Je rêve ou tu m'ignores ? (ft. Caly)

La coupure de courant venait enfin de s'achever, je pouvais de nouveau envoyer un tas de sms sans me préoccuper de ma batterie, cependant une de mes amies ne répondait plus à mes messages, d'ailleurs j'avais comme l'impression qu'elle m'ignore ces derniers temps. Je m'étais alors décidé de partir chez elle, lui rendre visite sans même la prévenir. Au moins je saurais si mes doutes sont fondés ou non. J'avais beau chercher dans ma tête, je n'arrivais pas à savoir ce que j'ai pu lui faire de mal, une phrase ou un mot de travers ? Non franchement j'en avais aucun souvenir. D'un pas décidé j'avançais jusqu'à son logement, reste à savoir si elle allait accepter de m'ouvrir la porte ou non, j'aurais l'air bien stupide sur le pas de sa porte sans pouvoir entrer. Bref me voilà enfin devant chez elle, entrant dans sa cour pour toquer à la porte d'entrée. Caly, c'est Wesley ouvre s'il te plaît. Lançais-je à voix haute, d'une tonalité suffisante pour qu'elle puisse m'entendre de l'intérieur de son chez-soi. Une petite boule au ventre fit son apparition, la crainte qu'elle n'ouvre pas ou qu'elle m'envoie balader sans que je sache quoi que ce soit. Si ça se trouve il n'y avait aucun problème, je me faisais peut-être des films, ce que j'espérais sincèrement. Après quelques minutes sans réponse je décidais de toquer une dernière fois avant d'entrer moi-même, sans attendre une quelconque confirmation. En faisait passer ma tête par la porte je continuais mon monologue T'es là Caly? le contraire serait étrange étant donné que sa porte était ouverte. J'attendais comme ça, espérant qu'elle vienne à moi.

Aujourd'hui, j'avais décidé de trainer dans mon appartement, j'avais pas envie de me rendre dans ma chambre commune avec Eliah, j'avais juste besoin de me retrouver. Je déambulais dans mon chez moi en pyjama, avec dans une main mon pot de beurre de cacahuète et dans l'autre un livre que je devais lire pour l'université. J'adorais ce livre, il était divertissant et ça changeait des cours de biologie que je ne supportais plus. Je décidais d'allumer la musique et je me promenais comme ça, quand j'entendais quelqu'un frapper à ma porte, je reposais la cuillère qui était dans ma bouche dans le pot et je posais le livre sur mon bar. Caly, c'est Wesley ouvre s'il te plaît. Et merde, pourquoi il venait comme ça sans prévenir? Il est vrai que je n'avais pas répondu à ses messages depuis un moment... mais je ne me sentais pas de lui parler, parce que j'étais mal à l'aise, mal à l'aise de lui mentir, mal à l'aise de... ressentir ce que je ressens quand je le vois. J'éteins en vitesse la musique, j'espère qu'il va penser qu'il n'y a personne et qu'il va repartir. J'aimerais lui parler... mais maintenant c'est trop dur, surtout depuis que je l'évite... je peux pas être honnête envers lui car je le perdrais, et ça je veux pas, mais en même temps ce serait mieux pour tout le monde... J'aimerais qu'il me déteste, ça m'empêcherais de ressentir quelque chose pour lui, mais je n'ai pas la force de le faire me détester. Seulement, maintenant, j'suis dans le pétrin car il a bien comprit que je l'évitais et il est là, juste en face de ma porte. T'es là Caly? J'entendais sa voix plus clairement, il devait être dans l'appartement, la porte n'était pas verrouillée, je me trouvais dans la salle de bain. Je n'avais plus aucune alternative, je devais sortir, alors j'ouvrais doucement la porte et je sortais fièrement de la petite pièce, toujours en pyjama, cheveux en bataille et je souriais discrètement. Ah salut Wesley, désolé je t'avais pas entendu ! Tu as bien fait de rentrer. Plus gros mensonge qu'il puisse y avoir, j'espérais être crédible, j'étais pas prête à avoir une grande discussion, pas aujourd'hui. Tu vas bien? dis-je en m'approchant de lui afin de déposer un baiser furtif sur sa joue comme j'avais l'habitude de le faire, je me disais que comme ça, il ne se dirait pas qu'il y a un problème.

