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Il est presque minuit quand tu te laisses aller dans les rues de Cambridge, tu t’croirais presque dans un de ces films où les pneus hurlent sur l’asphalte, personne n’est dans la rue de toute façon, mise à part quelques drogués et alcooliques qui n’ont pas cher à payer de leur vies, c’est peut être horrible comme pensée mais tu te dis que si t’en écrases un ou deux ça ne fera pas de mal à la réputation d’Harvard, parce que ouais, tu sais bien que pour la plus part de ces jeunes ils sont d’Harvard, ils sont Mathers. Tu ne fais gaffe à rien, même pas aux feus rouge, tu tournes dans les rues de Cambridge, tu t’éclates, des putains de montées d’adrénaline. Il existe aussi une liberté vide, une liberté d'ombres, une liberté qui ne consiste qu'à changer de prison, faite de vains combats entretenus par l'obscurantisme moderne et guidés par le faux jour. c’était ça ta liberté, ton évasion, un instant de répit loin de tout, loin de cet éternel besoin de prouver à quiconque que t’étais cette fille bien sous tout rapport, ne se permettant aucun extravagance, cherchant à atteindre la constante perfection inatteignable. Pourtant des fois, t’avais besoin de te sentir vivante à ta façon, il n’était nullement question de détruire ton image de fille modèle, seulement y mettre un grain de folie, un grain de liberté. Une connasse habillée comme une prostituée, sans doute une Mather, marche dans le caniveau, tu roules toujours aussi vite baisse la fenêtre et fait un écart en l’insultant, pauvre fille qu’elle rentre chez elle. A croire que ce genre de personne n’a aucune dignité, aucune estime de soi, c’est lamentable. Et d’ailleurs, tu remarques, au dernier moment, à peine le temps de freiner, ce garçon qui s’est presque jeté sous tes roues. T’es peut être une mauvaise fille avec certaines personnes, t’es pas du genre à écraser quelqu’un et t’enfuir. Tu éteins le contact de la voiture et en sors, te précipitant vers l’avant où le garçon tente de se relever péniblement. « Je suis navrée, vraiment, vous n’avez rien ? » Il n’a pas l’air d’être un de ces junkies alors tu lui montres un peu de respect, surtout que bon, tu viens quand même de l’écraser. Tu essayes de le relever avec plus ou moins de mal. « Je vais vous amener à l’hôpital, voir au moins si vous avez quelque chose de casser, ne vous inquiétez pas, je le prends à ma charge. » et oui, bien sûr tu parles d’argent, parce que toi, tu ne sais te racheter qu’avec de l’argent mais est-ce que ça sera suffisant ?
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