait que savourer ses différents voyages. Non. J'ai bossé, sinon je me serais bien fait tirer les oreilles à mon retour. Je suis particulièrement fier du reportage que j'ai monté et que je peaufine encore un peu. C'est mon bébé, ce qui a résulté de toute cette année à l'étranger. J'ai eu des appréhensions lorsque l'année s'est terminée et qu'il m'a fallut rentrer, reprendre le cours de ma vie car c'était bien l'impression que ça m'a fait : celle d'avoir eut une absence, d'avoir été absent, éloigné de tout, pour une durée de douze mois. Je me suis mis en pause sur pas mal de plans. Mais voilà, au bout d'un moment il faut bien reprendre les rennes. Je mentirais si je vous disais que ça m'a ennuyé de rentrer : oui, j'étais un peu anxieux, mais aussi content de retrouver ma petite routine. C'est parfois chiant, mais franchement, ma vie n'est pas ennuyeuse donc j'étais pas mécontent de la retrouver. Tout va bien se passer. Sauf que voilà, en un an, pas mal de choses peuvent se passer et je n'ai pas put tout anticiper. Tout n'allait peut-être pas être si simple.
Mes amis ont dut décidés que c'était trop facile de partir ainsi toute une année pour voyager et histoire de bien me ramener sur terre et de me punir, ils ont décidés de mettre le bordel pour bien me rendre le retour difficile : non, sérieusement, ils ont quand même particulièrement bien déraillé. Feldt est une maman et disons que c'est pas le top. Le père est Eliot, ça c'est la cerise sur le gâteau, mais à la limite je m'en moque, c'est elle qui m'importe et ses enfants aussi, naturellement. Je doute pas une seconde qu'elle fera une merveilleuse maman, même si pour l'instant, elle a tendance à voir davantage le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein. Aussi, Briony est engagé dans une relation amoureuse dérangeante et un brin malsaine à mon goût. Pire ? Hendrix n'en fait pas parti. Brionix n'est plus et j'avoue que ça me fait furieusement bizarre. Peut-être car j'ai tout loupé et que pour moi, il n'y a jamais eut qu'Hendrix pour elle. Je l'ai vu amoureuse, cherchant à se rapprocher de lui, quitte à se rapprocher de nous dans ce but, histoire de bien faire les choses comme il faut. Alors penser qu'elle ai put le faire souffrir comme ça alors qu'elle avait l'air de tant tenir à lui, c'est bizarre, ça n'a pas de sens et je dois bien reconnaître que ça m'embête. Je vais pas remuer le couteau dans la plaie, Alex s'est déjà énervé histoire de bien marquer le coup, inutile que j'en rajoute derrière, trois plombes après. Elle a laissé Hendrix pour Andy McDougall. A vomir, vraiment. Je ne me permettrais pas de juger Briony, enfin pas trop durement, mais elle a fait fort. Ce garçon, son nouveau copain, c'est un pur condensé de tout ce que je déteste. Le genre particulièrement peu tolérant, qui est persuadé que le monde entier tourne son nombril. Invivable quoi. Je ne sais pas comment je pourrais l'apprécier et ce même s'il avait été envisageable que je ne prenne pas sur le champ le parti d'Hendrix. (comme si c'était possible) Non, je ne peux pas. Comme si nos vies n'étaient pas suffisamment compliquées avec toutes ses histoires, Alex a eu son lot lui aussi, en se découvrant une famille dont il ignorait l'existence. Briony a perdu la sienne. Un cauchemar, quoi. Enfin, je suis volontiers prêt à donner de ma personne pour essayer de rendre cette situation moins dramatique. Je veux apaiser les tensions et retrouver mes meilleurs amis, tels qu'ils étaient avant. J'ai besoin que ça s'arrange.