En voyant personne dans la pièce principale et pratiquement aucun bruit, je commençais à m'inquiéter. Un problème ? Dans ma tête c'était un vrai chantier, si elle avait fait un malaise quelque part chez elle ? Et très franchement c'est pas fréquent de partir de chez soi sans même prendre la précaution de fermer la porte à clé. Puis alors que j'allais entrer pour de bon je la voyais débarquer en pyjama, ok elle ne devait pas s'attendre à avoir de la visite pour être habillé de cette façon, très franchement ça ne me dérangeait pas. Bien au contraire ça me fit légèrement sourire avant de passer définitivement mes jambes dans son appartement, fermant la porte derrière moi. Elle m'avoua ne pas m'avoir entendu, ce n'est pas très grave à vrai dire. Serein de la voir en pleine forme je lui rendis son baiser furtif sur la joue avant de la voir reculer de quelques pas, me demandant si j'allais bien. La vérité ? Oui j'allais mieux en la sachant maintenant en pleine forme, mais cette question me trottait encore dans la tête : pourquoi n'a t-elle pas répondu à mes récents sms ou appel ? Chaque chose en son temps comme on dit. Je lui souriais avant de lui répondre. Ouais ça va bien, bien content que cette coupure de courant soit enfin terminée. Et toi dis-moi? Ouais je voulais vraiment savoir si elle allait bien, c'était plus ou moins la raison de ma présence chez elle, généralement elle répondait toujours à mes messages, elle était même la première en m'en envoyer mais pas de signe de vie ces derniers jours, ça me laissait bien perplexe. Je ne te dérange pas j'espère ? Comme j'ai plus de nouvelles ces derniers temps je me suis dit que ça serait pas mal de passer, histoire de prendre de tes nouvelles. Je m'accoudais contre le mur de l'entrée, n'osant pas me mettre à mon aise si jamais ma présence dérangeait. Cependant j'étais bien curieux d'entendre sa réponse, de savoir pour quelle raison elle ignorait mes appels, sms ou autres, ce n'était peut-être pas grand-chose mais je voulais tout de même savoir, c'était une amie et je l'appréciais fortement.

Wesley restait dans l'entrée de mon appartement, c'était étrange car il savait qu'il était comme chez lui ici, en voulant me rapprocher de lui j'avais eu la chance de créer une amitié solide, je n'étais donc évidemment pas gênée d'être en pyjama devant lui accompagnée d'une tête peu potable... vous savez cette tête que l'on a le matin au réveil et qu'on préfère éviter d'exhiber. J'enfilais un gilet qui se trouvait sur mon canapé en écoutant sa réponse. Ouais ça va bien, bien content que cette coupure de courant soit enfin terminée. Et toi dis-moi? La coupure de courant, je l'avais complètement oublié celle-ci, mais il est vrai que c'était plus pratique d'avoir à nouveau de l'électricité... je pouvais de nouveau écouter de la musique, téléphoner, et rester des heures sur mon ordinateur. Le bruit de la télévision, m'avait également, aussi étrange que cela puisse paraître, manqué. Ça va aussi, comme tu peux le voir, je me la coule douce depuis ce matin ! Au moins, vu comment j'étais il y avait aucun doute là-dessus. Je souriais jusqu'à ce que j'entende sa deuxième remarque. Je ne te dérange pas j'espère ? Comme j'ai plus de nouvelles ces derniers temps je me suis dit que ça serait pas mal de passer, histoire de prendre de tes nouvelles. J'essayais de garder mon petit sourire histoire de ne pas paraître perturbée, le problème avec cette remise de courant c'est que j'avais plus de bonnes excuses pour en pas lui avoir répondu, prétexter que j'avais perdu mon téléphone? Impossible, il se trouvait sur le bar, et il devait l'avoir vu. Je ne pouvais pas non plus dire que j'étais trop occupée puisqu'il venait de me voir ici même, ne faisant rien de très prenant. C'était clair, je ne savais pas quoi répondre, et je ne pouvais pas lui dire la vérité. Je décidais donc de tenter l'excuse des cours, comme quoi, j'étais overbookée et que j'avais vraiment du mal à entretenir une vie à côté, mais que néanmoins je m'accordais des pauses histoires de ne pas étouffer, c'était crédible non? Je l'espérais. Je le regardais dans les yeux avant de commencer. Non non tu déranges pas... tant que tu supportes mon super pyjama rose dis-je d'un rire nerveux avant de continuer. Oui je suis désolée d'ailleurs... mais je suis vachement occupée à cause des cours, je dois préparer mes futurs examens, mais bon il ne fallait pas t'inquiéter, comme tu peux le voir je suis toujours en vie dis-je avec un grand sourire, j'essayais vraiment de faire virer cette conversation dans l'humour, espérons que ça marche, et qu'il parte, s'il restait trop longtemps, ce serait trop dur...

Elle me faisait rire avec son pyjama, pas rire au sens 'moquer' du terme, non mais bien rire dans le sens où ça me faisait plaisir d'avoir une amie comme elle, naturelle et forte sympathique. C'est pour cela que de ne pas avoir de ses nouvelles ces derniers jours n'embêtait un peu, car mine de rien des amies avec qui je passais du bon temps et à qui je ne tapais pas sur le système, j'en avais très peu. Elle m'avoua ensuite que je ne la dérangeais pas, une partie de mes craintes s'envola donc suite à cette phrase de Caly. Je restais tout de même encore quelques minutes à l'entrée de son appartement, l'écoutant de parler une nouvelle fois de son pyjama qui lui collait si bien à la peau. Ne t'inquiète pas pour ton pyjama, il te va comme un gant en plus. Lui lançais-je en souriant. Je terminais par entrer une bonne fois pour toutes dans son appartement, me plaçant devant elle et en l'écoutant me parler de son emploi du temps charger à cause des cours. Je comprenais donc la raison de cette soudaine 'disparition', ça me rassurait à vrai dire, car plus les jours passaient, plus j'avais cette crainte de l'avoir vexé d'une quelconque façon que ce soit. Ce qui n'aurait pas été surprenant me connaissant, j'enchaînais bourde sur bourde, suffisait de me voir avec Olivia. J'avais beau avoir envie de la récupérer coûte que coûte, je ne cessais d'échouer à cause de mes erreurs naturelles, ça m'aurait fortement gêné d'en faire autant avec Caly. Ouais je vois ça, bon je t'avoue que je pensais que tu m'ignorais. J'avais beau chercher qu'est-ce que j'ai pu faire pour te mettre en rogne, je trouvais pas. Mais je suis content que voir que tu vas bien alors. Lançais-je sur le ton de la rigolade. Elle devait peut-être me trouver ridicule de m'être inquiété comme cela, au moins ça prouvait que son amitié comptait pour moi, chose que je montre que très rarement. Je m'adossais ensuite au mur de chez elle, croisant les bras pour continuer de parler avec mon amie, notamment de ses cours. Personnellement j'étais plus ou moins tranquille en ce moment avec mes cours de politique, le prof était souvent absent, bref j'étais plus ou moins pénard et occuper par le sport, qui disons-le ne me prend pas non plus énormément de temps. Tu veux un coup de main peut-être ? J'ai rien de prévu aujourd'hui, je peux te tenir compagnie si tu veux. Enfin si je te dérange pas, je peux comprendre que tu veuilles réviser toute seule avec ton pyjama. Ça me tentait bien de passer le restant de la journée avec elle, ça faisait tellement longtemps maintenant, mais si jamais elle m'avoua vouloir être seule ou étudier au calme, je partirai sans le moindre problème.

Wesley était à présent dans mon appartement, adossé au mur près l'entré et je le fixais avec un sourire jusqu'à ce qu'il dise : Ouais je vois ça, bon je t'avoue que je pensais que tu m'ignorais. J'avais beau chercher qu'est-ce que j'ai pu faire pour te mettre en rogne, je trouvais pas. Mais je suis content que voir que tu vas bien alors. Un dilemme apparaissait : lui mentir, ou ? Non, je devais lui mentir, je le savais, et pourtant j'avais la chance de répondre à cette phrase... de lui dire que oui, je l'ignorais mais que non il n'avait rien fait. Je respirais un bon coup. Non je ne pouvais pas faire ça... je ne voulais pas détruire notre amitié pour quelques sentiments que j'avais, je pouvais passer outre... enfin je l'espèrais. Je voyais bien que mon silence était suspect alors en vitesse je souriais à nouveau comme si de rien était. Puis, je décidais de lui répondre. Oh non il ne fallait pas t'inquiéter, je suis désolée vraiment ! Mais tu n'as rien fait, rassure toi. Mensonge posté comme une lettre à la poste, j'étais crédible, et rassurante donc ce n'était pas aujourd'hui que j'allais dire toute la vérité... J'étais perdue en fait, car d'un côté j'étais contente de le voir, vraiment, mais en même temps... j'étais mal à l'aise, mal à l'aise de l'avoir ignoré, de lui mentir... de ressentir ce que je ressens, je suis aussi mal à l'aise par rapport à Priape. Je ne devrais pas ressentir ce genre de choses, et pourtant... Je préférais chasser cette idée de mon esprit et je me concentrer sur l'idée que j'étais contente de le voir malgré tout. Et c'est d'ailleurs pour cela que lorsqu'il me demandait s'il me dérangeait je répondais instinctivement. Non pas du tout, et puis je suis contente de te voir, et par-dessus tout j'ai besoin d'une pause ! Qu'est-ce que tu racontes de beau? Je m'éloignais de lui en lui faisant signe de suivre vers le salon, nous serions mieux installé sur le canapé. Tu veux un café?

Elle me laisse vraiment dans le doute, que ce soit par le fait qu'elle ignore mes messages ou mes appels, mais aussi qu'elle hésite à me répondre ou du moins qu'elle met quelques longues secondes. C'est probablement moi qui deviens parano puisqu'elle terminait par me rassurer une dernière fois sur notre amitié. Ça me ferait vraiment mal de perdre Caly, elle est l'une des rares personnes avec qui je m'entends vraiment bien avec Poppy, Rosalia et Olivia, elle est bien différente de ces filles-là, alors ça me faisait du bien quand je discute avec elle de tout et de rien. Puis elle termina par m'amener dans le salon, je ne me suis pas fait prier pour m'asseoir sur son canapé en lui souriant. La discussion commençait à s'enclencher, comme d'habitude, sans crainte qu'elle me fasse la gueule. Non c'était reparti et ça me faisait plaisir. Et moi dont ! Ça me fait plaisir de revoir ma Dunster favorite. Mais ouais ça va bien, toujours le train train quotidien avec Olivia notamment, sans compter sur la frangine qui est en pleine crise de je ne sais quoi .. Donc ça me fait du bien de voir une amie, pas de prise de tête avec toi en tout cas ! Et toi dis-moi, comment ça va en ce moment en dehors de tes exams? Calypso me changeait vraiment d'Olivia et Deirde, avec elle je pouvais rire et parler de choses plus ou moins sérieuses, c'est fort appréciable. Elle me demanda alors si je voulais un café, je hochais les épaules avant de lui répondre avec un sourire aux lèvres. Seulement si tu me laisses nous les préparer ! Lançais-je avec un sourire amical sur les lèvres, je n'allais tout de même pas la laisser me servir, non j'ai envie de l'aider, surtout qu'elle venait de ressortir d'une séance intensive de révision, j'ai bien envie de la détendre un peu. Alors va t'asseoir, je nous prépare ça. Je suppose que ta cuisine ressemble à n'importe quelle autre cuisine, je vais m'en sortir.